De tous les secrets que je garde au plus profond de mon être, ceux concernant Thanos et tout ce que j’ai vécu à cause de lui sont sans doute les plus cruels, douloureux et violents. Peter n’en connaît même pas la moitié, malgré notre passage de collègues à couple. Je tiens à le préserver de ces souvenirs, car je ne souhaite pas qu’il souffre de choses qu’il ne pourra pas changer, de choses qui appartiennent au passé. Du moins, pour l’instant, car j’espère pouvoir un jour tout lui dire. Même les choses les plus ingrates, que j’ai subies ou faite subir, les choses les plus dégeulasses, les choses les plus dangereuses. Des secrets que même Thanos ne connaît pas et qui signerait la destruction la plus totale de l’univers s’il venait à les apprendre.
Un appel des Nova Corps d’il y a quelques jours m’a fait me souvenirs d’un moment de ma vie que j’avais enterré au plus profond de ma mémoire. L’un de ces souvenirs douloureux qui risquent de m’empêcher de dormir pour les jours à venir, qui sapent tout mon moral et qui me rendent nerveuse et plus sensible que d’habitude. Rien que ce matin j’ai aboyé quelques insultes à Rocket, des insultes plus violentes que d’habitude, des insultes non méritées pour une fois. Il a bien fait de ne pas terminer son commentaire sur mes règles et la fameuse semaine du mois sinon je ne pense pas que j’aurais pu me retenir de planter Godslayer entre ses deux yeux.
Mais je pense que les autres se sont rendu compte que quelque chose ne va pas, Peter en particulier. Le message de Dey en soit n’était pas très différent des messages habituels « quelque chose d’étrange se passe dans tel cadran de la galaxie, si vous êtes dans les parages, est-ce que vous pourriez aller voir ? » La routine. Sauf que nous sommes à des années lumières de cette zone-là, encore plus loin que Knowhere. Et une fois l’appel fini, le message a atterri dans la catégorie pas intéressés de notre messagerie à bord du Milano. Après tout, nous ne pouvons pas répondre à tous les appels de Dey, surtout que c’est loin d’être une urgence. Mais je connais ce cadran, cette planète et surtout le danger qui pourrait encore s’y trouver. Et que si des choses étranges se passent là-bas, ce ne sera rien de bon. Pour personne.
Me voilà donc perdue dans mes pensées dans la cabine du capitaine à bord du Milano, devenu aussi ma cabine depuis notre retour de vacances. Depuis que Peter et moi sommes officiellement en couple aux yeux des autres Gardiens. Je sens au plus profond de moi que nous devons aller à cette planète, pour ne serait-ce nous assurer que rien de dangereux ne s’y passe. Mais y aller serait retourner dans un endroit très sombre de ma mémoire et je ne suis pas sûre que je suis prête à affronter ces démons-là toute seule.
Après plusieurs nouvelles minutes de délibération, je finis par rejoindre Peter dans la salle commune. « Je voudrais qu’on reparle de ce message que Dey nous a envoyé, à propos de la planète aux phénomènes étranges par-delà la nébuleuse. Je pense que nous devrions y aller... »
a vie reprenait doucement son cours à bord du Milano, avec quelques différences notables, cela étant, depuis le repêchage in extremis de Groot des griffes des mutants confréristes. A titre personnel, chacun se laissait sans doute travailler par un quelconque élément qu'il ne daigne pas forcément confier aux autres. Peter a bien remarqué, par exemple, que Gamora était préoccupée, et il se doutait que Groot, même s'il n'en doutait rien, gardait quelques traumatismes de son enfermement. Quant à lui... Même s'il éprouvait toujours le besoin de sillonner l'espace en compagnie de la fine équipe que formaient les gardiens de la Galaxie, il continuait d'avoir le sentiment que son retour sur Terre n'avait pas été anodin, et qu'il n'avait pas fini d'y faire tout ce qu'il devrait y faire... à commencer par se renseigner sur ses origines, même s'il se doutait, en réalité, que cela ne lui ferait aucun bien. Ils étaient donc dans l'attente d'une mission croustillante. Et de préférence accessible. Raison pour laquelle l'ensemble des gardiens n'avait pas jugé utile de répondre à l'appel des Nova Corps quand il leur avait suggéré de se rendre sur *insérer ici une planète paumée dans le trou du cul de la galaxie* pour "Insérer ici une mission quelconque qui ne remettait pas en question la pérennité de l'univers*. Ils n'étaient pas des petits toutous de bas étage. Ils n'allaient pas commencer non plus à jouer les parfaits petits toutous et à répondre à tous les ordres de Dey... ils étaient des héros, certes, mais des héros opportunistes, et dans tous les cas, ils avaient leurs limites. Des limites qui, de temps à autre, étaient décidées par la flemme.
Alors oui, l'affaire semblait classée, enterrée, oubliée... et Peter n'y songerait sans doute même plus du tout s'il n'avait pas le sentiment que cet appel avait... éveillé quelque chose chez Gamora. Quoi précisément ? Il était bien incapable de le dire de façon exacte. Il n'avait pas exprimé ses soupçons ou ses inquiétudes. Il avait compris qu'avec Gamora, les choses se faisaient en temps et en heure et qu'exiger, c'était brusquer. S'il y avait vraiment quelque chose, elle lui parlerait... à moins de ne pas le vouloir. Et c'est ce qu'elle finit en effet par faire, affirma qu'elle voulait accepter la mission qui leur avait été confiée et qu'ils avaient si négligemment mise de côté.
-On en a déjà parlé, non ? dit-il, question toute rhétorique, évidemment. Oui, ils en avaient déjà parlé, et c'est pour cela qu'ils n'en parlaient plus... Mais quelque chose lui échappait, de toute évidence (et certains affirmeraient que c'était loin d'être une première). Si tu estimes que c'est important, et si tout le monde est d'accord, OK, on y va... mais dis-nous pourquoi.
Bon bon bon, même si on a changé de Tony, ce rp a de l'importance pour qu'on le fasse quand même juste nous trois.
La planète des Symbiotes.
Il n’y avait vraiment pas de meilleur endroit aux yeux de Groot que le Milano, le vaisseau où il pouvait passer son temps en compagnie de ses amis. L’arbre parlant savourait chaque seconde qu’il pouvait de nouveau passer en compagnie de ses proches, surtout Rocket quand même il fallait bien l’avouer. Et il savait bien que sa disparition l’avait quelque peu chamboulé, comme ça devait être le cas pour les autres. En tout cas, la vie reprenait tranquillement son court. À quelques petites différences près, notamment le fait que Gamora maintenant passait son temps dans la cabine de Peter. Groot avait beau être un arbre qui n’avait pas… ce genre de préoccupation, ça ne l’empêchait pas d’avoir des yeux et d’être capable de reconnaître les rapprochements humains. Il trouvait d’ailleurs que celui là était très bien.
La vie reprenait son court donc, sans qu’il n’y ait quoi que ce soit pour venir gâcher leur tranquillité. Enfin, si peut-être, mais Groot ne remarqua pas grand-chose. Il ne vit pas spécialement l’altercation entre Rocket et Gamora et donc pas plus que la jeune femme semblait sur les nerfs. Il n’avait même pas réellement prêté attention à l’appel qu’ils avaient reçu. La mission était trop loin de toute façon, il n’y avait aucune raison de s’en préoccuper. Mais l’arbre parlant avait tort sans doute. En tout cas, pour l’heure, le colosse se contentait de jouer avec un gadget que Rocket lui avait donné avant de partir dans sa propre cabine, un peu énervé mais en même temps c’était le caractère de base de son ami le raton laveur, en compagnie de Peter.
Et puis Gamora arriva. Groot leva son regard vers elle, elle s’adressait directement à Peter comme bien souvent (non parce qu’avoir une conversation avec Groot, ça n’avait rien d’évident). Elle affirma qu’elle voulait qu’ils se rendent là où le message qu’ils avaient reçu leur demandait d’aller. Peter affirma qu’ils en avaient déjà parler, mais que si elle estimait que c’était important et que tout le monde était d’accord ils pouvaient y aller. Groot n’avait pas spécialement d’avis, ce n’était pas très proches c’était évident, mais est-ce qu’on lui demandait réellement son avis de toute façon. Cela dit, avant de prendre toute décision, Peter affirma qu’il voulait surtout savoir pourquoi. Groot ne dit rien, il se contenta de tourner son regard vers Gamora, qui était donc la seule capable de répondre à cette question. Groot, dans tous les cas, ne voyait pas de souci à ce qu’ils s’y rendent, même si ça faisait de la route. Mais en même temps, ce n’était pas quelque chose qui leur faisait peur. Cela dit, s’ils pouvaient avoir une explication en effet, ça serait sans doute mieux.
Je m’attendais à ce que Peter me pose cette question. Après tout, je ne suis pas le genre à aller à un endroit juste pour le fun, j’ai toujours une raison, c’est ce genre de stratégie qui m’a gardée en vie si longtemps, surtout depuis que la protection de Thanos n’est plus d’actualité (ni voulue d’ailleurs). Je lance un petit sourire à Groot, ne l’ayant pas vu en entrant, mais ce n’est pas le moment de se montrer souriant, car l’heure est grave. Et comme pour tous mes secrets, j’aurai préféré ne jamais les partager avec quiconque afin de les protéger, car moins ils en savent, mieux c’est pour eux si mes ennemis un jour mettent la main sur ceux qui me sont chers. Mais j’ai depuis longtemps appris qu’avec les Gardiens, c’est inutile puisque nous sommes tous dans la même galère et que ces ennemis finiront par nous tomber dessus un jour ou l’autre. Et pas que les miens d’ailleurs, nous avons tous un certains nombre de personnes qui souhaiteraient nous buter, pour toutes sortes de raisons plus ou moins stupides.
Soupirant, je m’assois en face de Peter et de Groot, remontant un genou sur ma chaise et prenant le temps d’appuyer mes bras dessus, réfléchissant à la meilleure façon d’aborder le sujet. « Cette planète est dangereuse et je le sais parce que j’y suis déjà allée. » Les souvenirs me reviennent en tête dès que j’ai à peine fini de prononcer cette phrase, les images brutales et les souvenirs musculaires presque aussi puissants, me forçant à serrer mon genou afin de ne pas me mettre à trembler ici et maintenant. « Il y a longtemps, quand j’étais à peine une adolescente, Thanos m’a emmenée sur cette planète. » Je n’ai pas besoin de jeter un regard vers mes camarades pour savoir que la mention de mon père adoptif suffit pour annoncer que cette histoire ne va pas se terminer bien.
« Les créatures qui vivent sur cette planète, il les appelait des Symbiotes. Elles ont la capacité de s’accrocher à un hôte afin de survivre, un peu comme un parasite et en échange, elles lui donnent des capacités surhumaines. Thanos voulait tester ce lien et j’étais son rat de laboratoire. » Je me tais un instant, le temps de taire le souvenir de mes propres cris dans ma mémoire, fermant les yeux comme pour chasser les images de mâchoires noires et de tentacules, sans oublier l’impression affreuse de trahison par son propre corps et son esprit, cette sensation de possession alors que l’on est parfaitement conscient de ce que l’on fait. « Le lien avec le Symbiote est… violent. Je n’avais aucun contrôle, je ne pouvais pas réagir. »
Ce n’est qu’au prix d’un formidable effort que je lève les yeux vers mes compagnons, tout d’abord vers Groot, puis vers Peter. « Ils sont dangereux. »
l'attitude qu'adopta Gamora, Peter comprit immédiatement que cette dernière avait quelque chose de personnel à l'apprendre, quelque chose qui suscitait chez elle un intérêt personnel à se rendre sur cette planète. Il n'y avait aucun mal à cela, bien sûr, les intérêts personnels rejoignaient bien souvent l'intérêt commun, et l'intérêt d'un seul gardien de la galaxie devenait forcément celui de tous ses camarades, mais dans tous les cas, Peter se trouvait forcément intrigué par le récit qu'elle s'apprêtait à leur délivrer, conscient du fait que celui-ci serait peut-être une occasion de combler l'une de ces trop nombreuses zones d'ombre qui entouraient le passé de Gamora.
Oh, Peter ne lui reprochait pas de ne jamais lui avoir tout appris de son passé. Il en savait déjà énormément, et il se savait privilégié, à ce titre, car ce qu'elle lui avait confié, il se doutait qu'elle ne l'avait accordé à personne d'autre, et il ne saurait jamais lui en vouloir de ne pas tout dire quand il savait combien ce ne devait pas être simple en certaines circonstances. Aussi demeurait-il aussi muet qu'attentif, laissant Gamora aller au bout de ses explications sans l'interrompre une seule seconde.
Elle était donc allée sur cette planète. Peter n'était pas surpris, il avait été sûr que c'était le cas. Il retint une grimace quand elle ajouta qu'elle était alors adolescente, et qu'elle se trouvait en compagnie de Thanos. Voilà qui donnait le ton. Peter, peut-être à tort, n'estimait pas que Gamora puisse déterrer de son houleux passé la moindre bribe de souvenir concernant Thanos qui puisse être de bon présage et correspondre à un moment agréable ou apaisé.
Que la planète soit dangereuse, ça non plus ce n'était pas étonnant. C'était rare, en même temps, que les gardiens atterrissent sur une planète en proie à aucun danger... même si à quelques occasions, ils se le seraient autorisé. Ce n'était pas vraiment une information qui arrêtait Peter, même s'il comprenait que si Gamora les mettait en garde contre ce danger précis, c'est qu'il devait être sacrément redoutable. Et en effet... quand il comprit ce qui s'était passé, quand Gamora leur apprit ce qui lui était arrivé, il éprouva un mélange de dégoût et de colère. Contre Thanos, contre ces symbiotes... Et une détermination sans faille à faire le ménage sur cette planète. En signe de réconfort, Peter se rapprocha de Gamora et serra sa main dans la sienne.
-Et comment on les combat, ces symbiotes ?
Gamora était là, maîtresse d'elle-même, ça voulait dire qu'elle s'en était sortie, non ? Et donc, qu'on pouvait se défaire de leur emprise.
Groot observa avec de grands yeux Gamora s’installer devant lui et Peter et commencer son récit. Le colosse végétal n’était pas le plus doué quand il était question de comprendre les autres, mais il connaissait suffisamment Gamora maintenant pour savoir que ce qu’elle allait leur dire était grave. En tout cas, suffisamment grave pour qu’elle agisse de cette manière. Elle commença donc son récit, parlant de cette planète où elle s’était rendu avec Thanos.
L’arbre parlant ne prononça aucun mot alors qu’elle parlait, parce qu’il n’y avait pas grand-chose à dire en un sens et aussi parce que son intervention ne servirait sans doute pas à grand-chose. Cela dit, il ne manqua pas de boire ses paroles quand même et il fut bien incapable de se retenir d’afficher une expression de surprise et d’horreur en apprenant ce qui était arrivé à son ami. Elle avait donc été sur cette planète et ces symbiotes avaient pris possession de son corps. C’était horrible. Groot ne parvenait même pas à imaginer ce que son amie avait dû vivre, ce qu’elle avait ressenti. Il comprenait simplement que c’était horrible et qu’effectivement il fallait sans doute faire quelque chose.
Peter attrapa la main de Gamora dans la sienne, Groot suivi ce geste des yeux, sans pour autant dire encore quoi que ce soit. Il lui demanda alors comment ils pouvaient les combattre, ces symbiotes. C’était décidé dans tous les cas, les Gardiens allaient se rendre sur cette planète et combattre ces symbiotes, c’était évident. En même temps, il n’y avait aucune raison qu’ils ne le fassent pas. Puisque Gamora avait besoin de le faire, puisqu’elle affirmait qu’ils étaient dangereux, alors ils allaient le faire tout simplement. Même si Groot n’avait pas eu le malheur de vivre cette expérience, il ne pouvait qu’avoir envie de venir en aide à Gamora. Après tout, les soucis des uns devenaient les soucis des autres. Parce qu’ils formaient une équipe, parce qu’ils étaient des amis… non, ils étaient une famille, c’était ainsi que Groot voyait les choses. Même si forcément l’arbre parlant était plus proche de Rocket que des autres, depuis qu’ils formaient une équipe, les Gardiens étaient devenus sa famille. Et quand on était les membres d’une famille, on se devait de s’entre aider.
Groot ne dit rien – en même temps, dans son langage ce n’était pas vraiment comme s’il pouvait ajouter quoi que ce soit de réellement pertinent et ses amis n’avaient sans doute pas de temps à perdre à le décrypter –, mais il était quand même de tout cœur avec Gamora et il était prêt à se lancer dans l’aventure.
J’observe durant un instant mes compagnons, me servant de leur silence pour remettre de l’ordre dans mes idées, cherchant la meilleure façon de continuer mon récit sans pour autant laisser les souvenirs devenir trop présents et violents. Même si cela remonte à plusieurs années déjà, même si je préfère ne pas y songer et qu’il est hors de question que je me laisse submerger par les souvenirs, je dois prendre le temps de trouver le meilleur moyen de l’aborder. Pour ma propre santé mentale, mais aussi pour celle de mes camarades : ils n’ont pas besoin de vivre ce que j’ai vécu.
« Il y a deux façons de les tuer à ma connaissance : le feu ou des vibrations. Le genre de vibrations violentes provoquées par un son très puissant. Il y’en a sans doute d’autres, mais je n’étais pas consciente durant tout le temps passé dans le laboratoire de Thanos d’une part et d’autre part il ne m’aurait jamais laissé découvrir tous les moyens de m’en débarrasser. » Je réfléchis encore, cherchant dans mes souvenirs une autre façon de les détruire, me demandant si j’ai raté quelque chose, mais rien de nouveau ne me vient.
« Je ne connais pas leur capacité de survie à l’air libre sans hôte, peut-être que cela pourrait être une solution aussi, même si je n’y compterais pas trop. » Je soupire. « Je sais que ce n’est pas dans nos priorités et que nous risquons de ne pas y gagner grand-chose dans cette histoire, mais si ces Symbiotes parviennent à se répandre sur une planète très peuplée, je ne crains le pire. »
Je ne rigole pas quand je dis que c’est une véritable plaie. Les Symbiotes sont d’ailleurs les seules créatures, si on peut les appeler ainsi, dont Thanos se méfiait, lui-même faisant très attention en les manipulant. Ce qui explique en partie pourquoi il n’a jamais voulu être lié avec l’un d’entre eux, malgré les compétences extraordinaires que cela aurait pu lui donner.
« D’après mes connaissances, ces Symbiotes ne font pas vraiment partie d’une quelconque chaîne alimentaire, n’appartient pas à l’équilibre de la planète où ils se trouvent. Je ne sais même pas comment ils en sont venu à exister, mais ils sont là. » Je soupire encore, mais la main de Peter dans la mienne me donne le courage de continuer. Je souris alors faiblement en me tournant vers Groot et Peter. « Nous pourrions modifier suffisamment nos armes pour bricoler des moyens efficaces de les combattre, mais nous devons prendre cette décision ensemble, en tant qu’équipe. Voulons nous vraiment affronter ces… choses ? » Surtout que si nous y allons, nous risquons de tomber sur l’ancien laboratoire de Thanos…
eter n'était pas forcément celui parmi les gardiens de la Galaxie dont l'on vanterait le plus sûrement sa capacité d'écoute, mais en certaines circonstances, il pouvait prendre sur lui et se permettre de se montrer attentif. Quand ça en valait la peine, en somme. Et en l'occurrence, il n'avait aucun mal à considérer que c'était le cas. Peu importe ce qu'en dirait Gamora ensuite, il la connaissait bien assez pour savoir que cette situation lui tenait à coeur, et si ça lui tenait à coeur, c'était son cas également. Bon, bien sûr, aucune décision ne saurait être prise sans l'aval de tous les autres, mais il ne pensait pas que quiconque s'opposerait à cette mission... peu importe son niveau de dangerosité. Ce n'était pas comme s'ils avaient reculé face à des missions suicidaires auparavant.
Vaincre ces symbiotes ne serait pas chose évidente, et tout sauf une partie de plaisir, manifestement, mais au moins, il existait des moyens, ils n'avançaient pas complètement à l'aveugle non plus. Quant à la nécessité de leur intervention, Gamora n'avait besoin que de quelques mots pour en prendre toute l'ampleur. Elle n'était pas du genre à faire dans l'exagération, qu'elle soit volontaire ou non.
Alors, ça n'allait pas être une partie de plaisir, mais Peter considérait malgré tout que ça restait à leur portée malgré tout. Modifier leurs armes pour les rendre plus efficaces contre l'ennemi qu'ils auraient à affronter, c'était totalement dans leurs cordes. Bref, le comment, ils pouvaient y remédier, le pourquoi, c'était une question qui ne se posait pas. Le où, le quand, ils pourraient toujours y revenir plus tard... La seule question qui se posait, c'était : est-ce qu'ils allaient le faire ou non ?
Pour Peter, la question se posait à peine. Il avait bien compris à quel point c'était important pour Gamora, et si c'était important pour elle, ça l'était évidemment pour lui également. Il ne pensait pas que les autres penseraient différemment, mais en effet, il était important qu'ils agissent en équipe, comme ils avaient appris à le faire à force de sillonner l'espace ensemble à bord du Milano. Pour lui, ça ne faisait aucun doute qu'ils seraient tous d'accord sur ce point, mais ça restait difficile malgré tout.
-En ce qui me concerne, je trouve qu'on s'est assez tourné les pouces comme ça, décréta-t-il avec énergie.
En gros, il était partant. En même temps, ça n'avait jamais réellement fait le moindre doute. Restait à déterminer si le projet ferait l'unanimité.
Groot ne bougea presque pas pendant tout le moment où Gamora était en train de parler. Et ce n’était pas une façon pour lui de ne pas être concentré, au contraire, il l’était pleinement et attaché aux paroles de son ami. Il ne bougeait pas d’une écorce, tout simplement parce qu’il n’avait pas besoin. Ses yeux étaient rivés vers le visage de son ami, comprenant bien que la situation lui tenait à cœur. Il n’était pas le plus doué quand il était question de reconnaître les sentiments des autres, cela dit il avait quand même conscience quand quelqu’un tenait beaucoup à quelque chose. Cela se voyait que Gamora trouvait ça important et si elle le trouvait important, alors les Gardiens de la Galaxie devaient le trouver important.
Ce n’était pas forcément dans leurs plans actuels, mais en même temps Groot considérait qu’ils n’en avaient pas vraiment. En tout cas, avec Rocket, ils n’avaient jamais été trop fermé dans leurs plans. Quand ils avaient l’intention de faire quelque chose, mais qu’une nouvelle opportunité plus rentable se présentait, ils n’hésitaient pas une seule seconde. Évidemment, en cet instant précis on ne parlait pas réellement de mission rentable, cela dit ça n’enlevait rien à cette façon de penser. Ils devaient le faire, tout simplement et ils allaient le faire.
Gamora n’avait pas besoin de se donner autant de mal pour les convaincre. En tout cas, elle n’avait pas besoin de dire tout cela pour convaincre Groot, il était évidemment partant. Même s’il avait conscience que la mission n’allait sans doute pas être très facile, qu’ils risquaient de rencontrer des problèmes et que ça n’allait pas être entièrement une partie de plaisir… ils allaient le faire, parce qu’ils devaient le faire tout simplement. C’était quand même un peu leur travail au final, ils étaient les Gardiens de la Galaxie, ils devaient quand même faire en sorte de protéger la galaxie. Et il semblait évident que ces « choses » posaient soucis.
« Je s’appelle Groot ! » Lança-t-il vivement, en frappant l’une de ses mains d’écorce dans l’autre.
Il n’y avait pas réellement de traduction possible de ces propos, c’était juste une manière pour lui d’affirmer qu’il était partant et qu’ils n’avaient pas de temps à perdre. C’était une décision qu’ils prenaient ensemble parce qu’ils étaient un groupe, parce qu’ils étaient amis, mais en même temps ils étaient aussi sur la même longueur d’onde et il n’y avait aucune raison qu’ils ne prennent pas la même décision. Surtout dans ce genre de situation, ils devaient faire quelque chose, donc ils allaient faire quelque chose tout simplement. En tout cas, Groot n’hésitait en aucun cas, même si ça devait leur faire aller loin, que ça allait leur prendre du temps, ils allaient le faire.
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Mar 13 Nov - 23:33
De tous les secrets que je garde au plus profond de mon être, ceux concernant Thanos et tout ce que j’ai vécu à cause de lui sont sans doute les plus cruels, douloureux et violents. Peter n’en connaît même pas la moitié, malgré notre passage de collègues à couple. Je tiens à le préserver de ces souvenirs, car je ne souhaite pas qu’il souffre de choses qu’il ne pourra pas changer, de choses qui appartiennent au passé. Du moins, pour l’instant, car j’espère pouvoir un jour tout lui dire. Même les choses les plus ingrates, que j’ai subies ou faite subir, les choses les plus dégeulasses, les choses les plus dangereuses. Des secrets que même Thanos ne connaît pas et qui signerait la destruction la plus totale de l’univers s’il venait à les apprendre.
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