Juste une rencontre. Tu peux le faire non? Norman et toi n’êtes pas les meilleurs amis du monde… Tu n’as pas vraiment de meilleur ami de toute manière. Pourtant, ça ne devrait pas t’empêcher. C’est juste une simple rencontre professionnelle. Pas besoin d’avoir une attaque de panique pour ça. Calme-toi, Tony… Inspire profondément et vas-y. C’est juste un repas. Un dîner d’affaire comme tant d’autre. Rien d’autre.
Tu entres dans le restaurant où tu as donné rendez-vous à Osborn. Il n’y est pas encore et ça t’enlève un poids de sur les épaules. Tu demandes une table pour deux avec ton sourire le plus charmeur à l’hôtesse qui t’accompagne en rougissant. Tu t’installes à la table et lance un regard au menu, attendant que ton partenaire d’affaire décide à se pointer. Tu hésites un moment quand la serveuse vient de demander ce que tu veux boires et finis par demander un cognac. Tu ne devrais pas et tu le sais ça, mais tu as besoin de quelque chose. Quelque chose de fort pour calmer le cœur qui se débat dans ta poitrine illuminée par l’arc réacteur.
Tu le sirote doucement jusqu’à ce que tu voies une figure que tu reconnaitrais entre mille. Osborn est là. Enfin. Tu finis ton verre de cul sec et en commande un nouveau alors que l’homme d’affaire approche votre table. Il est temps de faire ce que tu fais le mieux, Tony. Que la magie commence. Tu laisses un sourire mi-moqueur, mi-charmeur s’étendre sur tes lèvres.
-Ah! Norm! Mon bon vieux Normie. Ça faisait vraiment longtemps qu’on ne s’était pas vu. Pas que je m’ennuyais, personne ne peut s’ennuyer de ta face de goblin, mais hey! Ce n’est pas tout le monde qui peut hériter d’un visage charmant comme le mien. Il doit y avoir des gagnants et des perdants dans tout.
Tu ris doucement avant de te laisser prendre une position décontracter sur ta chaise, laissant paraître que ton côté fort. Cet homme suave et cool que les médias semblent adorer prendre en photo à toutes les fois qu’il sort de chez lui.
était typiquement là le genre de rendez-vous d'affaire que le patron d'Oscorp s'épargnerait bien, malheureusement, puisque le chef de Stark Industries prenait la peine de se présenter en personne, il ne pouvait se payer le luxe de lui envoyer l'un de ses subordonnés (encore que l'idée ne manquait pas d'intérêt). Norman Osborn n'avait qu'un intérêt très modéré pour les repas d'affaire, malheureusement, c'étaient le genre de formalités auxquelles il ne pouvait pas vraiment couper. Il s'en accomodait au mieux la plupart du temps, mais force lui était d'admettre que sa proverbiale patience (du moins en temps que Norman, on ne pouvait pas vraiment dire que le Bouffon vert soit aussi conciliant) se heurtait très largement à l'intense irritation que provoquait en lui le moindre échange, même succinct, avec ce m'as-tu-vu de Tony Stark... Leurs rapports, tout professionnels, s'efforçaient douloureusement d'être cordiaux, mais c'était un fait avéré que cet homme lui tapait sur le système, et son estime de lui n'était pas allée en grandissant quand il avait dû se confronter à Iron Man dans d'autres circonstances (sous une apparence qui devait le rendre, fort heureusement, méconnaissable aux yeux de son confrère). Enfin, quand il fallait y aller, il fallait y aller. Ponctuel comme à son habitude, Norman s'était donc pointé au lieu de rendez-vous, où Stark l'attendait déjà... Et en quelques secondes, l'homme sut que cet entretien allait être très, très éprouvant pour lui.
-Monsieur Stark, votre sens de la diplomatie vous honore, comme à votre habitude, répondit Norman en prenant place face à son homologue.
Une part de lui (et on sait très bien laquelle) avait envie de rentrer dans son jeu et de répliquer, mais il la réfreinait. Inutile d'envenimer une situation qui promettait d'office d'être déplaisante. Il allait donc faire abstraction des surnoms dégradants dont son interlocuteur prenait manifestement un malin plaisir à l'abreuver, et de préférence, il n'allait pas sauter à la conclusion que son interlocuteur avait utilisé le terme "gobelin" par pur hasard (mais forcément, cette pensée restait dans un coin de son esprit).
-Et si nous allions droit au but ? suggéra-t-il alors tandis qu'un serveur venait prendre leur commande.
Au plus vite ils entreraient dans le vif du sujet, au plus vite ils mettraient fin à leur conversation et seraient libre de vaquer à leurs occupations respectives. Ce qui ne serait pas du luxe.
Bon. Le bon côté, c'est qu'il est aussi désireux que toi d'être présent ici. Avec un peu de chance, vous pourrez partir rapidement d'ici, chacun de votre côté avec ce que tu voulais de lui. Les prochaines rencontres pourront se faire par l'entremise de Pepper et tu n'aurais pas à supporter cet homme qui te soulève le coeur.
Mais pour le moment, tu dois rester calme, la jouer plus professionnel si tu espères sortir vainqueur de tout ça. Tu dois garder le cap et peser tes mots un peu plus. L'insulter ne mènera nul part alors. Tu poses une main sur ton arc en entendant sa réplique, prenant un air sincèrement navré. Du moins, le plus sincère que tu peux face à ce genre d'individu.
-Pardon, je me suis laissé emporter. Je vais surveiller mes paroles plus attentivement. Loin de moi l'idée de t'insulter, Norman. Juste l'habitude de dire la vérité. Très mauvaise habitude je dois dire, certains hauts placés du SHIELD te confirmera.
J'ai un petit sourire en coin en disant cela et inspire profondément. Voilà. Garde ton contrôle. C'est si simple. Tu es dans ton élément, tu peux le faire. Tu l'as fait toute ta vie. C'est juste une fois de plus et ensuite tu rentres chez toi pour jouer avec tes armures et ce qui est vraiment important.
-Oui, oui, bien sûr. Le but de tout ça. Vois tu, je suis certain que ça t'es déjà arrivé. Avoir une super idée, mais les investisseurs veulent une plus grande garantie et ces conneries du genre. Comme si leur argent était plus important que l'innovation qu'on peut apporter au genre humain. Alors j'aimerais calmer leur doute par un partenariat. Intéressé?
u moins Tony Stark prenait-il la peine de s’excuser. De sa part, c’était ce que l’on pouvait considérer comme un immense effort… mais cela restait, aux yeux de Norman, la moindre des choses, et il n’avait clairement pas l’intention de lui remettre une médaille d’il ne savait quel ordre pour admettre qu’il s’était montré l’instant d’avant d’une familiarité exaspérante. Leurs relations ne tenaient que par les connivences qu’ils se devaient parfois d’avoir pour le bien de leurs entreprises respectives, et c’était très bien ainsi. Aussi, s’ils pouvaient simplement expédier le sujet et s’épargner bien rapidement la présence l’un de l’autre, ils y gagneraient tous les deux, et sans l’ombre d’un doute.
Ce qui ne l’empêcha pas ceci dit d’embrayer sur une pique supplémentaire en affirmant que son tort était avant tout d’être honnête. Somme toute : je n’aurais pas dû te parler comme ça, mais je pensais le moindre mot prononcé. Norman se vexerait peut-être s’il devait attendre quoi que ce soit de la part de son interlocuteur, mais cela faisait bien longtemps qu’il avait baissé les bras le concernant. Et ce n’était pas non plus comme s’il accordait le moindre crédit aux propos de son interlocuteur. Il ne se laissait heurter que par l’opinion des personnes qu’il estimait… et le fait qu’il n’estimait personne, ce qui arrangeait bien évidemment les choses.
Et il était au moins d’accord sur ce point : se montrer trop honnête, surtout au sein des milieux où ils gravitaient, et dans le domaine des affaires, donc, était une très, très mauvaise idée, qu’il valait mieux s’abstenir de mettre en application… mais si Tony Stark était un homme d’affaires avisé, ça se saurait. En tout cas, Norman, pour sa part, ne l’avait jamais considéré comme tel.
Bref, il accepta d’en venir droit au but… Et pour le coup, oui, il se retrouvait dans le discours de son interlocuteur. Des investisseurs frileux qui n’avaient pas voulu financer les projets d’Oscorp, qui dépassaient quelque part les limites, il en avait rencontrés plus d’un au cours de sa carrière qui commençait à être longue, il faut le dire. Et donc, il tenait à établir un partenariat. Là, l’affaire était déjà beaucoup plus déroulante.
-Un partenariat ? répéta-t-il. Laissez-moi deviner, tous les autres ont refusé. Il marqua une légère pause. Quel genre de partenariat ? demanda-t-il plus sérieusement, qui n’allait pas décliner l’offre d’entrée de jeu sans en savoir plus.
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Dim 11 Nov - 22:11
