Les semaines qui suivirent notre petite virée nocturne et le rapprochement final qui s'établit, nous correspondions régulièrement par SMS interposés et sortions dès que nous le pouvions ensemble pour passer d'autres moments privilégiés. J'avais loué une fois une voiture pour l'emmener voir une rediffusion de Shreck dans un ciné-parc et avions passé la soirée à manger des hots-dogs, du popcorn et à boire de la bière en pack comme bien des couples autours de nous, enfin pas tous vu la buée aux fenêtres et les tressautements rythmiques de quelques unes. A la fin du film, enfin de la seconde séance car elle avait voulu le revoir immédiatement, nous étions l'un contre l'autre déjà au milieu de la projection, sa tête posée sur mon épaule et mon bras autours des siennes. Je ne me souviens pas en avoir vu la fin d'ailleurs, perdu dans ses cheveux et liés par nos caresses mutuelles tout à fait respectables vis à vis du manque d'intimité des lieux. Nous n'étions ni des exhibitionnistes ni des bêtes que diable et je suis de la vieille école autant qu'elle une vraie jeune fille. Avoir des relations plus intimes demandais un minimum que ce lieu ne nous apportait pas. Une autre fois, je l'avais transportée jusqu'en Europe pour un périple touristique et gourmand. J'avais insisté pour lui acheter une tenue adéquate contre le froid pour l'occasion et je l'avais laissé payer avec sa propre carte bancaire et avais souris quand elle avait insisté pour présenter sa toute nouvelle carte d'identité nationale. Notre virée nous amena en Autriche, en Allemagne, en France, en Belgique et enfin dans les différentes provinces d'Albion pour y déguster tours à tours les variétés de bières qu'elle connaissait et d'autres inconnues. Nous couchions dans des chambres séparées ou parfois communicantes de petits hôtels coquets ou dans des chambres d'hôtes. Je préférais cela, pariant sur le long terme et un accord mutuel réfléchi plutôt que sur une étreinte d'un soir et une relation éphémère et torride. Lors d'une de nos étapes, il fallut partager la même chambre et je lui laissais le lit pour prendre le canapé. Le matin nous trouva enlacés sur ce dernier, mais sans que cette nuit n'ait vu aucune consommation de notre relation. Le désir était de part et d'autre mais je me refusais encore d'y succomber comme ça. Les deux dernières nuits que nous avons passé ailleurs, nous étions cependant dans la même pièce et finalement le même lit, en tout bien tout honneur si ce n'est de longues étreintes et caresses avant de nous blottir l'un contre l'autre et de nous endormir. C'est à l'issue de cette escapade qu'Emma fut invitée à rejoindre l'école du Professeur Xavier et notre dernier contact ne fut que téléphonique, je n'avais pas réussi à revenir à temps de mon exploration des installations abandonnées de la Lune. Depuis lors, le silence radio était total et pesant, peut être lui avaient ils confisqué son portable ? Ou alors elle était si occupée qu'elle ne pouvait y penser ? Ou autre chose ? Dans cet institut, il y avait d'autres jeunes comme elle, plus proche de ce qu'elle était que moi ... Plus accessibles et de ce temps ... Moi même je n'osais la contacter, ne sachant comment cela serait perçu par ceux chez qui elle vivait maintenant. N'y tenant plus finalement, je m'envolais un soir après deux semaines de silence et arrivais à la verticale de la propriété des X-Men bien trop haut pour qu'ils ne puissent me voir, mon dispositif anti détection levé et l'esprit bouclé à double tour par le Worldmind comme d'habitude. Aucun dispositif connu des Terriens et même de cette galaxie ne pouvait me percevoir mis à part l'oeil lui même, aucun télépathe aussi doué soit il ne pouvait me détecter derrière le mur anti-psionique de l'intelligence artificielle Xandarienne. Enfin tant que je portais mon armure, car sans elle, même si mon colocataire brouillait mes ondes cérébrales et n'en faisait filtrer qu'un brouillamini indescriptible et ténu, j'étais perceptible en tant qu'individu et émotions, sans plus. Je scannais la propriété donc et découvrais ses défenses, passives et armées, repérais et construisais une représentation en 3D de l'édifice et de ses différents étages et sous sols. Curieusement, certaines zones m'étaient insondables, aux étages comme en dessous. Il y en avait même une qui se déplaçait dans les couloirs, annulant temporairement toute possibilité d'imagerie ... Un mutant doué d'une aptitude anti-localisation ? Une machine ou un dispositif portable ? Toujours est il que la zone autours était insondable puis le redevenait dès qu'il s'éloignait. Ailleurs, ces zones d'ombre étaient fixes. Des protections donc, assez élaborées ou combinées pour mettre en défaut mes senseurs ... J'étais impressionné. Enfin bref, la cartographie effectuée, je scannais maintenant les pièces et inventoriais les êtres y vivant, cherchant surtout où était Emma dont je connaissais les signes vitaux uniques sur le bout des doigts. Enfin je la trouvais dans une chambre à l'étage et j'isolais son téléphone du réseau pour lui envoyer un message par ondes directionnelles. @ ça va ? Tu as une belle chambre avec balcon dis donc ... ? Avec vue sur le parc en plus ^^ Tu t'entends avec tes colocataires ? Est ce que tu peux t'éclipser et te balader dans le parc, seule ? @
La vie d'Emma n'en finissait pas de prendre des tournures inattendues et elle devait avouer qu'elle attendait le jour ou, enfin, elle aurait une vie plus stable et calme. Chose qu'elle n'avait encore jamais connu en 20 ans.
Quitter la colocation avec Dave n'avait pas été chose facile. Elle avait réalisée qu'elle s'y était bien plus attachée qu'elle ne l'aurait cru et elle avait été incapable de retenir une larme. Mais ils restaient toujours dans la même ville, ils auraient de nombreuses occasions de ce revoir. C'était juste... que ce n'était plus pareil. Dave avait été la première personne à s'être montré sympa avec elle et à l'avoir aidé lors de son arrivée aux USA et ça, elle ne l'oublierait jamais. Mais d'un autre côté, c'était une bonne chose pour lui et sa vie de couple, même si la tension entre Emma et Mindy était retombée.
Son arrivée à l'Institut n'avait pas été beaucoup plus facile. Elle était âgée pour une élève et vu son niveau, elle ne pouvait pas suivre les cours avec les plus grandes classes. Heureusement, les professeurs avaient tout fait pour adapter son emploi du temps pour la mettre la plus à l'aise possible. Et les autres élèves... Emma n'aurait jamais cru ça possible un jour ! Ils l'avaient tout de suite acceptée et s'étaient portés volontaire pour les donner des cours de lecture et d'écriture.
Cette vie était à des années lumières de ce qu'elle avait pu connaître jusque-là. Pour la première fois dans sa vie, elle n'avait pas à se cacher. Ici, tout le monde était des mutants, elle n'était plus la bête de foire.
Mais entre son arrivée, les cours, son adaptation... Elle n'avait pas vu les jours passés et le réalisa un soir lorsqu'elle reçu un message de Rich. Elle eut soudainement honte de l'avoir ainsi négligé ses derniers jours. Il aurait eu toutes les raisons de lui en vouloir. Enfin cela dit, lui-même n'avait pas cherché à la contacter jusqu'à aujourd'hui. Donc du coup, elle culpabilisait un peu moins.
Lire le message lui prit un petit peu de temps. Les cours de lectures étaient encore récents et son niveau ne s'était pas encore clairement amélioré mais elle parvint à tout déchiffré et un sourire étira ses lèvres.
Elle n'était pas prisonnière mais entre les murs de l'Institut, elle était tenue de respecter le règlement. Sauf qu'Emma n'avait jamais eu à suivre le moindre règlement de toute son existence alors forcément, elle n'était pas encore douée pour ça.
Sans répondre au message, elle fourra son téléphone dans sa poche et ouvrit la fenêtre. D'un simple bond, elle se retrouva sur le rebord et regarda en contre bas. Un seul étage, un véritable jeu d'enfant pour elle.
Une seconde plus tard, elle atterrit silencieusement sur la pelouse avec une grâce toute féline. Afin de se déplacer plus vite et plus discrètement, Emma resta en position « quatre pattes ». une position tout à fait naturel chez un félin mais qui, adoptée par un humain, prenait des allures vraiment étranges. Et pourtant, ses membres bougeaient avec une facilité déconcertante dans cette position que normalement, aucun humain aurait dû être incapable de prendre morphologiquement.
Alors que sa démarche sur deux jambes étaient toujours déséquilibrée et peu gracieuse, ainsi à quatre pattes elle se déplaçait avec aisance. Elle en profita même pour « courir » un peu afin de dépenser son surplus d'énergie.
Malgré la pénombre du parc, elle y voyait comme en plein jour grâce à ses pupilles s'étant totalement dilatées et ainsi, elle n'eut aucun mal a repéré Rich. Toujours en position féline, elle piqua un sprint vers lui et lui sauta dessus, s'accrochant à son cou en s'emparant immédiatement de ses lèvres. Avec les dernières semaines, elle avait gagné confiance en elle à ce niveau-là.
Je suis désolée de ne pas t'avoir donné signe de vie, murmura-t-elle après avoir légèrement écarté son visage du sien. Tu me pardonne si je t'avoue que tu m'as quand même beaucoup manqué ?
J'observais ses réactions de là où j'étais, utilisant les ressources de mon armure. Ses battements de coeur venaient de s'accélérer et sa chaleur corporelle avait monté d'un cran, mais elle restait encore penchée sur son portable sans bouger ... Que faisait elle donc ? Ses doigts ne bougeaient pas, donc elle ne me répondait pas, un frémissement agitait sur ses lèvres sans plus. Et tout à coup, avec une rapidité fantastique, elle se leva et ouvrit la fenêtre, bondit sur le rebord et sauta sans une hésitation. Mon coeur ne put s'empêcher de faire une embardée, mais elle se perdit dans le flot de son accélération quand elle atterrit sans encombre sur le sol au bas du mur et se mit à courir dans ma direction après un bref moment où elle devait avoir exploré les lieux pour me chercher. Courir, n'était pas le bon terme en fait, elle se déplaçait étrangement, se coulait presque au dessus du sol en une course bondissante et souple qui lui était plus naturelle, plus adaptée à sa morphologie. Une véritable panthère en mouvement, magnifique et magique, pleine de force et de puissance. Je voyais ses deux yeux braqués sur moi, fluorescents et étrangement hypnotiques, un sourire illuminant ses traits. Tout à coup, elle accéléra l'allure, parcourant le chemin qui nous séparait en larges bonds fantastiques et rapides. Je dépolarisais mon armure à ce moment là, le petit gadget que j'avais en poche prenant le relais du système de brouillage qui m'avait jusqu'alors protégé de toute détection. En revenant à une vision plus "humaine" bien que très au dessus de la moyenne de mes ex-compatriotes, les améliorations des médicos de Xandar étaient passées par là aussi, je n'y voyais certainement pas aussi bien qu'Emma à ce moment là mais y voyais assez pour apprécier sa rapidité et anticiper son dernier bond qui la propulsa dans mes bras et nous fit entrer dans une ronde heureuse et débridée. Nos lèvres se joignirent tout naturellement, nos bouches s'unirent dans un baiser fougueux bien moins sage et apprêté que le dernier que nous avions échangés. L'Emma de ce soir n'était plus celle que j'avais quitté, elle avait grandi, s'était libérée d'une partie des chaînes qui obstruaient sa vie et sa nature, et je l'en aimais que plus, ais je dit aimer ? Quand enfin elle fut rassasiée temporairement, elle interrompit notre baiser s'excusant de notre silence. Nous étions face à face, je la tenais dans mes bras, légère, musclée, passionnée, aimante ? Les yeux dans les yeux, presque nez contre nez. Je frottais délicatement le mien sur le sien et embrassais légèrement ses lèvres humides et douces. Je suis aussi fautif que toi allons ! J'ai été très occupé et toi aussi ... Et puis si je t'avais saoulée de textos tu n'aurais pas été si heureuse de me voir ce soir ... Lui répondais je en piégeant une de ses habituelles mèches rebelles derrière son oreille, profitant du coup de lui caresser les cheveux, la regardant, la savourant des yeux, sous ce clair obscur qui baignait le parc de l'Institut. Ma main fourragea sa crinière et passa derrière sa nuque et je l'attirais à moi pour lui prendre ses lèvres encore et encore avant de m'arrêter et de la serrer, sa joue contre ma joue, et de lui murmurer : Tu m'as manqué aussi ... Bien à contre coeur, je l'écartais de moi et la tenais par la taille à bout de bras. En tout cas, la scolarité te profite ... J'espère que tu es gentille avec tes camarades et que tu ne les mords pas trop la gourmandais je en souriant, Tu es magnifique et rayonnante ... murmurais je presque pour moi même avant de reprendre un ton joyeux Alors, racontes ! Comment ça se passe ? Qu'est ce que tu fais de si prenant pour arriver à m'oublier comme ça ? Je la rapprochais à nouveau de moi et entourant sa taille de mon bras, je commençais à marcher lentement le long de la lisière des bois, à l'abris du clair obscur des ombres des arbres, collé contre son flanc à vouloir m'y fondre, embrassant ses cheveux et m'enivrant de son odeur et sa présence qui m'avaient tant manquées même si je n'avais jamais voulu l'avouer à quiconque, même à moi ...
C'était difficile à expliquer mais pour la première fois de sa vie, Emma se sentait vraiment... entière ! Elle n'était plus séquestrée dans une chambre d'enfant, plus exposée au public comme monstre de foire, plus à vivre dans des cartons dans les ruelles sombres à se nourrir de rats. Pour la première fois, elle avait réellement le sentiment d'avoir sa vie entre ses propres mains, d'avoir pleinement main mise sur son avenir. Son passé si sombre lui semblait lointain. Elle n'oublierait jamais, certes, mais cela la hantait moins désormais (elle ignorait encore que les choses allaient changer sous peu et bouleverser ce sentiment de confiance). Elle se sentait tellement reconnaissante envers ses amis de l'avoir ainsi soutenue et aidé. Sans Dave, Wanda, Pietro ou Rich, elle n'en serait clairement pas là et elle avait peur d'imaginer où elle serait en cet instant. Elle préférait ne même pas y penser.
Et ce sentiment de plénitude ne faisait que s'accentuer dans les bras de Rich. Emma avait toujours été une grande romantique malgré elle. Elle avait passé son adolescence à rêver d'histoire d'amour qu'elle pensait à jamais hors de sa portée à cause de son apparence. Après tout, qui voudrait d'un monstre ? Le reste de la troupe du cirque le lui avait bien fait comprendre. Mais pourtant Rich était là et il l'acceptait tel qu'elle était. Avec lui, elle n'avait plus peur de montrer sa véritable nature. Elle ne baissait plus le regard, ne cachait plus ses crocs en souriant et – surtout – n'avait plus peur de se déplacer de la manière qui était la plus naturelle pour elle. La première fois, elle avait dû se forcer, persuadée qu'il réaliserait alors qu'elle bête elle était et qu'il fuirait mais non. Bien au contraire.
Elle aimait être ainsi blottie contre lui, ses bras passés autour de son coup à savourer ses baisers. Tout cela était tout nouveau pour elle, elle apprenait seulement ce qu'était d'être en couple et elle se montrait encore parfois frileuse malgré elle mais loin d'en être agacé, Rich faisait preuve d'une patience et d'une galanterie hors du commun avec elle et elle lui en était bien plus reconnaissante que pour le compte en banque qu'il lui avait ouvert et qu'elle refusait toujours obstinément de toucher. Elle était même décidée à tenter de se trouver un petit boulot, chose Ô combien compliqué dans le climat anti-mutants actuel.
Le compliment de Rich la fit sourire et elle sentit son coeur faire de périlleux dans sa poitrine. Malgré les semaines, il lui faisait toujours le même effet, c'était terrible ! Mais même si elle n'était pas sûr d'être magnifique et rayonnante, Emma avait conscience qu'elle se sentait effectivement bien mieux dans sa peau.
Tout en se mettant à marcher à ses côtés, Emma éclata de rire et lui donna une petite tape.
Comme si tu étais aussi facile à oublier beau brun ! Et pour te répondre, je découvre les joies de la scolarité. Avec mon niveau je suis en classe avec les plus jeunes, je te raconte pas comme c'est horrible !
Heureusement, les élèves plus âgés n'en n'avaient pas profité pour se moquer d'elle. Bien au contraire, dans les murs de l'institut elle découvrait un monde de soutien et d'entraide qu'elle n'aurait jamais cru connaître.
C'est la honte quand c'est un gamin de 8 ans qui te fais remarquer que tu as écris faux un mot, dit-elle en riant. Mais je crois que les petiots même bien alors ça va.
Perdue dans ses pensées, Emma ralentit le pas sans s'en rendre compte tout en continuant de parler.
Je prend énormément de cours de soutien après les cours auprès des autres élèves. J'arrive à mieux former les lettres maintenant. Non écriture est même plutôt pas mal ! Et d'après les profs si je continue à faire autant d'effort je devrais être capable de lire et d'écrire avec un niveau satisfaisant d'ici un an. Par contre j'ai déjà rejoins les élèves un peu plus âgés pour les cours autre comme les maths ou l'histoire. Pas les dernières années mais je suis avec les 15-16 ans. Tant que ça reste aux chiffres et aux théories je m'en sors pas trop mal.
De toutes manières, Emma ne cherchait pas à exploser les records. Elle avait parfaitement conscience qu'en apprenant vraiment à lire et à écrire qu'à 20 ans, les chances pour qu'elle fasse un doctorat étaient maigres mais elle s'en moquait. Pour elle l'importance était de pouvoir devenir indépendante, c'était tout.
Et toi ? Tu étais passé où tout ce temps ? Tu es allé voir de jolies aliens ? Je dois me montrer jalouse ?
Tout en le questionnant, Emma se remit face à Rich et passa à nouveau ses bras autour de son cou.
Vous souvenez vous de la première fois où vous avez ouvert le robinet et où vous êtes resté à le regarder couler un bon moment avec émerveillement ? (Bien souvent, l'un de vos parent venait vous tirer les oreilles pour avoir gaspiller le précieux liquide, ce qui induisait souvent plus tard une certaine réserve à se laver pour certains) Emma était comme ce robinet et je l'écoutais avec émerveillement parler de sa nouvelle vie avec enthousiasme. J'avais légèrement froncé les sourcils en apprenant de fait qu'elle ne savait pas bien lire ni écrire et que son niveau d'éducation avoisinait l'école primaire avant d'être ici, mais j'étais rempli de fierté pour elle et avec elle devant ses progrès et sa volonté d'apprendre. Rien que ses progrès fulgurants étaient la preuve de ses capacités géniales qui étaient restées en sommeil jusque là, attendant d'être éveillées et sollicitées. Je l'écoutais donc avec bonheur et émerveillement, fier d'elle comme auraient pus l'être ses parents si elle avait été scolarisée en temps et en heure ... Elle était la preuve vivante que l'intelligence et le savoir étaient deux choses distinctes et subjectives et que peu importait l'âge pourvu que la fois et l'envie soient là ... Je l'écoutais donc, savourant ses mots, la congratulant en silence en la serrant contre moi ou en pressant son épaule, hochant la tête entendu et lui souriant, la félicitant par quelques mots que j'arrivais à placer au milieu de sa description enflammée. Elle avait changé, une lumière nouvelle s'était allumée en elle et une ombre l'avait quitté, plusieurs même. Elle souriait sans contrainte, naturellement, dévoilant ses quenottes d'une blancheur et d'une longueur peu commune, adorables. Je pensais marcher encore jusqu'à l'autre bout de la propriété, là où il y avait un bassin et une fontaine et un banc pour s'asseoir, mais elle en décida autrement, du moins temporairement, en nous arrêtant et en se suspendant à mon cou tout en me questionnant à propos d'éventuelles rencontres ... Mes mains prirent possession de sa taille fine et musclée et je m'abaissais tout en la soulevant doucement pour l'embrasser tendrement avant de la fixer les yeux rieurs pleins de l'amour et de l'admiration que je lui portais. Moi ? Rien de très spécial ... Quelques méchants garçons et filles dont j'ai contrarié les activités, quelques bricolages pour passer le temps, un géant vert qui m'a valu quelques bleus mais qui m'a permis de rencontrer Cap'tain América et une certaine Hit Girl, un éclair étrange qui m'a fauché en plein ciel et m'a projeté dans un musée où j'ai fais la connaissance de Darcy Lewis, la collègue de la petite amie d'un certain Thor, et le boulot ... Ni de petites aliens, ni de quoi te rendre jalouse, aucune ne t'arrive à la cheville ... Répondis je en fermant les yeux à demi, comme pour bien chercher dans ma mémoire les différents faits marquant qui s'étaient produits pendant notre séparation forcée, finissant sur un ton badin et taquin en la regardant avec un petit sourire amusé ... Une chose est sure, c'est que je suis très fier de toi et de tes progrès. Je comprends mieux maintenant ce qui t'éclaire de l'intérieur ... Mais tu aurais dû me parler de tes problèmes d'écriture et de lecture, je pouvais t'aider ... J'avais pris un air boudeur et chagrin, puis je l'attirais à nouveau à moi pour l'embrasser à pleine bouche, la serrant contre moi autant que me le permettait sa sécurité. Quand nous nous séparions enfin après un fort long moment, restant visage près l'un de l'autre, je lui caressais le nez du mien puis plantais mes yeux dans les siens que je voyais pulser littéralement, passant de la fente au noir presque complet, à la lumière d'un réverbère tout proche. Si tu as un problème insurmontable dans un domaine, je peux t'aider si tu veux, j'ai quelques notions générales et aussi un moyen rapide pour apprendre n'importe quoi ... Je pensais à mon casque et au Worldmind. Sous certaines conditions, je pouvais implanter dans la mémoire d'une tierce personne des quantités impressionnantes d'informations et de connaissances qui viendraient ensuite se diffuser lentement dans la conscience lors des périodes de veille ou suivant les besoins immédiats. J'avais appris les langues et langages écrits et parlés de cette Babylone linguistique qu'étais devenue la Terre ainsi que bien d'autres parlés par delà les étoiles. Je lui caressais la joue et embrassait encore ses lèvres charnues et délicieuses : Tu m'as manqué tu sais ... Je n'aurais jamais pensé que ... Une sorte de pudeur, de retenue intérieure me retint à ce moment de finir ma phrase, d'avouer, et une petite voix me susurra à l'esprit la maxime du Nova-Corps : L'amour est une faiblesse dont se nourrit l'ennemi pour te vaincre ... ... Mais avais je un ennemi ici ? Aujourd'hui ? A part moi même ? Affecté par cette idée, je la regardais longuement, puis lui souriais tout en la prenant dans mes bras pour ensuite marcher en la tenant contre moi, le nez fourré dans son cou, la respirant, m'imprégnant d'elle, jusqu'au banc face à la fontaine qui murmurait joyeusement dans la nuit où je m'assis, la mettant elle même sur au dessus de moi, contre moi ... j'étais sûr qu'aucun des dispositifs de l'Institut ne pouvait nous percevoir grâce à l'appareil que j'avais dans ma poche, le seul danger viendrait d'une personne qui se promènerait ou patrouillerait dans le parc et nous apercevrait ou d'un télépathe qui s'étonnerait des pensées d'Emma. J'espère que tu ne risques pas trop d'ennuis si on nous surprenait ... Tu crois que je pourrais passer pour un élève ? Ils se connaissent tous ?
Maintenant que Rich était là, Emma réalisait à quel point il lui avait manqué et étrangement, cela lui faisait moins peur qu'elle ne l'aurait cru. La seule fois dans sa vie où elle s'était laissée aller à commencer à éprouver des sentiments pour une personne de sexe opposé, c'était Thomas... Avec pour résultat d'avoir le coeur brisé suite à ce qu'elle avait vécu comme une véritable trahison de sa part. Thomas avait beau lui avoir assuré que ses intentions et ses sentiments étaient deux choses différentes, elle avait toujours refusée de le croire. Suite à quoi, l'idée même de tomber amoureuse l'avait inquiétée. Et pourtant, avec Rich, tout semblait si différent. Il y avait toujours le risque que lui aussi la blesse mais elle était prête à le prendre ce risque, il en valait la peine.
Réalisant qu'elle avait monopolisée la conversation, elle le questionna sur ses occupations et ouvrit des yeux ronds en l'écoutant.
Tu t'es battu contre Hulk, tu as rencontré Captain America et Hit Girl et tu oses me dire qu'il ne t'es rien arrivé de spécial ?!, s'exclama-t-elle pour en lui donnant un coup dans le bras. Elle n'en revenait pas. Si elle avait eu ne serait-ce que un quart de sa chance mais elle serait entrain de sauter sur place en le racontant ! Et lui, il expliquait ça comme s'il lui parlait du fait uq'il avait lavé sa voiture et fait les courses. Mais c'était peut-être un truc de super-héro d'être autant flegmatique ? Peut-être qu'ils étaient tous dans un espèce de cercle tacite et que du coup, ce genre de rencontre leur était normal. Elle aurait bien questionné les Xmen à ce sujet mais ils avaient beau être ses professeurs, Emma restait toujours intimidée face à eux alors qu'elle les voyait tous les jours.
Et pourquoi je t'aurais parlé de mes problèmes ? C'est déjà assez gênant comme ça d'être illettrée à mon âge.
Elle en revenait déjà pas d'avoir pu lui plaire quand elle était encore une SDF, elle n'avait pas trop voulu forcer sa chance non plus. Et puis cela avait toujours été un sujet gênant à aborder pour elle. Sujet qu'elle oublia bien vite en répondant au baiser de Rich. Ça aussi c'était un sujet un peu gênant. Avant lui, elle n'avait même jamais été embrassée mais elle y avait très vite prit goût par contre et sa timidité des débuts avait très vite été balayée.
Quant ils séparèrent enfin leurs lèvres, Emma émit un petit grognement sourd en écoutant Rich, ce qu'elle faisait toujours pour signaler son désaccord.
Je ne peux pas toujours compter sur toi et tes gadgets pour tout Rich. Je dois apprendre à faire les choses par moi-même sinon je ne serais jamais indépendante et j'ai beau adoré que tu prenne soin de moi, je ne veux pas dépendre de toi pour tout.
Il suffisait de voir l'état du fameux compte en banque qui n'avait pour ainsi dire pas diminué depuis qu'il le lui avait ouvert. Emma s'en était servie pour les dépenses obligatoires mais c'était tout et elle ne comptait pas s'en servir autrement. Il en était de même pour les dernières démarches qu'elle devait faire auprès de l'ambassade Suisse à Washington. Elle savait très bien que Nova pourrait les régler en 3 minutes depuis ce parc si elle lui en parlait mais elle ne le voulait tout simplement pas. Elle trouvait cela adorable de sa part, ce n'était pas le problème, mais elle voulait vraiment pouvoir se débrouiller par elle-même et même si cela signifiait devoir partir 3 jours à Washington pour passer des heures interminables à faire des démarches rébarbatives dans une ambassade.
De savoir qu'elle lui avait manqué fit s'emballer son petit coeur dans sa poitrine et ceux, même s'il ne terminait pas sa phrase. Il tenait donc vraiment à elle, pour de vrai ! Ce n'était pas juste pour passer le temps.
Tu m'as manqué aussi, avoua-t-elle avec un grand sourire. Les garçons ici sont sympa je dis pas mais...
Elle laissa volontairement sa phrase en suspend en se retenant de dire. La vérité était que même si un ou deux semblaient vouloir lui tourner plus ou moins autour, Emma ne pensait qu'à Rich et n'avait d'ailleurs pas caché que quelqu'un lui plaisait fortement en dehors des murs de l'Institut.
Elle se laissa guidé quand Rich se remit en marche, se tenant à sa taille et contre lui ce qui améliorait accessoirement son équilibre. De même, elle n'hésita pas à s'asseoir en califourchon sur ses genoux et face à lui, passant aussitôt ses bras autour de son cou.
Tout le monde connaît tout le monde ici, répondit-elle en riant. Les mutants sont plutôt du genre paranoïaque ces temps tu sais. Mais ne t'en fais pas, le pire que je risque si l'on t'attrape c'est quelques heures de colle et une longue théorie sur le règlement et pourquoi il est important de le respecter pour notre sécurité.
Et à dire vrai, Emma était prête à parier que le Professeur Xavier n'ignorait d'ores et déjà rien de la présence de Rich dans le parc. Rien n'y personne ne semblaient échapper à la vigilance de Charles Xavier.
Notre position initiale ne lui allait pas et elle en changea d'autorité, s'asseyant sur mes cuisses à califourchon, et passant ses bras autours de mon cou. Une chaleur toute animale monta brusquement au niveau de mes reins, résultante inavouée de cette position permettant tous les rapprochements les plus intimes. Je gardais un certain contrôle, pourvu qu'elle ne bouge pas trop ni ne bouge son bassin pour amenuiser l'espace entre nous. Là je doutais qu'elle puisse ignorer l'effet perturbateur qu'elle avait sur mon intimité ... Si tu ne risques que des heures de colle et une réprimande, ça va, c'est acceptable. Dis je en lui souriant, jetant quand même un regard alentours pour vérifier que personne ne se trouvait dans les parages avant de la regarder à nouveau, les yeux dans les yeux. Je levais ma main vers son visage et lui caressais la joue tendrement de la paume puis du pouce alors que je l'enfonçais fourrager dans sa crinière rebelle. Au moins la cuisine doit te plaire, tu as une excellente mine et même j'irais jusqu'à dire que tu as pris un peu de poids depuis notre dernière rencontre ... La taquinais je tout en la palpant au niveau de la taille de mon autre main Ce n'est pas pour me déplaire en fait ... ajoutais je en la passant derrière son dos, l'attirant vers moi à la fois en agissant sur sa nuque et son bassin. Nos lèvres se rencontrèrent encore une fois et nous échangions un de ces baisers long, langoureux et passionnés que seuls les grands écrivains savent décrire assez joliment pour en donner toute la dimension. Quand j'en eu l'occasion et les moyens enfin, j'arrivais à lui murmurer avant de recevoir une éventuelle bourrade dont elle avait le secret : Je ne voulais pas mettre en doute tes capacités à apprendre ou à comprendre tout à l'heure, juste te dire que si tu en avais besoin, je connaissais un moyen ... J'en suis passé par là moi aussi, mais ailleurs ... J'étais assez quelconque ici, mais là bas je ne valais même pas l'herbe que broutaient leurs ânes ... Je souriais ironiquement en disant cela. Être considéré comme un primate primitif et dénué d'intellect, j'avais donné, merci bien ... Mes deux mains lui enserraient la taille maintenant, caressant le bord de son ventre musclé de mes pouces en des mouvements lents et à peine appuyés. Nous étions si proches maintenant et son odeur m'entourait complètement. Encore un peu plus contre moi et elle découvrirait ce que j'essayais de contenir difficilement. Doucement, je la replaçais un peu en arrière, juste ce qu'il fallait pour ne pas qu'elle se doute et ne pas qu'elle s'éloigne. Et sinon, comment ça se passe ? J'ai entendu dire que l'entrainement des X-men était très sévère et dur ... Ca se passe bien pour toi ? Tu as ton costume avec le X ou pas encore ? Il faut que je t'avoue que comme beaucoup je fantasme un peu sur ce fameux costume et les filles qui le portent, il y en a qui aiment les infirmière ou les écolières, moi c'est les X-Women ... Pourquoi je m'attendais à recevoir un coup ? Parce que je l'avais cherché pardi ! ^^
Des heures de colle. L'idée même de la chose faisait sourire Emma. Elle n'avait jamais vécu ça par le passé. Après tout, elle n'avait absolument jamais mit les pieds dans une école jusque-là, pas une seule fois. Alors les heures de colle, les devoirs, les interros tout cela lui semblait tellement irréel, un peu comme de simples légendes dont elle aurait entendu parler mais sans jamais pouvoir y assister en personne. Il avait fallut qu'elle attende d'avoir presque 20 ans pour y être enfin confrontée pour la première fois.
Mais cela n'avait certainement pas le même charme que si elle avait été enfant. À son âge, elle regardait déjà tout cela avec un regard adulte. Faire ses devoirs n'étaient pas une corvée mais simplement un travail nécessaire et elle ne craignait pas les heures de colle pour la simple et bonne raison qu'elle était désormais assez mature pour ne pas faire de « bêtises ». Enfin quoi que sur ce point-là, cet instant était entrain de lui donner tort. Mais même cela, Emma avait de la peine à le concevoir comme étant vraiment une bêtises. Après tout elle était une jeune femme adulte, rien de très étonnant à ce qu'elle puisse être en couple et qu'elle veuille voir son compagnon sans se soucier des horaires imposés aux plus jeunes de ses camarades. En tout cas, c'était ainsi qu'elle voyait les choses.
En tant normal, il y avait fort à parier que n'importe quelle autre jeune femme aurait vu rouge au commentaire de Rich sur son poids mais pour le moment, Emma ne s'en offusquait pas. Après tout, ce n'était pas comme si sa prise de poids était un problème, bien loin de là même ! Au contraire, elle avait enfin atteint un poids normal, une grande première dans sa vie de fille squelettique malgré elle. Ainsi, quand elle se regardait dans le miroir, les dernirs kilos prit au cours des dernières semaines ne la faisaient pas grimacer mais la faisaient au contraire sourire. Elle aimait bien son nouveau corps. Mais elle avait aussi remarqué que sa physionomie n'avait pas changé qu'au niveau de nouvelles rondeurs bien placées. Ses muscles s'étaient eux aussi particulièrement développé. Elle était très loin de ressembler à une affreuse bodybuildeuse – et heureusement ! - mais elle pouvait voir sa musculature si étrange et particulière se mouvoir sous sa peau quand elle bougeait, exactement comme elle avait pu le voir chez les grands félins du cirque.
Et tant que cela plaisait aussi à Rich... Et visiblement, cela lui plaisait. Emma pouvait s'en apercevoir grâce à la position où elle était assise sur lui. Cela ne la choquait pas pour autant. Au contraire c'était même plutôt flatteur.
Quand il parla des Xmen, Emma éclata de rire.
Désolée de te décevoir beau brun mais je ne fais pas partie des Xmen. C'est un privilège accordé uniquement aux meilleurs d'entre nous et à ceux dont les mutations sont les plus utiles j'imagine aussi. Je ne suis qu'une simple élève parmi les autres...
Après tout, tous les élèves de l'école ne devenaient pas des Xmen à leur majorité. Il n'avait même jamais été mentionné qu'Emma puisse le devenir. A quoi aurait-elle bien servie de toutes façons ? Aux yeux de la jeune femme, sa mutation n'avait rien à offrir d'intéressant. Elle bondissait, rugissait et déchiquetait la viande comme personne, la belle affaire.
Et comment ça tu fantasmes sur les Xwomen ?, demanda-t-il soudainement en reculant légèrement le haut de son corps pour pouvoir lui lancer un regard plus ou moins assassin.
Lorsque Emma éclata de rire j'eu un moment d'incertitude. Nous parlions comme en plein jour et la nuit tout autours de nous semblait attentive à nos paroles et à nos geste, jusqu'à la fontaine dont le clapotis étendait son murmure alentours. Si d'aventure quelqu'un se trouvait dans le parc, il ne manquerait pas de nous entendre, mais étais ce si important en fait ? Emma m'avoua ensuite ne pas faire réellement partie des X-Men qui représentaient ce qu'elle appelait l'élite des résidents de l'Institut, qu'elle n'était qu'une élève comme les autres. Je comprenais cela pour l'avoir vécu aussi, elle faisait partie des "bleus", qu'on nommait pudiquement ici des élèves, les vétérans étant incorporés sous la bannière des X-Men proprement dite sans doute après une évaluation sévère et une sorte d'adoubement lors de la remise de leur uniforme barré du fameux "X". J'allais m'insurger contre son opinion négative à propos de ses propres capacités, mais elle ne m'en laissa pas le temps en réagissant à ma boutade au sujet des X-Women. Tout autre que moi aurait pris peur et ses jambes à son cou sous le regard furibond qu'elle me jetait, mais moi j'y décelais l'étincelle railleuse qui y brillait. Mais ! Quoi !?! Pourquoi il y aurait que les filles qui aient le droit d'être attirées par l'uniforme !?! Fantasmer n'est pas toucher quand même !!! Me défendais je d'un air bougon en croisant les bras devant moi ... Je restais comme ça quelques secondes puis éclatais de rire à mon tour, repositionnant une main à nouveau sur sa taille et caressant de l'autre sa joue puis la passant derrière sa tête jusqu'à sa nuque pour l'attirer à moi et l'embrasser tendrement avant de me reculer de quelques centimètres pour la regarder dans les yeux d'un air grave. Je n'aime pas que tu doutes de tes capacités comme ça ... Lui murmurais je très sérieux, Tu n'es pas que muscles, crocs, griffes et instincts, tu as d'autres capacités qui font de toi quelqu'un de remarquable ... Je l'embrassais brièvement avant de me reculer et de me recaler contre le dossier du banc, les bras étendus de chaque côté, nonchalant, un sourire pensif sur les lèvres. Je sais qu'ils ont déjà quelqu'un comme toi ici, celui qu'ils appellent Wolfverine, Logan je crois ... A part son squelette et son hyper régénération, tu n'as rien de moins que lui, enfin je compte pas ce qui se trouve dans son pantalon bien sur ... Dis je en parlant normalement cette fois. Je comprenais ses doutes et saluais son humilité. J'avais connu cela, être transporté dans un monde différent et être éduqué pour devenir un combattant si ce n'est mieux, au moins aussi bon que ceux qui me formaient moi et mes camarades de chambrée. Être un "bleu" n'était pas toujours facile, mais à ce moment là, je ne pouvais me douter qu'être un vétéran l'était encore moins. Je tournais la tête vers la grande bâtisse perdue dans le noir. Quelques fenêtre étaient éclairée encore même à cette heure de la nuit mais je doutais que quiconque puisse nous voir de là bas ... Emma avait la chance de vivre ici, avec des gens aussi différents et semblables qu'elle. Une sorte de nostalgie et de tristesse m'envahit un instant. Où était ma jeunesse d'alors ? Qu'aurais je fait si j'avais su ce qu'il allait se passer à l'époque ? Je repensais à mes camarades qui devinrent mes amis et mes compagnons d'armes avant de devenir mes victimes. Je ne sais pas combien de temps je restais ainsi sans bouger ni parler, un éternité, une seconde ... Je me détournais et revins à la vision de ce visage si particulier qui m'attirait toujours autant. J'avoue que je t'imagine bien avec un "X" hyper sexy dessiné sur ton costume ... Dis je en plaisantant à demi tout en dessinant le fameux "X" du doigt sur son torse, passant doucement sur le pourtour de sa poitrine. Mais si ils ne te filent pas ton équipement très vite, je vais t'en fournir un moi avec toutes les lettres de l'alphabet dessus ...
Il y a uniforme et combinaison en cuir ultra moulante et sexy, fit remarquer Emma en faisant la moue. Elle peinait à s'imaginer dans ce genre de tenue ou, plus exactement, sexy dans ce genre de tenue. Cela allait magnifiquement bien aux X-women, c'était un fait mais la jeune mutante craignait que sur elle, cela fasse un peu l'effet inverse. Il fallait dire que hormis le bon vieux jeans-tshirt-sweat à capuche et fermeture éclaire, Emma n'avait jamais vraiment testé grand chose comme tenues vestimentaire. Enfin, à part sa tenue de scène de femme sauvage là effectivement ultra sexy bien sûr. Mais ça, elle préférait ne même plus y penser. D'autant que sur une jeune femme de 18 ans, passe encore mais sur une gamine de 13 ans... ça avait quand même été limite à ses yeux. Mais Emma gardait surtout de ces années au cirque le désir de passer inaperçu, d'où son look on ne pouvait plus passe-partout. Bien qu'elle commençait a réaliser maintenant que de faire quelques efforts ne serait peut-être pas du luxe à en croire les goûts de Rich.
Après le baiser, Emma émit un petit grognement pour la forme en entendant les propos de Rich. Elle n'était que griffes, crocs, muscles et instinct, c'était comme ça et beaucoup aurait certainement pouvoir en dire autant mais elle, elle avait de la peine. Elle commençait seulement à entrapercevoir que sa mutation n'était pas forcément une malédiction qui ferait son malheur toute sa vie. C'était l'avantage de vivre désormais entourée de mutants ça.
A part son squelette et son hyper-régénération ?, répéta-t-elle en riant quand il fut question de Logan. C'est justement ça qui le rend différent je te dirais. Ça et ce qu'il a dans son pantalon donc, ajouta-t-elle pour plaisanter.
Les choses étaient ainsi, elle n'avait pas de super pouvoir et elle s'était fait à cette idée depuis longtemps. Ce n'était peut-être pas plus mal en fin de compte quand elle voyait la violence inouïe dont elle était capable quand elle le voulait, ou quand elle ne le voulait pas vraiment également d'ailleurs. Alors il valait en effet peut-être mieux que sa mutation reste physique. Au moins ainsi elle resterait plus facile a stopper si un jour... Non ça, elle ne voulait même pas y penser ! Pas en cet instant tout du moins, même si cette éventualité ne la quittait jamais vraiment complètement.
Elle se mordilla doucement la lèvre en souriant quand Rich s'amusa à dessiner un X sur son t-shirt. Le contact n'était pas désagréable, très loin de là même. Elle l'avait déjà remarqué lors de leurs escapades en Europe mais Rich était toujours resté bien sage, même quand elle aurait voulu le voir un peu moins... Gentleman.
Tu sais, je suis libre mes weekend. Plusieurs élèves ne profites pour rentrer chez eux. Alors comme la fin de semaine arrive bientôt je me disais qu'on pourrait en profiter pour passer deux jours ensembles ? Tu pourrais peut-être enfin me montrer où tu vis ?
Car bon, il devait bien vivre quelque part quand même, non ?
Je n'avais fait qu'effleurer sa poitrine en dessinant mon "X" et l'effet que ça lui procurait me réjouit alors que je n'en laissais rien paraître. Son Tee shirt masquait à peine la transformation immédiate de son corps suite à ce contact à peine ébauché et me donnait l'envie de le rendre plus étroit. Je devinais sous le tissus ses seins aux mamelons turgescents qui me lançaient comme un défi de les saisir auquel je résistais difficilement. Je ne voulais pas froisser Emma en devenant trop entreprenant si vite, nous n'en étions qu'à notre troisième rencontre sommes toutes, et bien que nous ayons amorcé des contacts plus intimes à force de baisers l'étape suivante n'était pas si évidente à franchir. J'en étais là de mes pensées quand elle se mit à parler de ses week end de liberté et de son désir de les passer en ma compagnie. Je sentis le sang affluer à mon visage en réponse à une tornade de sentiments et de pensées qui me passèrent par la tête. Passer deux jours ensembles, chez moi ? Cette proposition si naturellement exprimée par cette jeune femme à califourchon sur moi, cette quasi promesse d'une intimité absolue fit exploser mon désir et mes envies dans mon crâne et ailleurs. Je ne pus éviter un sourire béat et stupide de s'afficher sur mon visage dont j'essayais de reprendre le contrôle en passant ma langue sur mes lèvres devenues subitement sèches à cette évocation alors que je sentais aussi mon coeur s'accélérer et mes pupilles s'agrandir. Tu oserais venir dans ma garçonnière avec tous les risques que ça veut impliquer ? Ironisais je la gorge serrée par l'effort immense que je produisais pour prendre sur moi de ne pas l'enlever tout de suite et de nous y conduire sur l'heure. Ma voix était chargée de l'émotion qui m'avait envahi et je déglutis pour la ramener à un vibrato plus normal tout en faisant une moue songeuse pour cacher à nouveau mes sentiments. Va falloir que je fasse un peu de rangement alors, j'ai deux jours pour ça, j'espère que ça suffira ... Ironisais je en enlevant mon doigt que j'avais laissé juste au creux entre ses seins et en passant ma main derrière son dos, profitant de cela pour lui caresser doucement la cambrure de sa chute de reins, m'égarant au passage sur ses fesses musclées puis remontant doucement le long de ses cuisses. Je fis mine de réfléchir une seconde puis continuais, laissant mes mains vagabonder ainsi sur son corps. Nous passerons le premier dans mon labo, j'y ai élu domicile définitivement en attendant de déménager, ensuite, je t'emmènerais dans mon autre repère qui va surement beaucoup plus te plaire ... Ma main était remontée jusqu'à sa nuque en divagant le long de son bras, repoussant ses vêtements qui commençaient à m'agacer par leur présence. Je l'attirais doucement vers moi mais m'arrêtais à quelques millimètres avant que nos bouches ne se rencontrent et lui murmurais : Tu te rends compte à quels dangers tu t'exposes j'espère ... Je voyais ses yeux tous proches, plantés dans les miens, et la chaleur dans le creux de mes reins devenait soudain une fournaise alors qu'une autre partie de mon anatomie répondait en écho à cette débauche d'hormones qui m'envahissait. Mon autre main après avoir exercé une légère pression sur ses fesses pour la rapprocher de moi, avait quitté son dos et remontais lentement le long de ses côtes vers l'une de ces collines triomphantes qui menaçaient de crever le tissus de leur sommet et la couvrait maintenant doucement ...
Bien entendu, Emma n'avait pas innocemment proposé qu'ils passent le weekend ensemble – et espérait-elle lui suivant aussi d'ailleurs – c'était vrai. Rich avait beau avait beau être son premier petit-ami, elle n'en restait pas moins une jeune femme de 20ans. Elle avait passé l'âge de simplement se tenir par la main et se bécoter au cinéma. C'était sympa aussi, elle disait pas le contraire, mais elle n'avait plus 14 ans et elle avait déjà perdu bien assez de temps comme ça dans sa vie !
Ah moins que tu ne m'y veuille pas, répondit-elle en prenant un air faussement suspicieuse. C'était une des choses qui lui plaisait temps avec Rich, c'était un vrai gentleman et elle lui en était reconnaissante de n'avoir jamais cherché à la brusquer mais elle n'était pas une poupée en porcelaine qui risquait de se briser au moindre faux mouvement. Et encore moins une naïve et candide jeune fille voyant le monde avec des lunettes roses à paillettes. Ce monde, elle en avait vu les pires facettes. Et même si elle était encore vierge, elle n'ignorait plus grand chose de l'acte qu'elle avait eu l'occasion d'apercevoir à de nombreuses reprises par hasard dans tous les recoins du cirque.
Et en cet instant, dans les bras de Rich qui laissait courir ses mains un peu partout sur son corps, Emma était plus sûr que jamais de son choix. Elle avait vécu en cage suffisamment longtemps. Si on pouvait vraiment appeler cela vivre d'ailleurs. Alors à présent, elle était bien décidée à profiter.
Tu as deux chez toi ? Rien que ça ?, demanda-t-elle en riant. C'était un comble pour elle qui, dans le fond, n'avait toujours pas réellement de chez elle. Elle avait vécu chez Dave puis à présent à l'Institut mais ce n'était pas exactement « chez elle ». Mais elle ne perdait pas espoir. Une fois qu'elle aurait réussit à apprendre à lire et à écrire, voir même quand elle aurait passé son diplôme allez savoir !, alors elle pourrait trouver un travail, avoir un chez elle. Bien sûr, il y avait toujours le compte que lui avait ouvert Rich mais elle ne le touchait qu'en cas de nécessité. Elle lui était reconnaissante de ce qu'il faisait mais elle était à un tournant de sa vie où elle avait besoin de se prouver qu'elle était capable de s'en sortir par elle-même sans toujours dépendre des autres.
Et quand il fut de question de dangers auxquels elle s'exposaient, Emma eut un petit rire en secouant la tête.
J'ai quitté l'Europe à l'arrache avec un parfait inconnu pour me retrouver aussitôt SDF à New York... J'ai emménagé chez un vendeur de BD dont je connaissais à peine le prénom et ensuite j'ai suivis en virée nocturne un type louche en armure.
Et ça c'était sans compter bien entendu le meurtre de son père, sa vie dans un cirque particulièrement glauque et sa meilleure, car unique, amie membre de la Confrérie. Et encore moins sans compter ses futurs ennuis à Washington dont elle ignorait encore tout en cet instant.
Le danger, je gère plutôt bien je crois. Et vraiment au pire un coup de crocs bien placé et tu ne sera plus un danger, ajouta-t-elle avec un sourire volontairement carnassier.
Je l'écoutais sagement me relater ses pérégrinations, enfin sagement est un bien grand mot, une de mes mains avait trouvé son chemin sous ses vêtements et explorait maintenant doucement les contours d'un de ses seins alors que l'autre faisait le guet à l'extérieur, posée sur sa hanche pour éviter toute esquive possible. Je hochais la tête en accord avec elle à propos de sa vie de SDF et d'avoir vécu chez un gars dont elle ne connaissait pas le nom, mais stoppais net mes explorations sous tissus quand elle parla du type louche en armure ... Quoi ! Moi ! Un type louche ! M'exclamais je faussement indigné tout en laissant ma main à nouveau vagabonder vers le sommet de cette colline de chair ferme jusqu'à un mamelon dur et agressif qui voulait percer le tissus du soutien-gorge qui l'enfermait ... Je stoppais à nouveau tout quand elle parla de crocs et qu'elle me sourit, ôtant vivement la main pour la remettre comme sa consoeur sur sagement l'autre hanche, lui jetant un faux regard effrayé ... Ho là ! je veux pas te servir de petit déjeuner moi ! M'écriais je faussement apeuré Puis j'éclatais de rire et l'attirais à moi pour prendre ses lèvres. Quand enfin je la libérais, enfin, qu'elle me libéra après m'avoir mordu la lèvre inférieure presque au sang, j'y passais la langue pour en atténuer la douleur et réfléchissais quelques instants en la regardant songeur. Le hangar n'était qu'un vaste atelier et mon couché un lit de camp des plus spartiate. Il faudrait créer un véritable espace de vie dans un des coins, une sorte de loft avec toutes les commodités. Je me tâtais juste sur le nombre de chambres à y réaliser puis optais pour une seule, je dormirais sur le canapé, éventuellement. L'électroménager serait vite livré, dès mon départ d'ici en fait, et les plans aussi, mes robots ouvriers, même s'ils n'étaient que 3 et de facture terrienne, j'avais utilisé des produits d'origine pour les assembler en majorité, ils auraient au moins fini les premières pièces du kit à mon retour. C'était ça avoir à disposition une machine à créer n'importe quoi ... Le week end, ça commence le vendredi soir ou le samedi matin dans cette école ? Si c'est le vendredi soir, je viendrais te chercher et nous pourrons dormir à New York une nuit, tu auras même possibilité d'aller saluer tes amis le soir même, et ensuite je t'emmènerais dans l'autre endroit, mais je te préviens, c'est plus rustique autours, pas de magasins, pas de ville, pas de pollution ... C'est comme tu veux ... Je plissais le front, évaluant les transformations à réaliser pour rendre mon hangar un tant soit peu civilisé pour accueillir une jeune femme ... On est mercredi, donc j'aurais 2 jours pour nettoyer ma garçonnière et la rendre habitable ...
Les caresses de Rich étaient plus qu'appréciables. Un peu trop même d'ailleurs ! Ce n'était pas évident de rester sage et concentrée dans ce genre de situation. Et Emma n'avait pas envie de le rester mais elle n'oubliait pas où ils se trouvaient. Cette école grouillaient de mutants capable de jouer les passes-murailles comme personne. En ajoutant à cela les capacités de Charles Xavier qui ignorait certainement rien de la présence de Rich dans le parc, autant dire que la notion d'intimité était plutôt relative dans les environs.
Un type louche, tu as parfaitement entendu !, confirma-t-elle joyeusement avant d’enchaîner. Dommage, je te croquerais bien moi...
Comme pour joindre le geste à la parole, Emma vint lui mordiller doucement le cou du bout des crocs. C'était tellement agréable de pouvoir ainsi flirter tranquillement, blottie dans les bras d'un homme séduisant. Et dans les bras de Rich, Emma se sentait normale pour la première fois de sa vie. Elle ne craignait plus de voir du rejet dans son regard si elle laissait apercevoir ses crocs ou ses yeux. Mieux encore, c'était la première fois qu'elle se laissait aller à ne pas forcément toujours se tenir sur deux jambes face à quelqu'un qui ne soit pas une menace direct.
Je finis les cours vendredi à 16 heures. Je suis tout à toi à partir de là !
Emma aimait sa nouvelle vie au sein de l'Institut mais il était vrai qu'elle ressentait aussi le besoin de prendre l'air, de quitter l'enceinte rassurante des lourdes grilles. Elle supportait de moins en moins de rester enfermée à un endroit. Elle avait la bougeotte, ce n'était pas nouveau.
Un endroit loin de la ville, sans magasins ni pollution. Si cela pouvait faire penser à l'enfer sur terre à une New Yorkaise, pour Emma cela semblait être l'endroit rêvé. Elle aimait pouvoir trouver le calme, loin du tumulte de la ville.
C'est parfait ! J'ai ma dose de New York, j'ai besoin de souffler un peu.
Et puis, si cela se trouvait hors de la ville, elle aurait peut-être la possibilité d'aller « courir » le matin. C'était une habitude qu'Emma avait commencé à prendre depuis son arrivée à l'institut. Elle s'était vite aperçue que courir, réellement courir à plein régime sur ses quatre membres, l'aidait à se défouler et à s'aérer l'esprit. Du coup, elle avait prit l'habitude de le faire tous les matins ou presque. De plus, elle s'était aperçue que cela commençait à développer d'avantage son étrange musculature. Ça en revanche, elle n'était pas tout fait sûr que cela puisse plaire à son petit-ami mais elle n'avait pas pour but de devenir une grosse masse de muscle non plus.
Tu as pas à t'inquiéter. Je te rappel que j'ai grandis dans une roulotte avec mon frère puis dans la rue alors ta garçonnière peut difficilement être pire.
Je hochais la tête en souriant quand elle approuva mon programme. En matière de dépaysement et de nature, elle allait être servie. A l'évocation de cet épisode de sa vie avec son frère je pouffais de rire tout en ayant une certaine retenue intérieure. Elle avait vraiment eu une drôle de vie avant que je ne la rencontre. Artiste de cirque, bien que d'après ce qu'elle en avait laissé entendre et ce que j'avais glané dans les archives européennes elle était plutôt traitée comme une bête de foire, le drame familial qui l'avait frappé et l'avait amené à prendre la fuite avec aux trousses la moitié des forces de polices de là bas, sa vie avait été un enfer. Être SDF à New York, mis à part le risque de se faire renvoyer lui avait peut être été plus doux que ces moments là. Je me promis une fois encore de lui rendre le reste de son existence le plus confortable possible, du moins avec des oasis de sérénité sur lesquels elle pouvait compter. Qu'elle n'ait pas basculé vers le côté obscur tenait autant du miracle que de prouver de sa grandeur d'âme, même si elle soutenait toujours être un animal. Mais qui pourrait dire le contraire ? Chacun de nous a sa part d'ombre, ses casseroles. Tout est une histoire de volonté, de choix, de destin et de destinée. Rien ne protège un Iron Man, un Capt'ain América ou même un X-Men de tomber un jour dans la nuit et dans la voie du mal, rien ... J'en savais quelque chose pour y avoir fait un tour ... A peu près 3000 m² c'est un peu plus grand qu'une roulotte je crois, tu devrais te sentir moins à l'étroit au hangar, et je ne te parle pas de l'autre côté ... J'avais toujours mes mains sur sa taille et bien que tout à elle, je me tenais à l'affût de toute modification des bruits de la nuit, des fois qu'un importun n'arrive pour troubler ce moment que nous passions ensemble. Je ne doutais pas qu'elle ne puisse le percevoir avant moi, mais deux paires d'oreilles et de sens valaient mieux qu'une. Reste donc à trouver comment je vais venir te chercher sans faire peser les soupçons de tes camarades et de tes professeurs ... De toutes façons, je serais devant les grilles à t'attendre vendredi ... Je réfléchissais du coup sur le comment m'y présenter. Y aller en armure et l'emmener par les airs était la plus simple et rapide, mais pas la moins discrète ... Restait quoi comme moyen de transport acceptable ? La moto ? Immédiatement l'image d'un engin me vint à l'esprit, mais je l'écartais immédiatement, trop voyant ... Une voiture donc et là une autre image s'imposa. Je serais en voiture noir...euh Quelque chose effleura mon esprit et l'alerte fusa du Worldmind "Echo localisation psionique". Imaginez vous installé sur une plage au soleil à vous faire dorer la pilule et qu'un connard, individu ou nuage, passe entre vous et votre source de plaisir, vous sentez une baisse de température même légère et vous voyez une ombre par delà vos paupières fermées. Ce qui venait de me toucher à tâtons avait fait la même chose. Quelqu'un ou quelque chose cherchait à savoir ce que j'étais, amicalement ou non et Worldy avait réagi immédiatement en lui opposant son bouclier qui avait fait ricocher l'onde psionique plus loin normalement sans qu'elle s'en rende compte ... Mais j'avais affaire là à une entité tenace et douée. Déjà, elle était revenue à la charge et essayait de percer mes défenses en appuyant sa demande silencieuse. Je sentais le sang refluer de mon visage comme à chaque fois et se crisper un peu mes mains autours de la taille d'Emma. Je crois que je suis repéré, quelqu'un essaye soit de pénétrer mon esprit, soit d'entrer en contact avec moi ... Sans doute un télépathe ... La chose arrêta ses "palpations" et je vis le regard de ma compagne se brouiller un instant, signe d'une transmission dirigée. Il serait mieux que nous en restions là pour ce soir, sinon tu auras des ennuis, je vais te ramener à ta chambre et filer avant de voir débarquer tout l'Institut ... Je polarisais mon armure et m'envolais doucement en la prenant dans mes bras, longeant dans l'ombre les allées puis montant jusqu'à la fenêtre de sa chambre où je la déposais en sécurité ... A vendredi donc, sans faute, et s'ils te collent pour ça, je viendrais te chercher coûte que coûte, même si je dois combattre l'ensemble de l'équipe des X-Men pour ça Lui murmurais je avant de lui prendre le menton et de l'attirer à moi pour un ultime baiser avant de filer à l'anglaise droit vers les étoiles ... Je composais un texto à son intention en même temps que je préparais mon arrivée et les différents travaux à réaliser pour l'accueillir convenablement... Je disais donc avant d'être interrompu : cherche une Chevrolet Impala noire 1967 devant la grille et tu me trouveras ... Bisous ♥
Spoiler:
Je te laisse terminer et nous reprendrons à New York dans un autre sujet si tu le veux bien ^^
Rich avait définitivement une vie bien différente de la sienne, c'était comme s'ils venaient de deux mondes différents mais ce n'était pas plus que cela un problème aux yeux d'Emma. Cela l'amusait juste de l'écouter lui parler de son immense propriété. Après tout, tant qu'il ne lui revenait pas à l'idée de lui remplir un compte en banque à coup de million, cela lui convenait très bien. D'ailleurs, elle avait bien gardé pour elle le fait qu'elle n'avait pour ainsi dire pas toucher au fameux compte en question. La vie à la Paris Hilton, très peu pour elle.
Pourquoi tu te soucis de mes camarades et de mes professeurs comme tu dis ? J'ai 20 ans, je suis majeure... J'ai parfaitement le droit d'avoir un petit-ami.
Emma avait d'ailleurs tenu à avoir le droit d'aller et venir en acceptant de rejoindre l'école. Non pas qu'elle voulait jouer les courants d'air mais elle avait juste tenu à pouvoir garder sa liberté. Ainsi, elle partait du principe que tant qu'elle étudiait avec sérieux, il n'y aurait pas de raison qu'elle ne puisse pas partir en escapades sur son temps libre. Après, il était sûr qu'à choisir il été préférable qu'il passe la prendre en voiture plutôt qu'en armure. Ainsi, elle n'aurait pas besoin d'expliquer qui était Nova.
C'est alors qu'Emma sentit Rich se crisper et elle l'interrogea du regard. Quelque chose avait l'air de clocher et elle n'avait pas besoin d'avoir son diplôme pour savoir quoi. Depuis son arrivée à l'école, elle avait entendu parler des dons particulièrement exceptionnel du Professeur Xavier même si elle-même n'en n'avait pas encore eu une démonstration. À tout les coups, il avait repéré la présence de Rich dans le parc et en pleine nuit. Alors oui, en effet, il valait mieux que son chéri file en vitesse mais Emma n'était pas inquiète. En fait, la situation l'amusait plus qu'autre chose. C'était la première fois qu'elle expérimentait vraiment la vie de jeune fille de son âge avec tout ses aléas.
Au moment où Rich la souleva de terre après avoir polarisé son armure, Emma s'accrocha à son coup. Elle aurait très bien pu remonter toute seule grâce à sa mutation mais c'était quand même bien plus agréable ainsi.
A vendredi !, murmura-t-elle puis elle répondit à son baiser, passant une main dans sa nuque pour le garder un petit peu plus longtemps.
Une fois Nova envolé, Emma poussa un petit soupire ravie avant de se laisser tomber sur son lit. Au même moment, elle entendit un message arriver sur son téléphone. Le déchiffrer ne fut pas une simple affaire pour elle mais elle parvint à en comprendre l'essentiel et c'est avec le sourire au lèvre qu'elle se changea pour se mettre au lit, ignorant que sa vie allait prendre une tournure bien moins agréable très rapidement.
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Jeu 18 Fév - 10:23
