‘’Tu es une Valkyrie, tu n’as pas le droit d’aimer.’’

Des mots qui n’ont pas de sens lorsqu’ils sortent de la bouche de la déesse de l’amour. Bien que de réputation Freyja était douce, chaleureuse et d’un amour éternel, en réalité elle était toute autre. Enfin, avec sa famille, ses filles. Hnoss et Gersimi, deux enfants d’une beauté sans pareil. Son bijou et son trésor, ses valkyries. Freyja élevait ses filles pour être comme elle, de puissantes guerrières renommées avec un grand devoir à honorer. Un titre que Hnoss n’avait pas demandée. La déesse de la fertilité devait laisser l’une de ses filles au père de tous sous l’entente que la moitié des valkyries formées devaient revenir à Odin. Donc celle-ci lui envoyait la plus rebelle des deux sachant qu’il viendrait à bout de son caractère.

Hnoss grandissait alors auprès des plus grands dieux sous la responsabilité d'Odin et surtout, près de Thor. Ce blondinet était sans doute ce qui forçait Hnoss à suivre les règles qui lui étaient imposées pour rester. Celle-ci préférait toute fois s'entraîner avec Thor plutôt que les autres Valkyries, celui-ci ne s'y opposait pas, car il était en admiration envers ces puissantes guerrières. Une admiration que la jeune femme s'accaparait. Ils avaient une véritable connexion et leur technique de combat était fusionnelle. Cependant, il n'y avait que cela, que les combats, que les entraînements et que les devoirs qui les rapprochaient.

La valkyrie était tombée amoureuse de l’héritier alors que lui ne voyait rien ou du moins agissait comme-ci. Elle n’était qu’une très fidèle amie ce qui la blessait. Lorsque son entraînement fut terminé, Freyja venait au palais avec son autre fille Gersimi. Tous allaient assister à un banquet pour honorer l’entente faite entre les dieux. Lorsque Thor arrivait une fois de plus en retard à un évènement important, la déesse de l’amour ne pouvait ignorer le regarde de Hnoss qui s’illuminait en le regardant, mais surtout les sourires qu’ils s’échangeaient. Lors de la cérémonie et de la soirée, Freyja observait sa fille parader auprès de Thor ce qui l‘énervait.

À la fin de la soirée, c'est là que celle-ci intervenait. Prenant sa fille en privé, Freyja lui expliquait qu'il était impossible pour une valkyrie de tomber amoureuse et surtout de l'héritier du trône d'Asgard. Que leurs mondes n'étaient pas le même et qu'ils avaient tous les deux un chemin tracé bien précis et qu'ils ne devaient pas en être écartés. Bien qu'elle niait l'existence de ses sentiments, Hnoss avait le cœur brisé et la rage au ventre. Pour tenir les deux asgardiens à l'écart, Freyja décidait d'échanger Gersimi et Hnoss pour ramener sa première née avec elle. Contrainte de rester avec ses sœurs et d'être séparé de l'homme qu'elle aimait secrètement, celle-ci devait se contenter des histoires à son sujet. Entendre parler de Sif qui brillait à ses côtés ou cette mortelle…

‘’Si tu pars, tu ne reviens pas.’’

Pendant longtemps, Freyja envoyait sa fille sur beaucoup de planètes à la recherche de guerriers pour Asgard et aussi dans tous les royaumes pour parler en son nom. Très peu nombreuses étaient les nouvelles valkyries depuis la révolte d'Hela avant son bannissement vers le Niflheim. Alors, les tâches ne manquaient pas. Pendait qu'elle excellait dans sa nouvelle vie, Hnoss avait encore les échos des exploits de Thor dans le monde des mortels. Celle-ci aurait tellement aimé faire partie de ces exploits à ses côtés, mais sa mère le lui avait formellement interdit. Pourtant, le monde de Thor semblait tellement plus beau que le sien. Bien sûr, Hnoss était fière d'être une valkyrie de naissance et de ses responsabilités, mais est-ce que sa vie se résumerait vraiment à cela ? Reprendre le travail des défuntes valkyries et attendre l'arrivée du Ragnarök pour enfin avoir de l'action qui ne sera plus aussi prévisible ? Et ensuite, elle devrait retourner à ce mode de vie ?

Cela était loin de l'enchanter au contraire. Un peuple avait besoin d'elle et Hnoss était encore là à faire le travail de sa mère. Et si son existence était plus que ça, si son perpétuel désire de se rebeller et faire ce dont elle croit être plus important était en fait déjà calculé par les nornes. Si sa vie ne se résumait pas à être comme toutes les autres, mais à faire sa propre voie. De toutes ses sœurs valkyries, Hnoss était la seule qui ne se sentait pas à sa place et ce même en étant la première de la nouvelle génération. Ailleurs, des gens avaient besoin d'aide et Hnoss pouvait être là pour eux, il lui faudrait seulement trouver le bon camp.

Lorsqu'elle refusait d'exécuter les ordres de Freyja, la valkyrie lui expliquait son point de vue et son désir d'être plus importante. De ressembler à Thor. Selon sa mère, cette liberté lui était simplement impossible, qu'elle ne jouissait pas des même privilèges et choix que le prince d'Asgard. Que sa naissance ne pouvait pas le lui permettre. Freyja pouvait voir le feu dans les yeux de sa fille alors qu'elle lui parlait de ses convictions ce qui l'énervait au point de lui dire de faire ce qu'elle voulait, mais que dans aucun cas, elle était autorisée à se présenter sous le nez de sa mère ou de ses autres sœurs, qu'elle ne pourrait solliciter l'aide de personne pour ses grands projets, qu'elle devait rester seule et qu'elle ne la reconnaîtrait plus comme son enfant.

‘’Mon histoire commence enfin.’’

Rebelle dans l’âme, Hnoss a toujours eu des difficultés avec l’autorité et son rang. Il lui a toujours été si pénible de devoir obéir aveuglément à sa mère comme sa jeune sœur Gersimi qui tout au contraire est très soumise et à sa place. Convaincue d’être destinée à beaucoup plus, Hnoss fonce tête baissée vers ses convictions personnelle à la recherche d’un véritable but. L’asgardienne est une femme honnête, fière et audacieuse. Refuser d’obéir à sa mère et se retirer des valkyries lui ont coûter cher en réputation à Asgard, mais par fierté, elle ne recherche pas à redorer son blason auprès de ceux qui croit qu’elle est une pariât.

Orgueilleuse comme dix, celle-ci revient rarement sur ses paroles, même si cela pouvait ne pas lui être bénéfique, comme si elle avait toujours quelque chose à prouver, peut-être à cause de sa mère. Hnoss est parfois frigide et dure, mais elle est une alliée fidèle sur qui on peut compter lorsqu’elle est dans le même camp. En tant qu’asgardienne et malgré les sentiments qu’elle eut déjà éprouvés, Hnoss n’est pas chaleureuse ou délicate. Ses manières son plutôt protocolaires et peuvent paraître froides. Ce manque de tendresse ainsi que son rang l’ont bien sur empêché de connaître les plaisirs de la chaire et la moindre marque d’affection au-delà de l’amitié.

Malgré sa grande beauté lui venant bien entendue de sa mère, les hommes ne lui ont jamais fait la cour ou même témoigner le moindre intérêt, car tous savent qu’une valkyrie est au-dessus de cela et n’y a pas le droit. Après ça on se demande pourquoi Hnoss ne voulait plus de cette vie. Bien qu’elle était entourée de ses sœurs, celle-ci devait vivre une vie de solitude et pouvait uniquement se contenter de rêver d’une étreinte chaleureuse et d’un baisé sur ses lèvres. Ça lui était inconcevable.