out était parfait quoi qu'ils fassent, qu'ils se perdent dans ces tourbillons passionnés où tout se dissipait en infinités d'émotions, ou qu'ils se remettent de ces mêmes émotions, le souffle saccadé, le coeur battant à tout rompre. Peter avait fermé les yeux, et il ne saurait dire si cela avait duré plusieurs heures, plusieurs minutes, ou quelques fractions de seconde seulement. Ce qu'il sut, en revanche, c'est qu'il était parfaitement bien, et qu'il aurait difficilement pu se sentir plus heureux, plus serein. En cet instant, il avait le sentiment que rien au monde n'était susceptible de l'atteindre. Il y avait lui, il y avait Gamora, et le reste avait cessé de compte. Ce fut un léger mouvement de la part de Gamora qui le réveilla et lui fit réaliser qu'il s'était effectivement assoupi. Mais il n'y avait sans doute pas de meilleure façon de se réveiller qu'avec elle dans ses bras, leurs peaux l'une contre l'eau, et sa voix à son oreille. Tant de pensées désespérément fleur bleue qui l'auraient fait grimacer avec n'importe qui d'autre. Il était plus de nature à éjecter les filles de son lit que de savourer leur présence au réveil. Mais Gamora remettait tout en question et c'était une des plus belles choses dans leur relation.
Il ne répondit à son "re-bonjour" que par un baiser qu'il savoura très amplement. Il faudrait peut-être qu'il se renseigne sur l'heure qu'il était (sur le jour qu'il était, avait-il envie de dire tant ce moment était totalement hors du temps), il n'avait clairement pas envie de rompre la magie du moment, mais il fallait bien qu'ils se fassent une raison : à un moment ou à un autre, il allait leur falloir retrouver le Milano, et le reste de l'équipage, et même si Peter aimait chacun d'entre eux comme un membre de sa famille, il n'était pas forcément pressé de dire adieu à tant d'intimité. Bien vite, il se douta que les pensées de Gamora avaient dû filer dans la même direction. La question qu'elle lui posa le laissait sentir, du moins, alors qu'elle lui demandait laquelle de leur cabine était la plus grande. Le sous-texte était plutôt explicite.
-La mienne, je dirais, réfléchit-il, même si en soi, la différence de superficie entre chaque cabine du Milano n'avait rien de bien importante. A moins qu'on vire Groot hors de la sienne pour s'y installer, ajouta-t-il dans un sourire amusé.
La dynamique au sein du Milano allait changer, mais Peter estimait que ce serait pour le meilleur.
Je réponds au baiser de Peter par un autre baiser, puis je prends quelques secondes pour regarder son visage, me perdant dans ses yeux alors que je me demande pour la centième fois depuis que nous sommes arrivés sur cette planète qu’est-ce que j’ai bien fait pour mériter un tel bonheur. Et je peux presque entendre la voix de Peter me dire qu’après toutes les merdes qui me sont arrivées et surtout après tous les actes que j’ai accomplis pour me racheter après tous mes crimes, je mérite un peu de bonheur.
Laissant ma tête tomber sur son torse, je joins nos mains, observant nos doigts entrelacés, le vert associé au beige, si différents et pourtant si complémentaires. « Vas pour ta cabine alors. Dès que nous serons de retour sur le Milano je déplacerais mes affaires. » J’ai plus d’affaires que j’en avais lorsque j’ai rejoins les Gardiens de la Galaxie (et rien que cette pensée en soit est rassurante), mais cela se limite tout de même à deux ou trois allers retours entre nos deux cabines. Car je ne garde que le plus important, maintenant que je possède le luxe de pouvoir m’attacher à des objets matériels et garder des souvenirs. Peter est un très bon exemple pour cela et à quel point c’est important et rassurant de faire vivre la mémoire de ses proches à travers des souvenirs et des objets leur étant associés. Même si je ne possède rien de mes parents et que je me souviens à peine d’eux.
« Laissons Groot tranquille, il en a assez vu récemment. » Il s’est remis de sa torture par les Confréristes, mais se remet-on un jour vraiment de ce genre d’expérience traumatisante ? Sans doute pas, nous sommes tous bien placés malheureusement chez les Gardiens pour en savoir long sur le sujet.
Je relève ensuite la tête vers Peter, me redressant un peu en appuyant mon menton sur son torse, ma main libre jouant avec ses cheveux. Ils sont plus longs maintenant, peut-être qu’il songera bientôt à les couper ? « Je pense que les autres se doutent que nous sommes ensemble. Drax par exemple, parce qu’il est passé par là avec sa femme et que même lui ne peut pas être si dense que ça. Et puis nos vacances express sur cette planète ont forcément soulevés des interrogations. S’ils ne s’en doutaient pas avant, ils doivent s’en douter maintenant. »
Je dépose quelques doux baisers le long de ses pectoraux. « Ça ne me dérange pas s’ils le savent. Ce sera même libérateur. Comme ça, nous n’aurons plus à nous cacher. » Et nous pourrons pleinement profiter l’un de l’autre, même si nous rouler des pelles, comme dirait Peter (je ne veux même pas savoir comment les humains ont inventés cette expression, cela a dut être douloureux) risque d’être gênant, autant pour nous que pour les autres.
eter était du même avis que Gamora, il n'avait aucune intention de déloger Groot de sa chambre. Le pauvre en avait suffisamment bavé comme cela, et même si ça n'avait pas été le cas, il ne se serait pas permis d'envahir un autre espace que les leurs... et pour tout dire, ça l'arrangeait bien que ce soit Gamora qui déménage sa chambre et pas l'inverse, parce que ça lui aurait sans doute pris plus de temps que nécessaire pour ce faire. Quoi qu'il en soit, leur retour au vaisseau marquerait une nouvelle étape encore dans leur relation (et c'était agréable de se dire qu'il y avait toujours une nouvelle étape pour succéder à la précédente), et au final, Peter était plutôt impatient de retourner dans le Milano et d'afficher sa relation avec Gamora, même si clairement, rien ne valait le luxe et l'intimité de cette chambre d'hôtel. Car oui, c'était évidemment ce que leur retour et son emménagement dans sa cabine impliquait : l'officialisation de leur relation... et Peter avait le pressentiment que certains diraient que ce n'était pas trop tôt, dans tous les cas.
Car oui, même si les gardiens de la galaxie étaient parfois assez inadaptés (et il se comprenait dans le lot), ils se connaissaient bien et ils n'étaient pas aveugles. Ils avaient forcément compris que Gamora et Peter se tournaient autour depuis longtemps, et avaient sans doute compris également qu'ils s'étaient rapprochés ces derniers temps. Et effectivement, si les signes n'étaient pas suffisamment flagrants, le fait qu'ils aient découché tous les deux achevait d'en dire long sur le tournant qu'avait pris leur relation. Au fond, ils devaient tous s'y attendre, et il n'y avait pas vraiment de raison pour qu'ils ne se réjouissent pas de la nouvelle, bien au contraire. Ce n'était pas comme si ça allait changer l'atmosphère du groupe du tout au tout. Ils pourraient compter les uns sur les autres. Et c'était tout ce qui comptait. Et pour ce qui était de glaner de véritables moments d'intimité, ils pourraient bien se ménager des instants comme celui-ci.
-Je pense qu'on s'est assez caché comme ça, répondit-il dans un sourire. Même si nos petits rendez-vous clandestins n'étaient pas si désagréables que ça.
Être ainsi dans les bras de Peter, isolés du reste de l’univers comme si le temps en personne s’était arrêté est probablement l’un de mes moments favoris que je chérirai pour le reste de l’éternité. Ma tête posée sur son torse se levant doucement à sa moindre respiration est l’une des choses les plus tranquilles. Juste savoir qu’il est là, bien vivant, que son cœur est en train de battre est tout ce dont j’ai besoin et je pourrais passer des heures à écouter cette symphonie.
Les paroles de Peter me tirent alors un sourire sans que je ne bouge le moins du monde. « Il y a quelque chose d’excitant dans les choses secrètes, c’est vrai. » Simple constatation, mais c’est vrai que je n’ai jamais eu d’amant secret, jamais ressenti le besoin ou bien la nécessité de cacher mon amour, car il n’existait tout simplement pas avant, Thanos s’en est assuré. Et pouvoir enfin me mettre (littéralement) à nue devant Peter et ne pas être jugée pour cela est un immense soulagement. Je ne pensais pas un jour mériter tel bonheur et Peter, mais aussi les autres Gardiens, m’ont appris que si, je le mérite, je mérite de vouloir une vie meilleure.
La seule chose qui me permet de déterminer combien de temps s’est écoulé est la lumière provenant de l’immense baie vitrée qui plonge toute la suite dans une lueur chaleureuse, me donnant encore moins l’envie de partir. Plusieurs heures se sont déjà écoulées, j’en suis certaine et le chariot de nourriture s’est depuis longtemps refroidi, mais je ne ferais pas la fine bouche. Me levant tout en laissant à Peter le choix de me suivre dans mon mouvement ou non, je m’approche du chariot et me remplis une assiette de fruits frais. Nous avons commandé cette nourriture, autant en profiter, ce serait dommage de la gâcher.
« Avant qu’on ne quitte cette planète, j’aimerais que l’on repasse par la plage, c’était particulièrement agréable. Et je voudrais récupérer quelques uns de ces fameux coquillages qu’on a croisés. » Le souvenir de nos jeux me fait sourire et je m’assois sur le bord du lit, ma peau verte et nue contrastant avec les draps de nacre, mes cicatrices argentées brillant occasionnellement à la lumière du soleil lors de mes mouvements. Je suis contente que nous soyons sur la même longueur d’onde quant à la prochaine étape de notre relation et je ne peux m’empêcher de m’imaginer la réaction des autres. Je ne la redoute pas, au contraire, je m’attends à quelque chose de très… gardienesque. Mais il est certain que ce sera intéressant de voir la façon dont la dynamique va changer à bord du Milano, même si rien ne changera vraiment, car ce n’est pas comme si Peter et moi nous tournions autour depuis seulement hier.
l y avait quelque chose d'excitant dans les choses secrètes, c'est certain, mais ce n'est pas vraiment comme si Gamora et Peter avaient besoin de chercher à tout prix un moyen de rendre leurs vies palpitantes. Elles l'étaient par principe, et depuis presque toujours. Alors oui, jouer les amants cachés avait convenu un temps, mais Peter finissait par trouver plus excitante l'idée que tout le monde soit au courant de sa vérité, de pouvoir s'exposer au grand jour au regard de leurs proches qui au mieux serait un rien moqueur pour le principe, mais forcément bienveillant quoi qu'il en soit, et c'était absolument tout ce qui importait. Oui, la dynamique au sein du groupe allait changer, mais ce serait forcément pour le mieux.
Se tourner autour aussi longtemps qu'ils l'avaient fait, ça aussi, ça avait été assez amusant, inutile de le nier, mais ils en avaient fait le tour, maintenant, et depuis bien longtemps, même.. La suite serait forcément exaltante, et s'ils devaient rechercher un frisson autre que celui que procurait le contact de leurs peaux l'une sur l'autre, leur quotidien ô combien compliqué (même s'ils avaient su s'accorder une pause plus que bienvenue dans tout cela) s'en chargerait tout à fait à leur place.
Peter mit un peu plus de temps à se tirer de sa position larvesque quand Gamora se servit plateau qui leur était apporté. A juste titre... ils n'avaient tout de même pas payé toute cette nourriture pour rien. Ce n'est pas qu'il n'y tenait pas ou que ça ne lui faisait pas envie, d'autant qu'il avait faim aussi, mais il savourait un instant la situation présente telle qu'il pouvait l'observer, sans chercher à faire le moindre mouvement supplémentaire. Ce ne fut que quelques secondes plus tard, quand Gamora fut servie et assise et suggéra de refaire un détour par la plage qu'il daigna se redresser à son tour. Il déposa un baiser sur l'omoplate de la jeune femme avant de se servir à son tour et de prendre place à côté d'elle.
-J'ai toujours su que tu étais une sentimentale, dans le fond, dit-il avec un sourire à peine moqueur à l'image d'une Gamora partant à la chasse au coquillage. Ceci dit, c'est vrai qu'on ferait difficilement meilleur souvenir du temps qu'ils venaient de passer tous les deux.
Je me rends compte que Peter vient de se redresser lorsque le lit bouge sous son poids, simple creux dans le matelas et que ses lèvres viennent se poser un instant sur mon omoplate, me faisant sourire malgré moi. Il a l’art de faire ressortir mes meilleurs côtés, cet Humain. Je me retiens d’engloutir les fruits devant moi, bien que ma prise sur mon assiette soit tout aussi serrée que d’habitude.
Les vieilles habitudes sont difficiles à perdre et parfois c’est une véritable bagarre dans la salle commune des Gardiens pour réussir à attraper tel ou tel plat avant que l’un des estomacs sur pattes ne l’engloutisse. J’ai l’habitude de devoir me battre, d’être la première à attraper la nourriture, car premier arrivé, premier servi. Personne n’avait de pitié pour le dernier quand j’étais gamine et le nombre de fois que je me suis battue avec Nébula pour un morceau de pain ou de fruit est beaucoup trop important à mon goût, beaucoup trop violent pour que je l’oublie un jour.
Mais quand Peter s’assoit à mes côtés, ignorant complètement ma propre assiette, je relaxe un peu, relâchant la pression de mes épaules et ma prise sur mon assiette. Je ne sais même pas si Peter s’est un jour rendu compte de mes petites manies, mais si c’est le cas, il ne l’a jamais dit. Et depuis le temps que je le connais, que nous vivons tous ensemble et maintenant que notre relation est passé à un tout nouveau niveau, je sais que Peter ne se comportera jamais avec moi comme l’a fait Nébula. Qu’avec les Gardiens, même si je dois occasionnellement batailler Drax pour tel ou tel plat, tel ou tel fruit, je ne me coucherai jamais en ayant le ventre vide. Ou alors nous aurons tous le ventre vide.
« Que veux-tu, j’apprends des meilleurs » je lui lance joyeusement avant de déposer un baiser sur sa joue. C’est comme ça que nous fonctionnons Peter et moi, l’un déteint sur l’autre, pour le meilleur comme pour le pire.
Un fruit suit un autre, puis encore un jusqu’à ce que je sois satisfaite, même s’il reste encore beaucoup de nourriture sur le chariot. Et pour être honnête, je ne pense pas que de base on aurait pu tout manger rien qu’à nous deux. Peut-être que nous pourrions ramener les restes aux autres, qui sait ? Je repère alors une bouteille de champagne dans le lot et l’ouvre, remplissant deux flûtes. « Prendrez-vous un peu de champagne, très cher ? » j’indique à Peter, un verre tendu vers lui et un sourire sur mes lèvres.
eter afficha un fin sourire en coin quand son interlocutrice lui affirma qu’elle apprenait des meilleurs. Bien sûr, cette affirmation nécessitait de la remettre dans son contexte, mais le très fier Peter Quill se contenterait de faire remarquer que la jeune femme venait d’affirmer qu’il était le meilleur… On retient ce qu’on veut, après tout. Ceci dit, il ne pouvait sans doute pas la contredire pour ce qui était du sentimentalisme. Ce n’était clairement pas un adjectif avec lequel Peter aurait consenti à se qualifier il n’y a pas si longtemps que cela, et peu de ses conquêtes féminines passaient n’entendraient une telle affirmation sans en rire à gorge déployée… mais, bien évidemment, et on ne le répétera jamais assez : Gamora n’était pas comme toutes les autres, et avec elle, se montrer romantique n’avait plus rien d’un problème. Par ailleurs, forcément qu’il était sentimental, c’est ce qui arrivait quand on avait des sentiments… et des sentiments pour la jeune femme, il en avait à revendre. Pour le reste, il aimait beaucoup que cela déteigne, ne serait-ce qu’un peu, sur la belle extra-terrestre. Ils formeraient toujours un couple atypique, c’est une certitude, mais il était agréable, en quelques occasions, de se complaire à ces petits jeux auxquels s’amusaient les couples les plus classiques… Au-delà de ça, d’ailleurs, ils faisaient bien ce qu’ils voulaient, après tout.
A plus forte raison ce soir, puisqu’ils étaient libres comme l’air, et avaient tout intérêt à en profiter. Et de toute évidence, il leur reste beaucoup à savourer encore de cette escapade romantique, ce que Gamora ne manque pas de suggérer en brassant le champagne… L’air de rien, voilà bien longtemps que Peter n’avait pas eu l’occasion de boire du vrai champagne, et il ne dirait certainement pas non. Quelques bulles alcoolisées compléteraient clairement à merveille un tableau qui n’avait pas besoin de cela pour déjà être idyllique aux yeux des Peter.
-Avec grand plaisir, affirma-t-il en se laissant servir une généreuse flute de champagne. Tant qu’à faire, autant ne pas faire les choses à moitié. Tu sais ce qui serait encore mieux ? dit-il de ce ton qui laissait entendre qu’il n’était pas vraiment nécessaire de le prendre au sérieux, bien au contraire. Que tu portes un toast en mon honneur.
Quoi ? Il l’avait bien mérité, non ? Bon, peut-être pas. Mais en même temps, il trouverait tout de même sacrément amusant de voir Gamora se prêter au jeu, même si honnêtement, il n’y croyait pas réellement.
Une fois que la flûte fini dans les mains de Peter, je repose la bouteille sur le chariot, même si l’on risque de se resservir par la suite. Mais nous avons tout le temps du monde pour une fois, donc je ne suis pas pressée. Je m’apprête d’ailleurs à me rassoir sur le lit lorsque Peter fait de nouveau son Peter et me demande de porter un toast à son honneur.
Durant les secondes qui suivent ses paroles je suis tentée de verser mon verre sur sa tête, mais ce serait du gâchis. Un sourire moqueur apparaît alors sur mes lèvres et je lève mon verre dans les airs, prenant la pose d’un orateur digne de ce nom. « Mesdames et messieurs, je voudrais porter un toast au plus grand idiot que cette galaxie ai jamais connu. » Mon regard se plante alors dans le sien et je ne le lâche plus durant tout le temps de mon discours. « Notamment à sa connerie légendaire et à son égo surdimensionné qui a faillit nous coûter la vie des dizaines de fois de trop. Vive le grand Peter Quill, qui me rappelle en permanence à quel point la vie est courte, mais sans qui je ne serais pas vraiment vivante. » La moquerie disparaît de mes lèvres, remplacée par un amour presque adorateur. « Qui m’a sauvée de bien des façons et qui me donne chaque jour envie de devenir quelqu’un de meilleur. »
Ces derniers mots sont suivis d’un baiser avant que je le trinque nos deux verres et prenne une gorgée, savourant l’alcool presque autant que le contact de nos lèvres dorénavant familier, mais jamais ennuyant. J’espère qu’il est content, lui et son égo surdimensionné et cette pensée me tire un rire alors que je me rassoie à ses côtés. « Tu ne changeras donc jamais » je lance légèrement sur un ton taquin, car je n’ai absolument pas envie qu’il change quoi que ce soit, conneries comprises. Même si je lui hurle dessus parfois, même si nous manquons souvent de perdre la vie, même si chaque jour est aussi dangereux qu’il est intriguant et plein d’aventures.
« Qu’est-ce que tu voudrais faire une fois que nous avons fini ce champagne ? » Il y a des dizaines de choses que nous pourrions faire sur cette planète, voir même rien que dans cette chambre et ce n’est, pour une fois, pas le temps qui manque. C’en est presque déroutant d’avoir autant de temps, autant de possibilités devant nous. Nous avons tous les deux beaucoup trop souvent réagis aux situations plutôt que choisis, c’est pourquoi c’est étrange de se retrouver avec autant d’options, toutes plus alléchantes les unes que les autres.
accord, Peter pouvait bien l'admettre, il en faisait toujours trop. D'un autre côté, puisque ça marchait, il voyait mal pourquoi il s'en priverait exactement. Et puis, il savait que Gamora aurait sa manière bien à elle de lui porter un toast, si du moins elle ne lui renversait pas son verre au visage... ce qu'elle n'était semble-t-il pas d'humeur à faire. Donc, elle daigna bel et bien lever son verre à sa gloire, face à une audience imaginaire. Peter devait bien lui reconnaître un certain talent pour la comédie et l'exagération, il aimait bien penser qu'il y était pour quelque chose, et ça lui plaisait réellement.
En tout cas, il s'amusait très clairement de la situation. En même temps, il ne voyait aucun intérêt à prendre ombrage des propos de Gamora, même quand elle le qualifiait de plus grand idiot de la galaxie. Après tout, lui-même pouvait bien reconnaître qu'il ne l'avait pas complètement volé. Et puis, on l'avait bien assez traité d'idiot dans sa vie pour qu'il oublie de s'en formaliser une bonne fois pour toutes. Et puis, si dans un premier temps, elle avait parfaitement su mettre en valeur ses défauts, elle savait aussi remercier ses quelques qualités, et quelque part, la sincérité de ses propos le touchait à un point qu'il n'avait su imaginer. Il pourrait en dire autant d'elle, d'ailleurs. Il avait été un idiot par bien des aspects, mais la chose la plus intelligente qu'il ait jamais faite, et de loin, avait été de tomber amoureux de Gamora. Il devenait une meilleure personne à ses côtés, il s'en rendait bien compte. Elle le complétait et un moment comme celui-ci relevait d'une telle perfection qu'il aurait presque le sentiment de ne pas le mériter.
Alors si, tout de même, il avait changé. Pas complètement, bien sûr, et il inscrirait sa connerie dans la légende, à n'en pas douter, mais il avait conscience de ne plus être tout à fait le même qu'avant de devenir un gardien de la Galaxie. D'avoir trouvé une famille, une vocation, et l'amour.
-Je n'ai rien contre le fait de ne rien faire, répondit Peter qui, en vérité, n'avait pas vraiment d'idée. C'est bien connu. Plus les possibilités sont nombreuses, plus il est difficile de les départager. Et lui se sentait si bien ici et maintenant qu'il ne réfléchissait pas vraiment à ce qu'il ferait ensuite. Est-ce qu'il y a un truc que tu as toujours voulu faire ? Sans jamais oser ?
La question de Peter est intéressante et je prends le temps d’y réfléchir un instant, savourant mon champagne tout en laissant ma main se promener inconsciemment sur l’épaule de Peter, le touchant simplement pendant que je suis perdue dans mes pensées comme si j’avais besoin d’une ancre. Mon regard rencontre le sien lorsque je me tourne enfin vers lui. « Et bien, toutes les choses communes et « normales » que n’importe quelle personne conventionnelle fait, des choses qui n’ont pas vraiment de sens et de logique en soit, comme par exemple prendre le soleil. »
Je ris, car avant de rencontrer Peter je considérais ces choses comme étant une perte totale de temps et d’énergie et je n’hésitais pas à critiquer ouvertement ceux qui s’adonnaient à ce genre d’activités que seules les personnes conventionnelles ont le luxe de faire. C’est incroyable à quel point une seule personne peut nous faire changer de perspective sur même les plus petits détails de la vie. Et il y a quelques années, passer ainsi du temps avec Peter dans cet hôtel, limite à ne rien faire, aurait été un sacrilège.
« Mais il y a une chose en particulier que je n’ai pas osé faire : me baigner. Je ne l’ai jamais fait sur ma planète natale, car nous n’étions pas nomades et je ne sais même pas s’il y avait des mers ou des océans. Thanos nous a forcés à apprendre à nager, mais quand j’ai obtenu mes premiers implants cybernétiques, la donne a changé. Je ne crains pas l’eau en soit, mais on m’a toujours conseillé d’éviter d’être mouillée pendant trop longtemps, au cas où cela abîme mes cybernétiques, quelque chose en rapport avec le sel marin... Celles que j’ai actuellement sont d’excellente qualité et je ne pense pas qu’il y ait un risque, mais je n’ai jamais osé essayer de me baigner. » Et comme nous avons l’océan à littéralement quelques mètres de la sortie de l’hôtel, pourquoi ne pas en profiter ? Quitte à acheter aussi des maillots de bain, car je n’ai pas particulièrement envie de devoir remettre mes sous-vêtements mouillés après.
J’attends la réponse de Peter, presque impatiemment et avec une légère anxiété, me demandant ce qu’il va penser de ma requête légèrement enfantine. Même si je sais que je peux enfin être moi-même avec lui et qu’il a aussi fallut que je me redécouvre, car la moi-même que je pensais être sous Thanos n’était qu’une façade, un mensonge perfectionné durant des années par des montagnes de souffrance et de contrôle.
aire des choses normales et conventionnelles, quand on menait une vie tout sauf normale et conventionnelle, ce n'était plus vraiment normal et conventionnel, pas vrai ? Peter n'avait pas connu le parcours le plus simple, normal et logique que l'on puisse imaginer, mais il avait tout de même conservé quelques habitudes, quelques principes qui lui venaient de son éducation terrienne, et qu'il appréciait de respecter à la lettre. Se dorer la pilule en faisait partie. Si Gamora voulait passer des vacances hautement banales, Peter voulait bien s'autoproclamer roi de la banalité, juste pour elle, rien que pour elle. De toute manière, rien de ce qu'ils faisaient de "normal" ne semblait l'être quand ils le faisaient ensemble. Gamora donnait de l'intérêt et de la saveur à tout, c'était l'un de ses nombreux pouvoirs, ou en tout cas l'un des nombreux pouvoirs que la jeune femme avait sur elle. Il faisait encore nuit, ceci dit, ce n'était pas encore l'heure du bain de soleil, davantage celle du bain de minuit. Et justement.
La requête de Gamora étonna un peu Peter, il est vrai. Il savait qu'elle savait nager, il n'avait jamais soupçonné qu'elle ait évité de le faire. Quand il l'entendit parler de ses implants cybernétiques, il dissimula son inquiétude. Il ne voulait surtout pas qu'un élan d'oisiveté la mette en danger, ce serait beaucoup trop bête. Il avait presque envie de lui rétorquer que ce n'était peut-être pas une aussi bonne idée que cela, mais en même temps, si elle avait confiance dans cette initiative en soi si innocente, il n'avait pas de raisons de la freiner. Au contraire, il était grand temps qu'elle découvre le joie de ce genre de baignade. Et puis, l'eau ici s'étendait à perte de vue et se confondrait presque avec le ciel. Il n'y avait pas de meilleur contexte, non ? D'accord, ils n'avaient pas de maillots de bain, mais ça se trouvait... et ça pourrait peut-être leur servir, à d'autres occasions.
-Alors qu'est-ce qu'on attend ? On a un océan rien que pour nous.
Enfin, il fallait quand même qu'ils envisagent la possibilité de le partager, certes, mais ce n'était pas très important. Pour joindre le geste à la parole, après avoir déposé un baiser au creux du cou de Gamora, il se releva. Certes, ils avaient tout le temps qu'ils voulaient devant eux, mais jusqu'ici, céder à leurs impulsions leur avait plutôt bien servi, alors pourquoi ne pas continuer ?
C’est débile, mais entendre Peter approuver mon idée me rempli de joie et me fait sourire. Même si je compte toujours garder à l’esprit mes implants cybernétiques et prendre toutes les précautions nécessaires, je ne vais pas non plus arrêter de vivre à cause d’eux, je l’ai suffisamment fait durant toute ma vie adulte, il est temps que je la reprenne en main. Surtout que ce n’est pas comme s’ils étaient à l’air libre. Mes implants sont similaires à ceux de Rocket : implantés profondément dans la peau, dans les muscles plus précisément et dans des endroits spécifiques comme les yeux et les oreilles, sans oublier certains organes.
Me levant, je suis donc Peter et me rhabille avant de quitter notre chambre d’hôtel. Je me souviens avoir aperçu de nombreuses boutiques entre la plage et l’hôtel, nous ne devrions pas avoir trop de soucis à trouver ce que nous cherchons. Car même si cela ne me dérange absolument pas de me baigner nue avec Peter, ce n’est pas comme s’il ne m’avait jamais vue sans rien soyons honnêtes, cela risque de ne pas être au goût des autres baigneurs et il serait dommage de nous faire virer de cette planète alors que nous sommes à peine arrivés.
Je prends alors timidement sa main, entrelaçant mes doigts avec les siens en rougissant et regardant ailleurs, testant ce genre en public pour la première fois de façon aussi officielle. Il me reste encore beaucoup de choses à apprendre en ce qui concerne les relations intimes, mais avec Peter, faire un pas après l’autre est facile.
Nous entrons dans le premier magasin que nous voyons qui pourrait vendre ce que nous cherchons et bingo, voilà la section des maillots de bain. La vendeuse nous sourit en entrant et nous dit de l’appeler si nous avons besoin de quoi que ce soit avant de s’occuper d’un autre client. Je commence alors à regarder les différentes pièces, m’étonnant de tout le choix possible, observant les tissus colorés, certains possédant des motifs, d’autres des bijoux, d’autres couvrant très peu de peau. Je ne sais vraiment pas quoi choisir, même si je me tourne automatiquement vers les maillots de bain de couleur unie, quelque chose de sobre et de pratique. Sauf qu’entre les maillots à une seule pièce, ceux à deux pièces, ceux qui couvrent l’intégralité des fesses, ceux qui en révèlent une grande partie, ceux qui soutiennent peu le bustes, je ne sais où donner de la tête et je me tourne vers Peter pour voir si lui a déjà fait son choix.
vec Gamora, tout était simple, spontané, évident... Ce n'étaient pas des adjectifs auxquels il aurait forcément songé dans un premier temps, c'est vrai, surtout aux tous débuts de leur histoire (si tant est que l'on admettait qu'elle ait commencé au moment de leur rencontre), mais finalement, c'était ceux qui s'imposaient à l'esprit de Peter à cet instant. Ce qui ne voulait pas dire que leur situation elle, était forcément simple, car il y aurait toujours de nouvelles menaces à combattre, de nouveaux risques à prendre... et ils seraient de toute façon bien incapable de vivre sans.
Mais à l'échelle de leur relation... tout était naturel et logique. Ils avaient envie de faire quelque chose, eh bien ils le faisaient, et les attentes de l'un ne trahissaient jamais les envies de l'autre. Peter jouait avec enthousiasme le jeu de la baignade en mer, pas parce qu'il y avait pensé aussi, juste parce que l'idée que Gamora puisse en être heureuse suffisait à ce qu'il le soit aussi. Ce n'était pas une obligation, pas une contrainte, juste une certitude. Elle était sa certitude.
Ils quittèrent donc la chambre d'hôtel, une fois à l'extérieur, elle prit sa main dans la sienne. Un sourire vint irrésistiblement se déposer sur les lèvres de Peter. Il n'était pas forcément plus habitué que Gamora à ces gestes simples d'affection typiques des couples pour qui se tenir la main était le b.a.-ba. Pas qu'il ait eu aucune petite amie qu'il ait pu qualifier comme telle avant Gamora, mais tout de même, le phénomène avait été plutôt rare, et ses aventures passagères. Là encore, elle changeait tout. Et pour la peine, cette main dans la sienne gagnait une vertu symbolique incomparable.
Une boutique plus tard, ils avaient face à eux un étalage providentiel de maillots de bain, à n'en plus finir. Peter parcourut rapidement les rayonnages, s'amusa de la sélection parfaitement kitchissime disponible et jeta son dévolu sur un short de bain on ne peut plus classique. Il emporta dans sa sélection un slip de bain gigantesque aux motifs imprimés ridicules.
-Qu'est-ce que tu en penses ? demanda-t-il en désignant le maillot aux couleurs criardes, d'un ridicule consommé. Je pense que je vais l'offrir à Drax. Il afficha un nouveau sourire, déposa furtivement un baiser au creux du cou de Gamora. Tu choisis juste un maillot, dit-il d'un ton mutin, voyant combien elle semblait dubitative et peu décidée, tu ne décides pas du sort de l'humanité.
Les rayons de maillots de bain s’étalent à n’en plus finir dans une boutique pourtant si petite et pendant quelques instants je suis complètement perdue. Je n’ai jamais eu autant de choix dans ma vie, tout s’est toujours limité à peu d’options. C’était même très binaire la plupart du temps : tuer ou être tué. Frapper en premier ou se faire frapper. Manger le plus vite possible ou autoriser les autres à nous voler notre repas, aussi piètre qu’il soit. Oui ou non. Voilà à quoi mes choix ont souvent ressemblé et parfois ce n’était pas vraiment un choix. Plutôt, un moindre mal, m’enfin pour qui, ça c’est toujours la question…
Mais Peter revient vers moi bientôt avec deux articles dans les mains et me présente le plus farfelu d’entre les deux, les couleurs criardes me sautant directement aux yeux et je ne peux m’empêcher de les écarquiller en voyant les myriades de motifs plus ridicules les uns que les autres. « Mais qu’est-ce que c’est que ça ? » je demande avant de me rendre compte de la taille du vêtement qui est beaucoup trop grand pour Peter. Et lorsqu’il m’annonce qu’il est pour Drax, j’en ris, car je m’imagine le géant le portant.
« Le pire c’est que s’il ne te tue pas, il pourrait carrément le porter si tu lui sors que c’est une tradition terrienne de guerrier ou quelque chose dans le genre ! » Drax a toujours été le plus naïf d’entre nous lorsqu’il s’agit de ce genre de choses et Peter est particulièrement doué pour raconter des salades et faire croire aux autres toutes sortes de choses. Comme la légende du fameux Kevin Bacon et les habitants du village avec un balai dans le derrière.
Je me tourne vers les maillots de bain quand Peter embrasse mon cou et me rassure en me disant que je ne suis pas en train de déterminer le futur de toute la galaxie. D’un côté il a raison et je finis par reposer plusieurs pièces, ne laissant entre mes mains qu’un maillot de bain une pièce de couleur noir, mais avec le dos entièrement nu et les deux parties maintenues par des anneaux d’argent. Sobre, mais élégant.
Je repère alors une cabine d’essayage et j’embrasse Peter sur les lèvres avant de murmurer « Je reviens » même si la façon dont je le traîne légèrement à ma suite, ne lâchant sa main qu’après quelques secondes indique clairement que je souhaite qu’il m’accompagne pour me donner son avis.
l n'y avait pas mélodie plus belle au monde aux yeux de Peter (et n'oublions pas que monsieur s'estimait mélomane) que le rire de Gamora. Parce qu'il avait obtenu de l'entendre pour la première fois de haute lutte, peut-être, et parce que de manière générale, voir les personnes auxquelles il tenait rire (quand ce rire n'était pas hautement sarcastique - n'est-ce pas Rocket) était pour lui un petit succès. Son humour n'avait pas changé, pourtant, il était toujours relatif et douteux, mais il fallait croire que ça faisait partie des choses que le sentiment amoureux avait tendance à altérer. A lui, ça lui convenait bien. En même temps, il faudrait être inhumain pour ne pas céder à l'hilarité à la perspective de voir Drax arborer fièrement un tel accoutrement.
Non contente d'applaudir sa bêtise, Gamora l'encouragea même, puisqu'elle observa que Drax serait bien capable de porter cette tenue avec orgueil pour peu qu'on le convainque de sa valeur guerrière et symbolique. Peter n'avait pas forcément envisagé les choses aussi loin... mais maintenant oui, et il était impatient de confirmer les dires de Gamora, il était assez certain qu'elle avait raison.
-Il n'y a qu'une seule manière de le savoir, répondit-il alors, à présent impatient de revoir Drax.
Mais pas trop vite non plus. Pour le moment, il ne saurait être mieux qu'ici, en compagnie de Gamora. Gamora qui semblait enfin avoir résolu son dilemme pas si cornélien, puisqu'elle jeta son dévolu sur un maillot de bains avant de l'embrasser et de se diriger vers la cabine d'essayage la plus proche. Peter l'attendit sagement, de l'autre côté des rideaux tirés de la cabine d'essayage. Si l'avenir de la planète et de l'univers en général n'étaient en effet pas en jeu, loin s'en faut, mais il était quand même impatient de voir le résultat. Pas forcément pour lui-même, Gamora pourrait porter un sac que ça lui conviendrait très bien, mais il appréciait assez la perspective que Gamora puisse se plaire à elle-même.
-Je suppose que tu n'as jamais entendu parler de Pretty Woman ? demanda-t-il plus pour la rhétorique et au nom de sa tendance à rompre le silence chaque fois qu'il en avait l'occasion, tandis que Gamora se changeait.
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Jeu 13 Sep - 17:44
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