Son sac à dos sur les épaules, Awen grimpa sur le toit de sa maison. Non. Pas sa maison, mais celle de Mathilde Aspin. Sa mère adoptive. Cette même personne qui avait participé au meurtre de sa mère biologique avant de finalement élever Awen comme sa propre fille. La jeune femme avait envie de la détester pour cela, mais n’y parvenait pas. Après tout l’amour qu’elle lui avait procurée et les efforts qu’elle avait faits pour elle, Awen ne pouvait pas éprouver de la haine envers elle. Non, la mutante était désorientée. Un tumulte de sentiments divergents se bousculait en elle, tels le regret ou la déception, mais la haine ne parvenait pas à y faire son chemin.
Enfin sur le toit, la jeune femme se mit debout et inspira un grand coup. Arrête, ça ne sert à rien. Concentre-toi plutôt sur ta fuite. Son regard se posa sur le jet-pack qui l’attendait, prêt à décoller. En prévision du voyage, Awen y avait au préalable solidement harnaché son sabre afin de ne pas le perdre de façon idiote. Ses lèvres s’étirèrent en un large sourire. Elle était prête. A moins que… Awen appuya son index sur le bouton de sa ceinture et le compartiment s’ouvrit, laissant apparaître son masque. Elle s’en saisit et l’apposa sur son visage. Maintenant elle était prête.
Ayant fini de s’attacher à son jet-pack et les mains sur les commandes, la jeune femme ne put s’empêcher de s’exclamer :
« Allez Jean-Norbert ! C’est parti !
- Je n’ai pas compris votre demande.
- Jean-Norbert… soupira-t-elle en réprimant un sourire. Tu me casses mon ambiance tu sais.
- Je n’ai pas compris votre demande. »
Awen roula les yeux. Il y avait des jours où elle se disait qu’il était grand temps qu’elle reprenne son projet d’IA. Jean-Norbert n’était décidément pas très loquace. Puis sans un regard en arrière, elle alluma les moteurs et décolla. Ayant tout de même pensé à un minimum de discrétion, Awen s'envola à la hauteur maximale que pouvait supporter son jet-pack afin que personne ne puisse la voir.
Ainsi débuta la première des neuf heures de vol estimées par la jeune scientifique. Au commencement, elle profita de la beauté des paysages et du ciel, mais se lassa au bout de quelques temps se contenta de garder son cap. Une fois au-dessus de l'océan, elle se permit de baisser l'altitude, songeant qu'il y avait peu de chances que quelqu'un ne l'aperçoive ici. Après cinq heures de vol, elle commença à somnoler et dut se résoudre à activer le pilote automatique qui consommait plus de batterie. Elle était presque arrivée à la neuvième heure lorsqu'elle vit les côtes de l'Amérique. Là, elle reprit les commandes et fit attention à bien contourner New-York et à voler plus haut.
La neuvième heure était passée et, jusque-là, tout s'était déroulé comme prévu. Awen soupira de soulagement : elle allait pouvoir atterrir loin de New-York, dans un coin tranquille où personne ne la verrait. Elle songeait à ce long voyage qui se passait si bien lorsqu'elle remarqua que son jet-pack baissait en altitude. La jeune femme voulut redresser l'engin, sauf que ses actions furent vaines. Son cœur commença à battre un peu plus fort. Qu’arrivait-il ? Remarquant les crachotements des moteurs, Awen serra les dents. La batterie ! Elle n’allait pas la lâcher maintenant ! Pas si près de l’arrivée !
« Quelques petites minutes… Tiens quelques minutes… » la supplia Awen.
Car ces quelques petites minutes permettraient à la jeune femme de rejoindre un lieu isolé et désert repéré auparavant afin de pouvoir atterrir en toute discrétion. Mais visiblement, la batterie n’en avait rien à faire et décida de subitement cesser de fonctionner au-dessus d’une route. Et Awen se retrouva harnachée à un jet-pack en chute libre. Bon, pour la discrétion c’était raté. Mais Awen pouvait quand même tenter quelque chose afin de ne pas faire de cratère au milieu de la route… et de ne pas se retrouver sous forme de crêpe en son centre. Accessoirement.
« Jean-Norbert ! Transformation ! » hurla-t-elle pour activer la commande vocale.
Puis elle se changea en fumée ; elle et tout son équipement se trouvant dans un rayon d’un mètre autour d’elle. Tout ne fut alors plus que sensations. La brise légère faisait frissonner ses particules, tandis que d’autres poussières tentaient de se mêler à elle. Mais le temps n’était pas au ressenti. Le temps était à la vitesse. Awen fila, se rapprochant le plus vite possible du sol tout en s’éloignant de la route.
« Vous êtes à 15 secondes, » lui rappela Jean-Norbert.
Elle s’éloigna un peu plus. C’était jouable. Avec un peu de chance elle pourrait…
« 25… 26… 27… 28… 29… 30… »
Awen mit fin à sa transformation à un mètre du sol et tomba lourdement par terre. Epuisée, elle ne se releva pas tout de suite, ni ne se détacha de son jet-pack. Après tout, elle avait quand même réussi à s’éloigner de dix mètres de l’autoroute à quatre voies…
ette fille était tombée du ciel, littéralement... Bonne ou mauvaise chose, difficile pour Wanda de le déterminer encore à l'heure actuelle, mais par la force de l'expérience, elle ne croyait plus, depuis longtemps, aux bons adages, et la mauvaise presse dont souffrait la Confrérie des mauvais mutants à l'heure actuelle ne la rassurait pas davantage, mais bon, elle était là, et il faudrait faire preuve d'une sacrée mauvaise foi pour affirmer que cette fille ne possédait pas un immense potentiel, et des compétences qui pourraient très largement profiter au groupe de Magnéto, qui dans cette période de crise avait grand besoin de nouveaux alliés, de nouveaux membres pour composer ses rangs. Elle ne savait pas si elle était la mieux placée pour accomplir cette tâche, d'autant que sa loyauté flanchait un peu plus à mesure que le temps passait, que les révélations s'accumulaient et que son rôle lui déplaisaient. Ceci dit, elle restait acquise à Magnéto... à son père... Sans doute parce qu'il était son père, justement (mais aussi et surtout parce qu'elle avait trop lutté pour la sécurité de son frère jumeau pour tout gâcher maintenant)... Alors oui, elle allait faire ce qu'il semblait nécessaire de faire au nom de la Confrérie. Au mépris de ses propres idéaux, en dépit de ses propres doutes.
Elle la vit donc tomber, littéralement, dans une chute magistrale, indiscrète et prodigieuse qui questionna Wanda... Courir à son secours ? La laisser faire ? Elle hésita longuement, suffisamment longuement pour que le choix s'impose finalement par lui-même. A quelques mètres de s'écraser au sol, la jeune femme se réduisit en fumée, littéralement. S'il lui fallait une démonstration en l'état de sa mutation, celle-ci était pour le moins magistrale, et Wanda ne put s'empêcher de se sentir impressionnée. Quand la miss reparut sous sa forme originelle, elle semblait aller bien. Jugeant que c'était sans doute la meilleure approche possible, elle se précipita en direction de la jeune femme, encore étalée au sol, son jetpack sur le dos. C'est sûr que ce n'était pas le genre de situations auxquelles on avait affaire tous les jours. Ou du moins, ce n'était pas le genre de situations auxquels étaient habitués les individus un peu plus... normaux. Mais normale, Wanda ne l'était pas, et cet épisode ne lui donnerait pas forcément le sentiment de passer une journée différente de toutes les autres. A moins qu'il ne prenne un tournant insoupçonné. Ce qui était loin d'être inenvisageable, à vrai dire.
-Mademoiselle ? Vous allez bien ? Vous n'avez rien de cassé ? s'enquit-elle, une fois arrivée à son niveau, d'un ton concerné qu'elle n'avait pas besoin de feindre, car en vérité, elle espérait tout de même que la chute n'avait pas été trop brutale pour la demoiselle. A première vue, ça avait l'air d'aller, mais bon...
Le Cérébro faisait des miracles, vraiment. Quand on voyait tout ce que Charles pouvait faire avec cette technologie, on ne pouvait pas douter du fait qu’il faisait des miracles. Malheureusement, il ne pouvait pas tout faire non plus. En même temps, c’était forcément normal, mais au vu de la situation, Charles aurait aimé que le Cérébro lui donne une solution, un moyen d’arrête tout cela. Non pas qu’il n’en existe pas, mais il fallait quand même la trouver d’abord. Scanner un peu le monde entier (bon, d’accord, déjà les Etats-Unis c’était pas mal), dans le but de se faire une idée de la situation. Les mutants n’avaient pas besoin des derniers événements pour avoir des problèmes malheureusement ? Les mutants étaient souvent les cibles de la haine des humains (mais l’inverse aussi en réalité) et Charles ne pouvait que craindre que les derniers événements compliquent la vie de beaucoup de monde. Pas seulement les mutants. Mais forcément, Charles se souciait des mutants, des jeunes principalement, ceux qui restaient encore cachés, ceux qui risquaient de voir leur secret de leur pouvoir révélé au grand jour. Sauf que pour le moment, Charles ne pouvait pas faire grand-chose, en dehors de surveiller la situation de loin. Ce qu’il faisait en cet instant précis. Alors qu’il le faisait ce fut à ce moment-là qu’il perçu quelque chose de vraiment intéressant.
Il ne savait pas exactement ce que ça allait apporter, mais dans tous les cas il devait y aller. Alors il s’y rendit, seul. C’était l’avantage maintenant, il n’avait plus besoin de demander de l’aide aux autres pour se rendre quelque part. Donc il put tenter de retrouver la jeune femme qu’il cherchait. Mais ça n’allait pas être aussi facile que ça. Parce que les chamboulements étaient bien présents. Au final, quand Charles arriva sur place, la femme en question se trouvait au sol. Il avait réussi à la suivre un peu par la pensé, constatant à quel point ses capacités étaient intéressantes. Il avait constaté une autre présence, même s’il avait pensé pouvoir arriver avant elle. Mais non et le mutant se doutait de la raison de sa présence. Il avait envie ‘intervenir, mais en même temps, Charles savait qu’il devait faire attention à sa manière de faire. Parce qu’il ne pouvait pas aborder directement la situation comme ça.
« Tout va bien ? » Demanda-t-il alors en s’approchant des deux jeunes femmes, s’adressant aux deux. Il aurait pu questionner que l’étrangère, seulement elle, mais ce n’était pas le cas. Parce que Charles se demandait aussi si Wanda n’allait pas compliquer encore plus la situation. Puisqu’il se doutait quand même de la raison de cette présence, du pourquoi la fille de Magnéto se trouvait ici. Qui aux yeux de Charles était plus que la fille de son vieil ami quand même, mais il savait qu’elle restait proche de lui. Sans que ça soit si étonnant que ça au final.
Elle tenta de se relever mais, ressentant soudain une vive douleur à l’épaule gauche, laissa retomber son bras. Grimaçant, la mutante espéra intérieurement qu’elle n’avait rien de cassé.
« Mademoiselle ? Vous allez bien ? Vous n'avez rien de cassé ? » s’inquiéta soudain une voix de femme, proche d’elle.
Awen tourna sa tête masquée, surprise. Elle ne l’avait pas entendue arriver. La jeune fille marmonna un « oui, très bien » peu convaincant, réfléchissant intérieurement à comment elle allait se sortir de ce pétrin. Rien ne se passait comme elle l’avait prévu. Tout d’abord, son jet-pack n’avait pas tenu assez longtemps, ensuite elle avait dû atterrir en catastrophe dans un lieu peu discret, et enfin elle s’était peut-être cassé quelque chose ! Awen grommela un juron en français et s’appuya sur son bras droit afin de se redresser. Elle put alors se détacher – toujours sans se servir de son bras gauche – et se tourner vers celle qui s’inquiétait pour elle. Tentant de cacher son mal afin que la curieuse s’en allât rapidement, elle lui répondit en anglais, laissant transparaître un léger accent français :
« Voyez ? Il n’y a aucun mal. Vous pouvez retourner à vos occupations la conscience tranquille. Je me débrouillerai pour la suite. »
Songeant au moyen de s’en aller rapidement sans éveiller les soupçons, la mutante eut l’idée de faire croire à une expérience scientifique se soldant par un échec. Après tout, Jean-Norbert était unique et pouvait sans trop de problèmes se faire passer pour un prototype !
« Tout va bien ? survint alors un homme, s’approchant des deux interlocutrices et interrompant les machinations de la mutante masquée.
- Oui, tout va bien. » réitéra Awen, dissimulant difficilement son agacement de voir arriver un nouveau curieux.
Cette arrivée rendrait son stratagème plus difficile à réaliser. Convaincre une personne passait encore, mais en convaincre plusieurs était toujours plus compliqué à cause du dialogue que cela engendrait… Elle espérait seulement qu’aucune des deux personnes ici présentes n’eut vu la démonstration de sa mutation, ni ne lui posât des questions sur son accoutrement… Car si cela s’avérait être le cas, elle allait devoir improviser des réponses à la va-vite. Et cela n’était certainement pas son point fort.
Scrutant les deux personnes en face d’elle, Awen pria pour qu’elles partissent le plus rapidement possible, lui évitant ainsi de devoir s’inventer une histoire peu crédible. Mais malheureusement pour elle, son bras gauche pendant n’était pas en sa faveur…
e toute évidence, la miss regrettait que son atterrissage choc ne soit pas passé inaperçu et semblait peu prompte à accepter son aide, ce qui était loin d'arranger Wanda, bien sûr, car dans l'idéal, elle préférerait que la jeune fille se montre un minimum conciliante. Les arguments, la jeune femme les avait à l'esprit, le problème, c'est qu'elle ne disposait pas forcément de l'éloquence nécessaire, surtout s'il lui était demandé d'improviser. Elle allait faire ce qu'elle pouvait, malgré tout, et jouer les bons samaritains autant que faire se peut. Wanda ne croyait pas du tout au "Oui, très bien", elle n'avait pas l'air si bien que ça, en réalité. Enfin, elle ne semblait pas à l'article de la mort non plus, mais potentiellement un petit peu mal en point, ce qui lui donnerait un prétexte à Wanda pour rester aux côtés de son interlocutrice, même si c'était un maigre prétexte, qui avait de fortes chances de ne pas suffire. Elle avait en tout cas bien l'intention d'insister, quoi que puisse en dire la jeune mutante, mais elle en fut empêchée par une présence malheureusement trop familière... Charles. Evidemment... Il la suivait ou quoi ? Non, il était sans doute là pour les mêmes raisons qu'elle, ce qui ne l'arrangeait pas du tout. Magnéto pouvait faire le poids face au professeur X, pas elle... Ce qui ne voulait pas dire qu'elle abandonnait pour autant, même si leur présence à tous les deux à l'heure actuelle, semblait redoubler l'agacement de leur "cible". Pour des raisons parfaitement compréhensibles. Pas de chance pour elle, elle était bien mal tombée (c'est le as de le dire), et elle n'allait pas se débarrasser d'eux aussi facilement, qu'elle le veuille ou non.
-Votre bras a l'air cassé, observa Wanda, soucieuse (un souci qui n'était pas complètement de façade non plus... même si elle avait fait souffrir de nombreuses personnes, elle n'avait jamais pris aucun plaisir à constater leur douleur, loin de là). Elle ne l'inventait pas, dans tous les cas, elle avait bien constaté qu'elle ne s'était pas servi de son bras gauche et qu'il soit hors d'usage ou non, elle ferait sans doute mieux de s'en soucier. Je peux vous emmener à l'hôpital, si vous voulez.
Tous les coups étaient permis, et le plus simple pour elle était de faire abstraction de Charles et de faire comme si elle n'avait pas la moindre idée de qui il était. Faire abstraction de la dégaine de la demoiselle et de tout ce qui entourait leur "rencontre" lui semblait préférable aussi dans un premier temps, elle voulait surtout s'attirer sa confiance. C'était sans doute maladroit, mais elle faisait du mieux qu'elle pouvait avec les informations qu'elle possédait. Le seul ennui, c'est que déjà qu'Awen ne se laissait pas faire, Charles n'allait certainement pas la laisser faire non plus.
Il n’était pas difficile de comprendre que la jeune mutante n’appréciait pas du tout la présence de Wanda et de Charles. Le « jeune » homme (qu’il était maintenant) ne manquait pas de le comprendre, il le sentait, il le lisait en elle. Elle affirma qu’elle allait bien, mais Charles n’était pas dupe. Cela se voyait qu’elle souffrait, physiquement déjà. Il n’était pas difficile de se rendre compte qu’elle avait mal à son bras gauche et en même temps, quand on voyait la chute qu’elle avait subi ce n’était pas étonnant. Elle affirmait donc qu’elle allait bien, mais Charles savait bien que ce n’était pas le cas. Et surtout le jeune homme se doutait qu’elle cherchait aussi à se défaire de leur présence, sans doute pour se protéger. Elle était une mutante, c’était un peu une habitude chez les mutants de se montrer prudent. Charles avait l’habitude après tout, à force de parler avec des jeunes mutants il était rodé à la situation.
Wanda sembla jouer la carte de l’ignorance, décidant sans doute de ne pas préciser qu’elle avait vu quelque chose de particulier, ou même du fait qu’elle ne le connaissait pas et que l’accoutrement de la jeune femme n’était pas étrange. C’était une bonne chose, sans doute. Charles ne pouvait pas nier qu’il hésitait de son côté sur la manière de faire. Il n’était pas le dernier à cacher certaines informations quand c’était nécessaire, mais en même temps le jeune homme avait tendance à se dire que l’honnêteté était quand même primordiale. Il ne se serait peut-être pas montré complètement honnête si Wanda ne se trouvait pas là. Mais puisqu’elle était là… qu’elle jouait ce jeu, le jeune homme décidait de jouer une autre stratégie.
« Voyons Wanda, vous savez bien que pour une jeune mutante comme elle, ce n’est sans doute pas la meilleure décision de se rendre à l’hôpital. » Ce n’était pas quelque chose que Charles appréciait forcément, parce qu’il avait quand même envie de se dire qu’un jour les humains et les mutants allaient pouvoir vivre en harmonie. Mais ce n’était pas le cas pour le moment et les événements n’allaient pas les aider. Mais ce n’était pas la question pour le moment, en cet instant précis le jeune homme se concentrait surtout sur Awen. « Mais je suis de son avis mademoiselle, vous avez besoin de soin. »
C’était évident que son bras était en piteuse état. Si ça ne tenait qu’à lui, Charles se contentait simplement de lui proposer de se rendre à l’institut dans le but de se faire soigner, mais il n’avait pas l’intention d’aller trop vite quand même. Il prenait déjà la décision de révéler beaucoup de chose en peu de temps, il ne pouvait pas faire trop encore.