iv n'estimait pas que Pietro puisse être quelqu'un de jaloux. De possessif certainement (encore qu'elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de le constater pour elle-même - en même temps, leur relation était encore très récente - mais elle avait pu juger de son comportement vis-à-vis de sa soeur), mais de jaloux, ça restait à voir. Ceci dit, elle apprécierait assez que le jeune homme soit capable de l'être quand elle arrivait sur le tapis. Pas trop non plus, bien sur, mais juste ce qu'il fallait pour qu'elle sache compter pour lui. Elle considérait cela comme la preuve qu'il tenait à elle, et ça ne serait que justice, car il arrivait à Liv de se sentir jalouse de son côté. C'était l'un de ces sentiments que Pietro seul avait su lui faire expérimenter, alors qu'elle ne se pensait pas capable d'éprouver quoi que ce soit de tel. Elle était jalouse, oui, de la complicité qui existait entre Pietro et Wanda, et face à laquelle elle ne pouvait pas lutter. Elle se doutait que si, un jour, Pietro devait choisir entre elle et sa soeur, il privilégierait sans doute cette dernière. Ce serait normal, certainement, mais pas moins difficile à vivre pour Liv. Cette jalousie, d'ailleurs, était d'autant plus facile à éprouver que Liv, de son côté, n'avait que Pietro dans sa vie. Oh, il y avait d'autres personnes pour graviter autour d'elle, des personne qu'elle tolérait plus ou moins. Mais aucune capable de lui faire ressentir... tout court. Pietro avait la primeur et l'exclusivité. Forcément, ça pouvait rendre un peu possessif.
-Alors rassure-toi, répondit-elle simplement avant de poser ses lèvres sur les siennes. Tu m'as pour toi tout seul.
C'est vrai que tout dans leur relation était allé très vite. Elle l'avait tué, il l'avait embrassé, ils avaient emménagé ensemble, ils s'étaient dit qu'ils s'aimaient. Le tout en un temps assez record. Mais justement, si tout allait si vite, c'est bien qu'elle savait où elle en était. Même s'il lui restait encore de nombreuses émotions à apprivoiser encore. Alors non, il ne lui viendrait certainement pas à l'idée d'aller fréquenter d'autres hommes et d'autres femmes. Avant, le sexe était un exutoire et ses partenaires n'avaient pas d'importance, pour peu qu'ils aient un minimum de talent... dans ce domaine, mais Pietro, entre autres nombreuses choses qu'il avait changées, avait aussi durablement modifié son rapport à l'intimité, à ce genre de choses... Non, il n'y avait personne d'autre et il n'y aurait personne d'autre, car sans lui, ses démons ne la quitteraient jamais, et elle savait qu'il était capable de les taire.
-Quand moi je suis obligée de te partager.
Et elle parlait de Wanda, bien évidemment, preuve, donc, qu'elle était sans doute bien plus jalouse que l'inverse.
En réalité, Pietro osait croire qu’il n’avait pas réellement besoin de s’inquiéter concernant Liv et son rapport avec les autres. Le jeune homme osait croire que sa petite amie ne vivrait pas ce qu’elle vivait avec quelqu’un d’autre que lui, quand bien même c’était peut-être un peu présomptueux. Mais la mutante le lui avait dit, elle ressentait des choses qu’elle ne ressentait pas autrement, elle découvrait des sentiments. Bref, Pietro se disait donc qu’il n’avait rien à craindre, mais ce n’était pas pour rien que le jeune homme ne pouvait pas affirmer qu’il avait envie d’avoir la jeune femme pour lui tout seul. Faire preuve d’un peu de possessivité ne pouvait qu’être la preuve qu’on tenait à quelqu’un, non ? Bon, trop ce n’était pas bon non plus, mais au moins un peu c’était une bonne chose. Tant que ça ne causait pas des soucis donc.
Liv le rassura tout de même, affirmant qu’il l’avait pour lui tout seul. Pietro ne se retint pas d’afficher un grand sourire en entendant ces mots, parce qu’il les appréciait évidemment. Mine de rien, leur histoire était quand même un peu particulière, ils avaient été très vite et le début avait été quelque peu explosif. Après tout, la jeune femme n’avait pas manqué de le tuer quand même et sans Wanda, il ne serait pas là aujourd’hui. Alors clairement, c’était bizarre et très rapide. Ils vivaient ensemble (en grande partie parce que Pietro n’avait nulle part où aller autrement), alors qu’ils se fréquentaient à peine. Et donc, c’était agréable d’entendre ce genre de mot. Même si Liv ne s’arrêta pas là.
Forcément, Pietro voyait où elle voulait en venir quand elle affirma qu’elle était obligée de le partager. Elle parlait forcément de Wanda et Pietro ne pouvait pas nier le fait que sa sœur jumelle avait une place très importante dans sa vie. Au point que s’il devait choisir entre elle et Liv… il n’était clairement pas sûr qu’il choisirait sa petite amie. Alors qu’il l’aimait vraiment, sinon ils n’en seraient pas là. Mais forcément, Wanda était toute sa vie, sa moitié, son âme sœur.
« Tu sais que ça n’a rien à voir ? » Demanda-t-il dans un fin sourire, prenant encore la situation à la légère parce qu’il ne savait pas vraiment faire autrement. Mais c’était vrai, sa relation avec Wanda n’avait rien à voir avec celle de Liv. Et encore heureux, c’était un peu glauque quand même sinon. Pietro adorait Wanda, il la considérait comme son âme sœur, mais jamais, ô grand jamais, il n’envisagerait d’avoir la même relation que celle qu’il avait avec Liv. Même s’il n’appréciait pas réellement qu’elle ait une relation avec son grille-pain non plus et qu’il était clairement jaloux. Mais rien de malsain là-dedans. « Et puis, je passe plus mon temps avec toi qu’avec elle. » Parce qu’ils vivaient ensemble. « Et elle est de toute façon trop occupée avec son grille-pain. »
Bon d’accord, il n’arrangerait peut-être pas son cas en montrant qu’il n’appréciait pas la relation de sa sœur.
iv devrait n'en avoir que faire, faire abstraction, mais elle n'y pouvait rien, elle ne pouvait pas faire autrement que de se sentir... jalouse, oui, tout simplement jalouse, d'un l'immense intérêt que Pietro portait à sa soeur. C'était difficile d'avoir dans sa vie quelqu'un qui compte plus que vous-même et de devoir admettre que cette personne, elle, en choisirait une autre s'il le fallait. Elle savait, bien sûr, que la relation qu'il avait avec elle n'était pas comparable à celle qu'il avait avec Wanda, mais tout de même, c'était difficile à supporter. Elle se doutait que Pietro ne faisait pas dans l'intimité avec sa soeur ce qu'il faisait avec elle (encore heureux), et il est vrai qu'il passait plus de temps avec sa petite amie qu'avec Wanda... mais cette excuse ne lui convenait qu'en partie, en réalité. Si Pietro avait réellement le choix, elle était convaincue qu'il préfèrerait consacrer son temps à sa soeur... Elle devait faire avec, elle devait accepter être la deuxième personne la plus importante à ses yeux. C'était déjà beaucoup, plus que ce qu'elle devrait espérer étant donné les circonstances. Mais bon, Liv avait forcément envie de plus, elle n'y pouvait rien, c'était plus fort qu'elle. Et la suite ne devait pas la réconforter davantage, au passage. Car clairement, si Pietro était jaloux, sa jalousie ne la concernait pas, elle, et si il y avait un rival à ses yeux, alors c'était le "grille-pain". La jeune femme n'avait pas tout suivi à cette histoire. Elle avait juste compris que Wanda sortait plus ou moins avec un... robot. Et elle n'avait pas cherché à en savoir davantage, loin de là.
-Donc, finalement, tu es bel et bien jaloux, constata-t-elle avec un fin sourire.
Elle essayait de s'exprimer avec une certaine légèreté, autant que possible tout du moins... mais le fait est que ce sujet la touchait réellement. Liv n'avait jamais attendu après personne, jusque-là, pour être sûre d'elle et elle ne manquait pas de confiance en elle, elle ne laissait personne ébranler ses convictions et ses craintes. Elle se sentait vulnérable. Ses sentiments la rendaient vulnérable, son coeur aux mains d'un homme qui le lui briserait peut-être. Pas forcément volontairement, mais les maux de coeur ne sont-ils pas monnaie courante, en fin de compte ?
-S'il n'était pas là, j'imagine que ce serait une autre affaire...
Elle baissa les yeux, elle se sentait honteuse de se sentir à ce point jalouse, franchement. Elle était amoureuse, c'était plus fort qu'elle. Et elle avait encore du mal à vivre cet amour selon les "normes". Elle ne dit rien de plus, de crainte de se dévoiler encore plus. Ce qui ne pouvait pas être changé n'avait pas de raisons de l'être... mais c'était plus fort qu'elle.
Oui bon, Pietro avait conscience que ça n’avait rien de bon de mentionner le grille-pain de sa sœur. Liv affirma qu’il était bel et bien jaloux donc, mais ce n’était donc pas la concernant qu’il était jaloux, mais parce que sa sœur avait une relation avec un homme. Il était bel et bien jaloux et le jeune homme voyait bien que ça ne plaisait pas à Liv. Elle affichait un léger sourire et mine de rien, ce n’était pas peu de chose quand il était question de la mutante, mais il savait bien qu’elle n’appréciait pas vraiment la situation. Ce qu’elle ne manqua pas de confirmer par la suite, alors qu’elle précisait que si le petit ami de sa sœur n’était pas là, ça serait une autre affaire. Liv baissa son regard, Pietro ne savait pas exactement ce qu’elle ressentait. Dans tous les cas, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie de se justifier. Alors qu’en soit, il n’y avait peut-être pas de raison pour lui de le faire. Il n’y avait pas grand-chose à dire… Wanda était sa sœur jumelle, c’était évident qu’il tenait à elle, qu’elle était importante pour lui. Il ferait tout pour elle, jusqu’à donner sa vie. C’était comme ça, il savait bien que c’était réciproque. Même si les deux jumeaux avaient quand même des relations avec d’autres, ils savaient qu’ils étaient tous l’un pour l’autre.
« S’il n’était pas là, ça ne changerait pas le fait que je suis là. »
Pietro ne pouvait pas nier qu’il n’appréciait vraiment pas l’idée que sa sœur fréquente un robot, mais ce n’était pas comme s’il pouvait prendre la décision à sa place d’une part et comme s’il allait l’empêchait d’avoir une relation. Surtout quand de son côté, il fréquentait la femme qui lui avait planté un couteau dans le cœur après tout. Il n’avait donc rien à dire réellement sur la relation de sa sœur, il n’allait pas l’empêcher d’en avoir une, mais il ne cachait pas le fait qu’il désapprouvait. Enfin, en même temps, Pietro n’avait pas encore rencontré le fameux Vision non plus.
« Écoute… » Il ne pouvait pas s’empêcher de chercher à se justifier et il le faisait sérieusement. Oui, Pietro parlait sérieusement, sans sourire, sans sortir de plaisanterie (du moins pour le moment). Il releva le visage de sa petite amie de sa main, pour qu’elle le regarde. « C’est vrai, toi et Wanda vous êtes les personnes les plus importantes pour moi. » C’est vrai, elle devait donc logiquement le partager avec sa sœur jumelle. « Et c’est vrai que je n’aime pas son copain, comme elle n’accepte pas ce qu’on vit tous les deux. » Parce que Liv l’avait buté, on en revenait toujours au même. Et Liv n’avait aucune raison d’aimer Wanda non plus, il n’attendait pas qu’elles s’apprécient en même temps. « Mais ça ne change rien, je suis là, je t’aime plus que tout et je suis tout à toi. »
iv n'aimait vraiment pas l'image d'elle qu'elle renvoyait en cet instant, et qu'elle estimait aux antipodes de ce qu'elle était... ou pensait être en tout cas (car savait-elle seulement qui elle était vraiment ?). Elle était si, faible, fragile... en train de perdre de sa belle assurance par... jalousie, angoisse affective, autant de sentiments desquels elle n'avait pas été familière jusqu'alors, et qu'elle avait toutes les peines du monde à apprivoiser. Elle n'avait aucun vrai reproche à faire Pietro, et elle le savait pertinemment, mais c'était plus fort qu'elle... c'était quelque chose qu'elle ne dominait pas, qu'elle ne dominait plus. Quand elle était avec le jeune homme, le monstre la laissait tranquille, elle parvenait parfois même à oublier son existence, mais elle était assailli par tous le reste. Des émotions parfois confuses, parfois plus distinctes, et elle avait besoin de les exprimer, à chaque fois, par besoin de les analyser, par besoin, comme toujours, de tout comprendre... Mais elle se doutait qu'en attendant, elle ne se présentait vraiment pas sous un jour confortable à Pietro qui devait en venir à se justifier d'aimer sa soeur jumelle, ou tout simplement une autre personne, comme si elle condamnait son coeur normalement constitué qui lui permettait d'aimer normalement (ou presque, il était tombé amoureux d'une véritable sociopathe, on fait mieux), parce qu'elle-même savait que le sien, même s'il s'était découvert capable de battre, serait toujours par aspects défaillant...
Bien sûr que Pietro avait raison, son histoire avec elle et celle qu'il partageait avec Wanda étaient différentes, distinctes, et Pietro pouvait bien vivre les deux en même temps. Ce n'est pas parce qu'il serait toujours lié à sa soeur qu'il n'y avait pas de place pour elle ou qu'il ne serait pas là, ici et maintenant. Le fait qu'il n'aime pas le copain de sa soeur (en même temps, c'était un cas particulier, il y avait de quoi se poser des questions, très légitimement), le fait que sa soeur ne l'aime pas elle (pour des raisons encore plus légitimes, pour le coup), c'étaient des faits, c'était comme ça, et ils pouvaient totalement exister indépendamment de leur histoire, sans avoir d'incidence quelconque sur cette dernière. Elle devait cesser de douter... même si c'était plus facile à dire qu'à faire, et quand il disait qu'il l'aimait plus que tout, ce n'était peut-être pas tout, tout... Elle n'arrivait pas à ne pas le penser, mais elle le garda pour elle. Elle s'était suffisamment affichée comme cela sans devoir en rajouter encore davantage.
-Même quand je fais des crises inutiles et que je ne me reconnais pas ? demanda-t-elle en tentant une esquisse de sourire.
Elle apprendrait la plaisanterie au contact de Pietro, ceci dit, c'était sincère. Elle en apprenait sans cesse sur elle au contact de son petit ami, et parfois, elle se demandait si en la découvrant en même temps qu'elle se découvrait, il ne se dirait pas qu'il avait fait une erreur.
Pietro se doutait que sa petite amie ne devait pas forcément le croire sur parole. Ce n’était pas qu’elle ne voulait pas, mais tout simplement qu’elle avait de bonne raison de ne pas croire complètement que Pietro l’aimait plus que tout. Parce que tout, ça comprenait forcément Wanda et le jeune homme ne pouvait clairement pas dire – même à lui-même – qu’il aimait Liv plus que Wanda. Mais il ne pouvait pas non plus affirmer qu’il aimait plus sa sœur que sa petite amie. C’était différent réellement et le jeune homme avait simplement besoin de ces deux femmes dans sa vie. Bon, s’il devait faire un choix, il était évident qu’il ne s’en sortirait pas. Mais en fait, il était assez d’avis qu’il serait bien capable de mourir plutôt que de faire un choix entre les deux femmes de sa vie. S’il devait en sauver qu’une seule, eh bien, il mourrait en tentant de sauver les deux. C’était différent, ce n’était pas le même amour, ce n’était pas le même besoin. Maintenant que Pietro vivait chez Liv, le jeune homme devait bien avouer qu’il avait bien du mal à s’imaginer vivre ailleurs. Et ce n’était pas seulement parce qu’il n’avait nulle part où aller. S’il avait le choix de vivre avec Wanda quelque part, par exemple, ce n’était pas dit qu’il prendrait la peine de faire ce choix. Parce que tout simplement, il était bien avec Liv. Mais bon, forcément, sa complicité avec sa sœur compliquait un peu les choses et Pietro ne pouvait que comprendre que sa petite amie ait un peu de mal à trouver une place. Honnêtement, il ne savait même pas qu’il accorderait une place à quelqu’un dans sa vie comme ça avant (et encore moins une femme qui avait planté un couteau dans son cœur).
Le jeune homme afficha un sourire quand sa petite amie lui demanda s’il l’aimait même quand elle faisait des crises inutiles, au point de ne pas se reconnaître. Le mutant comprenait parfaitement qu’elle ait dû mal à se reconnaître, au vu de la situation. Pour la simple et bonne raison que Liv découvrait quand même énormément de chose sur elle dans cette histoire.
« Bien sûr. » Répondit-il, en souriant, quand bien même il était sérieux. Il pourrait lui dire beaucoup de plaisanteries, il avait un tas de remarque en tête, mais il préférait s’abstenir. « Tu sais… ce genre de chose, ça prouve simplement que tu tiens à moi. Alors, je dois bien avouer que ça me va assez. »
Parce que oui, si Liv était jalouse et c’était bel et bien ce qu’elle était par conséquence, ça signifiait quand même qu’elle tenait suffisamment à lui pour l’être. Alors, il ne doutait pas du fait qu’elle l’aimait, le simple fait qu’elle l’accepte chez elle en était la preuve, mais il aimait bien voir des manifestations de ce genre tout de même. C’était toujours plaisant pour son égo.
iv passait son temps à se redécouvrir, quand elle était en compagnie de Pietro. C'était bien simple, plus elle passait de temps avec lui, plus elle avait le sentiment non pas d'être une autre, mais plutôt de découvrir qui elle était réellement... Et considérant le fait qu'elle avait passé presque toute sa vie à ne pas se comprendre, s'il devait en être ainsi, c'était désarmant en diable. Liv se disait que s'il n'en donnait pas l'ait, Pietro devait réellement être d'une patience infinie pour supporter ces constantes interrogations que la jeune femme ne savait s'empêcher d'avoir à son propre sujet. C'était déjà assez de devoir la supporter sans cela, sans doute, mais il savait toujours s'y prendre à merveille pour l'apaiser et lui permettre d'être en phase avec elle-même, ce même dans les moments où elle se reconnaissait le moins (et ils étaient beaucoup trop fréquents en réalité). La jalousie, c'était un sentiment étrange, déplaiosant, étouffant. Quand elle était avec Pietro, elle se sentait bien, heureuse comme jamais, et voilà qu'il lui fallait gâcher en partie cela par une épotion bien plus désagréable. Elle ne pourrait sans doute jamais s'en empêcher : elle aurait toujours peur que son petit ami lui échappe, que ce soit parce qu'il trouverait sans doute plus humain qu'elle ou parce qu'elle ne faisait pas le poids face à la relation fusionnelle qu'il entretenait avec sa soeur. Mais puisqu'il le voyait sous un angle valorisant à ses yeux, elle n'avait sans doute pas réellement de raisons de s'en faire.
-Parce que tu as encore besoin de preuves ? demanda la jeune femme qui apprivoisait pour la peine un ton plus léger. Puisque Pietro, rien que pour elle, choisissait de rester sérieux quand il aurait pu en décider totalement autrement (et devait sûrement se retenir de le faire), elle pouvait bien se permettre de contrebalancer en oubliant un peu de l'être de son côté à elle.
En même temps, elle osait penser, tout de même, que l'homme qui partageait sa vie n'avait aucun besoin de preuves supplémentaires à ce stade de leur relation, même si cette dernière était très particulière. Même si elle avait eu du mal à se livrer pour commencer, même si elle avait eu peine à se dévoiler, à exprimer ce qu'elle n'avait pas tout de suite su comprendre... Elle l'avait accueilli sous son toit, elle lui avait dit qu'elle l'aimait (ce qui n'était pas rien, clairement, parce qu'elle ne pensait même pas comprendre ce que ce sentiment signifiait)... De sa part, ce n'étaient pas des preuves anodines, c'étaient de véritables déclarations. Mais en même temps, elle pouvait comprendre que la savoir jalouse puisse un peu rassurer le jeune homme. C'est que ça ne devait pas être simple tous les jours d'être avec quelqu'un comme elle.
Il était évident que la relation de Liv et Pietro était particulière et c’était sans aucun doute parce qu’ils étaient de toute façon particuliers chacun de leur côté. Leur histoire n’était pas anodine donc, elle n’était pas comme les autres, mais ça convenait parfaitement à Pietro. Ce qui l’attirait chez Liv c’était le fait qu’elle soit elle tout simplement. Il n’y avait pas à chercher plus loin, la jeune femme était juste parfaite à ses yeux. Même s’ils devaient évidemment s’apprivoiser un peu d’abord. Cela faisait un moment maintenant qu’ils se fréquentaient, mais en même temps ils avaient quand même besoin d’un peu de temps pour réellement tout connaître de leur relation, tout connaître l’un de l’autre. Et en plus, la jeune femme était quand même particulière, elle avait des soucis avec les sentiments, alors forcément elle devait même apprivoiser ce qu’elle ressentait déjà elle-même, et Pietro tentait de comprendre tout ça.
En tout cas, le jeune homme appréciait de savoir qu’elle pouvait être jalouse. Pietro n’était pas un jaloux chronique de son côté, mais en même temps la jalousie était quand même un sentiment naturel dans une relation. Et Pietro aimait le fait que la jeune femme puisse prouver qu’elle tenait à lui en montrant qu’elle avait peur de le perdre, qu’elle n’appréciait pas forcément ses autres « relations ».
« Non, ça va, je me contente bien de ça. » Dit-il simplement dans un fin sourire, avant de venir déposer ses lèvres sur celle de sa petite amie. « Tu arrives à me supporter, c’est déjà une incroyable preuve. »
Ils avaient parlé sérieusement jusqu’à présent et maintenant, le jeune homme avait envie de reprendre un ton bien plus léger. Puisqu’en prime, Liv n’avait pas manqué de de parler légèrement ce qui était un effort de sa part également. Ils n’avaient pas besoin de parler plus sérieusement de toute façon. Surtout en une telle situation, ils étaient bien ensemble et c’était la seule chose qui comptait réellement. Pietro se sentait vraiment bien avec la mutante, même si la situation n’était pas si parfaite que ça. Rien n’était parfait dans leurs vies de toute façon (et le mutant avait envie d’affirmer que c’était en grande partie à cause de la confrérie des mauvais mutants d’ailleurs), mais ils n’avaient aucune raison de se prendre la tête. Pietro n’avait pas besoin de plus de preuve que ce qu’il avait déjà non, parce qu’il savait parfaitement que Liv tenait à lui et il avait conscience de la chance qu’il avait. Tout comme il tenait à elle plus qu’à toute autre chose, même s’il y avait Wanda quand même, au point d’accepter pas mal de chose la concernant. Rien que le fait d’accepter le fait qu’elle l’avait tué quand même, ce n’était pas rien. Et c’était bien la preuve qu’ils étaient fait l’un pour l’autre s’ils dépassaient tout ça.
ur le papier, leur histoire ne ressemblait à rien... ou à rien de familier, en tout cas.. et c'était à se demander comment il était possible que la flamme ne se soit pas consumée à peine allumée. Pourtant, ils en étaient là... et au final, ça avait l'air de ne pas si mal fonctionner que cela, au bout du compte. Elle avait encore beaucoup de choses à apprendre, à découvrir de ces sentiments qu'elle n'avait jamais éprouvés jusqu'alors... qui lui venaient tous d'une même et originelle émotion. Elle se doutait qu'elle avait encore des efforts à faire pour parvenir à apporter à Pietro ce que n'importe quel homme devait attendre d'une relation de couple, mais elle espérait bien lui montrer suffisamment à quel point elle attachait de l'importance à cette situation et ne la prenait pas à la légère, pas la moindre seconde, même. La jeune femme savait bien qu'elle avait encore de nombreuses preuves à donner à son interlocuteur, mais elle s'y sentait bel et bien prête, et avait envie de penser qu'elle ne se débrouillait pas si mal que cela à ce titre, dans la limite des compétences qu'elle se façonnait au fil du temps, en véritable handicapée sentimentale qu'elle était, et avait parfaitement conscience d'être.
Elle afficha une très fine esquisse de sourire quand le jeune homme lui fit remarquer que, déjà, elle parvenait à le supporter, et l'air de rien, c'était déjà quelque chose d'immense en soi... Elle n'était pas de cet avis, bien sûr. En fait, plus le temps passait, plus il gagnait en importance pour elle, et plus elle serait dans l'incapacité de se passer de lui, d'une manière ou d'une autre. Elle avait besoin de lui, et si certains aspects de sa personnalité, comme son incapacité quasi totale à prendre quoi que ce soit au sérieux, pouvait parfois la frustrer ou l'agacer, elle savait aussi que si elle changeait les défauts de Pietro, il ne serait plus tout à fait lui-même et elle l'aimerait moins... Si c'était vraiment possible. Des deux, de toute façon, la question ne se posait très clairement pas, si quelqu'un devait faire un travail sur elle-même, c'était elle, sans l'ombre d'une hésitation possible. Et ce n'était pas une question de dénigrement personnel ou quoi que ce soit, juste une affaire d'éthique et de bon sens. Après tout, des deux, c'était elle qui avait tué l'autre, en plus d'être très clairement une sociopathe notoire... Même s'il ne devait sans doute pas être si sain d'esprit non plus pour passer outre cet état de fait si facilement.
-C'est vrai que ça demande un effort considérable, admit Liv sans le penser réellement, qui n'avait certainement pas envie de dramatiser l'instant au regard de la tournure qu'il prenait. Mais je suis du genre tenace, j'imagine que ça aide.
Ce n’était clairement pas évident de le supporter, Pietro n’allait pas dire le contraire. Il se supportait très bien lui-même, en grande partie parce qu’il n’avait pas le choix de toute façon, mais il avait conscience que toutes les personnes qui l’entouraient ne parvenaient pas forcement à le supporter et quelque chose lui disait que son caractère pouvait quand même par moment taper sur le système de Liv. Peut-être moins maintenant, mais il y avait un moment en tout cas où il l’avait clairement agacé. Au fond, le jeune homme avait cru pendant longtemps qu’il ne pouvait y avoir que Wanda qui était capable de le supporter, mais preuve en était maintenant que non. Et le simple fait qu’elle doit donc capable de le supporter signifiait beaucoup pour Pietro.
Liv ne se contentait pas simplement de l’accepter dans sa vie, d’accepter l’éventualité d’une relation alors qu’elle n’avait jamais expérimenté les sentiments amoureux avant. Elle l’avait invité chez elle, dans son antre, dans son quotidien. Et il ne fallait pas grand-chose pour constater que la jeune femme ne manquait pas d’être maniaque. Alors, bien sûr, Pietro faisait son possible pour ne pas trop la bousculer, mais forcément le simple fait qu’il vive chez elle était déjà un grand bouscule en soit. Est-ce que c’était donc un si grand effort que cela de le supporter ? Le jeune homme n’en savait rien, mais il y avait une chose qu’il savait… eh bien, elle le faisait et elle le faisait parfaitement bien.
« C’est vrai que tu es tenace. » Confirma-t-il. Il mentirait clairement s’il osait ne serait-ce que penser le contraire, il ne pensait pas connaître une femme aussi tenace que sa petite amie. Le jeune homme avait déjà tendance à se considérer comme sacrément têtu quand il avait quelque chose en tête, mais il était évident que Liv l’était encore plus qu’elle et surtout elle se donnait les moyens d’arriver à ses fins même quand c’était particulier. « J’ai eu l’occasion de le voir. J’ai tenté de me débarrasser de toi un nombre certain de fois, mais t’étais toujours sur mon dos. » Ajouta-t-il dans un sourire, sans chercher une seule seconde à se montrer convainquant. Même si forcément, à l’époque où la jeune femme cherchait à le tuer, on ne pouvait pas dire que leurs rencontres étaient forcément de bonnes choses. Quoi qu’il y avait quand même eu des moments, avant tout cela, qu’il avait plus qu’apprécier. Mais il n’avait pas spécialement fait grand-chose pour chercher à se débarrasser d’elle. « Mais bon, je peux te pardonner, c’est difficile de résister à mon charme. »
Encore une fois, le jeune homme ne cherchait pas du tout à être sérieux, mais ça c’était parce qu’il n’était pas capable de prendre grand-chose au sérieux. Non pas qu’il en soit incapable, ou même qu’il ne le fasse pas de temps en temps (voir souvent), mais c’était dans sa façon d’être, il ne pouvait pas s’empêcher de chercher le léger, afin peut-être de ne pas affronter la réalité trop difficile.
enace, on ne pouvait nier le fait qu'elle l'était, en effet, et ce pour le plus grand malheur de celles et ceux qu'elle choisissait de prendre pour cibles... Et Pietro en savait quelque chose, puisqu'il avait fait partie de ces cibles en question. Et une cible qu'elle n'avait pas loupée, qui plus est. Ceci dit, il ne s'en plaignait plus vraiment à ce jour, si singulière soit, de fait, leur situation, à laquelle le plus grand monde n'entendrait certainement rien (le peu de personnes informé, déjà, était totalement dépassé par l'incongruité de leur situation). Liv elle-même n'était pas très à l'aise avec ce concept, d'ailleurs. Il était dans les habitudes de Pietro d'en plaisanter, parce qu'il n'y avait rien dans tous les cas dont il ne sache plaisanter, c'est un fait. Elle n'avait pas forcément envie de revenir sur ce qu'impliquaient ses propos, ceci dit, il avait bel et bien raison : il l'avait eu sur le dos jusqu'à ce qu'il obtienne gain de cause. Et ceci fait, le fait est qu'il l'avait toujours sur le dos... mais elle osait tout de même penser que cela lui était moins désagréable que cela avait été le cas autrefois.
Et il en rajoutait, comme à son habitude. Si Liv avait appris à s'amuser de ses réflexions, dans la mesure où elle était capable de s'amuser de quoi que ce soit, elle avait également appris à moins s'en agacer, car même si au fond, il y avait plus à entendre dans ce qu'il disait que ce qu'il affirmait, il était souvent difficile de ne pas prendre ombrage de ses réflexions, d'autant qu'il était plutôt difficile pour Liv de lui rendre la pareille et d'être véritablement au niveau. Elle avait bien souvent le sentiment d'échouer à lui adresser la repartie qu'il pourrait souhaiter. Elle réalisait même, d'ailleurs, qu'elle serait bien capable de se vexer, à la vérité, en certaines occasions, du moins. Celle-ci n'en était pas une, mais presque. De justesse, disons.
-Je ne vois absolument pas le rapport, se contenta-t-elle donc de répliquer simplement.
Même s'il avait sans doute raison. Il devait en effet être difficile de ne pas succomber à son charme. Comment expliquer, autrement, qu'elle soit tombée amoureuse de lui alors que le concept même de sentiment amoureux lui avait si longtemps été étranger.
-Et je te résiste autant que je veux, ajouta-t-elle alors sur le même ton.
Bon, finalement, elle ne devenait pas forcément si mauvaise que cela quand il s'agissait de répondre à Pietro sur un ton égal. Peut-être que c'était sa présence constante qui la contaminait. Si tel était le cas, elle ne ferait rien pour s'en guérir. Car elle pourrait peut-être lui résister, mais certainement pas se passer de lui.
Pietro savait bien que par instant, il devrait peut-être se retenir un peu d’être lui-même… mais en même temps c’était difficile de ne pas être lui-même. Bon, il faudrait qu’il apprenne par moment à moins plaisanter, ce genre de chose, mais ce n’était pas pour autant évident. Il n’y pouvait rien, il aimait prendre les choses à la légère et il avait envie de croire d’ailleurs que c’était en grande partie grâce à sa capacité à prendre les choses à la légère qu’il s’en était sorti si bine ces dernières années. Parce qu’une autre personne à sa place aurait pu très bien péter un câble à supporter tout ce qu’il avait supporté. Entre le fait de quitter la confrérie, de vivre dans la rue, d’avoir une mutante cherchant à le tuer pour le conte de ce type qui gérait la confrérie (et qui allait s’avérer être son père d’ailleurs), il ne fallait quand même pas trop se prendre la tête. La preuve était le fait qu’il sortait présentement avec la femme qui avait cherché à le tuer, qui avait réussi à le tuer d’ailleurs.
Clairement, Liv avait du courage à arriver à supporter Pietro, il n’y avait jamais eu que Wanda pour y arriver. Et ces derniers temps, on ne pouvait pas dire qu’ils parvenaient à éviter de se disputer d’ailleurs. Alors oui, le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher d’affirmer que cela avait un rapport avec son charme incroyable, que c’était parce qu’elle était complètement subjuguée par son charme. Qu’il était incapable d’y résister. Même si clairement, le jeune homme disait cela par plaisanterie. Quand Liv affirma qu’elle ne voyait pas le rapport, Pietro ne put s’empêcher de se demander si elle était sérieuse ou non. C’était toujours un peu plus compliqué pour lui de savoir comment elle réagissait à ses propos, si elle les prenait au sérieux, ou non. Mais quand elle précisa qu’elle lui résistait autant qu’elle le voulait, sur un ton qui ressemblait beaucoup au sien, Pietro eu la confirmation qu’elle ne prenait pas tout cela trop au sérieux. Par moment, il ne pouvait pas s’empêcher de se demander s’il n’allait pas trop loin, s’il ne la blessait pas par instant. Mais ça ne l’empêchait pas de recommencer l’instant d’après.
« T’es sûre de ça ? » Demanda-t-il dans un sourire en coin, son regard plongé dans celui de la jeune femme. « Si c’est le cas, je reconnais que tu es vraiment très forte. » Évidemment, le jeune homme ne pensait pas une seule seconde ce qu’il disait. D’accord, il jouait un peu de son charme, mais il ne considérait par pour autant être complètement irrésistible. Même si l’idée que Liv soit incapable de résister à son charme lui plaisait quand même pas mal, il n’allait pas le nier. « Parce que moi, je suis incapable de te résister une seule seconde. » Ajouta-t-il, d’un ton plus sérieux. Parce que ça lui arrivait de l’être quand même de temps en temps.
iv ne pensait pas mentir tout à fait quand elle affirmait qu'elle était tout à fait capable de résister à l'homme qui partageait dorénavant sa vie. Après tout, les circonstances semblaient lui donner raison. Elle avait dû faire un choix, le tuer ou accepter ses sentiments et le laisser en vie, eh bien elle avait lutté contre ses sentiments et l'avait gardé en vie. C'était, quelque part, le comportement d'une personne capable de résister. Mais l'argumentaire tombait à plat assez rapidement néanmoins, il faut tout de même le reconnaître, car si elle avait bel et bien été capable de lui résister, elle aurait poursuivi sur cette lancée après le retour miraculeux du jeune homme et ne serait pas si naturellement, instinctivement, tombée dans ses bras.
Et à présent qu'ils étaient ensemble, alors qu'ils se découvraient un peu plus chaque jour, alors qu'elle l'aimait un peu plus chaque jour... Ce n'était sans doute pas si grave, au fond. Ils étaient ensemble, ils s'aimaient et se l'étaient suffisamment prouvé pour qu'ils n'en doutent pas, alors ce n'était pas en soi un constat si grave... non, mais tout de même très perturbant, pour la jeune femme. Parce que ne pas résister, c'était une preuve de plus que cette situation la privait d'un contrôle qu'elle avait, avant Pietro, chéri plus que tout. Elle avait besoin de croire qu'elle restait maîtresse de ses choix et de ses décisions, pour elle, c'était quelque chose de crucial, de vraiment très important. Aussi n'était-ce pas aisé que de reconnaître ce genre de choses, même quand elles étaient dites d'un ton léger, même s'il ne s'agissait que de combler la conversation de deux amants qui saisissaient toutes les occasions qu'ils pouvaient trouver afin de se prouver l'un à l'autre l'ampleur de leurs sentiments respectifs.
Malgré tout, une fine esquisse de sourire esquissa ses lèvres quand Pietro, avec ce qui lui semblait être un sérieux total, lui assura que lui n'était pas capable de lui résister. Elle aimerait être capable tout comme lui de mettre son orgueil de côté et de simplement dire ce qui était, mais cela lui demandait en réalité un effort quasiment surhumain.
-Ca, je m'en étais rendue compte, répondit-elle en gardant son regard ancré dans le sien.
Ce qui au passage n'était pas complètement faux. C'était peut-être prétention de sa part, mais en même temps, si elle-même n'aurait sans doute jamais dû être avec Pietro si elle avait écouté sa raison (ou le monstre, qui ne savait vraiment plus où se situer dans toute cette histoire), dans son cas, c'était encore plus évident. Elle songeait que même s'il ne lui en parlait pas, lui aussi avait dû lutter intérieurement. Elle était l'ennemie, elle lui avait planté un poignard en plein coeur, il y avait de quoi.
Sans rien ajouter de plus, Liv déposa ses lèvres sur celle de Pietro. Elle était définitivement plus éloquente en actes qu'en parole.
Quand Pietro affirma à Liv, d’un ton plus sérieux que précédemment, que de son côté il était juste incapable de lui résister, le jeune homme était parfaitement honnête. En même temps, c’était rare qu’il mente quand même, même sous réserve de plaisanterie. En tout cas, pour l’heure, il n’avait aucune raison de mentir en affirmant qu’il était incapable de résister à Liv, puisque c’était le cas. Que ça soit en cet instant précis où il pouvait simplement céder d’une manière bien plus bestiale, qu’en général. Le simple fait qu’il se retrouve à vivre chez Liv c’était quand même la preuve qu’il n’était pas capable de lui résister, alors que ça aurait dû être normalement le cas. Le jeune homme aurait dû ne pas céder, ne pas se lancer dans une telle histoire, parce que la jeune femme était l’ennemie, parce qu’elle l’avait quand même tuée. Autant dire qu’il n’avait donc aucune raison de vivre avec elle, de vivre une histoire avec elle. Et pourtant, c’était bel et bien ce qu’ils faisaient.
Pietro afficha un sourire quand Liv affirma qu’elle s’en était rendue compte, en même temps elle n’avait aucune raison d’être passée à côté de ça. La preuve était bien présente, il n’était pas capable d’être un peu raisonnable et de ne pas être proche d’elle. Mais évidemment, le fait de lui résister, ça avait un côté aussi parfaitement instantané, sur le moment. Et quand Liv vint déposer ses lèvres sur les siennes – une façon qu’elle avait de s’exprimer en geste bien plus parlante que par les mots, ce dont il commençait à avoir l’habitude –, il était d’autant plus évident qu’il était bien incapable de lui résister. D’ailleurs, le jeune homme ne manqua pas de répondre à son baiser, de le prolonger, de profiter pleinement de ses lèvres. Il n’avait aucune raison de ne pas les savourer en même temps, il les aimait tellement. Alors tant qu’il pouvait en profiter pleinement, dans ce genre de moment quelque peu… apaisant. Et mine de rien, ça ne pouvait que leur faire du bien, parce que des instants apaisants, ça n’allait pas être monnaie courante dans les prochains temps, bien au contraire. Déjà maintenant, on ne pouvait pas dire que leur situation était parfaite, parce qu’ils n’appartenaient pas au même camp, parce qu’ils n’avaient normalement aucune raison d’être ensemble. Ils avaient donc au fond beaucoup de raison de se préoccuper de la situation, de se poser des questions, mais ils décidaient de balayer tout ça d’un revers de la manche. Enfin, en tout cas, c’était ce que Pietro faisait et il ne manquait pas d’être quelque peu doué dans ce domaine d’ailleurs.
D’ailleurs, le jeune homme ne prit même pas la peine de dire quoi que ce soit, il n’y avait clairement plus rien à dire en cet instant précis, il continua donc simplement de s’emparer de ses lèvres, de les embrasser, de les savourer tout simplement Parce qu’il était bien incapable de s’en passer.
vec le temps, à force d'évidences, tout devenait plus simple. Avec Pietro du moins. Pour le reste, Liv savait qu'elle avait encore un grand travail sur elle-même à fournir (au-delà de celui qu'elle fournissait déjà depuis presque sa naissance pour ne pas autoriser le monstre à se manifester à tout instant, uniquement quand elle l'avait choisi). Mais pour ce qui était de leur relation, il s'en dégageait à présent quelque chose de fluide, d'évident, de naturel. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça n'avait pas été gagné d'avance, loin de là, mais à présent, ici et maintenant, elle était non seulement convaincue de ses sentiments, mais également de son aptitude à ressentir.
Oh, ça ne voulait pas dire qu'elle se pensait capable d'être entièrement en phase avec ses émotions (il était évident qu'elle en était encore loin, et pour cause, les émotions avaient tout de même majoritairement tendance à manquer à l'appel, on ne va pas se le cacher). Mais au moins, il y avait quelque chose de certain, de fort, de sûr, entre eux, et pour elle qui avait mis tant d'années à se convaincre qu'elle n'était qu'une coquille vide... c'était immense. Ce qu'il vivait était immense. C'était quelque chose qui transcendait les mots, même si Liv réussissait de mieux en mieux, malgré tout, à exprimer ce qu'elle ressentait, pour l'homme qui partageait sa vie du moins... comme elle l'avait prouvé quelques instants plus tôt, à sa grande surprise pour commencer.
Mais les gestes, eux, voulaient tout dire. Et si Liv aurait pu se dire qu'ils n'étaient que la marque d'un désir spontané, sans autre origine que des instincts tout à fait primaire, elle savait qu'il s'agissait dans le fond de bien autre chose. Bon, c'était une certitude qu'ils se désiraient malgré tout, et il était même possible qu'il ne se soit agi que de désir entre eux, dès l'instant de leur première rencontre... mais tout avait évolué depuis. Quand Liv embrassait Pietro, elle ne se contentait pas de simplement répondre à une forme de stimuli tout animal qui ne s'expliquerait qu'au regard d'une nature impérieuse, elle était capable d'exprimer tout ce que les mots ne suffisaient pas à dire. Quand elle embrassait Pietro, elle savourait une part subtile d'éternité, et ça... eh bien, ça, c'était plus fort que tout, et si elle devait ne jamais se libérer du monstre, si Pietro devait être le seul canal par lequel ses rares émotions étaient capables de s'exprimer, elle en serait heureuse malgré tout. Parce que c'était lui, et en cet instant, elle avait bien du mal à s'imaginer que quoi que ce soit d'autre puisse compter.
Alors ses lèvres soudées aux siennes dissipaient toute autre pensée, toute considération négative. Et il n'y avait plus que leur baiser, et ses caresses quand elle parcourait des mains un corps qu'elle connaissait déjà par coeur.
Du désir, c’était évident qu’ils en avaient à revendre. Pietro en avait bien conscience, quand leurs lèvres se retrouvaient, il y avait cette communication incroyable de désir. C’était comme ça, ils se plaisaient physiquement bien sûr et ils se désiraient. En soit, Pietro devait même sans doute reconnaître qu’il y avait eu un désir plus physique en premier abord avec Liv, même si elle était aussi du genre un peu particulière en terme de look. Avant de s’imaginer qu’ils puissent ressentir quelque chose, ils s’étaient désirés, ils s’étaient tournés autour après tout. Le côté proie chasseur, qui pouvait être le fruit d’un fantasme.
Mais maintenant, les choses étaient bien plus intenses. Il y avait toujours un désir et franchement, le jeune homme espérait quand même que ce désir n’allait jamais disparaître. Cela dit, il y avait plus que cela. Il y avait des sentiments aussi, contre toute attente concernant Liv. Pietro avait eu des aventures dans le passé, mais rien n’avait pu ressembler à ce qu’il vivait avec Liv. Cela dit, il n’avait pas spécialement eu une habitude de sortir avec des femmes qui avaient planté un couteau dans son cœur, mais ça encore c’était un détail particulier. Le jeune homme avait donc conscience que tout était bien plus fort justement parce que son corps désirait la jeune femme, mais parce que son cœur la désirait également. Même si ça pouvait sembler dingue.
Cela dit, dans ce genre de moment, il valait clairement mieux ne pas se poser trop de question. Pietro n’avait jamais été du genre à s’en poser de trop d’ailleurs, il était plutôt du style à prendre la vie telle qu’elle était, sans trop se prendre la tête. Une sorte de mécanique de défense qu’il avait fini par adopter après les nombreuses mésaventures qu’ils avaient vécu avec Wanda. Alors, il n’avait aucune envie de se poser des questions et de chercher à comprendre quoi que ce soit, il prenait simplement les choses telles qu’elles étaient. Pietro était fou amoureux d’une psychopathe et cette même psychopathe qui avait cru toute sa vie ne pas ressentir d’émotion l’aimait en retour, il n’y avait pas plus simple.
Et quand leurs lèvres se retrouvaient comme cela, quand leurs corps se rapprochaient comme ça, c’était bien la preuve que ce désir entre eux était important, mais que ces sentiments l’étaient d’autant plus. Ils s’aimaient plus que tout et Pietro trouvait ça beau. Cela dit, les sentiments ça avait du bon, les sensations c’était aussi plus qu’agréable. Sentir les mains de la jeune femme parcourir son corps avait le don de le rendre dingue, surtout qu’avec le temps elle savait parfaitement s’y prendre. Comme lui, de son côté, ne manquait pas de s’avoir si prendre également. Ses mains parcouraient son corps, ses caresses se faisaient délicates, étaient dirigées se rendant dans les zones où il savait qu’elle ressentirait des choses. Il n’avait pas spécialement besoin d’y réfléchir en réalité, ça devenait juste instinctif et dans ces moments là l’instinct était juste le meilleur guide. Et là tout de suite, il avait juste envie de laisser son instinct parler et de juste se concentrer sur le corps de la jeune femme, sur ses sensations, sur son désir et sur l’amour qu’il ressentait pour elle.
ans avoir eu un homme (ou une femme d'ailleurs) différent dans son lit toutes les nuits, c'était tout de même un fait que le sexe n'avait rien eu d'étranger à Liv avant de connaître Pietro au sens le plus biblique du terme. Mais elle avait pourtant eu le sentiment d'être novice la première fois qu'ils avaient fait l'amour. Parce qu'ils avaient fait l'amour, justement, chose dont elle s'était cru incapable. Maintenant, ce n'était plus pareil, mainteant, elle avait ses habitudes et ses réflexes, la différence, c'est que le plaisir n'était tout simplement pas comparable avec aucun autre, et elle n'envisagerait pas de le comparer. Pour chaque caresse que Pietro lui prodiguait, la jeune femme se sentait disparaître, le monde se dissolvait, elle se sentait comme en transe.
Il avait su prendre possession de son être en même temps que de son coeur, et il était devenu le maître incontesté et incontestable de son corps. Et elle le lui cédait volontiers et sans résistance (chose qu'elle ne se serait jamais imaginée avant non plus, c'est l'évidence). Elle se laissait porter, envahie d'une chaleur agréable, et elle ne cachait absolument pas l'intense plaisir qu'elle ressentait, à grand renfort de soupir et de gémissements, bande-son de leur histoire, de leurs ébats, de leurs moments les plus intimes. Et elle adorait cela. Elle voulait croire que ses caresses avaient un effet identique sur son amant. Elle avait le sentiment qu'ils avaient appris à être en phase, chose qui leur avait pris un certain temps à certains points de vue, mais qui était à présent incontestable. Aussi, même si elle se souciai du plaisir de Pietro, elle ne s'imaginait pas, même un seul instant, qu'il n'en éprouvait pas le moindre, bien au contraire.
Et par conséquent, elle voulait croire qu'il éprouvait en cet instant le même désir qu'elle ressentait elle-même : puissant et indéniable : celui de ne faire plus qu'un. Il la possédait déjà, certes, en esprit, mais elle souhaitait qu'il la possède également en actes. Elle voulait le sentir en elle, elle voulait tout simplement éprouver le plaisir à son summum, ce qu'il était capable de lui faire éprouver comme personne d'autre ne le pourrait jamais. Alors, sans plus attendre, elle se positionna au-dessus de lui, entoura ses hanches de sa taille et l'immisça en elle, prenant à peine le temps de séparer ses lèvres des siennes, comme s'ils étaient ce qui l'autorisait à respirer alors qu'ils la maintenaient presque en apnée, et elle adorait ça. Les lèvres collées aux siennes, donc, elle entama un lent mouvement de va-et-vient, guidé par son seul désir, guidé, une fois de plus, par son instinct... un instinct qui se réveillait pleinement au contact de Pietro, et à son contact seulement, aucun autre.
Leurs corps étaient tout bonnement comptables, entièrement compatibles. Ça ne faisait aucun doute, Pietro ne se posait pas la moindre question. Il en avait conscience dès le premier instant où ils s’étaient rapprochés physiquement, après que le jeune homme prenne pleinement conscience que son âme était liée à celle de Liv. Ce n’était pas toujours évident, forcément, mais ils s’en sortaient parfaitement bien dans tous les cas. Quand ils se retrouvaient dans une telle situation, on ne pouvait pas passer à côté du fait qu’ils étaient parfaitement compatibles. Les caresses de Liv avaient un don incroyable sur son corps et sur son esprit. Jamais personne ne lui avait fait un tel effet. En grande partie parce qu’il était juste fou l’un de l’autre. Ils s’aimaient si fortement.
Jamais Pietro n’avait jamais ressenti quoi que ce soit aussi fort que ça, pour quelqu’un d’autre. Il n’avait jamais eu des sentiments aussi forts pour quelqu’un, c’était pour cette raison que ce qu’ils vivaient été tout simplement unique. Leurs corps se répondaient à merveille. Pietro n’avait pas spécialement besoin de réfléchir plus que cela au final, les choses se faisaient tout simplement. Il n’avait qu’à suivre son instinct, qu’à suivre le mouvement et ça coulait tout seul.
Le désir se faisait de plus en plus grand, rapidement Pietro n’avait juste plus qu’une seule envie. Il avait envie de s’emparer tout entièrement de son corps, qu’ils ne forment plus qu’un physiquement comme ils ne formaient qu’un dans tous les aspects de leurs vies. Ils étaient, encore une fois, sur la même longueur d’onde tous les deux. Parce que Liv vint s’installer au-dessus de lui, sans que leurs lèvres ne se quittent réellement, elle entoura ses jambes autour de ses hanches et ils finirent tout simplement par ne plus faire qu’un. Les mouvements de Liv provoquèrent de longs frissons dans l’échine de Pietro, qui savoura chaque seconde qui étaient en train de passer. Leurs lèvres ne se quittèrent presque pas, au point qu’ils pourraient peut-être finir par s’asphyxier, mais ce n’était pas comme si pour le moment le jeune homme l’occasion de vraiment s’en préoccuper. Les mouvements de leurs corps se firent plus intenses, alors que leurs lèvres ne se séparaient donc pas d’un pouce. Les mains du jeune homme continuait de caresser le corps de la jeune femme, se laissant pleinement guider par son instinct. Pietro n’avait pas besoin de réfléchir au rythme, il se faisait seul. Leurs corps étaient tout bonnement synchronisés.
En cet instant précis, il n’y avait tout simplement plus rien qui pouvait entrer dans l’esprit de Pietro, il se laissait pleinement guider. Il ne pensait à rien d’autre qu’à ce plaisir qui montait de plus en plus et qu’il ne prenait pas spécialement la peine de cacher d’ailleurs. Il n’avait aucune raison de se montrer discret, en cet instant précis. Et d’ailleurs, le son fut encore plus fort quand le jeune homme senti l’extase ultime prendre le dessus, quand son corps tout entier ne fut qu’un amas de désir et de plénitude.
eurs corps l'un contre l'autre, leurs lèvres l'une sur l'autre, et le sentiment que plus rien d'autre ne comptait. Parce que c'était sans doute vrai, en fin de compte. Le monde semblait lointain, tout problème paraissait moindre, parce qu'à ce moment unique de communion et de plaisir, le monde n'avait plus de teneur ou d'existence, ils se fondaient l'un dans l'autre... et c'était bon. Liv avait toujours considéré le coït non pas comme un abandon de soi, mais comme un catalyseur, qui avait le don de calmer le monstre le temps de quelques minutes, le temps de quelques heures... Avec Pietro, il n'était pas question de cela. Le monstre n'était pas seulement museler, il disparaissait. Comme si tout à coup, il était hors de son corps, hors d'elle.
Tout était différent, tout était... elle n'avait pas les mots, elle ne les cherchait pas, tant c'était, quoi qu'il en soit, indescriptible... Mettre des mots sur leurs moments de partage et d'intimité, c'était déjà, quelque part, en ruiner la magie. Ce qu'elle en retenait seulement, c'est qu'elle se sentait bien, qu'elle se sentait entière, et pour une personne telle que Liv Jakobsson, ce tenait presque du miracle. Pietro avait sur elle un pouvoir incroyable, et elle ne savait pas vraiment si elle était capable de le lui rendre comme il se devrait. Elle le voulait, elle essayait, mais tout comme Pietro peinerait toujours à plonger dans son âme (car oui, elle admettait à présent qu'elle en avait une, chose qu'elle avait longtemps niée), elle peinerait aussi à totalement lire dans la siennes. Ils étaient des âmes soeurs, complémentaires mais pas identiques. Qui dans des instants comme celui-ci, de parfaite osmose, parvenaient à se comprendre au-delà de ce que les mots étaient capables de décrire et d'exprimer.
Le plaisir, lui aussi, était indescriptible. Il l'enveloppait, il la submergeait, et quand il achevait de l'envahir, elle était à bout de souffle, presque étourdie par l'intensité d'une jouissance qu'elle n'avait auparavant jamais connue, et que Pietro lui communiquait toujours avec plus de force, peut-être parce que leurs corps se connaissaient mieux, ils se connaissaient même par coeur. Ou peut-être simplement parce que c'était lui, sans besoin d'aucune information supplémentaire.
Elle ne dit rien, elle n'avait pas envie de rompre ce silence qui était simplement perturbé par leurs respirations saccadées, leurs souffles entremêlées, le tambourinement de leurs coeurs. Elle se laissa reposer contre Pietro, lovée tout contre lui, profitant de l'écho de ces battements, savourant seulement le fait d'être avec lui, oubliant le fait qu'elle avait un jour pu vivre sans lui tant cela lui paraissait dorénavant incongru, même impossible. Elle profitait encore de cet instant hors du monde et hors du temps, grapillait la moindre petite seconde.