Peter savait parfaitement que Gwen n’était pas le genre de femme à demander constamment à être chouchoutée, bichonnée, mais en même temps... Peter avait simplement envie de prendre soin d’elle un peu. Parce qu’elle venait de vivre une épreuve horrible et qu’elle avait besoin de repos, qu’on s’occupe un peu d’elle. Ce qu’il allait faire, parce qu’en un sens il ne pouvait pas nier qu’il se sentait coupable, mais surtout parce qu’il l’aimait tout simplement. C’était comme ça, Peter était fou d’elle et il était hors de question qu’il ne la chouchoute pas un peu. Et en réalité, ça ne voulait pas dire grand chose non plus. Peter avait surtout envie de passer du temps avec Gwen, afin de rattraper un peu ces derniers mois où ils n’avaient clairement pas pu passer du temps ensemble. Pour la simple et bonne raison que le jeune homme avait eu l’horrible idée de s’éloigner d’elle, mais il avait cru que c’était la bonne solution. Peter afficha un sourire quand Gwen précisa que ça lui plaisait, avant de venir se blottir dans ses bras. Le jeune homme glissa ses bras dans son dos, la serrant un peu plus contre elle, profitant de cet étreinte. Parce qu’il avait vraiment cru qu’il était en train de la perdre pour de bon, qu’il n’allait jamais pouvoir la retrouver... Il avait eu si peur qu’elle disparaisse de sa vie de cette manière. Ce qui aurait très bien pu arriver, ils en avaient parfaitement conscience.

Pendant plusieurs longues secondes, ils ne dirent rien et ça lui convenait parfaitement. Peter n’avait pas vraiment besoin de plus, juste de la présence de Gwen et savoir qu’ils pouvaient enfin tourner la page sur ces dernières semaines. Peter n’avait pas pris la bonne solution, il pensait que c’était la bonne et il s’était trompée. Maintenant, le jeune homme avait simplement envie de tirer un trait sur ça, non sans apprendre une leçon quand même.

« Tu as tout gagné alors. » Parce que oui, clairement, Peter ne pouvait que savoir maintenant que s’il voulait veiller sur Gwen, s’il voulait la protéger, il devait rester à ses côtés. Et non s’éloigner comme il l’avait cru. « Et j’ai compris que plus jamais je serais loin de toi. » Même si techniquement, il n’avait pas été loin d’elle non plus... bien au contraire. Ils avaient été si proche et si éloigné en même temps. Mais ce n’était pas cela qu’il voulait dire. « Que je resterais à jamais à tes côtés. »

En un sens, Peter était peut-être un peu trop jeune pour faire ce genre de promesse – parce que c’en était une évidemment – mais en même temps... il ne faisait que parler avec son cœur. Il avait décidé de rester loin de Gwen dans le but de la protéger, ça n’avait pas marché. Et pire... il avait cru qu’il allait la perdre pour toujours et il ne s’en remettait toujours pas. Peter ne savait pas du tout comment il aurait fait s’il avait perdu la jeune femme, si elle était morte. Il ne voulait même pas le savoir en fait, ça ne devrait pas arriver.

Peter afficha un sourire en coin quand Gwen répéta les mots qu’il venait de prononcer « À jamais ». C’était bel et bien les mots qu’il avait prononcé et le jeune homme adorait qu’elle les répète, comme il adorait l’entendre dire qu’elle aimait l’entendre dire ça. C’était sûr que quand on voyait ce qu’ils avaient traversé tous les deux, on pouvait potentiellement avoir des doutes sur le fait qu’ils soient un couple solide. Et pourtant, le jeune homme avait envie de croire que c’était bel et bien le cas. Pas seulement parce qu’ils étaient des adolescents qui s’attiraient, juste parce qu’ils étaient eux et que ça semblait évident. Même avec ce qui s’était passé (le fait que Peter décide de s’éloigner de la jeune femme, qu’elle fréquente Harry...), ils le savaient bien tous les deux que leurs sentiments étaient forts et surtout que leur histoire était forte. Alors même s’ils étaient jeunes et peut-être un peu trop insouciant, Peter avait quand même envie de croire qu’ils seraient ensemble à jamais. Maintenant, le jeune homme avait compris la leçon, il n’avait aucune envie d’abandonner de nouveau la jeune femme, puisque ça n’était absolument pas la bonne solution pour la protéger. S’il ne pouvait pas la protéger en restant loin d’elle, à quoi bon le faire alors ? Autant être à ses côtés, profiter de sa présence, profiter de son soutien.

Dans tous les cas, Peter faisait confiance à Gwen en effet pour ne pas lui laisser le choix. Il avait fait la bêtise de s’éloigner d’elle, mais il se doutait que la jeune femme ne le laisserait plus faire (et heureusement d’ailleurs). Si elle ne le lâchait plus, c’était parfait comme ça.

« Ça me va. » Dit-il dans un fin sourire, sans quitter le regard de la jeune femme. Comme ça lui avait manqué qu’elle l’observe comme elle le faisait, qu’elle le dévore du regard comme elle était en train de le faire. Ces yeux... ces yeux, il les adorait tellement. Ça faisait du bien de la retrouver pleinement, de ne plus ressentir de gêne, de douleur, de peine. Bon, ils avaient eu leur lot pour le coup, on ne pouvait pas leur retirer ça. Et ils pouvaient justement en profiter pleinement à présent, sans se soucier du reste. Pour le moment, il allait quand même falloir se soucier un peu du reste à un moment donné. Et même plus tôt encore. « Bon, mademoiselle Stacy, je pense qu’il est grand temps que je vous ramène dans votre chambre. Vous n’êtes vraiment pas une jeune fille sérieuse. » Évidemment, il ne pensait pas un mot de ce qu’il venait de dire, en dehors du fait qu’il fallait sans doute quand même qu’ils rentrent. Parce que si une infirmière venait à entrer dans la chambre, pour la découvrir vide, Peter ne voulait même pas imaginer les ennuis qu’ils allaient avoir tous les deux. Et il y avait peu de chance qu’on les retrouve là, qu’on imagine qu’ils se soient retrouvés là... autant dire qu’ils risquaient de causer énormément d’angoisse à beaucoup de monde. « Pour ça, vous allez devoir vous serrer fort contre moi. »