eter prit une grande inspiration et enfonça son casque sur ses oreilles avant que ses mains ne glissent au creux de ses poches. Quand les premières notes de "Moonage Daydream" emplirent ses oreilles (évidemment trop fort, puisqu'il était dans les habitudes de Peter de n'avoir aucune notion de volume, acceptant de bonne grâce ce qui s'avérait sans doute être sa surdité imminente), il poussa un léger soupir de satisfaction tout en marchant au hasard des chemin dans Central Park, à une heure proche de la fermeture, alors que les ténèbres menaçaient dors et déjà d'envahir le ciel. Depuis qu'il avait retrouvé sa bonne vieille mère la terre, rien n'avait progressé. Ah si, sa belle plante verte avait réalisé qu'être verte, justement, était handicapant sur Terre. Sans blague, ça, il aurait pu le lui dire avant même qu'elle ne prenne la mouche et décide d'affronter sa terre natale toute seule. D'ailleurs, il se demandait s'il n'avait pas fait une remarque de cet acabit à Gamora quand elle lui avait exposé ses plans à bord du Milano. C'était pourtant assez évident qu'il était, du moins physiquement, le plus habilité à jouer les passe-partout sur Terre. Mais bon, à part piétiner, donc, ils ne faisaient absolument rien, et ça commençait à profondément l'agacer. Gamora leur reprochait de n'être qu'une bande de glandus dans l'espace, maintenant ils n'étaient qu'une bande de glandus sur la Terre. Quel progrès ! Au moins, quand ils naviguaient à travers la galaxie, ça avait un minimum de gueule. Enfin bon, s'il se permettait ce genre de remarques, Groot allait se vexer, Gamora allait lui en mettre une, Drax n'allait pas piger et... il allait s'abstenir de présumer de la réaction de Rocket. Il était temps que les choses bougent. Mais ce ne serait pas pour aujourd'hui. La nuit tombait déjà. Alors, il allait achever sa soirée en compagnie de David Bowie, tout en flânant dans le parc le plus populaire de New York. C'était toujours mieux que rien. Et puis, c'était toujours mi-amusant, mi-intriguant de regarder les passants et de voir combien la mode et les technologies avaient pu évoluer en un temps qu'il trouvait record.
Il y avait matière à cogiter, sur à peu près tout et n'importe quoi, le futur plan d'action des gardiens de la Galaxie, le Lux, sa propre situation, même tous les souvenirs de sa vie passée qui ressurgissaient à mesure qu'il passait du temps ici, à commencer par sa mère, bien évidemment. Mais à la vérité, il ne pensait à rien du tout. Il se contentait de marcher (ou de danser, ce n'était pas très clair - un subtil (ou pas) mélange des deux, dirons-nous) à travers le parc, l'esprit complètement vide, et évidemment pas spécialement attentif à ce qui se passait autour de lui. Pas assez attentif, c'est une certitude, car il ne fit pas attention à l'homme qui arrivait en face, si bien que - c'était inévitable - ils se percutèrent de plein fouet. Peter se laissa le temps d'accuser le choc avant de porter une attention plus grande à la personne en question.
Quand la nuit tombait, Pietro n’avait pas autre chose en tête que de se trouver un endroit où dormir. Evidemment, il pensait aussi au fait qu’il devait sauver sa vie, mais ça c’était constamment depuis qu’il avait décidé de quitter la confrérie et donc devenir un traitre. Mais au jour le jour, le jeune homme devait trouver des endroits pour passer la nuit et dormir d’une manière agréable, sans être complètement mort de froid. Pour l’instant, le temps était encore un peu trop clément, l’hiver n’était pas encore arrivé et donc le froid n’était pas encore trop rude. Mais ce n’était pas pour autant que c’était agréable de dormir dehors, sauf qu’il n’avait pas spécialement le choix. Pour le moment, Pietro n’avait pas d’autre solution. Peut-être que prochainement il allait trouver un endroit où vivre, peut-être même un travail – en dehors d’un groupe de mutant dirigé par un type chauve en fauteuil roulant bien sûr – mais en attendant il devait faire avec ce qu’il avait.
Ce soir-là, le mutant avait donc décidé de se rendre à Central Park. Le parc allait bientôt fermer, mais ce n’était pas vraiment un souci pour lui. Quand les gardiens faisaient leurs rondes avant la fermeture, le jeune homme s’arrangeait pour qu’ils ne le voient pas. Et ce n’était vraiment pas difficile, il n’avait qu’à courir un peu et le tour était joué. Ensuite, il n’avait qu’à se trouver un endroit un peu isolé pour s’installer et il était partie pour toute la nuit. En attendant, le jeune homme se promenait tranquillement, sans pour autant regarder devant lui. Il était complètement perdu dans ses pensées, il ne regardait pas devant lui et ce fut bien pour cette raison qu’il percuta une autre personne. Visiblement, c’était aussi le cas de la personne qu’il venait de percuter.
« Je vois ça. » Dit-il le ton un peu plus sec qu’il n’aurait dû utiliser. Alors qu’il n’avait pas plus de mérite dans la situation, puisqu’il n’avait pas fait plus attention devant lui et qu’il était aussi responsable de cette « rencontre ». « C’est rien. »
Finit-il par ajouter, avant de regarder un peu plus attentivement l’homme qui se trouvait en face de lui. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais Pietro le trouvait un peu étrange. Il l’observa un peu plus attentivement, il avait des habits étranges (quoi qu’on ne pouvait vraiment pas dire que le mutant avait un look qui pouvait sembler normal). Mais ce fut surtout ce qu’il avait sur les oreilles qui attira l’attention du mutant. C’était un peu… vieux.
« Tu sais que c’est un peu dépassé ton walkman ? »
Le jeune homme se montrait sans doute un peu insolant, mais ce n’était vraiment pas quelque chose qui le dérangeait. Il ne connaissait pas l’homme qu’il avait sous les yeux, mais il n’avait pas spécialement envie de se retenir de parler comme cela lui venait. Il aurait pu le vouvoyer, mais non. Et il ne pouvait vraiment pas s’empêcher de se montrer désinvolte.
eter considérait parfois que certaines personnes pouvaient vous faire regretter de prendre seulement la peine de vous excuser auprès d'eux (quoi que Star-Lord ne faisait jamais preuve de politesse que lorsque cela l'arrangeait, il était loin, très loin, d'être un exemple en la matière, c'est rien de le dire), manifestement, le jeune homme fasse auquel il se trouvait était de ceux-là. Il eut beau dire que ce n'était rien, il ne parut pas pour autant amène, ce qui ne manqua pas d'agacer quelque peu le gardien de la galaxie, qui, s'il avait - ô miracle - accepté de reconnaître son inattention et sa part de responsabilité dans le fait qu'ils se soient percutés, tous les deux, refusait quand même de concevoir qu'il soit seul responsable. Bon, s'il ne s'était agi que de ça, à la limite, il n'aurait pas obligé son interlocuteur à s'excuser de force (bien qu'il aurait forcément trouvé cela tentant, cela va sans dire), mais il aurait tout du moins passé son chemin, et à la revoyure, le type bizarre avec la coiffure chelou qui se permettait de le jauger du regard comme s'il était un extra-terrestre ! (ce qu'il était plus ou moins, oui, bon...). Mais non, il en avait rajouté une couche ! Bon, en même temps, il n'avait pas tort, il avait cru comprendre que la notion de cassette et de baladeur avait complètement déserté la planète Terre (quel gâchis), mais c'était forcément lui faire affront que l'employer l'adjectif "démodé" en rapport avec lui. Franchement...
- On ne dit pas "dépassé", on dit "rétro". se défendit-il, l'air de rien, en fourrant ses mains dans ses poches.
Sinon, oui, il pourrait tout simplement dire que ses notions de culture générale, et musicale avant tout, étaient figées dans le temps, restées à l'époque où il avait été enlevé de cette planète. Et à la vérité, il n'avait pas la moindre intention de se mettre à jour sur le sujet. Il osait croire, de toute manière, qu'ils n'allaient pas rester coincés ici bien longtemps (même si la mission des gardiens de la galaxie, qui débarquaient un à un sur Terre, le tout pour n'aboutir à aucun résultat). Il préférait garder de sa planète natale le vif souvenir qu'il en avait, celui qui était relié de trop près à sa mère pour qu'il n'envisage de la remplacer par un plus récent, qui serait forcément plus artificiel. Il garderait ces écouteurs sur ses oreilles, oui, et il écouterait en boucle ces vieux tubes des années 80, tout simplement parce que c'était tout ce qu'il lui restait encore de lien avec sa mère.
-Et ta coupe cheveux, elle est supposée être tendance ?
Bon, d'accord, c'était complètement gratuit, mais Peter avait décidé de s'en prendre pour la peine à la première chose qui lui venait à l'esprit concernant Pietro, et cette coiffure, là, sautait aux yeux.
L’inconnu sous les yeux de Pietro pouvait se défendre comme il le voulait, mais il n’empêchait que son walkman était clairement démodé. Même ceux qui étaient adeptes du rétro ne sortait pas avec ça sur les oreilles. Qu’on décide d’écouter des vinyles, le mutant pouvait le comprendre (quoi que de son côté, il n’écoutait rien du tout, c’était encore plus clair que ça), mais ce genre de truc sur les oreilles, il ne comprenait pas. Mais visiblement, sa remarque avait fait mouche chez celui qui l’avait percuté (même si en réalité, ils s’étaient tous les deux percutés, mais le mutant n’avait pas spécialement envie d’assumer sa responsabilité), puisqu’il répondit vivement à sa remarque. Le sourire de Pietro ne s’effaça pas, il n’avait pas spécialement de scrupule à avoir de toucher dans la fierté ce jeune homme qu’il ne connaissait pas du tout. Bon, ce n’était pas forcément bon de se mettre à dos quelqu’un qu’on ne connaissait pas – il ne savait rien de lui et il était bien placé pour savoir que le monde était quand même dangereux – mais il n’avait pas pu retenir cette remarque. Sauf que visiblement, l’inconnu avait aussi de la répartie. Après cette phrase de défense un peu douteuse, il l’attaqua directement sur sa coupe de cheveux. Pietro continua de sourire, mais il fut quand même bien touché par la réflexion du jeune homme.
« D’accord touché ! »
Dit-il sans perdre son sourire, passant une main dans ses cheveux. Ce n’était pas la première fois que Pietro avait le droit à ce genre de remarque avec sa coupe de cheveux. Mais ce n’était pas une raison suffisante pour lui de songer à en changer. Il l’aimait bien comme ça sa coupe de cheveux, qu’est-ce qu’ils avaient tous à la critiquer ? Enfin, il n’allait pas vraiment se formaliser de la remarque de cet inconnu, qui pouvait très bien rester un inconnu. Ou alors, ils pouvaient faire plus ample connaissance. Pietro n’était pas du genre asocial, même s’il vivait en ermite depuis qu’il avait quitté la confrérie des mauvais mutants. Il tendit donc la main vers l’inconnu, toujours le même sourire sur le visage.
« Je m’appelle Pietro. » Il marqua une pause, souriant de plus belle (comme si c’était possible). « Enchanté. »
Bon, le mutant ne savait pas vraiment si l’inconnu allait bien prendre sa présentation, mais au pire ce n’était pas bien grave. Si jamais le jeune homme décidait de l’envoyer balader, il n’allait pas s’en offusquer et il allait se contenter d’aller trouver un coin pour dormir. Ça n’allait pas changer grand-chose de sa vie, parce qu’elle n’avait aucun rapport avec lui. Mais en même temps, puisqu’ils venaient de se rencontrer de cette manière, c’était qu’ils avaient peut-être de quoi se connaitre un peu plus. Et Pietro devait bien avouer qu’il reconnaissait que Peter – dont il ignorait encore le nom – avait une bonne répartie. C’était rare qu’il se fasse une réflexion de ce genre, surtout auprès d’une personne qu’il ne connaissait pas du tout et s’en prenait à sa coupe de cheveux.
tant donné leur entrée en matière, on pourrait aisément se dire que Pietro et Peter poursuivrait de s'envoyer des piques l'un à l'autre jusqu'à tracer leurs chemins respectifs, et qu'ils ne seraient pas capables de s'entendre. Mais ce serait mal connaître ces deux énergumènes qui, en fait, avaient de nombreux points communs, à commencer par le sens de la contrepartie, et l'aptitude à prendre bien des choses à la légère. Certes, Peter avait sa fierté, il aurait pu se contenter de se sentir heurté dans sa fierté et de ne pas accorder plus de chance à son interlocuteur (Peter pouvait être particulièrement rancunier, quand il le voulait), mais le fait que Pietro mette un peu de la sienne de côté (de fierté), avait désamorcé toute bombe éventuelle. Et quand le jeune mutant lui tendit sa main, Peter ne se fit pas prier pour la serrer. Le jeune homme n'avait pas trop pris la peine de sociabiliser depuis son arrivée sur Terre, en partie parce qu'il pensait qu'il ne resterait vraiment pas longtemps sur sa planète natale (ce qui était finalement mal parti), et c'était peut-être une erreur. Si les gardiens de la galaxie voulaient progresser dans leur quête, il était sûrement grand temps qu'ils se mêlent tous au commun des humains (d'où la volonté de Gamora de régler ses soucis de peaux vertes, d'ailleurs). Évidemment, Pietro (à moins d'un coup de bol inouï), ne saurait pas pour autant l'éclairer au sujet du Lux et de ce que cela pouvait bien impliquer, mais tout de même, fraterniser sur Terre plutôt que de faire bande à part pouvait avoir ses avantages. Et puis, même si on devait tout le respect du monde à son walkman, il devait bien reconnaître que son interlocuteur avait du répondant, et que ce n'était pas pour lui déplaire.
-Peter. Enchanté lui aussi, du moins lui semblait-il, même s'ils ne s'étaient pas encore donné les prétextes à l'être complètement pour le moment. Un type qui savait porter une coupe de cheveux pareille et l'assumer par la même occasion ne pouvait pas être un mauvais bougre, de toute manière. Bon, ce n'était pas tout de faire connaissance, il fallait savoir en tirer profit, aussi. Au moins un peu. Je viens juste de débarquer à New York. Bon, ça faisait un petit moment, c'est vrai, mais bon, on passera sur les subtilités de l'affaire. Il donnait l'impression de venir d'une autre époque et d'une autre planète... parce que c'était bel et bien le cas. Mais c'était quand même plus simple de jouer les bouseux fraîchement débarqués en ville. Et j'avoue que je suis encore un peu paumé.
Connaître quelqu'un qui savait la ville comme sa poche ne serait peut-être pas une mauvaise chose, au passage. Et puis, parler un peu de lui à mi-mot, c'était une manière comme une autre d'en apprendre plus aussi sur son interlocuteur. Sait-on jamais, cette rencontre fortuite revêtirait peut-être un autre intérêt encore ?
Pietro avait fit le premier pas en baissant un peu sa fierté pour tendre la main à son interlocuteur, afin de se présenter. En soit, le jeune homme n’avait rien contre celui qu’il venait de croiser. Il avait simplement trouvé un peu étrange de voir un type se promener avec un walkman de ce genre, surtout qu’il y avait clairement mieux maintenant. Même Pietro, qui vivait dans la rue, n’aurait pas un objet de cette… vieillesse. Bon, en même temps, il n’avait rien pour écouter de la musique donc la question ne se posait pas vraiment. Enfin, ça l’avait quand même amusé un peu de taquiner son interlocuteur et il devait aussi avouer qu’il appréciait la répartie de l’homme. Ce dernier attrapa donc sa main, avant de donner son nom. Il s’appelait Peter donc, amusant la ressemblance de leurs prénoms. Et en même temps, il semblait qu’ils avaient un peu la même façon d’être. Peter affirma alors qu’il venait à peine d’arriver à New-York. Pietro devait comprendre qu’il venait de la campagne profonde des Etats-Unis, ce qui expliquait qu’il soit si… « rétro » ? Sans doute. Evidemment, le mutant ne pouvait pas imaginer une seule seconde que Peter avait été enlevé par des aliens quand il n’était qu’un gosse et qu’il avait passé les années suivantes en dehors de la planète. Tout comme ce dernier ne devait pas envisager qu’il était un mutant, ils ne savaient rien l’un de l’autre après tout.
« Et d’où tu viens ? » Un sourire s’afficha de nouveau sur son visage. « Dans un endroit où il y a des voitures quand même ? »
Demanda-t-il sans aucune honte, s’amusant à taquiner encore de nouveau son interlocuteur, même s’il se montrait sans doute un peu trop curieux. Il n’en avait pas honte non, parce qu’il ne voyait pas en quoi c’était mal de sa part de demander à son interlocuteur d’où il venait, puisqu’il venait de lui dire qu’il venait à peine d’arriver dans la grande ville. S’il avait commencé à parler un peu de lui, c’était qu’il ne devait pas voir trop de souci avec l’idée de parler de lui.
« Ce n’est pas évident de se retrouver ici, même quand on a l’habitude des grandes villes. » Et Pietro en avait l’habitude, parce qu’il avait surtout l’habitude de voyager. Depuis qu’il s’était retrouvé en « cavale » avec sa jumelle, il en avait vu du pays. Concernant New-York, Pietro n’avait pas trop de mal à s’y retrouver au final, à force. Ca faisait un moment maintenant qu’il y avait élu « domicile » (si on pouvait vraiment dire les choses comme ça), il avait eu l’occasion d’en faire pas mal le tour. Surtout qu’il allait rapidement faire son tour. Et puis, dans sa condition, il valait mieux qu’il connaisse tous les recoins de la ville. « Mais moi je commence à m’y faire pas mal. »
Et il en disait, au final, un peu plus sur lui aussi. Mais il ne fallait pas lui en demander trop, il ne pouvait pas en dire trop sur sa situation.
i leur rencontre, de prime abord, avait semblé susceptible de virer à la querelle et à la joute verbale, elle s'avérait finalement très cordiale. Et pour cause, ils devaient être faits du même bois, Pietro et lui, pas du genre à se prendre la tête mille ans pour rien non plus, sociables en soi de nature. C'était en tous cas l'image que lui renvoyait son interlocuteur, et Peter ne pensait pas se tromper. Quelqu'un qui assumait une telle coup de cheveux avec le sourire ne pouvait pas être un mauvais gars. Un léger sourire s'afficha sur les lèvres de Pietro quand ce dernier s'interrogea sur le niveau qu'avait atteint la technologie dans les contrées éloignées où il avait eu l'habitude d'aller. S'il savait ! C'est sûr, des voitures, on n'en voyait pas tous les quatre matins, mais le moindre gadget perfectionné qui lui étaient devenus habituels auraient de quoi sincèrement surprendre son interlocuteur. L'envie de s'en vanter et de lui faire une petite démonstration le titillait, d'ailleurs, mais il s'abstenait néanmoins. Ce n'était pas la peine de s'afficher non plus (même s'il adorait ça). Il avait exposé une version des faits bien moins palpitante, il avait la ferme intention de s'y tenir. Certes, rien ne l'avait empêché, à son arrivée sur Terre, d'apprendre à la première Terrienne venue la vérité (et il ne regrettait absolument pas, étant donné la tournure des plus plaisantes qu'avaient pris les choses ensuite), mais il allait peut-être quand même éviter de disperser son secret aux quatre vents. Un minimum d'efforts ne pouvait pas être de refus, faute de quoi il allait finir par se faire taper sur les doigts. Il ne pensait à personne en particulier, ça va de soi.
-Je viens du Colorado. répondit-il tout simplement, ce qui n'était, de fait, pas exactement mentir en soi, une fois de plus, même si c'était tout de même omettre une bonne partie des faits. Et il ne pouvait qu'admettre le fait qu'il y avait plus simple que d'avancer à ce point en terrain inconnu. Il avait beau avoir passé son enfance sur Terre, il était plus qu'évident qu'il était dorénavant un total étranger en ces lieux. On a des voitures et tout ce qui s'ensuit, mais beaucoup moins de gens, quand même. Et plus d'espace. T'es là depuis combien de temps ?
Bizarrement, il posait cette question parce qu'il trouvait un sincère intérêt à la réponse que son interlocuteur pourrait lui donner. Il ne savait rien de lui, mais il avait bien envie d'y remédier, juste parce qu'il lui était sympathique. Et s'ils n'étaient pas sur Terre pour se faire des amis, lui et le reste des gardiens de la Galaxie, ça pouvait bien de garder certains contacts, quand même, et puis, ça passait le temps. Parce que, concrètement, ils galéraient totalement, pour l'heure.
Pietro appréciait de se retrouvait en face d’une personne qui ne prenait pas mal la moindre remarque qu’il lui faisait. C’était que le mutant avait quand même l’habitude de prendre les situations peu au sérieux et plus encore d’être taquin. Alors, le jeune homme n’avait pas envie de se retenir en compagnie de Peter, qui semblait être un interlocuteur digne de ce nom pour ça. Cela ne faisait que quelques minutes qu’ils parlaient et on ne pouvait pas dire qu’ils avaient bien démarré, mais le mutant avait envie de croire qu’il pouvait s’entendre avec l’inconnu sous ses yeux. Pietro ne devait pas se montrer trop sociable, il devait être vraiment prudent avec les personnes qu’il rencontrait. Par moment, par la force des choses, il était un peu paranoïaque. Il aurait pu l’être devant le jeune homme sous ses yeux, mais il y avait quelque chose qui le poussait à croire qu’il n’était pas au service du type qui avait décidé de mettre sa tête à prix. Et maintenant qu’il avait que Raven était sur son dos, il osait croire que personne d’autre n’allait tenter de le tuer. Cela l’étonnerait grandement que le corbeau apprécie de partager sa proie. Alors autant se détendre un peu.
Peter lui apprit alors qu’il venait du Colorado et il répondit à la remarque de Pietro sur le fait qu’ils avaient des voitures ou non. Le jeune homme afficha un sourire à sa réponse. Le jeune homme ne connaissait pas le Colorado, mais il voulait bien croire que c’était bien différent de New-York. En même temps, il n’avait pas le sentiment qu’un endroit autre que la grande ville y ressemble. C’était facile de se perdre et ce n’était pas pour rien que le jeune mutant avait décidé d’y rester. Il avait le sentiment d’être perdu dans la masse, plus difficile à trouver.
« Depuis quelques semaines. » En fait, Pietro ne savait même plus depuis combien de temps il avait quitté la confrérie des mauvais mutant, et donc depuis combien de temps il errait dans les rues de la grosse pomme. Il avait quelque peu perdu la notion du temps, en grande partie parce qu’il n’avait pas vraiment une vie fixe comme la plupart des gens. Ce qui n’était peut-être pas plus mal, pour qu’il puisse envisager de ne pas se faire retrouver par la ténébreuse Raven. Ce qui allait arriver, irrémédiablement. « Mais j’ai pas mal voyagé dans ma vie. » C’était peu dire, il en avait vu du pays avant et après son entrée dans la confrérie des mauvais mutants. « Je suis jamais allé dans le Colorado par contre. »
Bon en même temps, il n’y avait peut-être pas grand-chose à y faire non plus. Il n’avait jamais eu l’occasion de s’y rendre, c’était sans doute un signe. Quoi que s’il le voulait, le jeune homme pouvait y faire un saut très rapidement et revenir en ville tout aussi rapidement. Mais il n’avait rien à y faire.
« T’es venu faire quoi ici ? »
Bah oui tant qu’à faire, Pietro n’allait pas se retenir d’être curieux.
eter croyait Pietro sans la moindre difficulté quand ce dernier lui apprenait avoir beaucoup bourlingué au cours de sa vie (qui devait être relativement courte, ceci dit). Coupe de cheveux mise à part, il est vrai que le jeune homme ne donnait pas de lui l’image de quelqu’un de rangé, de ces types qui envahissaient les buildings de New York, vêtus de leurs costars-cravates et de leurs attachées-case. Non, il avait plutôt le look de l’aventurier, du vadrouilleur. Peut-être pas pour rien que Peter arrivait à se reconnaître un peu en lui en quelques secondes seulement. Pas seulement parce qu’ils avaient en commun le même humour foireux mais parce qu’ils avaient l’âme aventurières. Pietro avait peut-être fait le tour de la Terre (avec sa vitesse supersonique, il aurait eu de quoi en tous cas), Peter, lui, se satisfaisait bien de faire celui de la galaxie, dont il commençait à éprouver sérieusement la nostalgie. Ça lui manquait un peu, il devait le reconnaître, que de ne plus aller de planète en planète au bord du Milano et de se contenter de piétiner au sens propre comme au figuré sur la planète qu’il avait vu naître. Certes, il n’échangerait pas sa vie d’aujourd’hui contre celle d’hier. Les ravageurs lui offraient de quoi ne pas s’ennuyer, mais il préférait la compagnie de ses amis, quand bien même ils étaient des énergumènes de la plus étrange espèce que de se laisser rappeler chaque jour de chaque semaine qu’il aurait pu finir dévoré. Pietro n’était jamais venu dans le Colorado… Peter ne savait pas vraiment si c’était une grande perte. À dire vrai, il ne se souvenait plus vraiment de sa propre enfance là-bas. Ses souvenirs liés à la Terre étaient presque tous rattachés à sa mère. Le reste sombrait progressivement dans l’oubli. Peut-être parce qu’il l’avait voulu, au fond. Il n’avait pas cherché à retourner sur les lieux de son enfance depuis son arrivée sur la planète qui l’avait vu naître, il ne pensait pas le faire. C’était plus simple de prétendre fouler au pied une planète parmi tant d’autres, même si les indices étaient bien trop nombreux pour qu’il les ignore.
-Eh bien je… cherche du travail.
Allez, on va dire ça. Préciser qu’il courait après une entité dont il doutait de plus en plus de l’existence n’était pas chose avisée à révéler au premier venu, comme il ne pouvait pas non plus se permettre de révéler à tout-va être un gardien de la galaxie (quoi qu’il ne s’en était pas privé déjà. Quelque part, ce n’était même pas un mensonge. Le boulot de Peter, si peu reluisant était-il, reposait sur ce genre de missions (qu’il se fixait lui-même, en l’occurrence, ou les autres gardiens), et c’était en espérant trouver à faire qu’il s’était rendu là (et parce qu’il avait éprouvé des scrupules à laisser Gamora errer seule dans son coin, oui, bon).
-Pour l’instant, c’est pas très concluant, ajouta-t-il dans un haussement d’épaules.
Et pas sûr que ça le devienne plus à la longue. Ils étaient aussi prêts de découvrir le Lux que lui de décoincer Gamora. Bref, il y avait du pain sur la planche.
Pietro ne pouvait évidemment pas comprendre quand Peter lui affirmait qu’il cherchait du travail, que ce n’était pas tout à fait la vérité. En même temps, il était loin de se douter que le jeune homme qui se trouvait sous ses yeux était un Gardien de la Galaxie. En même temps, il ignorait l’existence de ces gardiens déjà. Même s’il avait connaissance du fait que certaines personnes vivaient dans l’espace – avec ce qu’il avait entendu aux informations aussi – il ne s’était pas encore fait à l’idée qu’il y avait tant d’âme vivante dans la galaxie. Et donc, il n’imaginait pas qu’un type qui semblait parfaitement normale (en grande partie parce qu’il était normal en fait) puisse être un venu de l’espace. Donc, il n’avait aucune raison de remettre en doute les propos de Peter et il ne pouvait donc que croire qu’il cherchait vraiment du travail. Ce n’était, en soit, pas vraiment illogique en plus de venir s’installer dans une grande ville pour trouver du travail, même si ce n’était pas vraiment évident pour autant. D’ailleurs, Peter ne manqua pas de confirmer le fait que sa recherche de travail n’était pas vraiment concluante. Pietro ne pouvait que comprendre, il se trouvait un peu dans le même cas après tout.
« C’est pareil pour moi, j’aimerais bien travailler mais c’est… compliqué. »
Pietro ne pouvait pas vraiment entrer dans les détails non plus et au fond, le jeune homme espérait que son interlocuteur n’allait pas chercher à trop en savoir. Parce qu’il n’était pas question pour lui de rentrer dans les détails de son existence. Parce qu’il n’était évidemment pas possible qu’il parle de sa nature de mutant avec ce type dont il ne connaissait, au final, rien du tout. Il devait se montrer prudent non ? Ce n’était pas nouveau que les mutants n’étaient pas bien vus, qu’ils avaient tendance à devenir la cible des humains qui ne comprenaient pas ce qu’ils étaient. Même si Pietro avait décidé de ne plus faire partie de la confrérie, il n’était pas devenu un amoureux des humains pour autant. Il se méfiait, parce qu’il n’avait pas l’intention de se laisser avoir. Autant qu’il se méfiait donc des mutants.
« Tu cherches dans quoi exactement ? » Pietro était curieux, il ne le cachait pas, mais en même temps il se disait qu’il pourrait peut-être l’aider s’il entendait quelque chose. Parce que sa situation pour trouver du travail était compliquée – puisqu’il était un ancien terroriste après tout – mais il pouvait bien soulager celle de Peter si jamais il entendait quelque chose. Bon, surtout, il était vraiment curieux. Parce que mine de rien, même si les premiers instants de leur rencontre avaient été un peu « particulier », Pietro devait bien se rendre compte qu’ils se ressemblaient énormément. Pour le peu qu’il connaissait du jeune homme en tout cas. « Si j’entends un truc dans mon errance, je pourrais t’en parler si tu veux. »
Même si en cet instant, Pietro ne savait vraiment pas qu’il n’allait plus vraiment errer bientôt.
ils n'étaient pas vraiment partis du bon pied tous les deux, il semblait tout de même que Peter et Pietro avaient plus de raisons de s'entendre que de se prendre gentiment la tête. Bien sûr, s'il y avait quelques points communs indiscutables entre eux (comme ceux qui concernait leur humour parfaitement vaseux), il y avait également ceux qu'ils s'inventaient, puisque leur discussion ne pouvait que se placer sous le sceaux du mensonge. Il est certain que Peter n'allait pas s'amuser à tout révéler de sa vie à son interlocuteur (quoi qu'il n'y voyait pas particulièrement d'inconvénient), ne serait-ce que parce que les trois-quart des choses qu'il avait à lui apprendre à son propre sujet pourraient passer pour folles et parfaitement inconcevables quand bien même il se contenterait de la pure et stricte vérité.... Et Pietro, pour sa part, n'était pas mieux loti. Peter n'en avait pas la moindre idée, quand bien même il se doutait que pour errer ainsi dans les rues de New York, il fallait une raison qui n'était pas toujours très heureuse, mais son passé n'était pas plus évident à révéler que le sien. En bref, ils ne pouvaient tous deux demeurer qu'en surfaces des choses quoi qu'il advienne, à moins que la discussion ne prenne un tour inattendu, et il y avait forcément du faux dans cette relation en train de construire qui aurait pu autrement, qui sait, se changer en sincère amitié, car ces deux-là avaient plus d'une raison de s'entendre, et ce que leur conversation et la situation leur permettait de se dire l'un à l'autre semblait bel et bien en être un parfait témoignage.
-Pour tout te dire, je prendrais à peu près tout ce qui se présente, au point où j'en suis. Et dans ce nouveau mensonge, il y avait encore une fois une certaine sincérité. Il tournait en rond sur sa planète natale, et si vraiment ils ne devaient jamais mettre la main sur ce fichu Lux qui leur causait tant de souci, Star-Lord apprécierait que lui et les autres gardiens de la galaxie sachent se focaliser sur d'autres objectifs. Ce n'était pas un boulot en soi, pas au sens strict du terme, mais puisque c'était ce que Peter faisait de sa vie, et ce qui lui permettait de subsister au jour le jour, il était tenté de dire que si, quelque part, c'était son job. Pourtant, bizarrement, gardien de la galaxie, ça passait plutôt mal sur un CV. Pourquoi c'est si compliqué, pour toi ? demanda-t-il.
L'air de rien, peut-être parce que les personnes qui ont des secrets se reconnaissent entre eux, il avait déjà le sentiment que son interlocuteur n'allait pas lui répondre, ou ne le pourrait pas, d'autant que, après tout, ils n'étaient que deux personnes qui venaient de se croiser, aucune raison de se repaître de confidences. Mais Peter ne savait s'empêcher de se sentir curieux au sujet de son interlocuteur.
Pietro se montrait peut-être un peu trop curieux, mais il n’avait pas l’intention de se retenir. Bon, en soit, cela n’était pas forcément une bonne chose qu’il demande plus de détail à Peter, parce qu’il ne se rendait pas compte qu’il était exactement dans la même situation que lui. Mais s’ils pouvaient parler de la situation du jeune homme, ça arrangeait grandement le mutant puisqu’ils ne se perdraient pas sur des détails le concernant. Il ne pouvait pas parler de sa propre vie, mais Peter se trouvait exactement dans le même cas que lui. Sauf que ça, Pietro ne pouvait pas le deviner, alors il lançait la conversation sur la vie de son interlocuteur, qu’il venait à peindre de rencontrer, mais chez qui il parvenait à distinguer des points communs avec ce dernier. Même si les débuts n’avaient pas vraiment été idéals quand ils s’étaient croisés, ils avaient maintenant une conversation bien plus agréable à présent. En même temps, Pietro n’était pas non plus du genre à se faire directement des ennemis, même si un certain nombre de personne ne devait pas parvenir à le supporter pour autant.
En tout cas, Peter n’était pas bien difficile. Evidemment, Pietro ne pouvait pas se douter que le jeune homme n’avait pas spécialement envie de travailler en réalité. Du moins, ce n’était pas le genre de travail qu’il s’imaginait, puisqu’il n’avait pas du tout le CV qu’il pensait. Le mutant n’imaginait donc qu’un jeune homme qui avait envie de travailler coute que coute et qui prenait tout et n’importe quoi, parce qu’il fallait bien travailler pour s’en sortir et éviter de se retrouver dans la même situation que lui. Et franchement, c’était un peu son cas aussi. Sauf que concernant son histoire à lui, ce n’était pas si facile que ça d’avoir du travail. Et d’ailleurs, Peter ne manqua pas de lui poser la question. Pietro s’en serait bien passé, mais soit, il ne pouvait pas vraiment lui reprocher d’être curieux.
« Comme je te l’ai dit, c’est compliqué. » Répondit-il dans un grand sourire, même si ça n’allait évidemment pas répondre à la question du jeune homme. Ce n’était pas qu’il n’avait pas envie d’en parler, mais il pouvait difficilement le faire quand même. Il était évident qu’il n’allait pas entrer dans les détails de son histoire, parce qu’il ne pouvait pas raconter à Peter qu’il était un mutant et qu’il avait longuement servi dans la confrérie des mauvais mutant. Tout comme Peter ne pouvait pas entrer dans les détails de sa propre existence en affirmant à son interlocuteur qu’il venait de l’espace. Mais bon, il n’allait quand même pas laisser Peter sans plus d’information. « Disons que ma situation n’est pas forcément… légale ces derniers temps. »
En quelque sorte oui, il n’allait pas entrer dans plus détails. Peter pouvait comprendre ce qu’il voudrait maintenant. De toute façon, il n’allait pas en dire plus et le mutant espérait qu’il n’allait pas tenter d’en savoir plus non plus de son côté. A choisir, il préférait ça.
a situation du jeune homme était compliquée... parce qu'elle était compliquée. Oui, à ce stade, la complexité de l'affaire n'avait pas la moindre chance d'échapper à Peter, qui n'avait pas trop de mal - le pensait-il - à lire entre les lignes. Pietro vivait une situation difficile et déstabilisante, et celle-ci impliquait quelques secrets, de ceux que l'on n'est pas supposé dévoiler au premier venu sous le prétexte qu'on vient de le vanner sur son baladeur cassette venu d'une autre dimension (quasi littéralement). Oui, forcément, il pouvait le comprendre, lui aussi vivait une situation que l'on pourrait difficilement observer autrement que comme difficile (même s'il la vivait globalement bien, il faut quand même le reconnaître), lui aussi avait un secret, le genre de secret que l'on est pas supposer de lâcher au premier venu sous prétexte qu'on s'est foutu de sa coupe de cheveux (même s'il n'avait pas mis deux secondes à l'apprendre à sa première hébergeuse - et quelle hébergeuse - ...mais elle, elle n'avait pas une coupe de cheveux bizarre). Bref, sans même savoir en quoi, ni le comment du pourquoi, force était de reconnaître qu'ils étaient tout de même fondamentalement faits pour s'entendre, tous les deux, et ce devait devenir encore plus clair quand Pietro se justifia en affirmant que sa situation n'était pas forcément légale... Ça, c'était clairement le genre de chose qu'on n'était pas supposé apprendre à la première personne rencontrée (même après s'être échangé deux vannes), mais cela prouvait bien la connivence certaine qu'il pouvait y avoir entre les deux jeunes hommes. Sur d'assez nombreux points, ils étaient manifestement faits du même bois, tous les deux.
-Hors-la-loi, hein ? demanda Peter avec un sourire en coin. Bien sûr, il y avait différentes façons d'enfreindre la loi. Les propos de Pietro pouvaient assez clairement (même si c'était faux) et logiquement laisser entendre qu'il était un immigré en situation irrégulière, d'où sa difficulté à s'intégrer dans la société. Mais Peter aimait mieux le considérer comme le hors-la-loi que lui-même s'affirmait être (et légendaire, s'il vous plaît, c'est tout de même important de le préciser), c'était par ailleurs une manière de conserver entre eux l'atmosphère détendue qu'ils avaient instauré. Au fond, qu'importe ce qu'avait fait (ou non) Pietro à l'encontre de la loi, il était sympathique à Peter, et ce dernier n'imaginait certainement pas son interlocuteur comme l'un de ces psychopathes qui tuent de sang froid pour l'unique plaisir de faire couler le sang. Alors ça nous fait un autre point commun.
Et ça, bien sûr, il n'était pas supposé le dire. D'un autre côté, bon, vu que Pietro aimait à se créer sa propre réputation, ce n'étaient pas tant ses actes qui lui causaient souci que leur crédibilité dans un monde où ses exploits étaient tristement inconnus (hey, c'est pas que mais il avait sauvé la galaxie, quand même !).
Pietro ne pouvait pas en dire trop à Peter. Non pas qu’il ne voulait pas lui en parler, mais il ne le connaissait pas assez du tout pour entrer dans les détails. Le jeune homme n’allait évidemment pas entrer dans les détails de son existence, affirmer qu’il était un mutant aillant appartenu pendant un temps à la confrérie des mauvais mutants. Même si Pietro n’avait pas forcément l’habitude d’être complètement prudent, qu’il ne prenait pas entièrement la menace sur sa tête au sérieux (et il devrait le faire au vu de la manière dont les choses allaient se terminer), il n’était pas du genre à parler de sa nature à n’importe qui et pas non plus du fait qu’il avait une situation illégale. Peter lui était sympathique, sérieusement, mais il n’allait pas lui parler plus en détail de sa condition. Même s’il se permettait, de sous-entendre qu’il n’était pas dans une situation réglementaire. D’ailleurs, à la manière dont le jeune homme reprit la parole, il avait parfaitement compris où il voulait en venir. Il était un hors-la-loi en effet, c’était parfaitement ça. Bon, en même temps, la police avait sans doute mieux à faire que de s’en prendre à lui, puisqu’il se tenait à carreau depuis un moment. Mais bon, dans tous les cas, le mutant n’était pas vraiment très bien placé pour trouver un travail. Il ne savait pas vraiment comment il allait s’en sortir dans le futur, mais Pietro ne se faisait pas trop de souci, il allait forcément trouver une solution. Il ne s’en sortait pas trop mal depuis qu’il avait quitté la confrérie après tout non ? Il ne dormait pas sous un toit, mais il n’était pas non plus si malheureux que ça. Il ne mangeait pas tout le temps à sa faim, mais il ne se débrouillait pas trop mal quand même. C’était certain qu’avec un travail, le jeune mutant s’en sortirait beaucoup mieux, mais ça pouvait très bien attendre. Et apparemment, le jeune homme n’était pas le seul dans cette situation, puisque Peter affirma que cela leur faisait un point commun en plus. Eh bien, comme c’était étrange de voir à quel point ils se ressemblaient. Les premiers mots qu’ils s’étaient échangés n’avaient pas vraiment laissé croire que c’était possible.
« Je vais commencer à croire que tu fais exprès. » Affirma-t-il en plaisantant, évidemment. Il n’y croyait pas une seule seconde, c’était simplement des coïncidences. A moins que la coïncidence soit trop grande. Pietro n’avait pas envie de rentrer dans la paranoïa non plus, mais bon il était quand même recherché par une organisation criminelle, qui allait mettre tout en œuvre pour faire tomber sa tête. Alors bon, il pouvait peut-être se poser la question quand même. « Tu le fais pas exprès n’est-ce pas ? »
Demanda-t-il alors, d’un ton toujours un peu léger, mais qui se faisait plus sérieux quand même. il n’y avait sans doute aucune raison qu’il se fasse des idées non plus, mais bon, sait-on jamais.
a ne semblait pas si bien engagé que ça, au départ, entre Peter et ce gars qui, si son sort avait été remis entre le main de producteurs de cinéma peu scrupuleux, aurait pu porter le même nom que lui, et pourtant, plus ça allait, plus les points communs entre eux s'accumulaient, assez manifestes. Les deux du genre insouciants et au sens de l'humour aussi prononcés qu'approximatif, les deux frondeurs et têtes brûlés, pas à leur place dans la grosse pomme... Les deux hors-la-loi. Ce n'était pas le genre de confidence que l'on faisait à un inconnu, normalement, que d'affirmer qu'on n'était pas du genre à se conformer à l'autorité et aux règles générales, mais Peter avait confiance dans son interlocuteur, ce même s'il venait juste de le rencontrer, très certainement parce qu'il se reconnaissait en lui, justement, il ne craignait pas spécialement qu'il lui cause du souci (de toute façon, Peter avait techniquement été gracié pour toutes ses mauvaises actions - sauvetage de la galaxie, tout ça tout ça, ça a ses avantages -, mais bon, pour celles qu'il avait commises depuis, c'était encore une autre affaire, mais ce n'était pas comme si quiconque sur sa planète natale pouvait réellement quelque chose contre lui). Il pensait que l'inverse était vrai aussi. En tous cas, Pietro n'avait aucun souci à se faire là-dessus... Même si l'idée sembla lui effleurer l'esprit un instant, ou c'est du moins ce que Peter crut savoir interpréter dans ses propos. Il avait gardé son ton léger, un rien plaisantin, mais Peter avait discerné comme, en filigrane, une soudaine défiance quand il lui demanda s'il ne faisait pas exprès d'accumuler ainsi les similitudes. Ça pouvait se comprendre, au fond, si Pietro était réellement un hors-la-loi, il avait tout intérêt à rester sur ses gardes. Même si c'était en l'occurrence totalement inutile.
-Si je te connaissais pas - et c'est vrai, je te connais pas - je penserais que t'as de sérieux ennuis. Bon, la vanne était à la fois appropriée et pas forcément bienvenue, car même s'il en profitait pour bien appuyer sur le fait que, non, il ne le connaissait vraiment pas et cette rencontre était le pur fruit du hasard, cela pourrait donner à Pietro l'envie de ne pas croire au hasard. Pour autant, c'était vrai. Il avait juste affaire à un inconnu, mais un inconnu visiblement assez méfiant pour craindre d'être alpagué par un homme qui pourrait potentiellement lui nuire (ou alors il se faisait des films, au choix). Qu'est-ce que t'as fait au juste ? Promis, j'te jugerai pas.
Il serait mal placé pour ça, il faut dire. Mais il était en tous cas certain que son interlocuteur savait aiguiser de plus en plus sa curiosité. Pas sûr que ça lui serve à quelque chose de découvrir la vérité, au passage, mais pour toutes les affinités qu'il se sentait avec Pietro, ça pouvait valoir la peine d'en apprendre plus sur le spécimen.
Il avait de sérieux ennuis, c’était bel et bien ça. Peter appuya sur le fait qu’il ne le connaissait pas, affirmant bien que ce n’était pas le cas après avoir dit que s’il le connaissait, il penserait qu’il avait des ennuis. Pietro savait parfaitement qu’il ne devait pas se fier entièrement aux propos d’un parfait inconnu, parce que même si le jeune homme sous ses yeux avait énormément de points communs avec lui, il lui était quand même un parfait inconnu. Quand bien même, donc, s’ils pouvaient se connaître rapidement, ils ne se connaissaient pas du tout. Normalement… Pietro ne pouvait pas croire entièrement à ses propos, mais en même temps il avait peu de raison de ne pas lui faire confiance. C’était un peu le souci, il ne pouvait faire confiance à personne parce qu’il ne pouvait pas se permettre la moindre erreur. Si Peter se retrouvait être un envoyé de Magnéto (parce qu’après tout, le jeune homme ne connaissait pas tous les mutants de la confrérie), il allait vraiment se faire avoir. Mais bon, en même temps Pietro ne pouvait pas non plus soupçonner tout le monde et Peter lui insufflait vraiment confiance. Il ne savait même pas pourquoi, mais il avait bien envie de croire les propos du jeune homme. Jeune homme qui ne manqua pas de se montrer plus curieux d’ailleurs, concernant ce qu’il avait pu faire pour le rendre dans un tel état.
Pietro hésita un moment, ne sachant pas vraiment s’il pouvait se permettre de répondre. Il ne connaissait rien de Peter après tout. Et s’il était en train de tomber dans un piège ? Bon, en même temps, si Peter avait eu envie de le tuer, il l’aurait peut-être déjà fait. Parce qu’il devait savoir qu’il pourrait s’enfuir rapidement, s’il le connaissait. Bref, le mutant ne pouvait vraiment pas s’empêcher de se dire que l’homme sous ses yeux était digne de confiance. Tant pis s’il se trompait.
« Bon, d’accord, mais ne me juge pas hein ! » Il venait bien de lui promettre qu’il n’allait pas le juger, mais quand même, le jeune homme avait envie de le préciser de nouveau, au cas où. « Avec ma sœur jumelle, on a été approché par un groupe de terroriste il y a quelques années. » Il n’était pas forcément ravi de trop revenir sur ce détail, mais en même temps il n’avait pas le choix s’il voulait expliquer la situation à Peter. « On a donc agit avec eux… » Si Peter n’avait pas compris, autant qu’il le précise quand même également. « Il y a quelque temps, j’en ai eu assez d’agir comme ça. Alors j’ai décidé de les quitter, mais ce n’est pas forcément un groupe qu’on a le droit de quitter sans partir les pieds devants. »
Autant dire qu’il était recherché et que certaines personnes le voulaient mort. Ce qui allait arriver, sans qu’il ne le sache, mais ça n’allait pas avoir les conséquences qu’ils penseraient tous. Parce qu’ils ne pouvaient pas se douter de la suite.
eter hocha la tête quand son interlocuteur lui demanda de ne pas le juger. Non, non, il ne le jugerait pas. Il le disait et il le pensait, il n'avait pas l'intention de trahir sa parole. Peter n'était pas de nature à juger les autres. Bien sûr, la première impression jouait, il était comme tout le monde, mais il pouvait passer outre, et surtout, il avait son propre passé, et il n'était pas particulièrement reluisant non plus. Il n'allait pas blâmer quelqu'un d'avoir enfreint les règles, d'avoir agi en-dehors des normes, quitte à faire ce qui était en-deçà de la morale, il n'avait que trop agi ainsi lui aussi (et par moments, il retrouvait quand même ses vieilles habitudes). Non, il ne le jugerait pas, il n'était pas là pour ça (d'ailleurs, il ne savait vraiment plus pourquoi il était là, maintenant qu'il y pensait), il était simplement curieux. Il se reconnaissait dans son interlocuteur et cet état de fait l'invitait à recueillir ses confidences, quitte à potentiellement regretter d'avoir invité un parfait inconnu à s'ouvrir auprès de lui sur son passé. Pietro lui accorda ainsi sa confiance, et lui en apprit alors davantage sur son passé. Un passé plus que trouble. Le jeune homme n'avait rien minimisé quand il avait affirmé baigné dans des affaires pour ainsi dire illégales. Il avait une sœur jumelle, et avec elle, ils avaient rejoint un groupe de terroristes. Terroristes... le mot en lui-même, quand on avait passé sa vie entière sur la planète Terre, avait de quoi inquiéter terriblement, surtout à New-York, qui même plus de dix ans plus tard, ne se remettait pas de la chute des tours jumelles. Peter n'avait pas passé sa vie entière sur la planète Terre, il n'appréhendait pas cette information de la même manière, il savait seulement que terroristes ou Ravageurs, les groupes qu'ils avaient intégrés n'étaient pas là pour faire dans la dentelle. En tout cas, le jeune homme s'était repenti, et maintenant, il était pourchassé par ses anciens alliés.
-Je vois... Fréquenter les mauvaises personnes, j'ai déjà fait aussi. Les terroristes de Pietro, les Ravageurs de Peter, ce n'était finalement pas si différent. Et même les circonstances dans lesquelles l'un et l'autre avaient été enrôlés dans leurs groupes respectifs avant de le trahir avaient de quoi les rapprocher, comme quoi. Trahir ces mauvaises personnes aussi. Il avait promis de juger, il ne jugerait pas, aussi s'abstint-il de demander à quelle forme de terrorisme s'adonnait le groupe auquel il avait appartenu et ce qu'il revendiquait, même si la curiosité le démangeait. Et tu comptes faire quoi, du coup ? Tu vas pas les fuir éternellement, non ? Et ta sœur, elle est toujours avec eux ?
Encore une fois, il se montrait sans doute trop curieux, mais c'est un fait, il se sentait très proche de son interlocuteur, alors c'était naturellement qu'il voulait en savoir plus sur sa situation.
Au fond, Pietro ne savait même pas comment il était arrivé à parler de tout cela à Peter. Les deux hommes ne se connaissaient pas du tout et pourtant, le mutant était en train de lui parler de quelque chose de secret dans sa vie. Ce n’était pas rien d’affirmer avoir intégrer un groupe de terroriste – surtout que ce n’était pas n’importe qui, les mauvais mutants étaient cruels – Peter pouvait très bien prendre mal la nouvelle. Mais il ne le fit pas. Pietro ne savait pas non plus pourquoi, mais le jeune homme confirma sa promesse et ne le jugea pas. Il affirma même qu’il avait aussi fréquentait les mauvaises personnes et qu’il avait décidé de trahir ces mauvaises personnes. Comme quoi, ça leur faisait un nouveau point commun. C’était incroyable de voir autant de point commun avec un inconnu, même si le mutant ne devait pas s’emballer non plus puisqu’il ne savait rien de l’histoire du jeune homme sous ses yeux. Ce qu’il savait, ce n’était finalement que ce qu’il lui disait. Mais le fait qu’il ne prenne pas la peine de le juger était déjà une bonne chose. Peter aurait très bien pu se détourner, affirmer qu’il était un enfoiré et se barrer voir prévenir les autorités. Ce qu’il ne faisait pas. Du moins, il ne donnait pas l’air de vouloir le faire, ce qui était plutôt engageant. Et d’ailleurs, le jeune homme ne manqua pas de se montrer encore plus curieux.
En temps normal, Pietro se serait sans doute montré paranoïaque, pensant qu’il était à la solde de Magnéto et qu’il cherchait simplement à l’approcher. Mais ce n’était (plus) pas le cas, même s’il ne savait pas s’il avait envie de parler plus en détail de ce qu’il vivait. C’était compréhensible que Peter se montre curieux, de son côté il se serait surement montré curieux aussi. Mais bon… quand même.
« Elle y est toujours oui. » Dit-il en prenant la décision de réponse aux questions de son interlocuteur. Sa sœur jumelle était bel et bien encore dans le groupe, ce qui était un peu LE truc qui l’agaçait le plus. Mais bon, il n’avait pas d’autre choix que d’espérer qu’un jour, elle allait ouvrir les yeux et arrêter de suivre Magnéto. « J’essaie de la convaincre de les quitter, mais je n’y arrive pas. »
Et le ton de sa voix laissait vraiment voir son agacement à ce sujet. Tout cela serait bien plus simple si Wanda acceptait enfin le fait de quitter la confrérie – ce qu’elle ne ferait jamais, pas même après sa mort d’ailleurs – mais elle ne le faisait pas. Ils pourraient très bien fuir tous les deux, loin d’ici. Ils n’avaient besoin de personne non, en dehors d’eux ? Enfin, c’était ce qu’il pensait en cet instant précis, mais le futur allait leur prouver le contraire.
« Pour l’instant, j’ai pas d’autre choix que de fuir. » Heureusement, il était quand même vraiment doué quand il était question de courir pour sa survie. « Comment tu t’es débarrassé de tes mauvaises fréquentations toi ? »
était étrange d'en venir à une conversation si directe, sans ambages, et chargée d'informations qui ne devraient sans doute pas être révélées au premier venu, avec quelqu'un qui restait quelque part un inconnu, mais la conversation se faisait toute seule. Peter et Pietro, outre la proximité de leurs prénoms, ne pouvaient que reconnaître la multitude de leurs points communs. Il était normal qu'ils se reconnaissent l'un dans l'autre, et que par conséquent, ils se permettent une curiosité et des confidences qu'ils n'accorderaient pas à d'autres. Peter, tout naturellement, avait donc interrogé son interlocuteur sur le groupe terroriste qu'il avait fini par quitter, et sur sa sœur, qui en faisait manifestement toujours partie. Et il ne tarda pas à comprendre que cela représentait un véritable point de discorde entre eux. Il y avait comme de l'amertume dans ses propos. Apparemment, sa sœur était toujours endoctrinée par le groupe qu'il était parvenu à quitter. Peter ne pouvait qu'imaginer à quel dilemme pouvait bien être confronté son interlocuteur, et il ne pouvait que lui souhaiter de voir sa situation s'améliorer, ce qui n'avait pas encore l'air parti pour pour le moment, en tout cas. Pour l'instant, il était donc bloqué, d'autant plus bloqué que sa jumelle était toujours entre les mains du groupe qu'elle avait quitté, il ne pouvait donc faire que fuir. Ou bien se battre et tirer sa sœur de ce mauvais pas. Peter devait bien reconnaître que son esprit frondeur aurait plutôt tendance à chercher à foncer dans le tas et voir comment les choses se passent plutôt que d'agir d'une toute autre manière. Même s'il n'était pas forcément un exemple à fuir, car quand son interlocuteur lui demanda comment il s'était lui-même débarrassé du groupe auquel il avait appartenu, il n'avait pas forcément eu de réponse digne de ce nom à lui donner.
-C'est une longue histoire, admit-il dans un léger sourire en coin. Et c'était rien de le dire. Si Peter se sentait d'humeur à se confier à son interlocuteur, se lancer dans toutes ces histoires de galaxies à sauver, d'orbes mystérieuses et de pierres d'infinités, risquait fort de prendre beaucoup de temps, chaque information initiant une nouvelle question. Ce serait sans fin. Beaucoup de mensonges, un peu de culot et un bonne dose de provocation, résuma-t-il alors non sans une certaine fierté, ce qui voulait tout et rien dire, après tout. Enfin bref, ce n'était pas chez lui que Pietro allait puiser de précieux conseils. Ou du moins pas à ce sujet spécifique, en tous les cas. Écoute, concernant ta sœur, tout ça, si je peux t'aider, d'une manière ou d'une autre, je le ferai.
Pas parce qu'il était d'un tempérament très altruiste mais parce qu'il avait pris Pietro en sympathie, et parce qu'il s'ennuyait ferme, sur sa planète natale. Au moins, là, aurait-il l'occasion de se rendre réellement utile, ce qui ne serait pas du luxe (d'autant que les destins de la Confrérie et des gardiens de la galaxie allaient sous peu s'avérer en définitive très liés).
Quand Peter commença à dire à Pietro que la manière dont il s’en était sorti était une longue histoire, le mutants compris directement qu’il n’avait pas le raconte tout en détail. Le jeune homme ne pouvait pas trop vouloir son interlocuteur, parce qu’il comprenait le fait qu’il n’ait pas envie de rentrer dans les détails de son histoire. Si Pietro avait beaucoup dit sur la confrérie, il y avait certaines choses qu’il avait gardé pour lui quand même. Il était d’ailleurs loin de se douter que si Peter rentrait dans les détails, l’histoire allait être vraiment très longue. En même temps, il était loin d’imaginer que l’homme qu’il avait sous les yeux venait de l’espace. Peter se contenta donc de dire qu’il avait menti, qu’il avait eu du culot, et qu’il avait beaucoup provoqué. Cela n’indiquait pas vraiment au mutant ce qu’il avait fait, ni comment il pouvait s’en sortir lui-même, mais il appréciait quand même la réponse de l’homme. Il ne savait vraiment pas pourquoi, mais les mutants ressentaient vraiment de la sympathie pour son interlocuteur. Encore plus quand ce dernier lui proposa son aide.
Pietro ne savait pas vraiment ce que Peter pourrait faire pour lui, ou plutôt pour sa sœur, mais il appréciait quand même qui lui tend la main. Les deux hommes se connaissaient pas et il n’avait aucune raison de s’aider l’un et l’autre, mais Peter lui proposée quand même son aide. Même si concrètement, le jeune homme ne voyait vraiment pas ce qu’il pouvait faire pour Wanda. Outre le fait qu’il ne connaissait rien de la confrérie, il ne savait pas non plus quoi que ce soit sur les mutants. Et Pietro ne savait pas vraiment s’il avait envie qu’il en connaisse de trop, on ne sait jamais. Même s’il l’apprécier – il ne pouvait plus le nier maintenant – il ne pouvait pas se montrer non plus complètement imprudent. Et puis surtout, il ne voyait vraiment pas comment il pouvait l’aider.
« Merci c’est gentil. » Pietro le pensait vraiment. « Mais avec la belle gueule que tu as, je ne sais pas si j’ai vraiment envie que tu t’approches de ma sœur. »
Pietro plaisantait bien sûr, son ton ne laissait pas de doute à ça, mais il avait quand même une part de vérité là-dessous. Ce n’était pas nouveau que le jeune homme avait tendance à être un peu protecteur voir possessifs avec sa sœur jumelle. Et au fond, si Peter parvenait à faire sortir Wanda alors que le mutant cherchait désespérément à lui faire quitter la confrérie, il ne prendrait peut-être un peu mal. Mais bien sûr, le jeune homme avait l’intention de garder la réflexion de son interlocuteur dans un coin de son esprit. Il savait parfaitement qu’au vu de sa situation, il ne pouvait pas se permettre de refuser une aide qui lui était gentiment proposée. Le jeune homme ignorait cependant que c’était celui qui se trouvaient sous ses yeux qui allait bientôt avoir besoin de son aide, parce que son chemin allait croiser celui de ses ennemis.
eter afficha sur son visage une expression difficile à décrire, mais qui pourrait sans doute se traduire en ces termes (précis et non modifiables) : "Bwaaa c'est pas grand-chose" (le "Bwaaa" est important, et précison que c'est un "Bwaaa" nonchalant et donc très stylé - aux dires du gardien de la galaxie, voilà). C'était peut-être quelque chose, au fond. Peter ne savait pas exactement dans quel pétrin son interlocuteur s'était fourré, mais il devinait que c'était tout sauf anodin, et s'il avait proposé son aide au jeune homme à la chevelure étrange, ce n'était pas tant parce qu'il considérait que cela ne lui demanderait pas le moindre effort que parce qu'il avait sincèrement envie de se rendre utile pour lui, constatant que cette histoire était difficile à vivre pour lui. Du coup, est-ce que son offre était véritablement "gentille" ? On pouvait dire ça, oui, mais c'était un compliment qui, même quand il était sincère (surtout quand il était sincère), n'était pas forcément très apprécié de l'humain qui ne pouvait s'empêcher d'y voir quelque chose de péjoratif. Et pour cause, il ne s'était jamais considéré comme quelqu'un de gentil, altruiste, désintéressé ou quoi que ce soit du genre. Ce qu'il faisait, généralement, c'était à dessein, et dans son propre intérêt, pas spécialement pour faire plaisir à quelqu'un d'autre (certes, il avait sauvé la galaxie, mais bon, en même temps, c'est que s'il ne l'avait pas fait, il n'aurait pas pu sauver sa peau au passage). Pas cette fois. Ou alors juste un petit peu. Parce que l'ennui et la lassitude, le sentiment de stagner et de ne rien faire de significatif, commençaient sincèrement à lui peser sur le système. Là, il aurait pu servir à quelque chose.
Encore que, de toute manière, Pietro ne semblait pas vouloir accepter cette main tendue, même s'il déclina son offre poliment, et en ne manquant pas de le flatter au passage. Peter songea que s'il lui dressait son curriculum vitae, peut-être que son interlocuteur reconsidèrerait la question, mais il s'abstint, surtout après la remarque qu'il venait de lui faire, et qui lui décocha un sourire franc et sincère. Bien, il reconnaissait qu'il avait une belle gueule. Décidément, il lui plaisait de plus en plus, ce type. Et le pire, c'est qu'il n'avait peut-être pas tort. Pour peu que la sœur de Pietro ait un joli minois, il pourrait être plus que tenté par le fait de l'ajouter à sa liste de conquêtes (oui oui, je sais, Gamora, ses sentiments pour elle, tout ça... mais en même temps, est-ce que c'était de sa faute si elle ne manifestait pas le moindre signe d'intérêt à son égard ? Pas qu'il sache, non).
-T'as bien raison, c'est un risque que je prendrais pas, à ta place, reconnut Peter en toute vantardise, tant qu'il y était. Mais si jamais je peux te rendre service, n'hésite pas quand même. Il fourra ses mains dans ses poches. J'ai pas grand-chose d'autre à faire ces derniers temps.
Pietro ne pouvait pas non plus accepter tout de suite l’aide de son interlocuteur, parce que pour le moment il ne voyait pas vraiment comment Peter pourrait l’aider. Mais le mutant avait l’intention de garder dans son esprit la proposition du jeune homme, qu’il commençait sérieusement à apprécier. Finalement, ils n’étaient vraiment pas si différents tous les deux. Pietro savait bien que par moment, on pouvait avoir besoin d’autre personne. Le jeune homme aimerait pouvoir se débrouiller constamment seul (si on considérait qu’il le faisait quand il était avec Wanda, mais ils ne formaient qu’une seule entité non ?). Il n’aimait pas tellement être redevable des autres, mais au vu de sa situation le jeune homme ne pouvait pas non plus présumer de rien. Il ne pouvait pas savoir si le corbeau n’allait pas s’en prendre à lui dans les minutes qui venaient (ce qui n’était pas le cas, mais son attaque arriverait assez vite quand même), s’il n’allait pas avoir besoin d’aide pour sortir Wanda des griffes de la confrérie. Pietro retenait donc le fait que Peter lui avait proposé son aide et il n’hésiterait sans doute pas si un jour il en avait besoin.
Même s’il était quelque peu sérieux quand même quand il affirmait qu’il n’avait pas forcément envie d’approcher la belle gueule de Peter de sa sœur. Ce dernier ne manqua pas de s’en vanter d’ailleurs, affirmant que c’était un risque qu’il ne prendrait pas lui-même. Tient donc, ça ne l’étonnait même pas de l’entendre parler de cette manière. Le jeune homme reformula sa proposition, ajoutant que de toute façon il n’avait pas grand-chose à faire ces derniers temps.
« J’y penserais si jamais j’ai besoin. »
Et il était sincère et sérieux quand il disait ça. Il y penserait, il n’hésiterait pas si jamais l’occasion se présentait. Pour l’heure, Pietro avait quand même envie de croire qu’il ne s’en sortait pas si mal que ça en soit. Certes, il vivait dans la rue, il ne mangeait pas à sa faim, il avait un corbeau à ses trousses, sa sœur continuait de bosser pour la confrérie des mauvais mutant, bientôt Wanda allait même trafiquer son esprit à l’aide du Professeur X pour le mettre à l’abri… donc rien n’était parfait. Mais quand même, il avait le sentiment qu’il ne s’en sortait pas trop mal au vu des circonstances. Déjà, le fait qu’il soit encore en vie en disait long sur ce détail. Il aurait pu mourir à de nombreuses reprises, il aurait sûrement dû mourir à de nombreuses reprises même.
« Donc là, par exemple. » Reprit le jeune homme en perdant son sérieux. « Si je te dis que je meurs de faim mais que j’ai pas une tune pour me payer à manger, tu me viens en aide ? »
D’accord, il exagérait peut-être, mais il ne faisait que répondre aux propos de Peter. Mais bon, bien sûr, il n’y avait pas besoin de le préciser sans doute, Pietro n’était pas sérieux du tout. Il n’attendait pas spécialement à ce que son interlocuteur lui paie à manger. Même s’il ne dirait pas non dans le cas contraire.
eter se contenta d’afficher un léger sourire quand son interlocuteur affirma que si jamais il avait besoin d’aide, il penserait à faire appel à lui. Ça voulait dire qu’il oublierait sans doute bien vite sa proposition en préférant se débrouiller par lui-même ou qu’il ne viendrait le trouver que s’il était vraiment dans la merde. Bah, peu importe. Peut-être qu’il aurait été plus impressionné si Peter lui avait expliqué en détails son parcours (et ce n’était pas l’envie qui lui en manquait, clairement), mais bon, il serait toujours temps, peut-être, de se vanter plus tard. En attendant, l’offre était lancée, et si Peter ne prenait pas forcément grand-chose au sérieux, en l’occurrence, là, il l’était bel et bien, sérieux. Tout comme il avait été sérieux en affirmant qu’il n’avait pas spécialement grand-chose d’autre à faire, dans tous les cas. C’était on ne peut plus vrai. Depuis son atterrissage sur Terre, Peter tournait en rond, purement et simplement. Et franchement, c’était d’un ennui total. Il avait bien envie de repartir immédiatement à bord du Milano et de trouver mieux à faire. Mais bon. Il n’était pas tout seul, pas comme à une époque, donc il ne pouvait pas tout faire comme il le voulait. Il faisait partie d’un groupe et, pauvre de lui, il y tenait, à ce groupe. Ce qui n’aidait pas particulièrement sa tendance à trainasser dernièrement. Au nom du groupe, justement. Ça ferait du bien à tout le monde, un peu d’action, il en était sûr, pas qu’à lui. Mais bon ils verraient ça plus tard. Pour l’heure, la conversation avait repris une tournure plus légère.
-Ça peut s’arranger, confirma Peter dans un fin sourire en fouillant ses poches.
Et s’il voulait bien répondre ça, c’est qu’il savait bien que son interlocuteur n’était pas sérieux et n’attendait pas forcément de lui qui lui rende ce service. Mais en l’occurrence, il commençait à avoir faim aussi et il n’avait rien de mieux à faire. Il appréciait la compagnie de Pietro, alors pourquoi pas ? Il tira de sa poche un portefeuille, qui manifestement n’était pas à lui. De manière générale, Peter n’avait jamais vraiment de monnaie sur lui, il en grapillait où il pouvait. Certaines affaires lui avaient permis de gagner un petit pécule, mais ça n’ôtait rien au fait que le peu de possession qu’il avait n’avait pas la moindre valeur sur Terre. Alors une fois sur place, il avait bien fallu se débrouiller. Il zyeuta vite fait le contenu du portefeuille, qui ne lui appartenait évidemment pas, pour jauger le peu de dollars qui s’y trouvaient encore. Quelques billets. Pas de quoi faire un véritable festin, mais suffisamment pour qu’ils puissent manger tous les deux à leurs fins. Et au pire, des portefeuilles comme celui-là, il pouvait bien en récupérer d’autres, ils déambulaient dans tout New York en libre service.
-Un fast food, ça te convient ? demanda-t-il alors en rangeant les billets. Ça fait une éternité que j’ai pas mangé un bon burger.
Une bonne éternité, c’était le cas de le dire. On ne trouvait pas de McDo à chaque coin de rue sur Xandar.
Pietro n’était pas vraiment sérieux quand il demanda à Peter s’il avait de quoi lui payer à manger. Il disait ça comme ça, mais en même temps, il ne mentait pas quand il affirmait qu’il avait faim. C’était le cas, le mutant ne pouvait quand même pas manger vraiment à sa faim. S’il n’était pas au point de crever de faim non plus, il ne mangeait pas autant qu’il le voudrait et il dormait bel et bien dehors la plupart du temps. Cependant, quand il vit son interlocuteur sortir un portefeuille de sa poche, il ne put s’empêcher de saliver d’avance. Parce que si Peter décidait de lui payer à manger, il n’allait très franchement pas dire non. Son estomac était vide après tout, il avait clairement faim alors il n’allait pas dire non à de la nourriture. En plus, le jeune homme ne pouvait pas nier qu’il appréciait la présence de son interlocuteur. Il ne le connaissait pas depuis longtemps, mais il l’appréciait déjà. C’était rapide, ça c’était sûr, mais en même temps le mutant avait l’habitude de se fier à ses premières impressions, quand bien même elles n’étaient pas toujours bonnes. En tout cas, il appréciait Peter Quill, sans trop le connaître encore. Et quand il vit que le jeune homme avait de l’argent, il avait envie de l’apprécier encore plus.
« Je ne suis pas du genre à faire le difficile tu sais. » Affirma-t-il sur un ton léger comme d’habitude quand Peter lui proposa de manger dans un fast food. Surtout que bon, déjà manger dans ce genre de restaurant, c’était du luxe pour lui qui se contentait de quelques sandwichs de temps en temps. « J’adore les burgers ! »
Ce qui était vrai, il aimait les burgers, mais de toute façon Peter pouvait lui proposer n’importe quoi à manger, il serait content. D’accord, il abusait peut-être un peu à demander à son interlocuteur de lui payer à manger. Mais puisqu’il lui avait proposé ses services. Et puisque Peter semblait vraiment motivé à lui payer à manger, il n’allait pas dire non. Sérieusement, il n’avait aucune raison e dire non, au contraire.
« Mais je vais commencer à prendre trop goût si tu me paies à manger maintenant. » Il plaisantait toujours autant, évidemment. C’était juste une manière de lui dire qu’il n’avait vraiment aucune obligation de lui payer à manger. Qu’il pouvait très bien décider de s’en aller, parce qu’il avait autre chose à faire et qu’il ne lui en voudrait pas. « C’est un coup à ce que ce soit moi qui tombe sous ton charme. »
Ajouta-t-il, pour en ajouter encore un peu plus (il adorait ça), un grand sourire sur le visage. Bon, il reconnaissait que Peter était un beau gosse, pour ça qu’il n’avait aucune envie qu’il s’approche de sa sœur (mais quelqu’un d’autre le faisait dans son dos, si on pouvait qualifier cette chose de quelqu’un…), mais il n’était quand même pas au point de tomber sous son charme non plus. Même si son estomac apprécierait.
eter esquissa un sourire quand son interlocuteur lui fit remarquer qu'il n'était pas du genre à faire le difficile. C'était quelque chose que le jeune homme aurait facilement pu deviner sans même le connaître (et au final il le connaissait encore très peu, c'est un fait). Il est vrai que dans sa situation, il ne pouvait dans tous les cas pas se permettre de faire la fine bouche (il était à la rue, ce n'était pas là pour aider), mais même en temps normal (si les autres temps étaient normaux), il ne pensait pas son interlocuteur très exigeant, il prenait les choses (la vie comprise) comme elles lui venaient, et en ce sens, Peter considérait qu'ils s'étaient plutôt bien trouvés. Cela expliquait qu'ils s'entendent si bien tous les deux en si peu de temps. Ils semblaient avoir de la vie des visions assez similaires, et au final, leurs parcours n'étaient pas très différents non plus (mais l'un expliquait sans doute l'autre, à la vérité), leur conversation n'en était que plus plaisante, d'ailleurs, et cela n'invitait que d'autant plus Star-Lord à la poursuivre autour d'un bon burger. Car Pietro n'était pas le seul à les apprécier, s'il fallait encore leur trouver des points communs. Peter aussi adorait les hamburgers. Enfin, dans son souvenir en tout cas. Il faut dire que si les McDo étaient légion sur Terre (et plus encore aujourd'hui qu'à l'époque où il l'avait quittée), ce n'était pas spécialement le fast-food local sur toutes les autres planètes où il avait mis les pieds. Il serait assez curieux de retrouver ce goût depuis longtemps oublié, un peu comme il avait su se réjouir bien trop d'avoir pu tremper les lèvres dans du Coca-Cola.
-Désolée de te décevoir, répliqua Peter en considérant un instant Pietro du regard, bien conscient du fait que son interlocuteur plaisantait (quoique le fait qu'il soit tombé sous le charme pourrait bien se comprendre malgré tout, après tout, Star-Lord était irrésistible, c'est bien connu). Tu n'es pas du tout mon genre. Ça doit être les cheveux.
Non parce qu'ils avaient changé de sujet depuis, mais tout de même, cette coupe de cheveux... Il en avait vues, des choses, à travers la galaxie, mais pas ce genre de fantaisies capillaires, en tout cas, c'est une certitude. Mais il se contentait de le charrier gentiment pour donner le change. S'il devait rester plus longtemps sur sa planète natale (mais il n'avait pas l'intention de s'y éterniser), il est certain qu'il se prendrait aisément d'amitié pour Pietro. A la place, il serait davantage un camarade de passage, mais qui avait au moins le mérite d'égayer son périple sur Terre.
-Allez, en route, je te laisse me guider, je connais pas le coin.
C'était rien de le dire. Pietro, qui vadrouillait dans les rues de New York depuis bien plus longtemps, trouverait sans doute bien plus facilement chaussure à leur pied.