Feat Jared & Johnny

En dépit des tintamarres et diverses annales concernant les rues malfamées de New-York, la ville dans laquelle il avait élu domicile était plutôt sympathique, animée et accueillante. Johnny s’y plaisait déjà. Il est vrai que ça changeait énormément de son ancienne résidence, de Waukegan, et c’est ce changement qui apaisait l’ancien cascadeur. S’il avait quitté sa ville natale, c’était pour une pensée tout à fait valable et altruiste : c’est-à-dire dans le but de protéger les personnes qu’il avait l’habitude de côtoyer, se jugeant bien trop dangereux et instable pour rester auprès d’eux, mais aussi dans l’espoir d’oublier ses souvenirs passés. Son pacte, son combat, ses agissements … La mort. Notamment la perte de sa fiancée qu’était Roxanne. Il s’agissait là de réminiscences douloureuses et fortes déplaisantes qu’il souhaitait à tout prix négliger … Fort malheureusement, ceci n’était pas si simple. Ces moments passés étaient encrés dans son être, retenus prisonniers dans son âme meurtri, souillé, enfermé aux enfers, reliés à lui à tout jamais jusqu’à ce qu’il trouve le repos éternel.

En cette journée ensoleillée et particulièrement torride, Johnny comptait aller prendre l’air histoire de s’aérer les idées, et de sortir un peu de sa grotte quand même. Regarder la télé, c’est bien, mais au bout d’un moment quand il n’y a rien de divertissant, c’est lassant. Donc, se préparant à quitter sa demeure, non sans privilégier la marche à pied cette fois-ci, il prit soin de fermer les volets afin de plonger la pièce principal dans l’obscurité, empêchant ainsi la chaleur de pénétrer. Nonobstant le fait que les rayons du soleil ne lui soient guère agréables et qu’il favorisait largement l’obscurité, cela ne l’empêchait point de sortir en plein jour, mais il faisait tout de même attention e marchait là où il y avait un minimum d’ombre. Aussi, avec une chaleur aussi insupportable, il avait été contraint de retirer son gilet en cuir pour avoir un peu de confort. Voilà qui était mieux, non ? En passant devant les boutiques, le motard dépourvu de son trial ne pouvait s’empêcher de jeter quelques coups d’œil sur les vitrines.

Puis, c’est au détour d’une ruelle non fréquentée et dépourvue de clarté qu’il entendit des voix. De nombreuses voix même. Elles étaient rauques, menaçantes et accompagnées de bruits sourds. Que se passait-il là-bas ? Il resta figé durant quelques instants devant l’entrée de l’allée jusqu’à ce qu’il ouï un vacarme incessant. Dès alors, il s’empressa de pénétrer dans la ruelle en direction de cette cacophonie, marchant, trottinant presque, hâtivement en regardant autour de lui afin de percevoir une quelconque silhouette ou un simple mouvement. Il se fiait aux voix déchaînées dont l’écho troublait ses sens. Néanmoins, il parvint finalement à trouver l’endroit d’où elles provenaientt. Cette sombre ruelle, même en pleine journée, menait à un vieux bâtiment, semblable à un hangar érodé par le temps. Guidé par sa trop grande curiosité, il s’approcha à pas de loup et aperçut des silhouettes. C’était des hommes et ils semblaient se battre entre eux.

Il était donc spectateur d’une scène … des plus déloyal. Il s’agissait d’une bande de malfrats ! A en juger par ce qu'il discernait, ces derniers s’en prenaient à un homme, probablement un citoyen, et la confrontation était loin d'être loyal ! Sitôt, Johhny se redressa pour se coller contre le mur situé derrière lui, le cœur battant et le souffle court. Pourquoi avait-il eu l’idée de venir jusqu’ici en sachant que ceci allait certainement se produire ?! Il ramena une de ses mains sur son visage en grimaçant jusqu’à ce qu’il ne décide de jeter ne serait-ce qu’un coup d’œil sur la scène et là, la vue d’une arme braquée sur un des hommes présents déchaîna alors le démon encré de lui. Sans crier garde, il se vêtu de son identité démoniaque, ne pouvant que céder à la folie du Rider, éclairant soudainement et accidentellement les lieux qui étaient jusqu’à présent baignés dans une légère obscurité.

Puis, un grondement effroyable retentit.

[ HRP : N'hésites pas s'il y a quoique ce soit !   Je n'ai fait que suivre ce qu'on avait dit par mp. :3 ]

Feat Jared & Johnny

Il fut un temps où, d’après la légende, et d’ordinaire, le Ghost Rider se manifestait à la tombée de la nuit et disparaissait à l’aube. Cet esprit de justice ne supportait guère la lumière du jour et privilégiait donc la quiétude de la nuit, quand les malfaiteurs agissaient, voyous et autres cas de ce type, bénéficiant ainsi du silence des témoins partiellement inexistants. Seulement, comme je l’ai dit plus tôt, c’était à une période particulière ; à ses débuts pour être plus précise. Désormais, il lui est de plus en plus difficile de maîtriser ce démon. Son contrôle s’épuise et lui échappe peu à peu, le rendant instable et malgré lui dangereux. S’il a déménagé de son charmant foyer, c’était bien pour ce déséquilibre ... En revanche, Johnny perpétuait dans son optimiste. Il parviendrait à le contenir et à le soumettre à sa volonté, à ne faire plus qu’un avec lui, et qu’importe le temps que ça mettra.

Pour l’heure, le devoir l’appelait. Il était temps de faire le ménage. Certes, intervenir en plein jour et se dévoiler aux yeux des malfrats pouvaient avoir des conséquences, il en était conscient, or que pouvait-il lui arriver ? Ils étaient situés près d’un entrepôt, dans une ruelle peu fréquentable à première vue, et aucun témoin ne pouvait révéler quoique ce soit … à moins que l’un de ces hommes ne réussisse à s’échapper. Seulement, ceci est fort peu probable ; rien ne fuit le regard du jugement. Exposé à la vue de tous, l’entité démoniaque était maintenant le sujet de leur attention et l’expression qu’il pouvait percevoir sur le visage de chacun, stupéfaction et ressentiment, l’indifférait. L’un d’eux, un individu étrangement maquillé et qui, bizarrement, attira particulièrement l’attention de l’esprit de vengeance rejeta un de ses agresseurs en s’adressant à lui.

- Alors ? On s’ennuie ? Tu veux t’amuser un peu ?

Cet homme …

Quelque chose, oui une chose, comparable à une aura qui lui semblait familière, émanait de ce type … Mais de quoi s’agissait-il exactement ? D’où cela venait-il ? Pourquoi cette impression personnelle ?

Bientôt, les interrogations s’empilèrent dans le crâne enflammé du justicier qui n’accorda évidemment pas plus d’attention à ce sujet, car la situation actuelle était loin d’être le moment propice pour se questionner, il aura de ce fait certainement le temps désiré afin de déficeler ces mystérieuses pensées, et il y comptait bien, en consultant le concerné. La mélodie provenant des armes qu’on rechargeait, braquait et enclenchait le fit gronder. Dès lors, il chemina jusqu’à l’un des malfrats, jurant, haineux, paniqué à tel point que les balles sifflaient successivement, créant de nombreux trous dans les habits du motard transformé et faisant vibrer ce dernier qui se stoppa, puis quand la recharge fut vide, le Rider releva le visage.

Conserver sa stabilité, conserver sa stabilité … Il ne devait surtout pas se laisser aller.

Déployant sa chaîne qui s’embrasa, il étendit son bras en arrière, prit un certain élan puis le détira, envoyant instantanément son arme vers sa cible. La chaîne flamboyante s’embobina autour de cette dernière, l’étreinte l’empêchant prématurément de se mouvoir et lui arrachant d’incessants cris de douleurs, presque secouée par des spasmes de mort, et c’est seulement après quelques d’instants que le squelette se décida à mettre un terme à sa souffrance : d’un coup sec, il dégagea sa chaîne qui consuma aussitôt le malheureux. De nombreux regards se tournèrent vers les cendres, puis sur le responsable … Bien. Il était temps de les châtier. Son crâne virevolta avec cette lenteur angoissante vers les quelques brigands restant … Heureusement, leur effectif n’était pas ample à l’origine.

- Tiens, je veux bien partager avec toi !

Son regard se tourna vers l’auteur de ces mots. Il ne vit qu’une masse se jeter dans sa direction. Son « coéquipier » provisoire était bien aimable … Il saisit avec fermeté le projectile humain, par le col, le hissa aisément au-dessus du sol, les orbites démunies de globe oculaires fixant ce regard apeuré et implorant, puis il obliqua la tête … à droite, à gauche … l’inclinant ensuite vers l’avant. D’innombrables jurons lui parviennent … Patience. Leur tour viendra bien plus vite qu’ils ne pensent. Tous des assassins, qu’importe leur genre … qui ont été encrassés par ce fluide vermeille qui s’écoule dans le corps de chacun. Il gronda :

« Rejoins tes confrères. » Ce fut tout.

Les flammes infernales commencèrent à consumer l’individu; des geignements retentirent progressivement au sein de ces ruelles avant de s’éteindre. Il n’était plus. Seuls des cendres témoignaient de son existence … Mais, pour combien de temps ? La bataille fait rage, mais les deux compères tiennent bon. Au vu des canons pointés sur sa personne, menaçants et sifflants, Johnny semblait être devenu la cible principale … Soit. Finissons-en. Il se fait une nouvelle fois tirer dessus … Son corps subit de nombreuses secousses. Il se pencha en avant, comme s’il succombait à ces impacts interminables … Certains se rapprochèrent. Voilà une grossière erreur.

« ... Surprise. » souffla-t-il en se redressant sans crier garde et en tournoyant sur lui-même en projetant sa chaîne démoniaque qui s’abattit sur les imprudents … les brûlant alors, à bride abattue, rondement … Un rire concis, sinistre et acéré lui échappa sans qu’il ne puisse se contenir.

Il en avait éliminé pas mal. Qu’en était-il pour l’autre ?

Spoiler: