Echapper au SHIELD n'avait pas été facile. J'avais dû plonger sous les flots, m'étais dissimulé sous un cargos qui rentrait au port puis avait dépolarisé mon armure avant de resurgir dans un coin sombre. J'y avait gagné un bon bain glacé, mais à priori, ils m'avaient perdu. Pendant les 3 jours qui suivirent, je fis profil bas, faisant consciencieusement mon boulot de livreur pour une petite boutique de livraison de colis du Bronx. J'avais promis à Emma une petite balade, et je tenais à réaliser cette promesse, mais le temps n'était pas vraiment clément, la pluie s'étant mise à tomber sur la ville. La pleine lune devait se lever ce soir même et un vent d'Est avait chassé les nuages vers l'intérieur du pays, du moins, ceux qui restaient ne nous arrosaient plus. Je décidais donc de lui envoyer un message et de lui donner rendez vous ce soir afin d'honorer mon engagement aussi bien que de la revoir à nouveau. Bizarrement, je ne voyais en elle aucunement sa différence comme une anomalie, mais plutôt comme le rappel de jours et de moment heureux passés dans la famille de mon coéquipier. Je m'abritais dans une ruelle étroite et sombre et polarisais mon armure. D'une simple pensée, une carte de la ville s'afficha dans mon frontal et je lançais une série de brèves impulsions vers son portable, relayée par les antennes de toute la ville, en espérant qu'il était allumé. En quelques secondes, la triangulation me permis de localiser son appareil à quelques mètres près. Elle était à même pas 2 rues de moi et se déplaçait. Je décollais alors et quelques secondes plus tard me reposais dans une autre ruelle vide devant laquelle elle devait passer dans moins d'une minute. Rapidement, je dépolarisais ma combinaison, retrouvant mes vêtements civils, puis pianotais et lui envoyais mon message : "rendez vous ce soir, 20:30 devant le magasin de BD, Nova". Je sortis alors de la ruelle et relevant la capuche de ma veste sur ma tête, je la repérais 30m plus loin face à moi en train de sortir son téléphone de sa poche et marchais à sa rencontre en la surveillant. Il fallait que je sois sur et c'était le seul moyen. Je ne pouvais voir son visage sous sa propre capuche et elle le consultait encore alors que je passais juste à côté d'elle avant de m'engouffrer dans une autre ruelle peu après. Là, je m'assis contre le mur dans l'ombre portée des bâtiments et attendis pour voir si mes soupçons étaient confirmés.
Vol au clair de lune pour tenir une promesse donnée
Les jours passaient et Emma n’avait pas eu de nouvelles de Nova depuis leur si étrange rencontre. Pas très douée pour ce genre de chose, elle n’avait cessé de regarder son téléphone, à tenter d’écrire un sms puis, se trouvant idiote, à jeter le petit appareil loin d’elle avant de recommencer quelques heures plus tard. L’idée de le revoir était vraiment tentante mais pour lui dire quoi ? Pour faire quoi ? Sans sa mutation, elle serait la fille la plus banale de la planète, le pauvre Nova finirait par s’ennuyer en un temps record, elle ne voulait pas lui infliger ça. Et puis lui-même semblait l’avoir oublié vu qu’il ne l’avait jamais recontacté de son côté. Il devait probablement être trop occupé à sauver les innocents. Qui sait, il avait peut-être volé au secours d’une fille magnifique et lui offrait désormais des vols nocturnes au-dessus de la ville.
C’est pourquoi, au troisième jour, Emma tentait de se faire à l’idée qu’à moins qu’elle ne se refasse agresser et qu’il passe par là, elle n’avait que peu de chance de revoir son mystérieux sauveur et elle avait tenté de reprendre le cours très modeste de sa petite vie si simple depuis qu’elle vivait chez Dave (elle ignorait à quel point elle était en tort et à quel point sa vie n’était en réalité pas si simple que cela avec tout ce qui se tramait autour d’elle sans qu’elle n’en soit consciente).
Après avoir passé la journée à faire le ménage, la lessive et les courses, Emma avait décidé de sortir un peu prendre l’air. Par reconnaissance envers Dave, elle ne lésinait pas sur les tâches ménagères mais la vie de femme au foyer, ce n’était clairement pas pour elle et elle finissait toujours par ressentir le besoin irrépressible de sortir, devenant folle à tourner en rond dans la maison.
Mais alors qu’elle avançait sans but précis, le bip signalant un sms de son téléphone se fit ressentir. En règle générale, ils n’étaient que deux à tenter de la joindre : Dave et Wanda. Ainsi, Emma c’était attendu à ce que cela soit l’un d’eux. Quel ne fut pas le choc quand elle vit afficher le nom de Nova en dessus du message. Elle dû relire les 4 lettres 2-3 fois pour vraiment en être sûr et soudainement quelque part entre l’excitation et la nervosité, elle entreprit de déchiffrer le message tout en ralentissant le pas.
Heureusement, les sms n’étaient que rarement difficile à lire. Faire simple et court était après tout le principe même de base de ce moyen de communication. Ainsi, même si elle mit plus de temps que n’importe qui d’autre pour lire les 2 courtes lignes, elle parvint à déchiffrer le message et ouvrit de grands yeux. Nova lui proposait de se revoir ! Alors qu’elle s’était faite à l’idée qu’il devait être trop occupé à flirter avec un top model en herbe !
Elle venait d’appuyer sur le bouton répondre quand quelque chose titilla ses sens et plus exactement son odorat. Elle n’était pas sûre de ce dont il s’agissait mais il y avait là une odeur qui lui rappelait vaguement quelque chose sans qu’elle ne parvienne à mettre le doigt sur quoi exactement. Il fallait dire que ce n’était jamais très facile, surtout dans une ville comme New York où des milliers d’odeurs se mêlaient les unes aux autres en permanences. Un peu surprise, elle leva les yeux de son téléphone et regarda passer un jeune homme qui, comme elle, avait sa capuche relevée, masquant son visage. Ce parfum qui lui était en quelque sorte familier semblait émaner de lui. Mais l’odeur disparu aussi vite qu’elle n’était arrivée, submergée par celle bien plus prononcée d’un vendeur de hot dog au coin de la rue et du cigare d'un passant marchant d'un pas rapide à ses côtés et Emma continua sa route après avoir jeté un dernier coup d’œil pardessus son épaule pour suivre machinalement du regard durant une dernière seconde la silhouette qui venait de disparaitre, un peu perturbée.
Afin d’éviter de trop se ridiculiser avec son orthographe des plus chaotique, Emma se contenta d’écrire : « ok ! Emma » et envoya la réponse tout en prenant la route du magasin de BD d’un pas un peu plus rapide alors qu’elle commençait à se sentir nerveuse. Il n’y avait pourtant aucune raison à ça et elle ne cessait de se le répéter d’ailleurs.
En même temps, elle espérait un peu avec honte ne pas être surprise par Dave. Non pas par gêne ni quoi que ce soit mais comme tous ses amis avant lui, le jeune homme tentait de la mettre en garde sur sa naïveté et elle n’avait pas envie que Dave s’inquiète pour elle. Surtout s’il devait voir Mindy. Si le petit-ami de la furie blonde devait être distrait car inquiet pour sa squatteuse, voilà qui n’arrangerait pas vraiment les choses entre Mindy et elle, au contraire.
Et c’est ainsi qu’elle arriva à destination avec quelques minutes d’avance, restant juste dans l’angle entre la boutique et la ruelle où Nova l’avait déposée la dernière fois.
J'attendis un moment en vain. Cela ne me rassura qu'à moitié sur les aptitudes olfactives d'Emma. Peut être que son odorat était moins puissant que je ne le craignais ou que les effluves de la ville l'avaient plus ou moins affecté. Ne voyant rien venir, je polarisais mon armure et filais jusqu'à mon hôtel chercher le matériel que j'avais préparé en vue de notre escapade nocturne. J'avais acheté un double harnais de parachutiste, ceux qui son utilisés pour les sauts en duo lors des baptêmes, pour assurer Emma et lui faire vivre une expérience inoubliable. Je m'étais pris d'affection pour la jeune mutante, elle et moi avions des choses en commun et elle éveillait en moi cette parcelle d'humanité qui m'avait permis de résister pendant toutes ces années là haut et une masse de souvenirs heureux. J'éludais les tragédies dans tout cela, même si elles restaient présentent, toutes proches. Comme à mon habitude, j'atterrissais quelques ruelles avant, et courrais ensuite tout en dépolarisant ma combinaison. Je saluais le concierge qui s'imbibait déjà de bière devant son poste de TV, montais 4 à 4 les escaliers déserts à cette heure, récupérais mon sac à dos Kaki US-Army dans lequel était le matériel puis, reclaquant ma porte derrière moi, continuais mon ascension vers le toit où, après un tour d'horizon, je repolarisais mon armure et prenait mon envol, louvoyant au ras des murs tel Skywalker dans les ravins de Tatooine, destination : la ruelle à côté du magasin de BD, celle où je l'avais déposé la dernière fois. J'y arrivais à 08:29 pétante et repérais immédiatement Emma, juste au coin entre la ruelle et la rue, qui attendait. Je descendis silencieusement et posais le pied à terre sans bruit, dans une zone d'ombre. C'était un des avantages de cette armure. Comme elle ne faisait pas appel à une technologie traditionnelle, pas de réacteurs utilisant le moindre carburant, juste la canalisation d'énergies intersidérales omniprésentes, mes déplacements à basse vitesse ne généraient aucun sons. Ce n'était qu'en approchant des 100 km/h qu'un léger sifflement naissait, provenant de l'étoile de mon casque. J'avançais de quelques pas tout en en ôtant mon sac de mon dos pour me découvrir et l'appelais doucement : "Emma !?! Je suis là !" Quand elle regarda vers moi, je lui fis un petit signe de la main pour la saluer en souriant et un autre pour l'encourager à venir à moi. "Il faut que je t'équipe avant de partir, comme ça tu seras moins stressée et moi aussi ... " je lui montrais mon sac en le soulevant à bouts de bras "Il n'y aura pas de danger que tu m'échappes quand nous serons là-haut ..." et d'un mouvement de la tête je désignais le ciel qui commençais tout doucement à s'obscurcir. "Mais il faut se dépêcher, sinon on va rater le coucher de soleil !" et je commençais à ouvrir mon sac pour en tirer les harnais ...
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Le moins que l’on pouvait dire était que Nova était des plus ponctuel, un vrai coucou Suisse songea-t-elle avec amusement. En le voyant arriver et lui faire signe, Emma se dirigea vers lui en souriant. Elle ne s’était pas attendue à être aussi ravie de le revoir. C’était idiot, elle ne savait rien de lui. Elle ne connaissait même pas son visage, caché par son casque ! Et pourtant, elle était réellement ravie de le revoir malgré tout.
Mais son petit sourire se mua en moue interrogative quand il commença à parler d’équipement. Il comptait l’emmener sur la lune pour devoir l’équiper avant leur petite escapade ou quoi ? Et tout en l’écoutant, elle pouffa de rire en le voyant sortir les harnais. Bon d’accord, en plus d’être ponctuel il était du genre très prévoyant, ce qui n’était pas une mauvaise chose non plus mais même si elle trouvait ça adorable de sa part de se soucier ainsi de sa sécurité, la situation était réellement comique aux yeux de la jeune mutante.
Wouaw… La scène de Superman emmenant Lois Lane en virée dans les nuages auraient fait rêver beaucoup moins de monde avec toi aux commandes, le taquina-t-elle gentiment en venant prendre le harnais qu’il avait sorti de son sac. Levant l’objet qu’elle tenait à bout de bras, elle tenta de comprendre comment ce truc pouvait bien s’enfiler. On ne t’a jamais dit que les chats retombent toujours sur leurs pattes et qu’au pire, ils ont neuf vies ?
Pour le coup des neuf vies, elle n’était pas sûre que ce soit un fait avéré et très franchement, elle n’avait pas trop envie d’essayer. Pour ce qui était de retomber sur ses pattes, là par contre c’était plutôt vrai même si elle doutait réussir cet exploit depuis plusieurs centaines de mètres d’altitude. Donc autant jouer la carte de la sécurité, il valait mieux en effet.
Afin d’obtenir un peu d’aide pour enfiler la chose qu’elle tenait dans ses mains et dont elle n’était pas sûr de quel trou servait à quel membre, Emma se rapprocha de Nova et une seconde plus tard, quitta son harnais des yeux pour scruter son sauveur, sourcils froncés. Cette odeur qui l’avait déroutée un peu plus tôt, elle la reconnaissait à présent et arrivait clairement à l’identifier maintenant qu’elle était à nouveau dans le contexte.
Euh… Tu serais pas passé aux alentours de l’autre rue il y a pas longtemps par hasard ?, lui demanda-t-elle en désignant vaguement la direction de la rue en question d’un geste de la main. Elle n’avait pourtant pas souvenir d’y avoir vu une armure et même si l’odeur était peut-être arrivée d’ailleurs, apportée par la bise, elle était presque certaine qu’elle avait bel et bien émané du type en capuche qu’elle avait croisée.
Cette idée lui semblait presque irréelle. Les deux seules fois où elle l’avait vu, Nova portait son armure complète mais maintenant qu’elle y pensait, il devait bien la retirer de temps en temps non ? A moins qu’elle ne lui soit carrément greffée.
Je levais un instant les yeux vers elle quand elle pouffa et bénissais le fait d'avoir mon casque quand elle fit référence à cette scène super romantique entre le Super Héros des supers héros et sa journaliste, film qu'on avait regardé lors d'une pause dominicale lorsque j'étais au Canada. Elle ne pouvait pas voir le rouge qui m'était monté au visage en y pensant et en me rendant compte de la similitude des situations avec Emma. J'étais presque en train de regretter un instant d'avoir organisé cette escapade puis, en y pensant, me ravisais. J'aimais bien Emma, c'était comme ça, naturel et spontané, et lui faire vivre ce moment me semblait un bon moyen de lui en faire part. Je hochais la tête sans dire un mot et la regardais un instant pendant qu'elle retournait le harnais dans tous les sens se demandant sans doute où était le bas du haut, comme moi après l'avoir acheté. Je réprimais un sourire pour ne pas la vexer, ayant eu un aperçu de sa susceptibilité la dernière fois. On ne t’a jamais dit que les chats retombent toujours sur leurs pattes et qu’au pire, ils ont neuf vies ? Là, je ne pus réprimer mon sourire, puis reprenais mon sérieux : Si c'est vrai, mais je préfère ne pas risquer de t'en faire perdre une, et puis pour ce que j'ai en projet, tu verras que ce n'est pas inutile, Je ne suis pas Superman, je n'ai pas de champ protecteur autours de moi qui peut englober ce que je tiens ... Malheureusement ... Donc, harnais ! En quelques contorsions je passais mon propre attirail et le bouclais, je m'étais entraîné un bon moment avant dans ma chambre, pestant et jurant plus d'une fois. Les ombres s'allongeaient maintenant et la pénombre se faisait de plus en plus dense dans la ruelle ... J'avais la tête baissée, occupé à boucler ma dernière sangle et a vérifier la bonne attache du mousqueton où étais fixé la "laisse" réglable qui serait notre cordon ombilical pendant le vol et je vis s'approcher la jeune femme du coin de l'oeil, son harnais dans les mains. Je l'entendis humer l'air puis me dire alors que je relevais la tête et me retrouvais pratiquement face à face avec elle qui me fixais, ses yeux légèrement fermé dans une expression suspicieuse : Euh… Tu serais pas passé aux alentours de l’autre rue il y a pas longtemps par hasard ? Je souris d'un air entendu : C'était bien moi, je ne suis pas toujours attifé ainsi, ça ne serait ni pratique ni très discret pour commander un hamburger dis je riant doucement. Et puis pour être honnête, ne le prends pas mal surtout, je voulais savoir si tu étais aussi douée olfactivement que mes anciens camarades ... Je t'ai attendu un moment dans la ruelle et j'étais un peu déçu ... Mais il semble que tu sois quand même doté d'un très bon odorat ... Excuse moi de t'avoir testé ainsi, il fallait que je sache ... Légèrement embêté quand même, je lui pris le harnais des mains, l'ouvrais et me baissais pour lui enfiler de bas en haut en lui demandant de lever une jambe après l'autre, puis lui faire passer les bras entre les sangles et enfin, après avoir effectué quelques réglages de dernière minute, le boucler définitivement en veillant que sa poitrine ne puisse souffrir pendant notre périple. Lors de ces manoeuvres, nos corps étaient bien proches et je devais la toucher et placer ses vêtements pour qu'aucun plis ne puissent être à l'origine de gènes éventuelles, ce qui m'obligeais à les lisser du plat de la main en des endroits où je n'aurais jamais osé les poser. Parfois nos yeux se croisaient, et je lui souriais pauvrement en m'excusant de devoir lui infliger ces attouchements nécessaires. Je passais enfin derrière elle, vérifiant une dernière fois que le mousqueton dorsal était bien solidement fixé, dégageant sa chevelure prise au piège à certains endroits, puis lui refis face et fixais le mousqueton du lien qui nous unirait pendant le vol dans l'anneau qui trônait entre ses deux seins en évitant au mieux de les toucher. Voilà, tout est paré ... Tu es prête ? ... Dans un premier temps, nous allons aller tranquillement jusqu'en haut de l'Empire State Building pour regarder ce fameux coucher de soleil sur New-York ... Je m'approchais tout près d'elle et posais mes mains sur sa taille gracile en souriant : M'accordez vous cette danse mademoiselle ? dis je d'un air enjoué et avec un ton badin, puis je repris un air plus sérieux : Mets tes pieds sur les miens, c'est comme ça qu'on m'a appris à danser tout petit, et tes mains derrière mon cou ... et détends toi un peu, j'irais lentement au début ... Je baissais la tête pour la regarder vu notre différence de taille et attendis qu'elle veuille bien faire ce que je lui demandais, légèrement troublé par ce contact étroit qui s'établissait entre nous, par la chaleur et les mouvements imperceptibles de ses muscles sous mes mains, par ses yeux dont les pupilles changeaient étrangement de formes et de dimensions et par cette proximité presque sensuelle.
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Ainsi donc elle était dans le juste, c’était bel et bien Nova l’homme à capuche qu’elle avait croisée dans la rue un peu plus tôt. Cette idée avait un petit quelque chose de frustrant, si elle avait tout de suite réagit, elle aurait pu avoir une chance de le voir sans son foutu casque. Il fallait dire que la curiosité sur l’apparence réelle de Nova la tiraillait à nouveau maintenant qu’il se tenait face à celle, caché derrière son armure. Mais peut-être ne s’était-il lui-même pas arrêté car il ne souhaitait pas que la mutante soit à même de le reconnaître dans son attirail ?
Et comment ça il avait été un peu déçu ? Non mais oh ! Elle avait bien envie de le voir à sa place tiens ! Emma avait un odorat très développé qui lui permettait de ressentir des fragrances à plusieurs mètres… Quand il n’y en avait pas trop de parasitaires aux alentours ! Cette ville puait très clairement pour quelqu’un comme elle, une véritable infection. Et une véritable agression olfactive en prime ! Des odeurs, il y en avait des milliers, en permanence, partout. Les reconnaître n’était de loin pas une chose aisée, surtout quand il s’agissait d’un parfum qu’elle connaissait encore peu. avec le temps, à force de les fréquenter, elle était devenue en mesure de reconnaitre en un instant l’odeur de Wanda, de Dave, de Belphégor et autre mais Nova, elle n’avait pas vraiment eu le temps de vraiment s’imprégner de son odeur. De plus, pour couronner le tout, l’armure en elle-même dégageait une légère odeur sensiblement différente de celle des vêtements de Nova, ce qui faussait un peu la donne.
J’ai un odorat extrêmement aiguisé, se défendit-elle en menaçant Nova de son index. Si cette ville n’empestait pas comme une immense décharge publique je pourrais te pister sur des kilomètres alors fais gaffe !
Mais son air faussement menaçant laissa place à un petit sourire gêné quand Nova lui passa son harnais. Emma n’en n’avait pas attendu autant de lui, elle s’était juste attendue à ce qu’il lui montre dans quel sens ce truc pouvait bien s’enfiler. Cette proximité soudaine était pour le moins déroutante pour la jeune femme qui n’était absolument pas habituée à ce genre de proximité avec qui que ce soit. Malgré elle, elle sentait le rouge lui monter aux joues sans être capable de faire quoi que ce soit pour s’empêcher de rougir en se mordillant la lèvre inférieure alors que son cœur semblait louper quelques battements à tout moment.
Et les choses ne furent pas pour s’arranger quand Nova la prit par la taille pour l’attirer doucement contre lui. Emma avait la terrible impression d’être plus rouge qu’une tomate en cet instant et se sentait un peu idiote. Après tout, il s’agissait quand même d’un type dont elle ne savait absolument rien. Elle ne connaissait même pas son visage qu’il s’obstinait à lui cacher, même quand il la croisait dans la rue en « civil ».
A la demande de Nova, elle monta en riant sur ses pieds tout en passant ses bras autour de son cou. Elle ne l’avait encore jamais vu d’aussi près et le port de son casque n’en était que plus agaçant pour le coup. Elle ne pouvait voir que la mâchoire carrée et les lèvres bien dessinées, rien de plus. Même son regard semblait masqué par le casque. Mais cela n’empêchait pas Emma de ressentir un certain trouble à cette promiscuité.
Parée au décollage !, annonça-t-elle en tâchant de ne pas avoir l’air de trop se cramponner à lui. Après sa première frayeur le jour de leur rencontre, elle savait à quoi s’attendre désormais et s’envoler ainsi du sol quand on en avait pas l’habitude restait tout de même quelque chose d’impressionnant. Prête pour le 7ème ciel ! plaisanta-t-elle en riant gaiement pour se détendre.
Elle riait en mettant ses pieds sur les miens, ce qui était un progrès par rapport à notre premier "vol", passant ses bras autours de mon cou comme je lui avait demandé ce qui l'amena à ce que nous soyons littéralement collés l'un à l'autre dans une position plus qu'équivoque. Si un passant tournait la tête à ce moment là, il nous aurait pris pour un couple tout à fait normal en train de s'enlacer dans l'ombre de la ruelle. Parée au décollage ! ... Prête pour le 7ème ciel ! J'éclatais de rire en redressant la tête pour regarder vers le ciel, puis la rabaissais en faisant une moue : Jamais au premier rendez vous mademoiselle ... Je ne sais pas si elle s'était rendu compte que nous avions déjà décollé mais c'est au moment où nous débouchions à l'air libre que je ressentis une légère crispation de ses mains derrière mon cou. Toujours en montant, mais un peu plus rapidement cette fois, je tournais lentement sur moi même pour avoir l'Empire State Building, mon premier objectif, en ligne de mire. Je m'arrêtais enfin et réfléchis un instant. Voler ainsi n'était pas pratique, déjà pour se diriger, ensuite pour qu'elle puisse profiter de la vue ... Je décidais de changer de position : N'ais pas peur, je vais te prendre dans mes bras, de toute façon, le harnais nous relie ensemble, tu ne peux tomber ... Et d'un geste je la basculais, passais mon bras droit sous ses genoux et elle se retrouva ainsi bien calée, comme une jeune mariée sur le pas de la chambre nuptiale. C'est plus confortable ainsi non ? Si tu as froid, dis le moi surtout, je voudrais pas que tu attrapes un rhume ... Et je partis en vol horizontal directement vers ma destination. Le soleil se couchait doucement dans les terre alors que la Lune étais bien visible dans le ciel et que la ville s'illuminait de toute part.J'atterris bientôt au dernier étage de l'immense ouvrage, là où le public ne pouvait aller si ce n'est quelques VIP très sélectionnés. Je décrochais le mousqueton de son harnais pour lui laisser sa liberté de mouvement et qu'elle puisse faire le tour de la petite terrasse qui constituait le dernier étage praticable du monument et me plaçais derrière elle pendant qu'elle profitais du panorama, lui montrant du doigt les quelques endroits que je connaissais, au moins d'en haut, ainsi que les quartiers de New-York dont on avait une vue imprenable. C'est alors que je décidais de faire une chose un peu risquée et idiote, mais qu'il me paraissait honnête de faire envers elle. Je tirais en arrière mon casque qui se rabattit en arrière comme la capuche d'un sweet, découvrant ma tête et mon visage. Elle me tournait le dos encore et nous regardions les dernières lueurs du jour disparaître, spectacle magnifique : C'est beau n'est ce pas ? Cela valait bien une petite frayeur non ? Dis je doucement. Ma voix n'étant plus déformée par le casque me semblait soudain moins assurée ... Richard Rider n'avait vraiment pas la pointure de Nova ...
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Emma plaisantait et riait pour masquer quelque peu sa nervosité. Elle n’était absolument pas effrayée et même si elle aurait pu l’être, le harnais lui rappelait qu’elle ne risquait pas grand-chose. c’était juste la situation insolite qui était toute nouvelle pour elle. Mais après tout, faire un tour en volant avec un super-héro, il y avait pire comme soirée non ? Enfin, elle n’était pas sûr que Nova soit un super-héro mais il lui avait sauvé la vie, il portait une combinaison et il pouvait voler alors sur son échelle personnel d’héroïcattitude, cela faisait de lui un super-héro, point à la ligne. En plus, il était vraiment très attentionné comme elle pu encore une fois le découvrir quand il la fit changer de position pour qu’elle soit mieux et quand il lui expliqua de lui dire si elle avait froid. Elle avait vécu presque toute sa vie dans une roulotte non-chauffée avant de vivre plusieurs mois dans la rue, le froid était une bien une chose qu’elle avait apprit à dompter avec le temps. Elle n’était absolument pas frileuse et les hivers rudes passés dans la roulotte lui avait permit d’avoir un système immunitaire des plus efficaces mais elle ne jugea pas utile d’entrer dans ce genre de détails et se contenta de faire oui de la tête alors que son regard se perdait sur le paysage et les rues s’éloignant de plus en plus.
Si la première fois l’avait prise par surprise, cette fois-ci elle savait à quoi s’attendre et était bien plus détendue ce qui lui permettait de profiter pleinement du spectacle qui s’offrait à ses yeux ébahit. Pendant un temps, devant ce paysage urbain à couper le souffle, Emma en oublia qu’elle se trouvait installée dans les bras d’un presque parfait inconnu et en prime en oublia même de parler. La vue était magnifique, il n’y avait pas de mot assez fort pour le dire. Vue d’en bas, les rues semblaient grises et terne mais d’en haut, avec le couché de soleil et les lumières qui s’allumaient, la ville prenait un tout autre visage et la mutante en vint à sincèrement regretter que sa mutation ne lui permette pas de voler d’elle-même. Elle en aurait alors passé des heures à survoler les bâtiments pour en admirer la beauté.
Lorsque Nova la déposa sur la terrasse surplombant la ville, Emma fut à peine décrochée qu’elle se précipita vers la barrière de sécurité pour regarder en contre-bas. La hauteur avait de quoi donner sérieusement le vertige mais après un premier petit sursaut peu certain, elle se pencha à nouveau légèrement, bien cramponnée à la balustrade. Ils étaient tellement haut que même avec sa vue pourtant perçante, elle ne pouvait pas voir les gens. C’était à peine si elle voyait les voitures, petits points colorés se déplaçant au sol. Les odeurs étaient également moins présentent. Elles étaient toujours là bien sûr, surtout celle de pollution, mais bien moins net et agressives. Mais le plus impressionnant était le presque silence qui régnait. Le tumulte de la ville n’était qu’un bourdonnement au loin.
C'est magnifique !, s'exclama-t-elle avec un entrain qui n'avait rien de feint.
Ainsi, tournant le dos à Nova, Emma ne vit pas qu’il avait abaissé son casque et ce ne fut que lorsqu’il parla à nouveau qu’elle se retourna en fronçant les sourcils. La voix qu’elle avait entendu dans son dos était différente et elle comprit aussitôt pourquoi.
Et donc, voilà à quoi ressemblait son mystérieux sauveur. Emma en oublia la vue pour se rapprocher de quelques pas tout en le détaillant du regard, ses pupilles se dilatant bien plus que chez un humain normal, la tête penchée sur le côté avant de lui adresser un grand sourire qui dévoilait ses crocs malgré elle.
Wow, mais t’es canon en fait !, s’exclama-t-elle avant de réaliser qu’elle venait de penser un peu trop à haute voix. Ayant entendu ce qu’elle-même venait de dire sans réfléchir, le teint d’Emma prit une coloration rouge qui aurait presque pu faire concurrence à un feu de signalisation. Euh enfin j’veux dire… Tu sais… Avec le casque et tout on ne sait pas trop à quoi ressemble la personne et du coup et bien… Enfin voilà…
Avec une grimace gênée, Emma préféra arrêter là le massacre avant de s’enfoncer encore plus.
Emma se retourna perplexe. Elle se rapprocha de moi, son regard ne se détachant pas de mon visage, et je me retrouvais devant deux prunelles qui passaient alternativement de la de fente au cercle et qui me fixaient intensément, semblant me voir pour la première fois ... Sa tête s'inclina et un sourire radieux illumina encore plus son visage déjà transfiguré par le fait de ces instants au dessus de la ville. Tout autre que moi aurait qualifié ce sourire de carnassier et aurait pris ses jambes à son cou pour s'enfuir, mais j'y voyais bien autre chose, le souvenir de moments heureux, d'amis et de réunions presque familiales, d'amour même, simple, coloré et absolu. Je lui souris en retour jusqu'à ce que ses pensées ne franchissent la porte de sa bouche : Wow, mais t’es canon en fait ! Je piquais un far monstrueux en miroir du sien quand elle s'aperçut sans doute qu'elle avait exprimé tout haut ce qu'elle pensait tout bas... Euh enfin j’veux dire… Tu sais… Avec le casque et tout on ne sait pas trop à quoi ressemble la personne et du coup et bien… Enfin voilà… Je baissais les yeux et me détournais un instant pour reprendre contenance, aussi gêné si ce n'est plus qu'elle ... Ah il était beau le héros ! Un grand couillon oui ! Avec des réactions de lycéen malgré les années qui avaient gravées leurs cicatrices jusque dans ma chaire et mon âme ... Je me recentrais un peu et osais un regard furtif vers elle : Merci ... C'est gentil ... tu n'es pas mal non plus toi même tu sais ... J'aime quand tu souris, quand tu es heureuse ... Puis je lui souris tout à fait en la regardant droit dans les yeux ... Arrêtes de me regarder comme ça sinon je remets mon casque ! Puis j'allais m'accouder à la balustrade et je regardais en bas les artères illuminées de cette grande chose vivante qu'était New-York. J'aime bien voler de nuit à cause de ça, la vue est vraiment magnifique, on se croirait à Noël tous les jours, mais c'est encore plus beau en cette période là, surtout si il a neigé ... Des visions antédiluviennes me revenaient par flashs de cette époque à mes débuts où je découvrais tout sous un jour nouveau chaque jour, un peu comme Emma ce soir ... Je me redressais alors et me retournais : Bon il est temps de penser au pique-nique, je vais chercher ce qu'il faut et je reviens tout de suite ... Je remis mon casque et passais commande au Drive le plus proche par l'intermédiaire de mon système de communication interne puis sortais un billet de 10 d'une pochette de mon harnais... Bouges pas je reviens ! t'envoles pas hein !?! Et sautant en équilibre sur la balustrade, je plongeais ensuite vers le bas puis obliquais vers mon objectif. J'avais déjà fait le coup plusieurs fois et le gars au guichet savait à quoi s'en tenir. Ma commande était déjà prête et il me la tendait déjà à bout de bras, à moitié sortie de sa cahute. Je fonçais dessus, enregistrant quelques flash de portables qui me prenaient en photo au passage, stoppais à sa hauteur, m'emparais du sachet bien ventru, lui mettais l'argent en main en le remerciant et re-disparaissais illico dans la nuit poursuivi par encore plus de flash et des cris de joie d'avoir pu me prendre en photo ... Il y aurait beaucoup de buzz sur les réseaux sociaux dans les instants qui allaient suivre et ma bobine sur les blogs ... Je m'étais absenté à peine cinq minutes et je me re posais devant Emma en lui tendant le sachet de la taille d'un sac servant aux ménagères à porter leurs commissions : Voilà, j'ai pris un peu de tout ne sachant pas tes goûts, même un menu végétalien au cas où ... Je lui montrais une direction derrière elle du doigt, Nous allons manger là bas, chez la première dame de la ville ... Ajoutais je en souriant, Tu portes le paquet et c'est moi qui conduis ... Et je tendis les bras pour qu'elle vienne s'y laisser prendre...
Vol au clair de lune pour tenir une promesse donnée
Emma ne savait plus où se mettre. Elle avait l’impression d’être une parfaite idiote doublée d’une fille pire qu’une adolescente pré pubère. Et les choses ne s’arrangèrent pas quand Nova lui retourna maladroitement son compliment, ajoutant qu’il aimait son sourire. La jeune femme se senti rougir plus que violemment. C’était la première fois que l’on lui faisait un compliment sur son physique et à vrai dire, Emma avait depuis longtemps accepté l’idée que cela ne lui arriverait tout simplement jamais. Et voilà que ce garçon, super-héro et armé d’un sourire à tomber, la complimentait, elle, la mutante qui faisait pleurer les jeunes enfants.
Après, peut-être qu’il avait simplement voulu se montrer poli et rien de plus ? Qu’il n’en pensait pas un mot et voulait juste lui retourner la gentillesse ? Cette hypothèse semblait presque plus vraisemblable à Emma. Elle espérait vraiment qu’un type aussi canon puisse la trouver jolie, elle ?
Désolée, dit-elle en se mordillant la lèvre pour retenir un sourire quand Nova la menaça de remettre son casque et elle se concentra à nouveau sur la vue véritablement époustouflante.
Elle vivait depuis quelques mois à New York maintenant mais elle n’avait encore jamais eu l’occasion de voir la ville ainsi en hauteur. C’était une chose que tout le monde devrait voir au moins une fois dans sa vie.
Nova la prit par surprise en lui parlant d’aller chercher le pique-nique et Emma ne cacha pas sa curiosité en se tournant vers lui, sourcils froncés. Un pique-nique nocturne sur les hauteurs de New York ? Si Emma n’avait pas été continuellement complexée par son apparence, elle aurait trouvé là une intention plutôt romantique mais elle préférait tout de suite se dire que Nova avait juste faim.
Hé mais…, commença-t-elle mais trop tard. Ayant remit son casque, Nova c’était déjà envolé, la laissant sur le toit. Ce n’était pas pour lui déplaire pour autant. La vue était sublime et le presque silence était une vraie bénédiction comparé au tumulte incessant de la ville.
Attendant le retour de Nova, Emma se pencha à nouveau sur la balustrade pour regarder en contrebas. Elle n’était pas vraiment sujette au vertige mais il fallait avouer qu’une chute à cette hauteur ne la tentait pas vraiment. Mais en même temps, le vide avait sur elle cet étrange attrait qui faisait qu’elle n’arrivait pas à s’en détacher. Cela devait certainement être dû aux montées d’adrénalines de sa soirée.
Nova ne mit pas longtemps à réapparaitre avec le sachet mondialement connu d’un fast food. Cela pouvait sembler un peu idiot mais Emma, accro aux divers sandwichs, en était aux anges et elle éclata de rire quand il lui parla du menu végétalien.
C’est adorable merci !, dit-elle en prenant le sac bien remplit. Elle n’avait rien contre les légumes et autres petites graines mais il fallait dire qu’elle était très loin d’être végétalienne. A dire vrai, c’était plutôt le contraire, Emma était une véritable accro à la viande, si possible rouge et saignante. D’accord, soyons franc, la viande rouge et crue même mais ça, c’était une chose qu’elle préférait garder pour elle histoire de ne pas voir les gens fuir en lui jetant un regard dégouté.
Cette fois-ci, elle n’hésita pas un instant avant de revenir se pendre au cou de Nova. C’est qu’elle y prenait sérieusement goût aux balades dans les airs.
Tu es sûr qu’on a le droit de faire ça ?, lui demanda-t-elle en riant tout en faisant référence à son idée complètement folle mais qui lui plaisait particulièrement.
La spontanéité et la fraîcheur d'Emma me faisait chaud au coeur et je ne regrettais vraiment pas de tenir cette promesse que je lui avais faite. Elle revint se pendre à mon cou tout naturellement avec son entrain plein de charme puis me regarda, me fixant de ses yeux si particuliers qui n'étaient pas sans m'en rappeler d'autres depuis si longtemps hors d'atteinte. Tu es sûr qu’on a le droit de faire ça ?, J'éclatais de rire. Je posais mon doigt sur ma bouche tout sourire : Shuuutttt... Je lui mis ensuite ce même doigt en travers de ses propres lèvres toujours souriant : Si tu ne le dis à personne et ne commence pas à crier là haut, on ne le saura pas... Puis lui faisant un clin d'oeil, je la soulevais à nouveau dans mes bras comme une plume, le précieux paquet serré dans son bras alors que de l'autre elle me tenait par le cou et je m'envolais vers les hauteurs, laissant l'Empire State Building loin en dessous de nous, la ville devenant un entremêlé de lumières de toutes sortes, vivantes et fluctuantes. J'étais arrivé juste entre les plans de vols des hélicoptères qui sillonnaient le ciel de New-York jour et nuit et celui des avions qui décollaient ou attendaient leur tour pour rejoindre l'un des aéroports de la mégapole lorsque je cessais mon ascension, puis prenais la route de Liberty Island. Je fis un léger détour pour éviter la tour Stark et d'éventuels curieux venant de là bas pour vérifier qui passait ainsi dans le ciel, indiquant à mon invité les différents monuments que nous survolions ... Là bas, c'est la tour Stark d'où Iron Man prend son envol, plus haut la cathédrale Saint Patrick, et devant nous, la mer et notre destination ... Je redescendis enfin lentement à la verticale, attendant quelques instants que l'hélicoptère de la police qui faisait sa ronde habituelle passe son chemin et atterrissais sur la tête de la dame de fer puis libérais ma passagère, de mes bras et du cordon ombilical qui nous reliait par sécurité.Faisant un pas en arrière, je dépolarisais alors mon armure totalement, ce qui me fit reprendre ma tenue civile et disparaître du même coup mon propre harnais. La statue de la liberté était illuminée de nuit depuis quelques temps déjà et la zone où nous étions était baignée d'une ombre protectrice bienvenue. Je lui pris le sachet des mains et avançais entre deux des piques de sa couronne pour m'y assoire et déballer tranquillement notre repas, plaçant 2 par 2 chaque couple de sandwichs et les paquets de frites, ainsi que les boissons. J'avais pris des cocas, des jus d'orange et des bouteilles d'eau ne sachant pas ses goûts. Je tapotais le sol à côté de moi pour lui faire signe de s'assoir, puis, m'emparais d'un des cheeseburgers et y croquais à pleine dents. J'avalais ma bouchée, essuyant du revers de la main la sauce qui avait marqué le coin de mes lèvres et lui montrais l'Est d'où venait une légère brise parfumée d'embruns et où on voyait la lumière des phares et celles des bateaux qui naviguaient sur les flots vers des destinations inconnues : C'est beau non ? C'est calme en plus, j'aime venir ici quand j'ai le cafard ou que je ne supporte plus les gens ... Je m'y sens moins seul ... Je la regardais du coin de l'oeil puis reportais mon regard sur le large, suivant le déplacement lent d'un cargo : J'aime bien être avec toi... puis gêné par mes propres paroles, je croquais à nouveau dans mon sandwich et mastiquais longuement sans oser la regarder à nouveau.
Vol au clair de lune pour tenir une promesse donnée
Si le but de Nova était de la réduire au silence, c’était parfaitement réussit en lui posant ainsi son doigt sur ses lèvres. Complètement déboussolée, la mutante se contenta de le regarder avec de grands yeux sans plus dire un mot, sage comme une image alors qu’elle restait accrochée à son cou tandis qu’il décollait pour leur lieu de pique-nique.
Alors qu’il profitait de leur vol pour jouer au guide touristique, Emma admirait le paysage avec émerveillement. Elle n’était pas vraiment fan des grandes villes comme New York. Trop de monde, trop de pollution, trop de stress. Et pourtant, vu ainsi du ciel, la Big Apple prenait une toute autre apparence bien plus féérique avec ses milliers de lumières colorées. Si cela n’en tenait qu’à Emma, elle ne redescendrait plus dans les rues surpeuplées de la mégapole.
Arrivés à destination, Emma jeta un coup d’œil en contrebas tout en se tenant d’une main à l’une des piques de la couronne. D’ici, la statue lui semblait encore plus haute que vue d’en bas. Du coin de l’œil, elle vit l’armure de Nova disparaitre et laisser pour de bon place à un homme vraiment séduisant, celui-là même qu’elle avait croisée plus tôt, elle en était définitivement sur cette fois-ci. Si on lui avait dit encore le jour-même qu’elle aurait droit à un pique-nique avec quelqu’un d’aussi mignon sur la Statue de la Liberté en admirant les lumières de la ville de nuit, elle aurait purement et simplement éclaté de rire. Ce n’était pas le genre de choses qui arrivaient aux filles comme elle. Lâchant la pique, Emma, qui avait vu le geste de Nova, s’avança jusqu’à lui d’un pas presque sautilleur. Geste qui pouvait paraitre suicidaire à une hauteur pareille mais après tout, elle avait l’agilité des félins, il en fallait plus pour lui faire perdre l’équilibre.
C’est vrai que c’est magnifique, confirma-t-elle tout en s’asseyant. Il avait vraiment de la chance de pouvoir voler jusqu’ici, Emma l’enviait un peu alors qu’elle prenait son propre cheeseburger dans lequel elle mordit à pleine dent.
Morse avec laquelle elle manqua de peu de s’étouffer aux propos suivant de Nova. Oubliant de mâcher et d’avaler, se fut la bouche fermée mais avec des joues d’hamster qu’elle se tourna vers lui un instant avant de se souvenir de ce qu’elle avait dans la bouche et d’avaler sa bouchée du sandwich.
C’est parce que tu ne me connais pas encore, tenta-t-il de plaisanter alors qu’elle sentait ses joues prendre une couleur soutenue, ce qui l’agaçait prodigieusement. Heureusement, elle comptait sur la pénombre en espérant que cela cacherait son rougissement à Nova. Je suis hyperactive, invivable et je mords quand je n’ai pas ma dose de caféine, ajouta-t-elle en attrapant une frite. Et toi ? Tu as un nom à part Nova, Mister Rich Nova ?, demanda-t-elle en faisant référence à son hésitation lorsqu’il lui avait donné son nom lors de leur première rencontre.
Je venais d'avaler ma bouchée et allongeais la main vers une canette de coca pour la faire passer. Du même coup je la regardais plus ou moins quand elle me répondit : C’est parce que tu ne me connais pas encore ... Je suis hyperactive, invivable et je mords quand je n’ai pas ma dose de caféine ... Un sourire s'ébaucha sur mes lèvres en l'entendant, je m'en serais à peine douté, encore que pour la caféine, là j'en avais des doutes, elle ne devait pas avoir besoin de ça pour être en forme ... J'avis fait sauté la capsule et la posais près d'elle puis faisais subir le même sort à la seconde et la portais à ma bouche afin d'en boire une gorgée, mais je ne pus terminer mon geste : Et toi ? Tu as un nom à part Nova, Mister Rich Nova ? J'éclatais littéralement et involontairement de rire, essayant de reprendre mon sérieux avec le plus grand mal. Si un gardien faisait sa ronde en dessous de nous, nuls doutes qu'il aurait pu m'entendre ... J'essuyais une larme qui coulait au coin de mon oeil : Excuses moi, c'est de moi et de ma propre bêtise que je ris ... Tu as une bonne mémoire dis donc ... Je terminais enfin mon geste et bus une rasade. Je la regardais, mais dans le noir, je ne pouvais distinguer si elle était en colère, contrariée ou amusée, même quand la lumière des phares sur la côte venait balayer notre sanctuaire culinaire. Je m'appelle Richard Dis je en souriant, D'où le "Rich ... Nova" qui m'a échappé ... Je lui souriais, Tu m'avais tellement troublé ce jour là ... Je posais ma canette sur le sol et fixant le sandwich que je tenais, j'ajoutais : C'est bon si tu n'as rien à manger ce truc, mais ça ne vaut pas un steack d'élan bien saignant ... Mais faute de grive, on mange des merles ... Et je mordis dedans, mastiquant consciencieusement avant d'avaler et de faire passer le tout avec une autre gorgée de coca. J'espérais qu'Emma ne m'en voudrait pas de cette explosion de rire, je savais au combien son susceptibles et prompt à la colère les gens de son espèce, enfin ceux de là haut, mais elle leur était si semblable... Tenant le reste de mon cheeseburger en arrêt devant ma bouche, je regardais le large, les yeux dans le vague au souvenir de ces félins humanoïdes qu'elle me rappelait tant. Mais ça ne vaut pas le goût du coeur palpitant d'un Ishnar lors de la Grande Chasse ... revenant sur Terre, je rectifiais en jetant un regard vers Emma C'est comme ça qu'ils nomment l'élan mâle ... Je devais vraiment faire attention avec elle, même si elle leur était apparentée et que quand j'étais avec elle je me replongeais avec eux, elle n'était ni de leur monde, ni de leur clan, c'était une humaine mutante de la Terre et nous étions tous deux sur ce monde. Amusé, je la regardais piquer dans les frites à nouveau. Si on ne mange pas tout, c'est pas grave, je connais quelqu'un qui se régalera de ce qui sera en trop ... Et puis si tu manges trop, je vais avoir du mal à redécoller ... Je la regardais en souriant encore, Je plaisante ... Manges ce que tu veux, tu seras toujours aussi légère qu'une plume ... Vas y sers toi ... Et je mangeais ma dernière bouchée pour piquer une frite, m'emparer d'un autre au poulet cette fois et y mordre à pleine dents ... Un autre cargo passait au loin et entrait dans le port alors qu'au dessus de nous le ciel était constellé d'étoiles à peine voilées par quelques nuages éparses. La légère brise venant du large embaumait les embruns et purifiait l'air nauséabond de la ville, faisant flotter doucement la chevelure d'Emma. Une traînée traversa le ciel et je la suivais des yeux jusqu'à la tour Stark ... Tiens Iron Man rentre chez lui ... J'étais bien ...
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Emma avait de la peine à y croire. Elle, la petite mutante originaire de Suisse, la bête de foire qui avait passé toute sa vie à rêver de ce que pourrait être sa vie en dehors du cirque, voilà qu'elle mangeait un McDo de nuit au sommet de la Statue de la Liberté avec un espèce de super-héro en armure.
C'était totalement irréaliste mais en même temps, le monde dans lequel ils vivaient était-il seulement encore réaliste ? Après tout, ils vivaient entourés de mutants, de super-héros, d'extraterrestres et de savant fous. La réalité avait rattrapé la fiction de ces comics qu'elle affectionnait tant. Pour preuve, leurs auteurs, pour la plupart, n'inventaient même plus de nouveaux héros, ils se contentaient de relater les exploits des héros déjà existant depuis quelques années.
Enchantée Richard, lui répondit-elle entre deux morses de son hamburger. Etrangement, de pouvoir lui donner un prénom rendait soudainement Nova plus humain, plus « réel » à ses yeux.
Elle était entrain de mâcher sa nouvelle bouchée quand elle ouvrit de grands yeux en l'écoutant. Des steaks d'élan saignant ? Le coeur palpitant d'un ishtruc ?
T'es sérieux-là... ?, lui demanda-t-elle après avoir avalé, stupéfaite.
Et dire qu'elle se faisait toujours violence pour ne pas craquer et faire cuir sa viande avant de la manger quand elle l'avait toujours de très loin préférée crue et saignante. Tout cela pour ne pas choquer autour d'elle, pour paraître un peu plus normal, moins animale. Et lui, il lui parlait l'air de rien de coeurs palpitant qui, en plus, mettaient du coup l'eau à la bouche de la jeune femme. C'était dans sa nature, même si elle l'a combattait. Son côté mutant-félin avait toujours eu une préférence pour la viande plus... naturelle. Chose utile quand on vivait dans la rue et qu'il n'y avait que les rats pour se nourrir mais qui avait toujours était un sujet de honte pour Emma, élevée avec l'idée rigide qu'elle devait absolument tout faire pour refréner ses instincts, que sa mutation était une honte. Cuir sa viande, marcher debout – bien que cela lui soit difficile physiologiquement – ne pas grogner, ne pas rugir...
A la remarque sur son risque de prise de poids Emma, comme toutes jeunes femmes à travers le monde, répondit en collant un coup dans le bras de Nova. Pourtant, elle ne l'avait pas prit mal. Bien qu'elle se soit remplumée grâce à Dave, elle était encore loin d'être grosse. Au contraire, encore quelques kilos de plus ne lui feraient pas de mal. Non, c'était juste là un réflexe typiquement féminin.
C'est plutôt toi qui devrait faire gaffe avant de plus pouvoir entrer dans ton armure oui !, rétorqua-t-elle sur un ton faussement vexée avant qu'un sourire étirant ses lèvres ne la trahisse.
Ayant terminé son hamburger, Emma s'empara de son coca réalisant que malgré tout, elle n'avait effectivement plus faim. Il fallait dire que Rich avait dû dévaliser le fast food le plus proche avec tout ce qu'il avait apporté.
Suivant son regard, elle vit au loin une silhouette se poser à la Tour Stark. C'était la première fois qu'elle voyait Iron Man pour de vrai, même s'il était à une distance plutôt lointaine.
Est-ce qu'il est au courant pour toi ? Je veux dire, vous vous connaissez ?
C'est plutôt toi qui devrait faire gaffe avant de plus pouvoir entrer dans ton armure oui ! Elle m'avait donné un coup sur le bras et me chahutait à son tour ... Hey ! Doucement ! J'ai plus mon armure ! Et je lui souriais en retour ... Si je me sentais bien avec Emma, comme revenu à la maison après une longue absence, je sentais que la réciproque était aussi valable. Même si cela avait été en réponse à ma taquinerie, en me donnant ce coup dans le bras, c'était la première fois qu'elle me touchait d'elle même, de sa propre initiative, et en me taquinant à son tour, elle me confirmait que d'une certaine façon, j'étais entré dans le cercle de ces personnes qui peuvent approcher et côtoyer la Emma qui se trouve derrière l'apparence tout en ne faisant pas se hérisser de la Emma sauvage et suspicieuse qu'on rencontrait inévitablement dès le début. Le silence qui suivit était un pur bonheur à partager avec elle, et la voir si détendue et heureuse me mettait du baume au coeur. J'étais en train de vider ma canette les yeux toujours tournés sur la tour Stark quand elle me demanda : Est-ce qu'il est au courant pour toi ? Je veux dire, vous vous connaissez ? et je faillis m'étouffer dans mon jus ... Après avoir toussé un peu en me tapant sur la poitrine tout en riant j'arrivais à articuler : Je ne crois pas, enfin, on ne s'est jamais rencontrés en vrai, c'est un grand monsieur lui, un grand héros, une célébrité, moi, je ne suis revenu que depuis pas très longtemps ... Et puis j'aime pas la publicité ... Pour vivre heureux, il faut vivre caché ... Je me levais en disant cela et m'étendis un coup, écartant les bras en les levant vers le ciel comme pour vouloir le toucher puis les laissais retomber le long de mon corps. J'ai bien mangé et pour une fois en bonne compagnie ... Je ramassais les reliefs de notre repas et les mis à part dans l'un des sachets vides. Maintenant j'ai envie d'un bon bol d'air frais et pur et ensuite ... D'un grand chocolat chaud ! Il y avait maintenant deux paquets distincts à nos pieds, l'un plein de détritus destinés aux poubelles, et l'autre contenant tout ce qu'on avait pas pu manger et que nous allions livrer à un sans abris de ma connaissance qui en ferait bon usage pour lui, son chien et sans doute ses voisins. Je l'avais plus ou moins embauché comme assistant dans une activité que je mettais sur pieds et qui nous rapporterait pas mal de devises, mais il m'avait prévenu dès le départ qu'il ne quitterait jamais son mode de vie. Il avait choisi d'être comme ça et il ne voulait rien de plus si ce n'est un peu d'amélioration de l'ordinaire de temps en temps, ce dont je m'acquittais régulièrement en gardant un oeil sur lui et ses compagnons. Leur niveau de vie avait déjà bien été modifié depuis notre première rencontre, mais il m'avait prévenu que je ne devais pas faire plus car la plupart d'entre eux iraient immédiatement se noyer dans l'alcool si on leur en donnait les moyens. Donc, je pourvoyais à leur besoins culinaires et vestimentaires en échanges de menus services en attendant plus. J'allais ensuite farfouiller dans un recoin au pied d'une des cornes et en revenais tenant une paire de lunettes de ski transparente que je lui tendis : Mieux vaut que tu les mettes, ça t'évitera de prendre un moucheron dans les yeux ou d'avoir une conjonctivite à cause du vent ... Quand elle les eut enfilées, cela la faisait ressembler à une vacancière en bord de mer, je ramassais les paquets et les lui mis dans les bras, re polarisais mon armure ainsi que le harnais que je portais Tu vois qu'elle me va toujours ... C'est du High-tech, Auto ajustable ... Je passais alors derrière elle au lieu de la prendre dans les miens comme nous l'avions fait pour venir jusqu'ici : Bien. Mais avant de boire un bon chocolat, nous avons donc deux livraisons et un petit tour en l'air à faire, et cette fois, tu vas pouvoir goûter presque à la sensation de voler toi même ... Elle ne pouvait me voir mais je souriais malicieusement en lui disant cela tout en nous reliant grâce aux mousquetons et aux petites modifications que j'avais effectué dans ma chambre d'hôtel. J'avais du plier les genoux pour nous relier l'un à l'autre et mon visage casqué était tout contre le sien, noyé dans sa chevelure dont je m'enivrais des senteurs. Je la pris par la taille et je lui murmurais à l'oreille Prêtes ? Tends bien les jambes derrière toi et regardes droit devant comme quand tu nages ... Et ne lâches pas les paquets surtout ... Et nous décollions ensemble, semblant voler indépendamment l'un au dessus de l'autre en formation serrée. Je sentais sa nuque contre le bas de mon cou alors que nous prenions la direction des docks des quais de Brooklyn ...
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Emma ne s'était pas sentie aussi sereine et détendue depuis longtemps. Depuis son arrivée aux USA, sa vie avait un peu trop des allures de parcours du combattant. Certes, les choses étaient plus faciles depuis qu'elle vivait avec Dave (enfin... tout était relatif. Elle avait quand même faillit se prendre une blonde en furie sur le coin de la figure) mais tout était loin d'être réglé. Elle n'avait toujours pas de travail, sa situation n'était plus vraiment régulière et elle était toujours tiraillée entre ses idéologies et sa fidélité envers ses amis, malheureusement membres d'une organisation terroriste.
Mais pour l'instant, tout cela semblait loin derrière elle pour quelques heures.
Pourtant, elle ne savait absolument rien de Nova dans le fond. Et c'était peut-être ce qui, une fois de plus, la perdrait. Emma était trop naïve. Dans son besoin d'être enfin acceptée telle quelle était, elle avait tendance à trop vite accorder sa confiance.
Quand Rich lui fit remarquer que Iron Man était un grand Monsieur, Emma lui adressa un petit sourire en haussant les épaules.
Pas plus que toi. Il ne m'a jamais sauvé la vie lui.
Et par conséquent cela faisait de Nova un plus grand héro que Iron Man aux yeux d'Emma.
Alors que Richard remballait leurs affaires, Emma termina son coca avant d'adresser un regard rebuté aux lunettes qu'il venait de lui refiler. Et puis quoi encore ? Quand il l’emmènera faire du ski dans les alpes, ils ont reparleront mais là, non. Elle tenta quand même de les enfiler mais les lunettes n'étaient pas vraiment des plus agréables à porter et Emma se sentait un peu idiote avec ça sur le nez. Ainsi, elle les retira aussi sec.
Merci mais ça ira, marmonna-t-elle avant de l'écouter avec attention, sourcils froncés. Goûter à la sensation de voler ? Il allait quand même pas la balancer dans le vide dans l'espoir de la rattraper avant qu'elle ne s'écrase au sol quand même ?
Curieuse, elle se laissa attacher, enivrée par la nouvelle proximité avec Richard. Avant, il n'avait été qu'une armure et ce n'était pas déjà facile pour elle alors maintenant qu'elle savait quel homme séduisant se cachait sous le casque, Emma devait lutter contre les battements rapides de son coeur.
Je sais pas nager, répondit-elle un peu honteuse quand il lui donna ses instructions. Mais elle comprenait ce qu'il voulait et ce qu'il attendait d'elle. C'est pourquoi elle s'exécuta en attendant de savoir ce qui l'attendait.
Et elle ne fut pas déçue. Après une première seconde un peu inquiétante, Emma finit par se laisser griser et poussa une exclamation joyeuse. Bien sûr, ce n'était pas aussi agréable que d'être serrée contre le corps de Nova mais elle devait avouer que l'expérience était vraiment incroyable.
Notre premier voyage fut de courte durée. J'étais un peu inquiet pour elle parce qu'elle n'avait pas voulu mettre les lunettes. Je savais combien recevoir ne serais ce qu'un stupide moucheron dans l'oeil pouvait être douloureux. Moi aussi je ne voulais pas porter de lunettes quand je conduisais une moto, mais après avoir vécu l'expérience, je n'oubliais plus de le faire. J'avais donc accroché la paire qu'elle avait refusé à mon harnais et je la sentais battre dans mon dos aux grès des vents de notre vol. J'étais heureux de l'entendre s'exclamer joyeusement sous moi et de la sentir prendre du plaisir. Ce n'étais qu'un galop d'essai et j'attendais fébrilement de lui faire goûter la vraie sensation. J'atterris en premier devant une poubelle sur les quais et lui demandais d'y jeter le paquet ad hoc, puis, dès que cela fut fait, je repris le vol pour effectuer un saut de puce à quelques deux cents mètres de là pour nous poser devant un amas de cartons et de palettes sous le auvent d'un hangar désaffecté. Un chien jappa et sortit de sous l'abris en remuant de la queue pour venir tourner autours de nous joyeux. Un vieux bonhomme sortit à sa suite en le conspuant et s'arrêta en nous voyant : Ho! Nova! C'est toi ! Qu'est ce qui t'amène mon gars ? Je vois que tu as enfin de la compagnie, ça me fait plaisir ... Bonjour mademoiselle ... . Je caressais la tête du mâtiné de griffon et de labrador et demandais à Emma de donner le dernier paquet à son maître : On a eu plus gros yeux que de ventre alors Emma et moi on a pensé que Teddy voudrait bien d'un extra ... Je prenais comme prétexte son chien pour ne pas froisser son amour propre, même si je savais pertinemment qu'il croquerait du morceau. Quand il eut libéré les bras d'Emma de son fardeau en la remerciant, je décollais et il se perdit à notre vue très rapidement alors que nous grimpions à la verticale. La ville, dont on ne voyait avant qu'une portion correspondant à la partie que nous survolions, s'étendait maintenant sous nous, multitude de guirlandes colorées et vivantes encerclant des zones plus sombres. C'est après avoir traversé un nuage que je stoppais notre ascension. Je la tenais toujours par la taille et au dessus de nos tête s'étalait le ciel chargé de milliers d'éclats d'étoiles que rien ne venait entâcher. Ici, la pollution ne pouvait venir. Je me penchais vers elle : Toi qui connaîs Walt Disney, tu dois connaître Peter Pan non ? Pour la suite de notre voyage, tu vas étendre tes bras comme si c'était des ailes ... Ok? Et j'entamais une douce courbe qui nous mit à l'horizontale, moi au dessus d'elle la tenant à bout de bras par la taille pour qu'elle ait la sensation d'être seule et libre en volant. Je lui fis faire des tonneaux lents et barriqués puis un large looping tout en riant et en criant : Nous sommes les rois du monde ! et enfin je stoppais à nouveau au dessus d'un nuage, comme si nous étions posés dessus. Je donnais du mou aux sangles qui nous reliaient et la fit faire un demi tour pour qu'elle me fasse face. Poses tes pieds sur les miens et donnes moi tes mains ... En nous tenant ainsi, je donnais un petit mouvement tournant à peine perceptible, comme si nous faisions une ronde suspendus en l'air sous l'éclairage du ciel étoilé. Je pouvais la regarder en entier et je lui souris ... Elle semblait heureuse ... Tu aimes alors ? Tu en as assez ou ça te dis de pousser une pointe jusqu'au lac Welch ?
Vol au clair de lune pour tenir une promesse donnée
C'était définitivement la sensation la plus grisante qu'Emma ait pu connaître de toute sa vie. C'était même encore plus excitant que la fois où, avec son frère, ils avaient sauter de cette immense falaise pour atterrir dans la mer en Croatie.
Toutes petites traces de vertiges avaient désormais disparues maintenant qu'elle avait pleinement conscience qu'elle ne risquait rien avec cet affreux harnais qui la maintenait et elle n'avait donc plus qu'à profiter pleinement de cette incroyable impression de liberté qu'elle éprouvait à voltiger de la sorte dans les airs.
Emma fut particulièrement touchée quand elle découvrit que leur second arrêt était pour offrir les reste de leur repas gargantuesque à un sans-abris. Pour avoir elle-même vécu dans la rue, elle savait à quel point il était rare de pouvoir compter ainsi sur la gentillesse des gens. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle, depuis qu'elle vivait chez Dave, qu'elle utilisait ses maigres réserves d'argent lui restant après les dépenses nécessaires pour aider les autres SDF qui n'avaient pas eu sa chance. Dave aussi était un super-héro dans le fond en fin de compte et à sa manière, même s'il l'ignorait (ou tout du moins, c'était-là ce qu'Emma croyait). Quant à Nova, il fallait avouer qu'il faisait d'un grand sens de la diplomatie. Emma était bien placée pour savoir que les SDF tentaient tant bien que mal de préserver le minimum d'amour propre qu'il pouvait leur rester et sa tactique était pour lui donner le repas était vraiment sympathique de sa part. Ce Richard avait décidemment tout pour lui et une fois de plus, Emma dû se rappeler qu'il était inutile pour elle de lui trouver trop de qualité, cela ne rendrait les choses qu'encore plus difficiles le jour où il cesserait tout simplement de venir la voir. Détail auquel elle ne préférait ne pas trop penser pour le moment.
La livraison faite – et il fallait admettre qu'une livraison McDo faite par un mec volant, ça claquait quand même ! - Nova et Emma reprirent leur envole.
Walt Disney ? Qui de leur génération, et de la génération de leurs parents, ne connaissaient pas les mythiques Disney ? Dès que Nova mentionna Peter Pan, Emma comprit où il voulait en venir et tendit les bras comme il le lui demandait. Durant une seconde, elle senti son coeur rater un battement. Elle avait beau se sentir en confiance, c'était dans la nature de n'importe quel humain de ressentir une seconde d'appréhension dans ce genre de position aussi haut dans le ciel. La montée d'adrénaline typique qu'affectionnaient tant les sauteurs en parachutes. Lors des loopings, Emma ne put s'empêcher de pousser des cris entre la surprise et le rire, comme de ceux que l'on poussait sur les grands huit (et que l'on aimait ça). Mais la pause fut tout de même la bienvenue, avec toutes ces pirouettes, Emma en perdait son sens de l'orientation. La tête encore retournée, elle se laissa faire docilement quand il lui fit changer de position et se mit à rougir quand elle réalisa qu'elle lui faisait fasse et baissa instantanément ses yeux dont les pupilles, dans le ciel nocturne de New York, s'étaient totalement écarquillées, rendant l'intégralité de ses yeux noir.
Le Lac Welch. Des mois qu'Emma était à New York et elle n'y avait encore jamais mit les pieds.
Tant que tu ne me demande pas de nager, répondit-elle avec un rire gêné, relevant enfin son regard sur le jeune homme.
C'était tellement calme là-haut. Malgré ses sens accrus, Emma n'entendait plus les bourdonnements de la ville. Il n'y avait que le silence autour d'eux et le ciel, au-dessus des nuage, étaient absolument magnifique à voir. Il y avait quelque chose de magique à se retrouver ainsi à danser doucement au milieu des étoiles.
Je dois être affreuse à voir avec toutes ses... comment on dit déjà ? Girouettes ? Pirouettes ? Enfin... tu vois...
En effet, Emma imaginait déjà le pire. Sa tignasse qui peinait déjà à se laisser dompter en temps normal devait avoir des airs de crinières maintenant et l'air frais combiné à ses rougissements devait teinter ses joues de manière peu sexy. Et bien sûr, il fallait y ajouter ses pupilles écarquillées et ses crocs qu'elle tentait de masquer le plus possible par réflexe. Et lui, en face, était beau comme un dieu dans son armure étincelante. La vie était vraiment injuste parfois.
Au fait, merci pour ce que tu as fais pour ce type et son chien. C'était vraiment gentil de ta part.
Je n'avais pas pu m'empêcher de sourire un peu quand elle me dit que cela ne la dérangeait pas à condition que je ne lui demande pas de nager. Curieusement, Emma semblait avoir une aversion pour l'eau et devoir y patauger, peut être un traumatisme d'enfance ? Mon sourire s'élargit encore plus quand elle parla de son aspect. Si elle savait ! La légère brise faisait voleter doucement sa chevelure quelque peu malmenée par nos évolutions. Au contraire de ce qu'elle pensait, mais les avis peuvent diverger totalement d'un sexe à l'autre, cela lui faisait une magnifique crinière qui encadrait son visage fin et au combien féminin, crinière que bien des femmes tout à fait humaines lui envieraient. Ce qui était encore plus curieux, c'était sa façon de rougir pour un oui ou pour un non et sa continuelle manie à vouloir cacher ses crocs. Il est vrai que l'humanité n'était peut être pas prête à être confrontée à des gens aussi semblables et différents qu'Emma, mais moi ce n'était pas mon cas, absolument pas ... Au fait, merci pour ce que tu as fais pour ce type et son chien. C'était vraiment gentil de ta part. Oh ce n'est rien du tout ça ... Quand on est passé par là, on sait ce qui vous rend les jour meilleurs ... Et je l'aime bien, lui et son chien, il est venu me voir alors que je broyais du noir au bord des quais et nous avons sympathisé. Mais il ne veut pas changer sa vie, juste l'améliorer dans l'ordinaire, alors je l'aide et on se voit régulièrement, lui et d'autres ... Je regardais en l'air les milliers étoiles brillants au dessus de nos tête, laissant une seconde mon esprit vagabonder vers ce passé terrible et pas très lointain puis baissais à nouveau mon regard sur la jeune femme : Pour tes cheveux, ne t'inquiètes pas pour ça ... On est entre nous ... Pourquoi crois tu que je porte un casque ? C'est pas seulement pour garder le secret de mon identité ... Dis je riant doucement. On trouvera bien un coin civilisé pour que tu puisses remettre de l'ordre dans tes cheveux avant de rentrer ... Des fois qu'il y aurait quelqu'un pour te demander des comptes ... Ajoutais je par boutade. Je l'attirais alors doucement à moi et passais un bras autours de sa taille, l'obligeant presque à faire de même avec la mienne, et nous nous retrouvions ainsi suspendus au dessus du sol blanc que formaient les nuages comme deux amoureux enlacés se promenant dans les rues. Je la regardais encore et lui souris, puis, je démarrais lentement en direction de notre nouvelle destination, le lac Welch situé dans le Harriman State Parc de l'état de New-York.
Tu vas voir c'est un petit lac avec pleins de bois autours ... Je pris de la vitesse et 10 minutes plus tard nous nous posions en bordure d'un des parkings qui desservaient l'endroit où venaient se baigner et patauger les gens et qu'on avait plus ou moins transformé en lieu balnéaire. Il n'y avait personne normalement à cette heure tardive, mais en fait, trois véhicules y étaient stationnés. Au moins l'un d'eux avait des occupants, dont on pouvait deviner l'activité pratiquée en voyant les mouvements qui l'agitaient, la buée sur les vitres et les soupirs qui s'en échappaient. J'étais un peu gêné pour Emma qui piquait si facilement un fard et la fit pivoter pour m'interposer entre elle et le véhicule en espérant qu'elle n'avait rien remarqué. Je dépolarisais mon armure du même coup et, m'apercevant que je la tenais toujours étroitement contre moi, je la relâchais doucement, avec un pincement de regrets au fond du coeur. Voilà, nous y sommes Dis je à voix basse, Je pensais que ça serait désert la nuit, c'est raté, la plage doit être occupée aussi ... Faudra faire attention où on marche sinon ... Au milieu il y a une petite île, on y est aussi tranquilles qu'au milieu de l'océan, c'est comme tu veux, moi ça ne me dérange pas ... Et je l'invitais à avancer sur le chemin de la plage à peine éclairé par des réverbères méphitiques en lui mettant un instant la main dans le creux du dos, me retenant de l'y laisser plus que je ne devrais et de lui prendre la main ensuite ... Ce n'était qu'une sortie entre amis, une promesse que je tenais, même si j'étais attiré par elle comme j'avais été attiré jadis par celle qui me détestait certainement le plus dans l'univers maintenant.
Vol au clair de lune pour tenir une promesse donnée
Nova, le héro des sans-abris ! Emma n'arrivait pas à y croire. Les autres héros des environs faisaient beaucoup mais ils voyaient plus grand. C'était à croire que leur unique priorité était de sauver le monde des grandes menaces. C'était bien joli et sympa mais qui se souciait de ceux qui avaient besoin d'être sauvé au quotidien ? Les héros ordinaires ; ceux qui travaillaient bénévolement dans les refuges, ceux qui donnait un dollar ou deux à un mendiant quand ils passaient devant lui. Les héros de la vie de tous les jours qui, finalement, n'avaient même pas conscience d'en être car dans l'esprit collectif, un héro se devait de courir face au danger et de faire exploser la moitié de la ville à chacune de ses batailles. Et il y avait Nova. Il avait tout ce qu'il fallait pour entrer dans le Panthéon des Iron Man et autres Thor mais pourtant, il restait discret et apportait avec humilité à manger à un sans-abri. Et aux yeux d'Emma qui avait elle-même vécu dans la rue, cela valait bien tous les projets de sauvetages à grand renfort d'explosions du monde.
Emma éclata de rire quand Rich lui parla de ses cheveux et elle imagina le héro armé d'un tube de gel qu'il dégommait à chaque fois qu'il arrivait quelque part et qu'il retirait son casque avant de faire un jeté de mèche en mode « parce que je le vaut bien ».
Il n'y a personne. Enfin si, il y a Dave mais c'est pas ce que tu pourrais croire, ajouta-t-elle rapidement en ressentant tout à coup l'étrange besoin de se justifier sur sa relation avec le vendeur. C'est juste un ami qui m'héberge le temps de l'hiver. Sa petite-amie est une vraie furie, pire que moi !
Allez savoir pourquoi, là encore Emma s'était sentie obligée de bien précisée que le Dave en question était déjà en couple avec une autre et que, par conséquent, il ne se passait absolument rien entre lui et elle. C'était idiot, comme si Rich pouvait bien se soucier de savoir si elle était libre ou non. D'autant que lui même devait probablement avoir une Novette quelque part. Peut-être même une par galaxie, comme les marins.
Quand ils arrivèrent à destination, les mouvements éloquent de l'un des véhicules n'échappèrent pas à la mutante qui dû se retenir d'éclater de rire. Elle avait vécu dans un cirque, parmi des roulottes. Ce genre de choses avaient été plus que monnaie courante durant toute son enfance et adolescence (et encore, il y avait aussi eu les plus créatifs qui ne prenaient pas la peine d'aller dans une roulotte). Et sans compter son père qui avait eu pour habitude de ramener ses conquêtes dans la caravane qu'il partageait pourtant avec ses deux enfants. A bien y réfléchir, Emma réalisait qu'elle ferait le plus grand bonheur de n'importe quel psy en fait.
On devrait les laisser, ça serait bête de les déranger, répondit Emma avec un sourire amusé tout en se mettant à lui suivre.
La sensation furtive de la main de Rich dans le creux de son dos lui procura des décharges dans toute la colonne vertébrale. La seule fois où elle avait ressenti cela, ça avait été avec Thomas, alias l'enflure. Elle n'avait pas envie que cela cesse mais à peine l'avait-elle ressenti que Nova retirait déjà sa main et tout deux avançaient tranquillement l'un à côté de l'autre. Emma en regrettait la proximité que leur avait imposé leur petit vole au-dessus de la ville.
Tu as raison, il y a des gens sur la plage, annonça-t-elle en désignant un point éloigné et – surtout ! - plongé dans la plus grande pénombre. Mais après avoir parlé, elle se tourna vers Rich avec un sourire et ses pupilles tellement dilatées que ses yeux jaune-vert en semblaient désormais noir laissaient comprendre qu'elle avait bel et bien hérité de la nyctalopie des félins. De plus, elle parvenait à sentir les odeurs de bières qui lui parvenait du petit groupe installé à distance d'eux. Et j'ai bien envie de voir ta petite île.
Encore ce rire si désarmant qui faisait apparaître des fossettes sur ses joues et découvrait ses dents blanches et bien rangées qu'elle cachait habituellement de sa main devant la bouche par honte de sa nature. Je souriais en la regardant se libérer ainsi avec moi, preuve que la barrière qu'elle avait dressé entre elle et le monde tombait enfin un peu entre nous. Mais mon coeur avait raté plus d'un battement quand elle avait parlé de ce Dave et un autre encore, mais pas pour les même raisons quand elle avait ajouté qu'il avait une petite amie ... C'est à ce moment là que je m'apercevais que j'étais plus qu'attiré par la jeune femme, et pas par sa seule nature, pas par ce qu'elle me rappelait. Elle avait en elle quelque chose qui m'étais à la fois familier et qui me manquait alors qu'avant cela m'importait guère. En arrivant sur la plage, elle me confirma qu'elle était effectivement déjà occupée en me désignant un endroit obscur où je ne voyais absolument rien malgré mes capacités améliorées. J'avais une vision normale, entendez par là sans aucun équipement, bien au dessus de la normale comme tous mes sens en fait, mais là, j'y voyais strictement rien de rien. Emma, elle, semblait y voir comme en plein jour, à l'instar des félins dont elle partageait une bonne partie des gènes. Quand elle se retourna vers moi, le visage baigné par la lumière de cette lune à mi chemin de son périple, je découvris ses yeux dont les pupilles dilatées mangeaient presque intégralement les iris, lui donnant un regard noir et étrange, bien plus étrange que sa normale, mais éclairée de cette lumière irréelle, elle était encore plus belle et le visage souriant, presque mutin, qu'elle levait vers moi fit une fois de plus battre mon coeur dans le désordre le plus complet. ...j'ai bien envie de voir ta petite île... Je me penchais vers elle : Et encore un trou dans mon électro-cardiogramme ... Je lui souris, me retenant à grand peine de courber le cou pour abaisser mes lèvres jusqu'aux siennes ainsi bien involontairement offertes, et je lui murmure : Si madame le veut, ses désirs sont des ordres ... Et je polarisais mon armure tout en passant un bras doucement sous le sien, puis, pliant légèrement les genoux, je passe l'autre derrière les siens et je la soulève aussi facilement qu'une plume avant de m'envoler d'un bond et de la re-déposer sur les berges de l'île. Un petit pas pour le gars en armure, un grand pas pour notre tranquillité ... Madame est servie ... Dis je en la relâchant tout en dépolarisant mon armure. Je tardais à laisser se séparer nos corps si étroitement collés, surtout que maintenant que mon armure avait laissé la place à mes vêtements, je sentais sa chaleur contre moi, chaleur que je sentais aussi monter à mes joue et dans le creux de mes reins et qui m'incita à la lâcher finalement et à m'écarter un peu honteux de ressentir de tels élans m'envahir ainsi et qu'ils soient si perceptibles.
Je détournais la tête et marchais quelques pas sur l'herbe rase, sans doute tondue régulièrement par les responsables des lieux. J'étais sur qu'il n'y avait que nous ici car j'avais scanné au passage la totalité de la bande de terres perdue au milieu de l'eau. Au nord de notre position, face aux bâtiments des surveillants de jour, il y avait un petit débarcadère. Entre lui et nous poussait une véritable petite forêt où dormaient quelques oiseaux et des petits mammifères sans grand danger, sans doute des loutres. Nous étions donc bien seuls ici, isolés du monde, loin de nos congénères, et un sentiment obscur venait de poindre dans mon esprit. Je m'avançais encore de quelques pas vers l'eau et m'asseyais, les bras entourant mes genoux. La lune se reflétais sur l'eau calme, à peine troublée en surface par le passage de gros poisson entre deux eaux, et les étoiles brillaient en multitude dans le ciel clair et pur. Comme je te l'ai sans doute déjà dis, je suis né ici, sur Terre, à New-York, et mon père nous emmenait mon frère et moi une fois par ans ici pour y faire du camping et pêcher sur cette île qui était alors encore autorisée au public ...Ma mère, elle, peu désireuse de se faire bouffer par les moustiques, en profitait pour aller voir ses parents et sa soeur qui vivaient dans un autre état. Nous étions donc entre hommes et vivions à la sauvage ... Mais mon père a eu plus de responsabilités et on n'est plus jamais revenus ici ensemble ... J'y viens de temps à autres pour me ressourcer ... Cette impression qui m'envahissait trouva enfin une raison dans ma conscience. Je me tournais alors vers la jeune femme tout en commençant à me relever : Je n'aurais pas dû t'amener ici comme ça, on aurait mieux fait d'aller voir un film au cinéma en plein air ... Je suis désolé, j'ai parfois tendance à oublier que tout le monde n'aime pas la solitude ... Rentrons ... Je t'offre un chocolat, un café, une glace ou les 3 pour me faire pardonner si tu veux ...
Vol au clair de lune pour tenir une promesse donnée
Au fur et à mesure que le temps passait, Emma se sentait plus en confiance avec Richard. Le fait qu'elle puisse enfin mettre un visage sous son armure y était pour beaucoup mais il n'y avait pas que cela. Il ne la jugeait pas sur son apparence. A aucun moment il n'avait eu un de ses gestes de recule en la regardant dont elle était tant habituée depuis sa naissance. Il ne fixait jamais ses crocs, ne détournait jamais son regard de ses pupilles aux formes inhumaine. Auprès de lui, Emma avait presque l'impression d'être... Elle ne trouvait pas le mot pour le décrire. Par normal non, car elle gardait conscience qu'elle ne le serait jamais. En fait, c'était plus comme si, dans le fond, sa mutation était sans grande importance. C'était une chose qu'elle avait déjà commencé à ressentir en vivant auprès de Dave, qu'elle avait également ressenti avec Mindy. Emma avait passé sa vie entière à être une bête de cirque pour des humains payant pour voir le monstre qu'elle était et elle avait sincèrement cru que c'était la normalité, que les humains ne pourraient jamais voir autre chose en elle qu'une bête à moitié humaine. Et pourtant, elle découvrait peu à peu que ce n'était pas forcément le cas. Qu'il y avait des humains capable de ne pas se formaliser de son apparence. Des humains capable de la traiter en égal. Et peu à peu, l'aversion et la haine qu'elle avait longtemps ressenti pour eux diminuait. Elle en arrivait même parfois à imaginer qu'un jour, peut-être, les mutants ne seraient plus stigmatisés. C'était peut-être une période obligatoire dans l'acceptation. Durant des siècles, les personnes de peaux noirs avaient été traité comme des être à peine capable de réfléchir et réduit à l'esclavage. Et maintenant, l'un d'eux était président des États-Unis. Alors qui sait ? Peut-être qu'un jour, les USA seraient dirigés par un mutant ?
Mais ses pensées se focalisèrent rapidement à nouveau sur Nova qui avait revêtit son armure pour l'emmener d'un bond sur la petite île isolée.
L'endroit était d'un calme presque surréaliste en comparaison du tumulte de la ville. Les sens aux aguets, Emma pouvait entendre des rongeurs filer à toutes vitesse et aperçu du coin de l'oeil une petite chauve-souris filant dans la nuit.
Elle remarqua alors que Rich ne l'avait pas encore relâchée et elle tourna son visage vers lui. Elle ne s'était pas attendu à ce qu'il soit aussi près et elle senti son coeur s'emballer malgré elle, réalisant qu'elle n'avait aucune envie qu'il la relâche. Pourtant, ce fut ce qu'il fit et se fit en tentant de calmer les battements de son coeur qu'elle le suivit au bord de l'eau, s'asseyant en tailleur à ses côtés.
Il lui semblait bien sombre tout à coup et elle allait lui demander pourquoi quand il prit la parole de lui-même. Le camping en famille, les rires, les souvenirs, toutes ses choses dont Emma avait été privé semblaient remuer Richard. La seule famille qui n'est jamais manqué à Emma était Nic, elle pouvait donc difficilement imaginer comment des souvenirs pouvaient rendre quelqu'un aussi nostalgique.
Mais il la prit par surprise en commençant tout à coup à se relever. Il voulait déjà repartir ? Ils venaient à peine d'arriver sur cet espèce de petit havre de paix. Emma n'était pas pressée de retrouver le tumulte de la ville.
J'aime la solitude..., dit-elle doucement sans le quitter des yeux, toujours assise parterre. Après quoi, elle marqua une pause, cherchant ce qu'elle voulait lui dire. Se confier ou pas ? Il n'était qu'un inconnu ou presque mais les gens n'avaient-ils pas pour habitude de justement se confier à des inconnus ? Allant même jusqu'à payer pour cela ? Que ce soit un psy ou un barman.
Quand j'étais petite, je détestais ça, reprit-elle en tournant le visage pour observer les reflets de la lune sur les légères vagues. Je vivais couper du monde et cela me rendait malheureuse. Mais quand j'ai rejoins le cirque, je me suis mise à aimer la solitude, à la rechercher à chaque fois que je quittais la piste après avoir eu sur moi les regards des spectateurs curieux et effrayé en voyant mon numéro. Quand on est seul, il n'y a aucun regard pour nous juger.
Je ne savais quoi faire. Elle avait levé les yeux vers moi alors que j'étais debout à ses côté, prêt à la ramener en ville vers la civilisation, là où nous nous étions donné rendez vous, près de ce magasin de BD, et quand elle me dit qu'elle aimait ce lieu solitaire apparemment autant que moi et qu'elle continua, semblant vouloir me confier un peu de sa propre vie comme je venais de le faire pour la mienne, je ne savais plus. D'abord indécis, je restais donc debout, puis m'asseyais à nouveau à ses côtés et l'écoutais. Autant mon enfance m'avait parue douce et sans histoires jusqu'à ce jour où le Worldmind m'avait choisi pour succéder au Centurion mourant parmi une multitude de candidats potentiels, je me demande encore pourquoi aujourd'hui, autant la sienne avait été des plus terrible et misérable. Elle n'avait pas dit grand chose sur son enfance, juste qu'elle aspirait à avoir de la compagnie, mais ensuite, avoir été engagée ou pire, enfermée dans un cirque pour être traitée comme n'importe quel animal de ménagerie, enfin, c'est ce que je comprenais quand elle en parlait, j'étais triste pour elle et scandalisé ! Je ne pus retenir ce geste bien humain de compassion, surtout qu'elle ne m'était pas indifférente, et je posais ma main sur son épaule. Je suis désolé ... Je ne pouvais pas me douter ... Je comprends maintenant pourquoi il y a tant de tristesse et de méfiance en toi ... Je retirais ma main après quelques instants, non pas que cela me soit désagréable mais parce que je ne voulais pas qu'elle puisse croire que je profitais de sa détresse pour me rapprocher d'elle. Je la regardais, pensant à ces moments qu'elle avait du vivre seule, isolée, se croyant unique en son genre et peut être même un monstre ... Ce sentiment, je le connaissais pour l'avoir vécu à plusieurs reprises, mais dans des circonstances différentes. Je savais que quelque part dans l'univers, il y avait des humains comme moi. Mais elle, elle ignorait que d'autres existaient. Je cessais de la regarder et levais les yeux vers les étoiles. La seule personne qui te juge quand tu es seule, c'est toi, et c'est quelques fois bien pire que de l'être par quelqu'un d'autre, surtout quand on ne connaît pas toutes les données ... Je levais le bras et lui désignais un paquet d'étoiles vers le sud-ouest : Tu vois ces étoiles là bas ? Plus loin, au delà, il y a tout un secteur galactique qui appartient à des gens comme toi, enfin, des gens mi humains, mi félins auxquels tu ressembles beaucoup. Si tu y allais, tu pourrais vivre parmi eux, ils ne verraient pas la différence ... Enfin extérieurement ... Je rabaissais le bras et posais ma main entre nous à plat sur l'herbe rase pour me soutenir pendant que j'étendais les jambes. Je regardais mes pointes de pieds, le regard sombre et triste avant d'ajouter : Parce que intérieurement, ils ont quelques différences, nous ne sommes pas compatibles ... Je soupirais, et respirais un grand coup pour chasser tous ces souvenirs et posais mes yeux sur l'eau scintillante : Sinon, il y a aussi le peuple chat qui a existé ici, sur Terre, et existe toujours sur l'autre ... Mais aujourd'hui, ta différence importe peu, demain, elle sera invisible aux gens tant il y en a qui naissent chaque jours, tu es humaine là (je la fixais et tapotais de ma main l'endroit de mon coeur) et là (même geste du doigt sur ma tempe) c'est ce qui compte, ne l'oublies jamais ... Il y en a beaucoup qui semblent humains et normaux et qui n'ont ni l'un, ni l'autre ... Tu vaux mieux qu'eux et tu es bien plus belle qu'eux ! Mes pensées venaient de s'exprimer par ma voix et je sentis une vague de confusion m'envahir ... Je détournais le regard et me mordais les lèvres ... C'est ce que je pense, moi.
Vol au clair de lune pour tenir une promesse donnée
Emma n'était pas du genre à s’épancher. Encore moins à ce laisser abattre ou à se laisser gagner par la tristesse. Elle était persuadée que si elle se laissait aller, si elle laissait libre court à cette douleur et surtout à cette colère qui couvait en elle, alors elle se perdrait à jamais. Après tout, la seule fois où elle avait laissé cette colère prendre le dessus, elle avait assassiné son père, arrachant sa gorge à coups de dents, telle une bête sauvage. Et quelque chose en elle avait aimé cela. Cette afflux de violence, le goût du sang coulant dans sa bouche. Il y avait cette part en elle, cet animal, qui avait longtemps réclamé cela et qui, maintenant qu'il y avait goûté, en réclamait encore plus. Et Emma refusait de laisser cette part d'elle ressortir encore, elle avait bien trop peur des répercussions.
C'est pourquoi elle s'en voulu intérieurement de s'être laissée ainsi aller à la confidence. Il fallait qu'elle enterre une bonne fois pour toute cette partie de sa vie. Après tout, c'était bien dans ce but qu'elle avait suivit Thomas aux États-Unis non ?
Rich marquait un point, elle était probablement son pire juge. Enfin peut-être pas le pire mais l'un des plus durs, ça c'était certain. Mais elle n'était pas la seule, tous les mutants devaient vivre avec le regard des autres posés sur eux. Certains plus que d'autre. Emma enviait ceux d'entre eux dont la mutation était invisible à l'oeil nu. Ils pouvaient prétendre à une vie normale sans avoir à craindre la réaction des gens à leur passage.
Quand il lui parla de gens comme elle vivant dans une galaxie lointaine, Emma fronça des sourcils, se demandant si Nova avait bien comprit qu'elle était une mutante et non pas une humaine. Mais il lui confirma bien vite que oui en précisant qu'il s'agissait là d'une grande ressemblance. Elle avait de la peine à imaginer un monde peupler de gens lui ressemblant mais voulait bien le croire.
C'était fou comme un quasi étranger réussissait à lui redonner le sourire. Il disait vrai, un jour, les mutants seraient majoritaire. Il en avait toujours été ainsi à chaque évolution de l'espèce humaine. Le seul petit soucis était qu'Emma risquait d'être morte et enterrée depuis longtemps quand cela serait le cas. L'évolution faisait des bons en avant mais prenait tout de même bien son temps.
Toutefois, il lui restait toujours la solution qui lui tournait en tête depuis des jours, celle qui s'insinuait en elle à chaque fois qu'elle avait de la peine à s'endormir où qu'un « humain » la regardait avec peur ou dégoût. L'Institut de Charles Xavier. Un endroit entièrement dédiés aux mutants. Un endroit où elle pourrait enfin apprendre à lire et à écrire, où elle n'aurait plus à subir le regard des autres. Mais Emma n'était pas pleinement convaincue. Jusqu'à présent, tous les mutants qu'elle avait rencontrées avaient essayés de se jouer d'elle, de se servir d'elle. Autant dire que sa confiance en eux était quelque peu limité. Mais il allait bien falloir qu'elle fasse un choix un jour. Elle craignait juste de se retrouvée enfermer, loin du monde, dans l'incapacité de revoir Wanda, Dave ou... Richard.
Richard qui l'a fit soudainement et violemment rougir lorsqu'il affirma qu'elle était bien plus belle que la plupart des humaines. C'était officiel, il avait vraiment besoin de lunettes lui.
Eum je... merci, bégaya-t-elle en guise de réponse tout en enroulant une mèche autour de ses doigts, nerveusement. Elle n'avait vraiment pas du tout l'habitude des compliments et ne savait pas trop comment réagir. C'est pourquoi elle préféra sauver la situation en changeant de sujet tout en posant à nouveau son regard sur lui. Il était si près ! Son odeur emplissait les environs et cela n'avait rien de désagréable.
Et euh... Tu fais quoi de tes journées quand tu ne sauve pas la vie des chats perdus ?
Emma était curieuse de savoir s'il travaillait ou de comment il occupait son temps. De savoir s'il avait des hobbies ou des passions.
Je l'avais embarrassé, pas vraiment choquée, mais embarrassée, et j'en étais désolé. Je ne pus éviter un sourire en entendant sa question ... Que faisais je de mes journées, et de mes nuits ? La réponse était toute simple en soit, presque rien en fait. Je vivais reclus dans mon atelier improvisé dans un grand hangars sur les quais à moins de n'être en train de visiter une partie du monde inconnue. Je pris un petit caillou plat et le lançais sur l'eau, lui faisant faire une infinité de ricochets avant qu'il ne se perde dans l'herbe de la berge au loin. Quand je suis arrivé ici, en ville, je pensais me refaire embaucher comme cuisto dans un fast food quelconque ou dans une entreprise de livraison par cycles, mais lorsque nous nous sommes rencontrés, tu m'as donné l'idée d'une toute autre activité... Je me tournais vers elle et souriais encore plus en devinant le cheminement de ses pensées. En fait, c'est en allant récupérer ton bijou et en découvrant tout ce qu'il y avait dans les égouts que j'ai eu l'idée d'étendre cette activité à tous les endroits possibles où les gens ne peuvent plus récupérer ce qu'ils y ont envoyé volontairement ou non ... Je me souvenais de ce qu'elle avait dit alors que je lui remettais avec en prime une des bagues que j'y avais découvert dans la vase nauséabonde. Je sais, je sais, tout ce que je récupère appartenait à quelqu'un, mais là où elles sont, personne ne peut venir les chercher ... Aussi bien sous l'eau, que sous la terre que dans le ciel ... Moi je les retrouve et j'y vais, je les rends parfois à leurs propriétaires moyennant une petite récompense ou je les décompose en éléments plus simples que je mets en vente sur le net et que je livre ensuite, à moins que je n'en garde une partie pour réaliser mes propres bricolages ... Ma première grande trouvaille avait été une épave datant de la fin du XVIème siècle dans les abysses et la seconde une petite réserve d'or de l'empire Incas de la même époque qui dormait sagement dans un coin perdu de la forêt amazonienne. Les objets, les pierres précieuses et l'or que j'y avais trouvé m'avaient mis à l'abris de tout besoin pour les deux prochains siècles même après la donation des plus beaux objets à différents musées d'Amérique du sud. Les collectionneurs avaient fait ensuite ma fortune et le bonheur de plus d'un car j'utilisais les fonds récoltés pour faire des dons en espèces à différentes oeuvres de bienfaisance après avoir vérifié leur sanité et l'honnêteté de leurs responsables. En fait, c'est grâce à toi si j'ai trouvé mon premier trésor qui appartenait aux explorateurs espagnols et qui reposait à 2500m de fond ... Je m'arrêtais un instant, pensif, la dévisageant puis levant un sourcil quand le cheminement de ma pensée arriva à ses conclusions. Tu devrais en recevoir une partie des bénéfices comme égérie en fait ... Il me faudrait ton numéro de compte en banque ... Je ne voyais qu'une infime partie de ses traits, mais cela me suffit à me faire éclater de rire un instant avant de réprimer mon hilarité : Quoi ? Tu refuserais de devenir un peu plus riche que maintenant, vraiment ? Dis je en la poussant légèrement à l'épaule pour la taquiner, ce qui la déstabilisa un instant et me donnais une bonne raison de la toucher, ce que j'avais envie de faire depuis un moment déjà. Mais je ne prolongeais ce contact que le temps de la rattraper, enfin même si elle n'en avait pas besoin, pour me remettre dans ma position d'origine, les deux mains de chaque côté bien à plat sur l'herbe. Sinon, je voyage beaucoup tout autours du globe quand je ne sauve pas les chats comme tu dis ... Avant de partir, je n'avais pas été plus loin qu'ici et il y a tant de merveilles à voir ... J'avais dit cela d'un air songeur, repensant à Paris, Londres, Madrid, Moscou, à la grande muraille, aux temples Incas tout en haut de leurs montagnes ... Rêveur ... Et toi ? Que fais tu ? Tu as un endroit où tu rêves d'aller ? Dis moi tout ! Je suis peut être ton bon génie, sans sa lampe, mais opérationnel M'dame !