Charles ne pourrait plus jamais se passer du Cérébro, il s’en servait constamment. Elle était très importante et surtout très puissante. Avec elle, le vieil homme arrivait à étendre son pouvoir sur toute la Terre. Et il avait plus que jamais besoin de cela. Les mutants étaient dans une position délicate, le monde avait de plus en plus conscience de leur existence. Charles ne pouvait pas ignorer le fait que les humains avaient énormément de mal à les comprendre, à les accepter. C’était donc le rôle de son institut de les aider, son rôle à lui. Afin de principalement éviter que les mutants rejoignent les rangs de Magnéto et deviennent des terroristes. Ce n’était pas comme cela que les mutants allaient pouvoir trouver leur place dans le monde, ils devaient être pacifiques. Du moins, c’était les convictions du vieil homme chauve. Il passait donc énormément de temps à surveiller les différents mutants, dans l’optique d’aller les trouver. Il ne s’intéressait pas qu’aux jeunes mutants qui pouvaient étudier dans son institut, mais aussi aux plus vieux. Ceux qui pouvaient gonfler les rangs des X-men et permettre une plus grande armée. Oui, une armée. Mais ce n’était pas le genre de mot que Charles utilisait quand il parlait avec quelqu’un d’autre que lui-même.
Aujourd’hui donc, comme tous les jours, le Cérébro était en marche. Cela faisait un moment que le Professeur X suivait la trace de deux mutants, des jumeaux. Il ne connaissait pas encore grand-chose d’eux, en dehors du fait qu’ils étaient dans les rangs de Magnéto. Du moins, ils l’étaient il y a peu encore. Charles ne savait pas vraiment pourquoi, mais les deux Maximoff semblaient s’éloigner régulièrement, pour se retrouver ensuite. Malheureusement, le Cérébro avait quand même ses limites. Charles pouvait voir énormément de chose, mais il ne pouvait pas pour autant tout savoir. Et quelque chose le poussait à faire en sorte de rencontrer Wanda et Pietro, ceux deux mutants que les X-men avaient déjà affronté. Si Charles pouvaient recruter quelques membres du groupe d’Erik, ce n’était que mieux.
Quand ce fut le moment, Charles quitta la salle du Cérébro et fit appel à l’un de ses anciens élèves pour le conduire à l’aéroport J.F.K. Pourquoi ? Il n’en savait rien, il se contentait simplement de suivre la trace des jumeaux. Ce fut Scott qui se dévoua pour l’emmener, même s’il ne savait pas pourquoi le professeur avait besoin de se rendre là-bas. Une fois sur place, l’homme lui demanda même de rester dans la voiture. Il voulait régler cela seul et il savait parfaitement que son ancien élève risquait de compromettre ce qu’il avait en tête. Il y avait des moments où l’homme ne faisait confiance à personne d’autre qu’en lui-même. Il roula (puisqu’il ne pouvait pas marcher) parmi les nombreuses personnes se trouvant dans l’aéroport, jusqu’à son objectif. La proximité des humains présents n’était pas une bonne chose, il avait donc l’intention de remédier à cela à sa manière. Quand il fut assez proche des jumeaux, il utilisa donc ses pouvoirs pour entrer partiellement dans leurs têtes et leur faire voir ce qu’il voulait. Et donc, même si cela ne se passait que dans la tête des mutants, toutes les personnes autour d’eux s’arrêtèrent net.
lle le savait bien, et à plus d'une reprise, elle avait tenté de se raisonner, si elle ne voulait pas rendre les choses plus difficiles encore, il fallait qu'elle rompe contact avec son frère. Pas forcément pour toujours, non, mais temporairement du moins, le temps de savoir chacun où ils allaient exactement, le temps que la situation soit établie pour l'un comme pour l'autre, et le temps qu'ils s'y soient faits... Mais que ce soit parce que Wanda doutait fort que la situation puisse véritablement se décanter un jour, ou alors pas avant très longtemps, ou parce qu'elle était tout simplement incapable de concevoir demeurer loin de son frère, même temporairement, elle n'arrivait tout simplement pas à se résigner à couper complètement les ponts. Pour preuve, elle ne devait quitter New-York que l'espace d'une semaine ou deux, le temps d'accomplir une mission que Magneto lui avait confier, et elle n'avait pu s'empêcher de prévenir Pietro de son départ... Tout simplement parce que dans le cas inverse, si son jumeau devait quitter la ville pour une raison ou pour une autre, Wanda ne supporterait pas de ne pas être avertie. Elle lui avait donc fait parvenir un message peu de temps avant son départ pour lui apprendre son dernier, et lui proposer de se voir avant qu'elle ne monte dans l'avion. Bien sûr, oui, elle ne devrait pas. Elle n'arrivait pas à faire autrement. Son avion ne décollait que dans trois heures, et elle était déjà là, parce qu'elle attendait son frère, parce qu'elle espérait pouvoir le voir avant de se rendre à l'autre bout des États-Unis, d'autant que certaines missions confiées par la confrérie ne vous permettait pas forcément de présumer de l'état dans lequel on pouvait en revenir. Elle ne voulait pas paraître trop pessimiste non plus, elle s'en était toujours tirée à bon compte jusque là, après tout. Mais mieux valait parfois prévenir que guérir. Il était venu, et le simple fait qu'il soit là au-delà de tout ce qui pouvait bien les séparer lui réchauffait déjà le coeur sans qu'ils aient à prononcer le moindre mot. Et à vrai dire, ils n'eurent pas le temps de se dire vraiment grand chose. Car bientôt, il se passa quelque chose d'étrange. À peine avaient-ils échangé quelques mots que tout à coup, le temps sembla s'arrêter tout autour, tout autour sauf pour eux.
-Pietro... prononça-t-elle doucement, tout en tirant sur sa manche, comme pour l'inviter à constater ce qu'il avait déjà dû observer de lui-même, puisque c'était complètement flagrant.
Toutes les personnes autour d'eux étaient parfaitement immobiles, interrompus en pleine marche... tout le monde, sauf eux deux. Wanda en éprouva une légère angoisse. Était-ce l'oeuvre d'un autre mutant ? L'oeuvre de l'un d'entre eux ? Par moments, la Sorcière rouge n'était pas certaine de savoir elle-même prendre la pleine mesure de ses pouvoirs et Pietro qui défiait le temps et l'espace de par la vitesse dont il était capable, aurait-il pu être, même involontairement, à l'origine de ce qui était en train de se passer ? Dans tous les cas, la situation n'avait rien de bien rassurante.
Pietro avait bien reçu le message de sa sœur, lui informant qu’elle devait quitter la ville pendant un temps. Evidemment, le jeune homme avait eu l’intention de venir la voir à l’aéroport comme elle lui demandait, parce qu’il était hors de question pour lui de la laisser partir un moment, sans avoir pu lui dire au revoir. Même si bien sûr, la situation n’était pas vraiment adéquate. Pietro avait décidé de quitter un groupe que normalement, on ne quittait pas aussi facilement. C’était dangereux qu’ils continuent de se voir, en dehors du fait qu’ils ne pouvaient pas couper le cordon s’ils ne faisaient pas d’effort. Mais Pietro n’avait aucune envie de faire des efforts, il était hors de question qu’il coupe complètement le cordon. Même s’il avait accepté que sa sœur reste dans la confrérie, principalement parce qu’il n’avait pas eu le choix de toute façon, il était hors de question qu’il perde tout contact avec sa jumelle. Il s’était donc dirigé vers l’aéroport pour retrouver Wanda et la voir avant son départ. S’il avait eu son mot à dire, il aurait essayé d’empêcher la jeune femme de quitter la ville. Surtout qu’il se doutait bien que c’était pour une mission pour la confrérie, et cela ne le rassurait vraiment pas. Il était assez bien placé pour savoir que certaines missions n’étaient pas toujours évidentes. Pietro ne pouvait pas être certain à cent pour cent de retrouver sa jumelle, ce qui l’angoissait énormément. Mais il n’avait pas envie de gâcher le moment avec ça, il voulait d’abord profiter de la présence de sa sœur et du fait qu’il pouvait passer un peu de temps en sa compagnie.
Cependant, à peine arrivé, quelque chose d’étrange se passa. Le jeune homme n’avait même pas eu le temps de dire quoi que ce soit qu’il constatait un évènement bizarre. Tout le monde autour d’eux se figea. Wanda le remarqua aussi, évidemment, et prononça son prénom pour l’interpeler. Le jeune homme observait les choses autour de lui, constatant bien qu’ils étaient encore les seuls à bouger. Pietro ne comprenait vraiment pas ce qui était en train d’arriver. Est-ce qu’un autre mutant était dans les parages ? Ou alors, cela venait-il d’eux ? Il n’en savait rien, jusqu’à ce que son attention fût attirée par un homme. Celui-ci bougeait, il roulait même plus précisément. Pietro ne prononça aucun mot, se contentant de faire un signe à sa sœur pour qu’elle le voit aussi, parce qu’ils le connaissaient.
L’homme qui approchait n’était autre que Charles Xavier, ce mutant qui avait fondé une école pour mutant. Jamais les Maximoff n’avaient songé une seule seconde à le rejoindre, principalement parce qu’ils l’affrontaient avec la confrérie. Pietro se demandait bien ce que ce type chauve venait faire ici et ce qu’il leur voulait. Parce qu’il pouvait jurer qu’il n’était pas ici par hasard. Le jeune homme, surtout par instinct, vint se positionner devant sa sœur. Il ne disait rien de plus et se contentait d’observer le Professeur X. Ce dernier les observait aussi et finit par prendre la parole.
« Vous n’avez rien à craindre de moi. »
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Des jumeaux vrais ne sont qu'un seul être dont la monstruosité est d'occuper deux places différentes dans l'espace.
e regard de Wanda se dirigea instinctivement où venait de se poser celui de son frère jumeau, un homme en chaise roulante se dirigeait vers eux, et quand bien même elle ne l'avait encore jamais rencontré, elle en avait si souvent entendu parler (et, autant le dire, ses traits caractéristiques étaient plus que reconnaissables) qu'elle ne pouvait que le reconnaître : Charles Xavier. Combien de fois Magnéto leur avait-il parlé de lui ? Suffisamment pour qu'elle soit ses gardes... Cet homme aspirait à l'inverse de ce que défendait la Confrérie des mauvais mutants. Par principe, par allégeance envers Magnéto, elle ne pouvait qu'observer sa venue d'un mauvais oeil... Au moins, cela expliquait la situation étrange dans laquelle ils avaient été propulsés. Ça ne venait pas d'eux, non, mais bel et bien du mutant qui s'avançait tranquillement vers eux et qui devait à présent se jouer de leurs esprits. Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était une perspective qui ne plaisait en rien à la jeune femme... quand bien même, à un moment ou à un autre elle aussi finirait par s'amuser de l'esprit humain. Pendant un instant, leurs regards se contentèrent de se croiser sans que personne ne prononce le moindre mot, avant que le professeur X rompe enfin le silence. Ils n'avaient rien à craindre de lui, disait-il. Oh, vraiment ? Wanda se permettait d'en douter, tout de même. Les intention de l'homme ne semblait pas hostile de prime abord, mais n'appartenaient-ils pas à des camps par principe opposés ? À l'exception de Pietro, bien évidemment. Peut-être était-ce pour lui, d'ailleurs, qu'il était là ? Peut-être cherchait-il à l'enrôler dans son institut. Ou bien avait-elle l'espoir que sa jumelle fasse de même ? Utopiste, elle n'avait pas l'intention que cela arrive.
-Qu'est-ce que vous nous voulez ?
Elle avait parlé d'un ton froid. Par principe, elle se montrait dors et déjà plus que réticente à écouter ce qu'elle avait à dire. Magnéto lui avait donné tous les éléments possible pour qu'elle se défie de cet homme. Leurs idées, pensait-elle, n'étaient de toute façon pas compatibles. Le professeur était un idéaliste, mais dans un monde tel que celui où ils vivaient, où les mutants étaient considérés comme un "menace", l'on ne pouvait se contenter d'espoirs futiles et de vains idéaux. Ça, Magnéto l'avait bien compris, et c'était en cela que Wanda l'admirait tant, au-delà du fait que le mutant leur avait autrefois sauvé la vie. Elle serra la main de Pietro dans la sienne, elle avait plus que jamais besoin qu'il ne se désolidarise pas d'elle, quand bien même il l'avait déjà fait en décidant de quitter la Confrérie et par conséquent de ... l'abandonner. Quoique l'homme en fauteuil roulant ait à leur dire, elle espérait bien que leurs réponses sauraient s'harmoniser. Elle devinait peut-être mal ses intentions, mais elle comptait bien ne pas se laisser entendre une quelconque raison par celui qui, en définitive, détenait une vérité qu'elle niait mais connaissait déjà. Et qu'il faudrait qu'elle assume un jour...
Charles se doutait bien qu’il allait faire son petit effet sur les jumeaux Maximoff, c’était le but. Il ne s’était pas déplacé pour rien, il avait l’intention de capter leur attention. Maintenant qu’il se trouvait juste près d’eux, le vieil homme pouvait aisément entrer dans l’esprit des mutants. Partiellement dans un premier temps, afin de leur donner le sentiment que le temps venait de s’arrêter. En réalité, autour d’eux, il y avait encore du mouvement, mais ils ne s’en rendaient pas compte, tout cela se passait simplement dans la tête des deux jumeaux. Ils mirent quelques secondes avant de comprendre que cela venait de lui, de remarquer sa présence. Mais une fois qu’ils l’avaient remarqué, ils ne le quittaient plus du regard. Charles commença directement par les rassurer en leur affirmant qu’ils ne craignaient rien. On ne pouvait pas dire que les mutants s’étaient croisés jusqu’à présent d’une bonne manière, la plupart du temps c’était quand les forces de Magnéto et les siennes se retrouvaient confronté. Mais Charles n’avait aucune mauvaise intention envers les jeunes mutants, bien au contraire. Il espérait pouvoir discuter calmement avec eux et ne manqua pas de le signaler.
« Je souhaite simplement vous parler. »
Dit-il simplement d’un ton calme, sans les lâcher du regard, après que Wanda lui ait demandé ce qu’il voulait. Il les observait tous les deux, devant lever la tête pour porter son regard dans le leur. Le vieil homme se doutait bien qu’ils n’allaient pas avoir forcément envie de discuter avec lui, parce qu’ils appartenaient au camp de Magnéto et qu’il savait à quel point ce dernier était doué pour retourner les cerveaux (aussi doué que lui en fait). L’avantage de Charles, c’était qu’il était capable de rentrer dans les cerveaux. Son esprit entra d’ailleurs plus profondément dans celui de Pietro, qui n’avait encore prononcé aucuns mots. Il ne tarda pas à lire un détail intéressant, le fait que le jeune homme avait quitté les rangs de Magnéto. Il ne pouvait que s’en réjouir, cela faisait moins de mutant de son côté, moins de terroriste. Cependant, Charles comprit rapidement que les jumeaux n’avaient pas pris le même chemin. Intéressant. Oui, ce n’était pas vraiment faire preuve de sensibilité de sa part, mais il trouvait cette situation particulièrement intéressante.
« Vous savez qui je suis ? » Il connaissait la réponse à cette question évidemment. « Vous savez que vous pourriez avoir une place dans mon institut ? »
Il n’allait pas par quatre chemins, il allait directement dans le vif du sujet. Il se doutait bien qu’il risquait de faire fuir les deux mutants, mais il espérait aussi faire mouche. Avec un peu de chance, le jeune homme allait avoir plus d’intérêt pour sa proposition maintenant qu’il n’était plus sous les ordres de Magnéto. De ce qu’il voyait, la vie de Pietro Maximoff n’était pas vraiment idyllique. Il espérait pouvoir le toucher sur ce point sensible et l’entraîner dans son camp, entraînant sa sœur au passage. Même si visiblement, ils ne suivaient plus le même chemin maintenant.
implement leur parler, hein ? La jeune femme en doutait fortement, et elle restait très clairement sur ses gardes, incapable de faire entièrement confiance à cet homme contre lequel on l'avait mise en garde à plus d'une reprise. Il ne voulait pas juste leur parler, il avait forcément quelque chose en tête, et quoi que ce soit, elle ne comptait pas lui accorder ce qu'il voulait obtenir. Elle ne le connaissait pas, mais elle savait quelles étaient ses intentions, elle savait ce qu'il cherchait à accomplir, quelles étaient les ambitions des X-Men, ambitions qui, bien sûr, entraient en parfaite contradiction avec celles qu'elle avait l'intention de suivre et de respecter en demeurant dans la Confrérie des mauvais mutants. D'accord, elle avait parfois des doutes, et même des doutes de plus en plus nombreux depuis que Pietro, pour sa part, avait quitté les rangs de Magneto. Elle avait bien envie de le rembarrer tout de suite, mais elle s'abstint, elle devait tout de même être curieuse de l'entendre essayer de les convaincre et d'argumenter. Elle ne répondit pas quand il lui demanda si ils savaient qui il était. Oui, bien sûr qu'ils le savaient. Un vieux chauve en fauteuil roulant qui pouvait sonder l'esprit de ses interlocuteurs, ce n'était pas n'importe quel clampin qui pouvait correspondre à une telle description. Et pour ce qui était de sa proposition... Oui, bien sûr, elle se doutait qu'il voulait en venir là... Intégrer son institut ? Non, bien sûr, c'était hors de question. Elle n'était pas restée fidèle à Magnéto jusque-là pour se précipiter à l'institut Xavier dès qu'on lui en offrait l'opportunité. Ça aussi, il devait le savoir. Et il avait sans doute déjà préparé ses arguments. Peu importe, la sorcière rouge ne flancherait pas. Pietro, par contre...
Il avait de façon très distincte montré son désaccord envers les procédé du leader de la Confrérie, ne serait-il pas logique qu'il rejoigne l'institut ? S'il le faisait, elle comprendrait sa décision, d'autant qu'il menait pour le moment un train de vie beaucoup trop précaire. Là, il aurait un minimum de confort, de sécurité... et en même temps... son regard se tourna vers lui, et une légère angoisse lui serra le coeur. Ils étaient en train de s'éloigner, à cause de leurs choix respectifs, malgré tout, le lien qui les unissait, un lien plus fort que tout le reste, les ramenait toujours l'un vers l'autre... Mais qu'en serait-il s'ils se retrouvaient tous les deux dans des camps radicalement opposés, destinés à s'affronter ?
-Vous perdez votre temps. Ça ne nous intéresse pas.
Elle ne devrait sans doute pas parler au nom de Pietro, mais c'était plus fort qu'elle. Elle exprimait à haute voix ce qu'elle pensait tout bas, et sur un ton de défi. Hors de question que le destin s'avise de les séparer plus que le destin ne s'amusait à le faire déjà. Elle ne changerait pas d'avis. Et elle voulait que Pietro pense la même chose. Que cet homme n'insiste pas davantage et les laisse tranquille. Déjà que l'idée de se trouver à proximité d'un homme capable de rentrer dans sa tête ne la mettait pas bien à l'aise (pourtant, elle disposerait bientôt de dons similaires)...
Ce n’était pas bien compliqué de savoir qui était ce vieux monsieur en fauteuil roulant, surtout quand on avait compris qu’il avait des pouvoirs psychique. Ils se retrouvaient devant Charles Xavier, l’ennemi de Magnéto et celui qui tentait d’arrêter la confrérie coute que coute. Chez les mutants, il y avait trois camps. Ceux qui travaillaient pour le mutant à roulette, ceux qui travaillaient pour Magnéto et ceux qui n’avaient pas choisi de camp et qui était « libre ». En cet instant présent, il y avait un membre de chaque situation en train de discuter. Cela n’étonnait pas vraiment Pietro que Xavier cherche à les recruter, c’était normal puisqu’il devait affronter Magnéto. Cependant, c’était quand même osé de venir les trouver comme cela. Bizarrement, le jeune homme se sentait mal à l’aise, comme s’il était mis à nu devant cet homme capable de lire dans son esprit. Quand son regard croisait le sien, il avait le sentiment qu’il était en train de le sonder. Il n’avait aucune envie que le vieil homme entre dans son esprit pour lire ce qu’il pensait, malheureusement il n’avait aucun moyen de le contrer. Pietro ne dit rien après les paroles de l’homme, sur le fait qu’ils pouvaient entrer dans l’institut qu’il dirigeait. Vraiment ? Ils pouvaient ?
Pietro n’avait aucune envie de penser une telle chose, mais il ne pouvait pas s’empêcher de se dire que c’était peut-être une chance pour lui. On ne pouvait pas vraiment dire qu’il parvenait à s’en sortir depuis qu’il avait quitté la confrérie des mauvais mutants, il vivait dans la rue et n’avait pas vraiment de moyen de manger à sa faim. Alors oui, forcément, il ne pouvait que trouver l’idée de rentrer dans l’institut intéressante, mais il y avait un gros point négatif à cette histoire. En faisant cela, il se retrouverait confronté à Wanda. Les jumeaux étaient déjà suffisamment éloignés depuis que Pietro avait décidé de ne plus travailler pour Magnéto pendant que Wanda continuait d’avoir une dette envers lui, ce n’était pas le moment de se retrouver dans deux camps complètement opposé. Non, le jeune homme ne pouvait pas faire une telle chose. Et d’ailleurs, Wanda ne manqua pas de parler pour eux deux. Sauf que ce mutant télépathe ne manqua pas de planter une nouvelle fois son regard sur Pietro, un léger sourire sur le visage.
« Ça ne nous intéresse pas. »
Dit-il le plus convainquant possible, attrapant la main de Wanda pour se donner plus de contenance. Il n’avait aucune envie que le vieil homme tente de les convaincre plus, il n’avait aucune envie que cette conversation se poursuive. Parce qu’il avait peur de se faire avoir, vraiment. Malheureusement, le handicapé ne semblait pas vouloir lâcher l’affaire.
« Il vous manipule, vous en avez conscience ? » Il tourna son regard sur Wanda et Pietro ne put s’empêcher de se tendre. « Dès qu’il n’aura plus besoin de vous, il va se débarrasser de vous. Comme il compte le faire avec votre frère. »
Pour le coup, Pietro ne pouvait pas le traiter de menteur.
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Des jumeaux vrais ne sont qu'un seul être dont la monstruosité est d'occuper deux places différentes dans l'espace.
anda aurait aimé affirmer qu'elle avait toute confiance dans son frère jumeau (et à plus d'un titre c'était le cas), mais ce n'était tout de même pas pour rien qu'elle s'était sentie la nécessité de parler en leurs noms à tous les deux. Elle avait véritablement craint que Pietro se laisse séduire par la proposition du professeur Xavier et choisisse, par la même, de rejoindre ses rangs, faisant d'eux des ennemis naturels destinés à se combattre, elle ne l'aurait vraiment pas supporté. Ce fut par conséquent pour elle un véritable soulagement que de l'entendre aller dans son sens, et affirmer à son tour ne pas être intéressé, en leurs noms à tous les deux, lui aussi. Elle serra plus fermement la main de Pietro quand elle vint attraper la sienne. Ce geste suffisait à lui donner confiance en elle, et à ce moment précis, elle en avait grand besoin. Elle aimait les savoir unis dans l'adversité, et malgré les chemins de vie qu'ils avaient pris, ils pouvaient quand même compter l'un sur l'autre. Pietro était une partie d'elle-même, et ces moments-là le lui rappelaient... et éveillaient aussi en elle une part de regrets qu'il fallait faire taire au quotidien, et plus encore maintenant, alors que Charles Xavier, très clairement, s'adressait à elle. Est-ce qu'elle avait conscience d'être manipulée ? Quelque part oui. C'était un constat désagréable, mais pour avoir vu Magneto à l'oeuvre, elle savait de quoi il était capable, tout comme l'homme en fauteuil roulant n'était pas le premier à lui faire ce genre de remarques / avertissements. Pietro, par exemple, avait été le premier à lui parler en ces termes. Sauf que ça ne changeait rien. Qu'elle soit manipulée ou non n'était pas la question, elle était quelqu'un de loyal... et quelque chose chez Magneto la fascinait assez pour que rien n'ait su lui ôter le respect qu'elle avait pour lui. Enfin, presque rien. Qu'il ait ordonné le meurtre de Pietro était davantage un motif à lui en vouloir... même si c'était quelque part logique. Mais elle ne pouvait pas partir. Elle ne pouvait pas.
-Je suis au courant. répliqua-t-elle simplement. Mais il aura toujours besoin de moi. affirma-t-elle ensuite d'un ton qui se voulait convaincu mais qui ne l'était pas tant.
C'est un fait, elle ne savait pas ne pas prendre la défense de Magneto, et ce même si elle n'arrivait pas à cautionner toutes les horreurs commises par ses soins. Elle n'y pouvait rien, c'était plus fort qu'elle. Elle se sentait quelque part liée à cet homme. Pas comme elle pouvait l'être à Pietro, non, bien sûr, ça n'avait aucun rapport, mais suffisamment pour ne pas daigner le trahir. Peut-être qu'une part d'elle éprouvait ces liens du sang dont elle ignorait tout, tout comme son père, d'ailleurs. Elle n'arrivait pas à le haïr, elle n'arrivait pas à se détourner, et elle ne parvenait pas à entendre tous ceux qui tentaient de la ramener à la raison. Elle en venait à trouver une justification à tout ce qui n'était pas moralement acceptable... Et non, elle n'était pas prête à changer de camp, quels que soient les arguments que le professeur X pouvait avancer pour la ramener sur le "droit" chemin (s'il l'était vraiment).
Charles n’avait aucun souci à lire le trouble dans l’esprit d’un des jumeaux Maximoff. Il voyait bien que Pietro était en train d’hésiter, contrairement à sa sœur. En même temps, quand on découvrait leurs situations, ce n’était pas vraiment étonnant. La jeune femme avait la possibilité de compter sur les mutants de la confrérie, mais Pietro avait décidé de quitter cette organisation et il se trouvait dans une position délicate. Le Professeur X n’avait aucun scrupule à fouiller dans la tête des deux mutants, son but était de pouvoir trouver une faille afin de les convaincre de rejoindre ses rangs. Charles était persuadé qu’il leur venait en aide et que c’était pour leur bien qu’ils devaient le suivre. Il avait vraiment de bonne intention et il pensait pouvoir arriver à son but avec le jeune homme. Il fallait qu’il parvienne à convaincre la jeune femme donc, parce qu’il se doutait bien qu’ils feraient toujours blocs ensemble. Cela se comprenait quand Pietro affirmait qu’ils n’étaient pas intéressés, attrapant la main de sa jumelle. Et les arguments que le vieil homme affirma ensuite ne semblèrent pas fonctionner non plus. Même s’il était persuadé que Wanda doutait quand même des paroles qu’elle prononçait. Elle ne pouvait pas être certaine qu’Erik allait avoir toujours besoin d’elle. Même s’il y avait quand même de forte chance pour que cela soit bien le cas. Après tout, la jeune femme était l’une de ces mutants plus que puissante qui avait énormément de capacité en réserve.
« Et qu’avez-vous l’intention de faire concernant votre frère ? »
Demanda-t-il de sa voix douce en fixant son regard sur Wanda, lui parlant directement. Il le faisait exprès, concentrant son attention sur elle et non sur celui qui l’accompagnait. Parce qu’il savait qu’elle était la seule à vraiment poser « problème ». S’il parvenait à convaincre la mutante, les deux suivraient forcément le mouvement. Malheureusement, le vieil homme savait parfaitement qu’il allait avoir beaucoup de mal à la convaincre. Il le lisait dans son esprit d’ailleurs, elle n’avait aucun envie de quitter la confrérie et Charles se demandait vraiment pour quel raison. Surtout qu’il semblait clair pour tout le monde que les membres de cette confrérie en voulaient à Pietro, donc qu’il était en danger. Charles était particulièrement étonné de constater à quel point la jeune femme sous ses yeux préférait rester en compagnie des « mauvais mutants » plutôt que de rester avec son jumeau. Et forcément, quand le vieil homme ne comprenait pas quelque chose, il laissait sa curiosité prendre le dessus. Par conséquent, il laissa son esprit voguer dans ceux des Maximoff. Ce n’était pas bien difficile de les lire en même temps, puisqu’ils avaient les mêmes souvenirs. Il voyait donc leurs enfances auprès de ces parents adoptifs et puis ce qui s’était passé bien des années avant. Ce n’était pas aussi clair que ce qu’il aurait eu envie, mais il parvint quand même à voir un visage. L’un de ces visages qu’il avait déjà vu dans les souvenirs d’une autre personne, chez qui il n’avait pas hésité non plus à lire l’esprit. Et ce fut à ce moment-là qu’il comprit.
e coeur de Wanda manqua un battement quand le professeur Xavier s'adressa directement à elle, lui parlant de son frère. Bien sûr qu'elle comprenait de quoi il voulait parler exactement. En décidant de quitter la confrérie, le jeune homme avait pris des risques pour le moins conséquents, et il était certain qu'au moins l'un de ses membres avait la mission de le faire taire définitivement pour lui faire payer son départ. C'était, évidemment, ce qui déplaisait le plus à Wanda, outre le fait d'être constamment loin de Pietro, ce qui lui pesait terriblement, elle n'avait pas envie qu'il lui arrive quoi que ce soit, mais après tout, en restant auprès de ceux qui lui voulaient du mal, elle pourrait peut-être plus aisément arrêter ces personnes-là (même si, concrètement — et logiquement —, on ne lui disait rien sur le sujet) que si elle partait à son tour et s'attirait elle aussi les foudres des confréristes. De toute façon, c'était comme ça, la jeune femme ne pouvait pas quitter les rangs de Magnéto, ça lui était tout bonnement impossible. Quoi qu'on en dise et quoi qu'on en pense. Et même si personne n'était à même de comprendre. Y compris elle-même, parfois, car il est certain que, quand on mettait tout bout à bout, la fidélité de Wanda à la confrérie paraissait pour le moins étrange et absurde. Dans tous les cas, elle trouvait presque insultante la remarque du professeur X. Elle y lisait tous les reproches qu'elle se faisait déjà à elle-même, sans son aide. Elle serra plus fermement la main de Pietro dans la sienne.
-Je serai toujours là pour lui. répondit-elle d'un ton ferme et sévère.
Et elle trouvait injuste ce qu'elle entendait de reproche chez l'homme qui les avait alpagués (ou qu'elle tenait pour des reproches parce que, en vérité, au fond d'elle, elle culpabilisait), ce n'était pas elle qui était partie et avait laissé l'autre. Pietro avait été déçue qu'elle ne le suive pas, mais elle, elle s'était sentie abandonnée, sur le moment, est-ce que tous les reproches devaient peser sur elle. Sa loyauté sans failles était-elle forcément à blâmer ? D'un autre côté... Elle avait beau vouloir être là pour lui, ça n'ôtait rien au fait qu'il était en danger, et qu'il n'était pas certain qu'elle saurait faire quelque chose pour lui porter secours. Est-ce que... Non. Mais si cette école pouvait lui garantir à cent pour cents que Pietro serait protégé, pouvait-elle accepter de le faire renoncer à cette chance ?
-Est-ce que vous pouvez vraiment promettre qu'il sera en parfaite sécurité s'il rejoint votre institut ?
Elle n'aimait pas parler de Pietro à la troisième personne alors qu'il était juste à côté, mais elle commençait à comprendre certaines choses, ou le pensait du moins. Si le professeur Xavier s'adressait directement à elle, c'était peut-être qu'il n'y avait qu'elle à convaincre. Elle tourna son regard vers son jumeau. Elle avait vraiment peur de ce qui arriverait s'il rejoignait le camp adverse. Mais pouvait-elle lui refuser la protection que l'institut Xavier lui octroierait, si ça lui sauvait la vie ? ...Non, forcément...
S’il y avait une chose que Pietro Maximoff n’aimait pas, c’était qu’on parle de lui comme s’il ne se trouvait pas dans la pièce, alors qu’il était justement là. Il n’était pas en train de rêver, le Professeur X et Wanda étaient simplement en train de parler de lui comme s’il n’était pas présent. Ce fut le vieux en chaise roulante qui commença, demandant à sa jumelle ce qu’elle avait l’intention de faire concernant son frère. Pietro grinça des dents, il n’avait pas besoin de sa jumelle pour s’en sortir. Bon… si, mais il pouvait quand même se débrouiller assez bien. Evidemment, en quittant la confrérie, Quicksilver s’était attiré les foudres de la confrérie et de Magnéto. Il y avait un membre de cette dernière qui devait le tuer, parce qu’on ne quittait pas le groupe comme ça quand on le voulait. Mais ce n’était pas à Wanda de le sauver, il pouvait parfaitement s’en sortir tout seul. Pietro préférait largement que sa sœur se préoccupe de son sort et qu’elle fasse attention à elle quand elle était en compagnie des autres, parce qu’elle courait autant de risque à ses yeux que lui. Cependant sa jumelle ne manqua pas de préciser qu’elle serait toujours là pour lui. Pietro était frustré, mais en même temps il adorait l’entendre dire ce genre de mot surtout quand elle serrait en prime plus fortement sa main. Ils ne faisaient qu’un, quel que soit les choix qu’ils faisaient. Pietro avait décidé de quitter la confrérie, sans Wanda qui n’avait pas voulu le suivre, c’était comme ça. Et ça aurait très bien pu s’arrêter là si la sorcière rouge n’avait pas repris la parole.
« Arrête de parler de moi comme si je n’étais pas là. » Lança-t-il à sa jumelle quand leurs yeux se retrouvèrent. « Je n’irais pas là-bas. »
Il disait cela le plus sincèrement du monde, parce qu’il pensait vraiment ce qu’il disait. Evidemment, il ne pouvait pas cacher le fait que c’était une proposition tentant surtout dans sa situation. Il pourrait avoir un toit, des personnes capables de l’aider avec ses pouvoirs (mine de rien, c’était quelque chose que les Maximoff n’avaient pas eu la chance de connaitre dans leur jeune âge), de quoi manger à sa faim et forcément une protection. Mais il était hors de question que Pietro rejoigne le camp adverse, il n’était pas envisageable qu’il combatte sa sœur. Hors, il imaginait bien qu’il ne pouvait pas intégrer l’institut de ce vieux chauve s’il ne se retrouvait pas dans son équipe de choc en combinaison moulante.
« Il sera protégé bien sûr. » Répondit le vieux justement, sans lâcher Wanda du regard et donc clairement en ignorant Pietro. « Magnéto ne pourra lui faire du mal et je ne le forcerais pas à rejoindre la bataille. » Sans grand étonnement, Charles parvenait justement à dire ce qu’il fallait dire. En même temps, puisqu’il lisait dans l’esprit des autres, c’était facile. Pietro n’avait pas quitté sa jumelle des yeux. « Je n’irais pas… pas sans toi. »
C’était ça, s’il devait un jour rejoindre une nouvelle équipe de choc de mutant combattant, il n’avait aucune envie de le faire sans Wanda.
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Des jumeaux vrais ne sont qu'un seul être dont la monstruosité est d'occuper deux places différentes dans l'espace.
anda pouvait sans mal comprendre le sentiment de Pietro quand celui-ci fit remarquer qu'il fallait qu'ils cessent de parler de lui comme s'il n'était pas là. Elle ne supportait pas cela elle non plus, et pourtant, c'était bel et bien ce qu'elle venait ouvertement de faire. Mais ce n'était en rien pour maintenir son frère à l'écart, loin de là. Si elle s'était permis de parler ainsi, c'était parce qu'elle savait déjà ce qu'il allait répondre, qu'il ne voulait pas intégrer l'institut Xavier, et il ne formulerait pas cette affirmation parce qu'elle correspondait forcément à ce qu'il désirait mais uniquement pour ne pas se retrouver dans le camp opposé au sien à elle... Elle ne pouvait pourtant pas être égoïste au point de lui refuser protection et confort si c'était bel et bien ce que le vieux chauve pouvait permettre à Pietro d'obtenir. Il finit, d'ailleurs, par formuler cette réponse à haute voix, et Wanda n'y répondit rien. Charles Xavier avait reprit la parole, déjà, ignorant complètement Pietro pour se concentrer sur elle. Il avait dû comprendre avoir tiré la bonne carte, avec elle. Si elle n'avait pas l'intention de quitter la Confrérie, il ne faisait par contre aucun doute qu'elle ne négligerait pas cette opportunité pour son frère, si cela lui permettait d'avoir l'assurance qu'il risquait moins que ce qu'il endurait forcément pour l'heure, contraint à vivre dans la rue, et coursé par des Confréristes qui espéraient le voir mort. Si le professeur X était capable de lui garantir une protection telle que Magnéto ne saurait l'attendre, si rien ne l'obligeait à prendre part à un combat qui les contraindrait à s'opposer, alors... Alors, elle ne pouvait le contraindre à la vie dissolue qu'elle avait pour le moment par pure égoïste. Elle avait changé d'avis, il fallait que Pietro accepte la proposition de leur interlocuteur. Sauf que ce dernier était aussi borné que la sorcière rouge savait l'être. Il n'irait pas, affirmait-il. Ou du moins si, il irait. Mais seulement si elle venait avec lui. Sauf que, comme à chaque fois, elle refusait de changer de camp, d'aller à l'encontre de l'allégeance qu'elle avait prêté à Magnéto. Elle ne pouvait pas. C'était sûrement inexplicable, mais c'était ainsi. Ce n'était pas la crainte qui la faisait rester auprès de lui, c'était une toute autre chose, qui trouvait son origine dans quelque chose qu'elle était bien incapable de s'imaginer. Elle ne pouvait tout simplement pas quitter la Confrérie, c'était ainsi. Wanda détourna son regard du professeur Xavier pour le tourner vers son frère.
-Tu sais bien que je ne peux pas, Pietro.
Son ton était un peu sévère, tout simplement parce qu'elle se sentait quelque peu prise au piège. Elle ne voulait pas apprendre, un jour, qu'il était arrivé à Pietro quelque chose d'horrible, tout simplement parce qu'elle n'avait pas réussi à lui garantir la meilleure protection possible. En refusant à cause d'elle de rejoindre les x-men, c'était comme s'il la rendait responsable plus encore du sort qui l'attendrait peut-être dans les temps à venir. À cela, une solution simple, bien sûr : quitter la Confrérie. Mais non. Quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense, elle ne pouvait pas s'y résigner. Ce n'était plus elle qu'il était temps de convaincre à présent, mais bel et bien son jumeau.
-Je veux que tu sois en sécurité. ajouta-t-elle, le regard planté dans le sien, sans être certaine que ces simples mots suffiraient à le convaincre. Ce ne serait sans doute pas assez, à la vérité.
Charles n’en revenait pas de ce qu’il avait découvert dans l’esprit des jumeaux qui se trouvaient dans son esprit. Quelque chose dont ils ignoraient tout et ils n’étaient pas les seuls à l’ignorer. Le passé des deux jeunes mutants n’était vraiment pas comme ils le pensaient, il était bien plus compliqué. Quand on les voyait comme cela, on pouvait aisément croire qu’ils n’avaient qu’une vingtaine d’année, mais ce n’était pas le cas (bien au contraire). Mais c’était loin d’être ce qui intéressé le plus le professeur X. Oui, le vieil homme était plus qu’intéressé par ce qu’il venait de découvrir, par cette nouvelle carte qu’il avait en main. Il ne pouvait pas nier qu’il avait envie de se servir de cette longueur d’avance qu’il avait sur tout le reste. Est-ce que cela allait vraiment lui servir dans le futur, en cet instant Charles ne pouvait pas vraiment le savoir, mais il était persuadé qu’il ne devait pas laisser cette information se perdre. Tout comme il était hors de question qu’il ne parvienne pas à convaincre Wanda et Pietro Maximoff de rejoindre ses rangs. Avoir les enfants d’Erik de son côté ne pouvait que lui donner une longueur d’avance, qu’il ne pouvait pas négliger. Même si aux yeux de tous Charles semblait simplement être un homme bon, il avait quand même ses petits travers. Il se doutait bien que cela n’allait pas être simple de convaincre les deux mutants de rejoindre ses rangs, mais il allait y arriver au fil du temps. S’il y avait bien une chose sur Charles Xavier qu’il fallait savoir, c’était qu’il avait confiance en lui et en ses capacités. Il pensait sincèrement qu’il pouvait ramener les jumeaux de son côté, il fallait simplement un peu le temps couler. Il était plus qu’évident que Wanda n’allait pas céder l’affaire dans l’immédiat, Charles avait plus de chance avec Pietro. Mais ce dernier était borné également et il n’avait aucune envie de se protéger dans l’institut (malgré l’envie de sa sœur de le faire) sans son double.
Le regard de Charles ne quittait pas les jumeaux qui s’observaient et se parlaient entre eux. Pietro n’avait aucune envie de le suivre sans sa sœur, cette dernière ne pouvait pas le faire. Maintenant qu’il connaissait le lien entre les Maximoff et Erik (il n’en revenait toujours pas, c’était incroyable), il comprenait bien mieux pourquoi elle se sentait le besoin de rester dans la confrérie (même si elle n’était au courant de rien et que son frère n’avait visiblement pas le même problème). En tout cas, Charles était parvenu à convaincre Wanda qu’il était bon pour son frère qu’il entre dans son institut, afin d’être protégé. Evidemment, ce dernier ne semblait pas de cet avis et le vieil homme n’eut aucun mal à savoir qu’il s’offusquait des paroles de sa jumelle. En même temps, il ne mit pas longtemps avant de réagir.
« N’y pense même pas ! »
Le professeur se rendait bien compte que Pietro était sérieux en affirmant cela à sa jumelle, qu’il ne pensait vraiment pas pouvoir céder. Même s’il avait été tenté évidemment pas sa proposition, Charles voyait qu’il ne céderait pas tant que sa sœur ne le ferait pas aussi. Le vieil homme ne pouvait que comprendre qu’il ne pourrait pas avoir « gain de cause » tout de suite, qu’il faudrait se montrer patient. Cela tombait, il l’était énormément.
« Si c’est le choix que vous faites. » Comme s’ils avaient vraiment le choix. « Mais sachez que ma proposition tiendra toujours et que même si vous n’acceptez pas, vous pouvez compter sur moi en cas de problème. »
anda était la personne la mieux placée au monde pour savoir que son frère jumeau pouvait être particulièrement borné, quand il le voulait (et il le voulait souvent), en même temps, c'était un trait de caractère qu'ils partageaient l'un comme l'autre. C'était ce trait de caractère qui interdisait à la sorcière rouge de quitter la Confrérie alors même que cela l'exempterait de plus d'une crainte et de plus d'un dilemme (certes, elle pourrait le payer de sa vie, mais son frère veillerait sur elle comme elle-même pourrait être en mesure de veiller sur son frère). Wanda avait beau insister, elle voyait bien qu'elle ne parviendrait pas à raisonner Pietro. Elle pensait être l'une des seules à pouvoir lui faire entendre raison, par moments, mais pas dans de telles circonstances. L'institut Xavier, c'était peut-être la solution pour éviter à Quicksilver le sort que lui réservait Magnéto, mais il n'irait pas sans elle, et elle n'irait pas tout court, la situation, à ce stade, était insoluble. Le seul moyen pour faire entendre raison à Wanda, et donc faire entendre raison à Pietro, serait certainement de la mettre devant le fait accompli, ce n'était pas avant qu'il fallait s'attendre au moindre sursaut de conscience de sa part. Il arriverait sans doute trop tard. S'il finissait par arriver. Pour le moment, leurs choix, à l'un comme à l'autre, étaient arrêtés. En somme, la situation, pour l'heure, resterait ainsi qu'elle était... Loin d'être idéale, mais il faudrait un déclic plus important encore pour que la situation change, si elle devait changer un jour. En même temps, Wanda devinait au fond d'elle que cette situation ne pourrait qu'être temporaire, ils ne pourraient poursuivre éternellement de cette manière.
-C'est ça. répondit-elle un peu sèchement à l'adresse du professeur Xavier quand il affirma que sa proposition tiendrait toujours. Au fond, oui, c'était plutôt rassurant, car cela signifierait que, s'il le fallait vraiment, Pietro pourrait trouver refuge auprès de l'institut Xavier, et savoir qu'ils pouvaient compter sur cet homme certes énigmatique, mais mutant puissant de réputation, était assez rassurant également. Mais elle ne comptait pas exprimer quelque gratitude que ce soit à l'égard de cet homme. Pourquoi vouloir tant nous "aider" ? demanda-t-elle alors, curieuse, il est vrai.
Car quel intérêt avait-il à les aider, effectivement ? Faisait-il preuve d'autant d'insistance avec les autres mutants qui refusaient de rejoindre ses rangs ? Peut-être bien que oui, mais cela lui semblait surprenant. Quelle perte de temps cela serait de se dévouer à des mutants qui refusaient de se joindre à sa cause quand il y en avait tant d'autres dans le monde ? Parce qu'il avait bien compris que Wanda hésitait, qu'elle aimerait que Pietro saisisse cette occasion ? Peut-être, mais ça ne justifiait pas tout, si ? Et si le professeur Xavier pouvait lire les pensées du jeune homme, il devait bien voir combien il était déterminé, non ? En tous cas, Wanda voulait croire connaître assez son frère, le connaître par coeur, même, pour pouvoir affirmer qu'elle le savait décidé à ne pas le rejoindre si elle ne le rejoignait pas non plus, et la jeune femme ne se sentait pas prête de passer à l'ennemi.
Pietro détestait vraiment quand sa sœur avait des conversations à son sujet avec d’autre personne, comme s’il n’était pas présent. Il ne se sentait donc pas du tout à l’aise avec cette conversation qu’ils avaient avec le chauve en fauteuil roulant qui était à la tête des X-Men. Parce qu’il voyait bien que Wanda hésitait énormément sur le fait que son jumeau se rende chez les X-men, afin d’être en sécurité. Sauf que ce n’était vraiment pas dans l’intention de Pietro de se rendre dans ce groupe, sans sa jumelle. Il était vraiment hors de question qu’il fasse partie de leur équipe si Wanda se trouvait dans l’autre, c’était impensable. Bien sûr, il ne pouvait pas nier que la proposition était quand même un peu intéressante, que cela lui permettrait d’être en sécurité et d’avoir un toit au-dessus de sa tête. Cependant, il n’avait vraiment aucune envie de le faire si Wanda ne le suivait pas et il était suffisamment borné pour ne pas céder. Il préférait dormir sous les ponts et dans le froid de l’hiver plutôt que de se retrouver « ennemi » avec Wanda. Pietro n’avait aucune envie que Wanda pense trop au fait qu’il puisse se rendre dans ce groupe, ce n’était pas à elle de décider. Puisqu’elle ne pouvait pas quitter la confrérie des mauvais mutants, Pietro ne pouvait pas intégrer l’école de Xavier. Ce dernier sembla se rendre à l’évidence qu’il ne tirerait rien des jumeaux Maximoff, puisqu’il décida de ne plus vraiment insister. Il se contenta simplement de préciser que sa proposition tiendrait toujours et que même sans, ils pouvaient compter sur lui en cas où. Pietro ne risquait pas d’oublier ce détail, mais il espérait vraiment qu’il n’allait pas avoir besoin de faire appel à ses services. Wanda répondit sèchement au professeur en fauteuil, ce qui tira un sourire à son jumeau. Elle préférait largement l’entendre parler de la sorte à l’homme. Même si elle ne manqua pas de lui poser une question, alors qu’ils auraient sans doute mieux fait de partir directement. Quoi qu’en même temps, Pietro devait bien avouer qu’il se posait aussi cette question. Charles Xavier était vraiment insistant pour eux et le mutant se demandait s’il était comme cela avec tout le monde. Il n’avait pas de raison particulière pour insister à ce point avec eux (en fait, il en avait mais Pietro ne s’en doutait pas une seule seconde), peut-être qu’il se contentait simplement de faire ça avec tout le monde.
« Vous êtes des mutants, cela me suffit. » Dit-il dans un premier temps, Pietro ne le lâcha pas du regard. « J’aide tous les mutants que je peux. »
C’était peut-être vrai, ou pas. Dans tous les cas, il avait tendu une main vers eux, mais ils l’avaient refusé. Pietro n’avait pas spécialement envie qu’il insiste de nouveau et continue de tourner la tête de sa jumelle. Qu’elle arrête avec son idée de le faire intégrer cet institut sans elle. Pietro tira un peu sur le bras de sa jumelle pour qu’elle se tourne vers lui, glissant à son oreille.
« Viens… on se casse. »
Cela ne servait sans doute à rien de parler doucement, puisque Charles lisait dans les pensées, mais tant pis.
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Des jumeaux vrais ne sont qu'un seul être dont la monstruosité est d'occuper deux places différentes dans l'espace.
allait-il croire le professeur X sur parole ? Par principe, Wanda se méfiait, évidemment. On lui avait longuement répété, au sein de la Confrérie, que les X-men étaient l'ennemi, des utopistes qui ne se rendaient pas compte de la vraie valeur de la communauté mutante, et de l'hostilité des non mutants vis à vis d'eux. Que leurs valeurs, en contradiction totale, ne pouvaient que se confronter. Difficile d'admettre alors que le professeur Xavier en personne puisse venir chercher deux confréristes pour les rallier à sa cause sous l'unique prétexte qu'ils avaient des capacités exceptionnelles, rien d'autre. En tous cas, Wanda préférait demeurer sur ses gardes. La sorcière rouge ne pouvait nier être tentée par la proposition de l'homme en fauteuil roulant, pas pour elle mais pour Pietro, afin qu'il soit pour de bon en sécurité, mais elle ne voulait pas non plus le livrer aux mains de Charles Xavier sans y réfléchir, d'autant que rien ne lui garantissait qu'il se tienne véritablement à sa promesse de ne pas mêler Pietro aux X-men. Ce n'était pas une réponse qu'ils pouvaient apporter à leur interlocuteur directement, et sans y avoir préalablement bien réfléchi (quoique Wanda avait dans l'intuition que Pietro, pour sa part, n'avait pas l'intention de revenir sur sa décison). La jeune femme, elle, entreprendrait peut-être de convaincre son frère jumeau, si du moins elle emmagasinait suffisamment d'éléments lui laissant entendre qu'elle pouvait accorder sa confiance au professeur X. Tant pis si son frère déprécierait qu'elle prenne une décision de telle importance à sa place. C'était sa vie qui était en jeu, et dans des cas d'extrême urgence comme celui-là, elle n'avait pas la moindre intention de faire dans la dentelle. L'essentiel, c'était le résultat, et tout résultat qui impliquait la survie de Pietro lui était favorable. Wanda laissa son jumeau faire quand ce dernier tira sur son bras afin de l'inviter à s'en aller. Cette conversation ne pouvait pas les mener plus loin pour le moment, c'est certain, mieux valait, donc, en rester là, et, si possible, s'éloigner du professeur un moment. Elle hocha donc la tête, non sans fixer encore un moment l'homme duquel ils s'apprêtaient à prendre congé. Elle en était convaincu, leurs chemins se recroiseraient, et peut-être rapidement, même. Dans quelles circonstances, elle l'ignorait, mais elle en avait pour autant la certitude.
-Oui, on y va. approuva-t-elle. laissant à Pietro le soin de la guider à l'extérieur, lui qui avait le pouvoir de leur permettre d'échapper au regard du professeur X à la vitesse de la lumière. Quoi que Wanda n'était pas certaine que l'on puisse vraiment échapper à son regard.
Certes, elle devrait retourner à l'aéroport, elle avait toujours un avion à prendre, mais ce serait encore le meilleur moyen de signifier des plus clairement à leur interlocuteur que la conversation était close. Il était fort probable qu'ils la poursuivent dans l'avenir, mais ce ne serait pas pour tout de suite. Pour le moment, il était seulement temps de s'en aller. Et Wanda se disait que son escapade loin de New York tombait d'autant plus à point nommé. Elle avait grand besoin de réfléchir.
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Dim 3 Mai - 17:32
