Ethan avançait lentement le long d'un chemin boueux, mouillé par la pluie qui était tombée quelques heures auparavant. Au volant de sa voiture, il ne savait pas réellement où il allait, et pourquoi il y allait. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il connaissait le chemin à prendre, quelle route emprunter, où tourner... Son fusil sniper était posé de tout son long sur les sièges arrières, et son pistolet quand à lui était rangé dans la boîte à gant du siège passager à côté de lui. La nuit était tombée. Ethan avait allumé ses phares, qui n'éclairait pas grand chose tellement l'endroit était brumeux. Mais cela n'empêcha pas l'ancien militaire de ne pas freiner pour autant et de continuer sa route, persuader de l'exactitude de son itinéraire.
Les projets d'Ethan n'étaient pas censés le conduire à un endroit aussi paumé dans lequel il était allé. Plus tôt dans l'après-midi, il était en train de traquer l'une de ses cibles, un membre du SHIELD. Il s'agissait d'un homme, environ la trentaine, qui était censé être en jour de congé. Ce jour-ci, il avait décidé de passer sa journée avec sa famille. Le père de famille habitait à Los Angeles. Mills s'était préparé, comme à son habitude, à mettre fin aux jours de cet homme. Armé de son fusil sniper, de son pistolet accroché à sa sacoche et de son couteau caché dans sa botte droite, il s'était installé sur un toît assez distant de la maison de sa cible pour ne pas être repéré par le membre du SHIELD. Bien que le vieil homme tuait ses victimes à la chaîne et sans trop de difficultés, il veillait bien à ne pas sous-estimer les compétences de ses adversaires. L'excès de confiance en soit était la meilleure façon de foirer une mission. Il posa à côté de son fusil sniper la photo avec le visage de sa cible. Encore une fois, il s'agissait de quelqu'un de souriant. A côté de lui se trouvait sa femme. Qu'ils avaient l'air heureux. Bientôt, ils se rendront compte à quel point il est douloureux d'être privé de son bonheur.
L'agent du SHIELD était dans le viseur d'Ethan. Cet homme était assit dans son canapé, prêt de la cheminée, en train de regarder la télévision. Avec sa famille, il venait tout juste de sortir de table. Sa femme était venu s'asseoir à côté de lui, lui prenant tendrement la main tout en posant sa tête sur son épaule, tandis que les enfants avaient sorti leur boîte à jouet pour jouer à côté des parents. Ethan ne voulait pas tirer tout de suite. Il préférait que les enfants et la femme ait quitté la pièce pendant que la balle irait se loger dans le crâne de la victime. C'est ainsi qu'il attendit, patiemment, une heure. Puis deux heures. Enfin, la femme décida de se lever pour monter une panière de linge propre à l'étage. Deux minutes plus tard, les enfants l'entendirent crier à l'étage. Elle était en rogne. Elle reprochait à ses petits de ne pas avoir rangé leur chambres. C'est ainsi que les petits montèrent en trombe les escaliers, laissant alors leur père seul. C'était le moment. Ethan pressa lentement la gâchette. Mais soudainement, quelque chose stoppa son geste. Une voix. Quelque chose le forçant à ne pas exécuter son méfait. Cette voix disparu progressivement. Revenu à lui, Tempo s'essuya ses yeux devenu humides puis visa de nouveau sa cible, prêt à tirer. Une fois encore, il ne tira pas. Au lieu de ça, il se leva, accrochant son fusil sniper dans son dos puis tourna les talons. Arrivé à sa voiture, il posa son arme sur le siège arrière, rangea son pistolet dans la boîte à gant puis pose son couteau dans un compartiment prêt de l'allume-cigare. Il mit les clefs dans le contact puis démarra, sans vraiment savoir où il allait.
Au bout d'un moment, seul, sur une route isolée, il arrêta la voiture. Comme revenu à lui, il se demanda ce qu'il faisait là. Il se souvenait de tout ce qu'il avait fait, mais il ne se souvenait pas pourquoi il l'avait fait. Il avait laissé sa cible en vie, une chose qu'il n'avait jamais fait jusqu'à maintenant. Et qu'il ne fera jamais à l'avenir. Soudainement, il fit demi-tour et retourna à Los Angeles. Arrivé à l'entrée de la vie, cela recommença. Il fit une nouvelle fois demi-tour et s'éloigna une fois de plus de la ville, arrivant enfin dans ce chemin boueux et peu praticable mentionné précédemment.
La nuit était donc tombée. Il arriva devant un grand bâtiment qui ressemblait en quelque sorte à une école. Sur l'un des murs d'entré se trouvait une plaque où on pouvait y lire : ''Institut Charles Xavier''. Mais qu'est-ce qu'Ethan faisait là ? Les grilles de l'école s'ouvrirent, malgré l'heure tardive, puis Tempo s'engouffra dans la cour avec sa voiture. Pendant un instant, il resta immobile et silencieux dans le véhicule. Au fond de lui, il savait qu'il devait entrer dans ce bâtiment. Alors, il sortit de la voiture, laissant ses armes et son équipement à l'intérieur. La pluie commença à tomber de nouveau. Puis l'orage arriva, venant toner fortement dans le ciel. Au lieu de se réfugier dans sa voiture, Ethan courut dans la cour, rabattant sa veste pour être protéger de la pluie. Devant la porte, il voulu toquer, mais la porte s'ouvrit toute seule, sans que personne ne se trouve derrière. Tempo rentra donc puis se rendit dans la hall. Un silence de mort avait envahit toute la pièce. On ne pouvait entendre que les bruits de pas d'Ethan en train d'avancer au milieu de cette large pièce.
Charles Xavier passait énormément de temps à utiliser sa machine, scrutant le monde entier. Ses pouvoirs étaient décuplés quand il s’en servait, cela lui permettait de sonder l’esprit de n’importe qui. La plupart du temps, il s’occupait principalement des mutants. En même temps, c’était son travail. L’homme avait l’intention de tourner sa vie à l’aide envers les mutants, il ne pouvait pas les laisser sans guide. Mais parfois, le vieil homme devait bien avouer que des humains l’intriguaient plus que les autres. Cela faisait un moment que Charles avait pris la décision de suivre la vie de cet homme, qui faisait clairement des mauvaises choses. Le mutant n’avait normalement pas l’habitude d’intervenir dans la vie des autres de cette manière, mais cette fois ci, il dérogea à sa règle. Il s’était introduit dans l’esprit de l’homme, il avait vu ce qu’il voyait. Cette famille, cet homme qu’il voulait tuer en laissant une famille en deuil. Il n’aurait pas dû, il le savait, mais il l’empêcha de tirer. Charles s’arrangea ensuite pour qu’il prenne la route, pour qu’il le retrouve.
Charles quitta la salle où il se trouvait, il savait qu’il avait encore beaucoup de temps avant que cet Ethan arrive à l’institut. Il s’occupa donc comme il le faisait d’habitude, donnant quelques cours à des élèves ne dormant pas, ou même en se reposant lui-même. Et finalement, il fut prêt quand l’homme qu’il avait suivi mentalement arriva. Charles utilisa les capacités d’un de ses élèves pour ouvrir les grilles, puis la porte de l’institut. Le Professeur renvoyant l’élève dans sa chambre. Charles décida de bloquer l’esprit de l’homme, afin qu’il ne voit pas les autres personnes présentes dans l’école, il n’avait pas envie qu’il découvre l’identité des autres. Le hall, pour lui, était donc complètement vide et silencieux. L’homme n’était qu’un humain, mais il était capable de choses atroces. Charles ne mettrait donc jamais la vie de ses élèves en danger de cette manière, même si clairement il était la raison de son arrivée dans l’école. Le vieil homme décida de faire attendre un petit peu l’assassin avant d’avancer vers lui, faisant rouler doucement son fauteuil dans le hall.
« Bonsoir Monsieur Mills. »
Il se contenta de dire cela quand il arriva dans le champ de vision de l’homme, il n’avait rien à ajouter pour le moment. Il se doutait bien qu’il allait être pris de questionnement intense, mais il n’avait pas envie de répondre à ses interrogations tout de suite. Ce n’était pas rien ce que le mutant venait de faire, il ne devait pas se montrer trop impatient. Il l’était rarement en réalité, ou du moins il savait mettre son impatience de côté afin de faire preuve de sagesse. L’acquis de ces nombreuses années sur terre sans doute, cela était utile de d’être aussi vieux. Le regard de Charles ne quittait pas cet humain se trouvant dans le hall de son école, il attendait une réaction de sa part. Même si le mutant avait pris possession d’une partie de son esprit, il n’avait aucune envie de lire ses pensées. Il ne trouvait pas cela intéressant.
Ethan regrettait déjà ses actions. Il n'aurait jamais dû pénétrer dans ce manoir étrange et inconnu. L'ex soldat était un exemple même de sécurité et de prudence. Et pourtant, quelque chose l'avait poussé à abandonner ces deux principes fondamentaux, à laisser sa cible en vie, à prendre cette route perdue au milieu de nul part et à pénétrer dans cet institut glauque. La pluie l'avait forcé à se réfugier dans la grande bâtisse. Une pluie qui était tombée assez brusquement. Ethan s'interrogeait encore pourquoi il n'était pas retourné dans sa voiture. L'atmosphère était très sombre et presque effrayante. L'ancien militaire se trouvait dans une école abandonnée, perdue au milieu de nul part. Il avait un peu froid. Dans le hall principal, il tomba face à face avec un homme en fauteuil roulant. Son crâne était rasé, et son visage était très neutre.
L'homme en fauteuil le salua. Ethan ne répondit pas. Il ne voulait pas lui parler. Il voulait partir d'ici. Ses pieds semblaient clouées au sol. Il tourna réussit néanmoins à pivoter d'un quart de tour, faisant désormais face à la sortie. Une sortie qui semblait s'éloigner de plus en plus. Le couloir jusqu'à la porte semblait s'étendre de plus en plus. Mills ne savait pas comment expliquer cela. Il se tourna en direction de son interlocuteur, tout en gardant un visage et une expression très froide. ''Comment connaissez-vous mon nom ? Vous êtes qui ?'' demanda-t-il d'un ton glacial. Inconsciemment, il posa une question qu'il n'avait pourtant aucune raison de poser. ''Qu'est-ce que vous me voulez ?'' Cette question n'avait pourtant pas raisons d'être. C'était Ethan qui avait soudainement refusé de tuer sa cible, qui avait mit les clefs dans le contact de sa voiture et qui s'était rendu ici pour finalement s'aventurer dans ce manoir glauque et sinistre. Soudainement, il sentit quelque chose lui heurter l'épaule gauche, mais il ne ne pu pas voir ce que c'était. Des rires d'enfants, des flots de discussions, de l'agitation provenant des couloirs et des pièces aux alentours résonnaient aux oreilles d'Ethan, mais il avait beau regarder, il n'y avait rien.
Il se tourna de nouveau vers la porte, toujours aussi loin. Jetant un regard au coin à l'homme en fauteuil roulant. Était-il la cause de tout ce qu'il arrivait ? Il se détourna une fois de plus de lui et fixa la sortie. Il songea utiliser son pouvoir pour rattraper cette porte qui ne cessait de s'éloigner de plus en plus. Mais ses pieds ne voulaient plus quitter leur emplacement. Pire encore, son pouvoir métabolique semblait refuser de vouloir se déclencher. Une goutte de sueur coulait lentement le long de sa tempe. Il détestait quand la situation lui échappait, lui, qui avait toujours un coup d'avance sur le reste du monde. Lui qui avait triomphé de la vieillesse, prêt à venger la souffrance qu'on lui avait fait subir. Finalement, il se refit face au professeur, essayant de gagner du temps. ''C'est votre maison ? Un peu grand pour quelqu'un qui vit seul et en fauteuil roulant.''
Charles n’avait pas pour habitude d’intervenir dans la vie des autres de cette manière, ce n’était pas dans son caractère. Cependant, il n’avait pas pu s’empêcher de le faire quand même. Le vieux professeur était quand même un être humain, il avait des sentiments et parfois il se laissait guider par eux. Peu souvent, parce qu’il avait suffisamment de sagesse pour contrer ces pulsions sentimentales. Charles avait donc conduit grâce à son pouvoir cet Ethan Mills jusqu’à l’institut. Ce n’était pas réellement raisonnable, il le savait, donc il s’arrangea pour que l’homme ne puisse pas voir les personnes présentes dans l’école. Par chance, il faisait nuit et donc la plupart des élèves étaient couchés dans leurs chambres. Charles ne mettrait jamais inconsciemment la vie de ses élèves en danger, il ne le supporterait pas. Ethan se trouvait donc devant lui, complètement perdu parce qu’il s’était immiscé dans son esprit. Le vieil homme contrôlait ce qu’il voyait, c’était la moindre sécurité qu’il pouvait mettre en place.
Charles, assit sur son fauteuil (en même temps il pouvait difficilement faire autrement), observait son invité donc. L’homme ne semblait pas comprendre la situation et ne manqua pas de poser les premières questions. Le Professeur X ne répondit pas de suite, se contentant de l’observer dans le silence. Cela se voyait qu’il cherchait un moyen de s’en aller, mais c’était impossible. Charles n’avait pas l’intention de le laisser partir de suite, pas sans avoir eu une conversation avec lui. Ils devaient parler, longuement. Charles le laissa donc parler un peu, lui demandant si c’était sa maison, avant de prendre une grande inspiration pour parler. Il décida volontairement de ne pas s’intéresser aux dernières questions de l’homme, il n’avait pas besoin d’y répondre.
« Je me nomme Charles Xavier »
Se contenta-t-il de dire au début, pour répondre à l’une des interrogations de l’homme. Il n’avait pas de souci à donner son nom, ce n’était pas un secret après tout. Même si cela pouvait quand même conduire cet homme, sans scrupule, à le retrouver ensuite.
« C’est vous, qui vous trouvez chez moi. Que voulez-vous ? »
Bien sûr, l’homme était en train de se jouer de son interlocuteur. C’était Charles qui l’avait conduite ici, mais cela Ethan ne pouvait pas le comprendre (du moins pour le moment). Sauf que le professeur avait l’intention de laisser l’homme réfléchir, se poser des questions. C’était comme cela qu’il aimait poursuivre les conversations d’ailleurs. Son but, c’était qu’Ethan réfléchisse un peu aux conséquences de ses actes, qu’il se remette en question. Cet homme n’allait pas hésiter à tuer un homme avec une famille, ce n’était pas une bonne attitude à avoir, du moins aux yeux du mutant. Personne ne pouvait agir de cette manière, personne n’avait le droit de vie ou de mort sur un autre être vivant. Charles était sans aucun doute trop utopiste, mais il voyait le monde de cette manière et c’était bien pour cette raison que les relations avec Erik c’était plus que tendues.
C'était incompréhensible. Pourquoi Ethan s'était refusé d'exécuter cet homme ? Était-il devenu lâche à ce point ? Non, ce n'était pas possible. L'ex-militaire n'avait jusqu'à cet instant jamais hésité à appuyer sur la gâchette. Les meurtres de sang-froid, cela le connaissait, même ceux où la victime était innocente. Là, il s'agissait d'un père de famille qui profitait d'un congé avec sa famille. Certes, il était entouré de tout le beau monde. La femme, le fils, la fille, le chien… Pourtant, Ethan s'était résolu de tirer et d'infliger cette mort douloureuse aux personnes présentent dans la pièce à ce moment là. Il avait eut la patience de les laisser quitter la pièce un à un. Il avait même laissé le chien tarder un peu à aller manger les restes dans la cuisine. Mais pourquoi avait-il fait cela ? Serait-ce par… Pitié ? Non, ce n'était pas possible. Il n'en avait aucune. Pas pour ces gens là. Il ne restait plus que cet homme, cet agent du S.H.I.E.L.D, ce meurtrier… Il n'avait plus qu'à appuyer sur la gâchette. Mais bordel… Pourquoi ne l'avait-il pas fait ?! Pour lui, ce qu'il venait de faire était presque irresponsable. Certes, il avait prit plaisir désormais à tuer chacune de ses cibles. Mais pour lui, laisser un membre du S.H.I.E.L.D ou d'Hydra en vie constituait l'une des pires choses qui pouvaient exister sur cette Terre. A ses yeux, éliminer chacune de ces personnes une à une relevait plus de l'héroïsme que du génocide. Ces gens là étaient des meurtriers. Ils avaient ruiné la vie d'Ethan, en tuant sa femme, sa fille et son père. Et le plus ironique dans tout cela, c'est que les agents censés protéger sa famille n'ont pas hésité un seul instant de se servir d'eux comme bouclier humain. Les ''gentils'' comme ils adoraient s'appeler ne valaient finalement pas mieux que les ''méchants''. C'était bien pour cela qu'ils devaient tous mourir… Jusqu'au dernier.
Le vieil homme dans son fauteuil roulant continuait d'observer Ethan avec une certaine insistance. Ce dernier avait déduit l'âge de son interlocuteur à cause de son crâne chauve, et bien entendu à cause du fauteuil roulant. Il ne pouvait imaginer un seul instant l'histoire et les raisons qui pouvaient se cacher derrière ces deux handicapes. Et à vrai dire, dans l'instant présent, il s'en moquait pas mal. Les silences du vieil homme qui suivaient les questions d'Ethan ne cessèrent de l’insupporter. Malgré l'impatience de voir ses interrogations mit de côté les unes après les autres, il cherchait surtout un moyen de se tirer de cette situation. Il ne pouvait expliquer pourquoi, mais quelque chose le retenait dans ces lieux vides et sombres. La tempête à l'extérieur qu'il pouvait apercevoir par les fenêtres auraient du le dissuader de vouloir quitter les lieux. Cependant, il n'éprouvait qu'une seule envie : quitter ces lieux pour aller terminer le travail qu'il avait commencé. Pour le moment, il ne s'agissait que de l'unique pensée qui occupait son esprit. Avec peut être dans un coin l'envie de savoir qui était cet homme.
Finalement, l'homme en fauteuil roulant se présenta. C'était donc lui ce fameux Charles Xavier. Le propriétaire de ces lieux et qui avait donné son nom à l'institut. Quelle égocentrisme. Puis finalement, il fini par lui demander ce qu'il faisait chez lui. ''Ce que je fais ici ?'' marmonna-t-il finalement. ''C'est vrai. Qu'est-ce que je fais ici ?'' Quelles raisons l'avaient poussé à venir dans un endroit si éloigné de la civilisation ? L'espace d'un instant, Ethan pensait que le vieil homme devait probablement se moquer de lui. ''Oh… Oho… Non. Ne jouez pas à cela avec moi'' dit-il en levant un doigt menaçant dans sa direction. Puis finalement, il se rendit compte que sa remarque devait être profondément stupide. Comment cet homme aurait pu l'obliger à venir ici pour ensuite l'emprisonner ? Peut être… Peut être pour les mêmes raisons qui l'avaient poussé à ne pas commettre un assassinat de plus cette nuit. Essayant de continuer à gagner du temps, il rejeta la faute sur son interlocuteur. ''Vous, que me voulez-vous ? C'est quoi cet endroit ? Pourquoi vous vivez seul ici ?'' Il était de toute évidence impossible que cet homme vive seul dans un endroit si grand et avec autant d'escaliers. Surtout qu'il devait y avoir un nombre incalculable de chambres et de douches dans ce bâtiment. En bref, rien qui ne serve à l'usage d'une seule personne. Fixant à son tour le vieil homme, il tenta de retourner la situation à son avantage. ''J'ai plutôt l'impression que c'est vous qui vous cachez… Mais de quoi ?'' Il voulait s'avancer en direction du fauteuil roulant du vieil homme pour passer derrière, mais il ne réussit qu'à faire quelques pas pour s'arrêter finalement toujours à une bonne distance de lui. Plus il y réfléchissait, plus cette désagréable impression lui en rappelait une autre, cependant beaucoup plus agréable que celle qu'il vivait en ce moment. Cette chose, il l'avait ressentit un jour où il était revenu de la guerre pour se retrouver avec sa femme, et où celle-ci s'appliquait à le faire parler pour qu'il puisse dire tout ce qu'il avait sur le cœur. Voulant garder un certain avantage qu'il pensait acquit, il ajouta : ''Est-ce que vous ne chercheriez pas à vous cacher du monde extérieur ?'' Il marqua une petite pause avant de conclure sa question. ''Des humains, par exemple ?''
Charles se rendait bien compte que l’homme qu’il avait sous les yeux se posait énormément de question, c’était le but. Charles devait bien avouer qu’il appréciait, de temps en temps, se jouer des gens de cette manière. Mais c’était toujours pour de bonnes raisons, pour la bonne cause (du moins, c’était ce qu’il pensait vraiment). Il observait donc Ethan se poser des questions, se demandait ce qu’il faisait dans sa maison. L’homme se demandait donc ce qu’il faisait, avant de finalement affirmer que le vieil homme ne devait pas se jouer de lui. Visiblement, il avait un esprit plus fort qu’il ne le pensait, même si dans tous les cas Charles avait quand même réussit à le mener jusqu’ici. Evidemment, Ethan se mit donc à poser des questions sans répondre à celle de Charles. En même temps, le mutant ne s’attendait pas vraiment à ce que l’homme réponde à sa question, il n’en avait pas la réponse après tout. Ethan ne savait pas pourquoi il se trouvait chez Charles, puisque c’était ce dernier qui l’avait conduit ici. Un fin sourire s’afficha sur le visage du vieil homme à la question d’Ethan.
« Qui vous dis que je vis seul ici ? » Demanda-t-il, donc sans répondre à la question de l’homme. Ce n’était pas parce qu’Ethan ne voyait pas quelqu’un d’autre que lui, que Charles était vraiment seul. La preuve qu’il ne fallait pas se fier à ce que nos yeux nous montraient. Même si dans le fond, le vieil homme ne voyait pas en quoi il ne pourrait pas vivre seul dans cette maison. Il se sentirait évidemment seul puisqu’il aimait la voir vivante grâce à ces élèves mutants, mais ce n’était quand même pas impossible. « Cet endroit c’est chez moi, tout simplement. »
Charles préférait largement rester énigmatique quand il parlait avec Ethan, afin de le laisser réfléchir de lui-même. Et visiblement, cela commençait à venir puisqu’il ne manqua pas de mentionner le fait qu’il se cachait du monde extérieur, des humains. Charles ne perdit pas le petit sourire qui s’était affiché sur son visage, cette conversation promettait vraiment d’être intéressante. Le mutant appréciait énormément la faculté de l’homme à la réflexion et le fait qu’il semblait comprendre rapidement les choses. Evidemment, Charles avait l’intention de le laisser réfléchir encore un moment. Il était sur la bonne voie, autant qu’il trouve les choses par lui-même.
« Des humains ? » Demanda-t-il dans une fausse surprise. Evidemment, cette école servait aux jeunes mutants à se cacher des humains et à grandir sans être martyriser par eux. Elle servait surtout aussi à ce qu’ils ne développent pas une haine des humains, comme une majorité de mutant, afin qu’ils ne terminent pas comme Erik et ses mutants ensuite. Mais tout cela, Ethan l’ignorait encore. « Je ne vois pas pourquoi je devrais me cacher des humains. »
Charles était vraiment curieux de savoir ce qu’Ethan allait lui répondre, des réflexions qu’il allait encore se faire.
Ethan commençait à tapoter du pied nerveusement. Malgré tous ses efforts pour se libérer de cette entrave imaginaire, inexistante même à ses yeux, il n'arrivait toujours pas à bouger de l'emplacement auquel il était fixé. C'était une sensation à la fois bizarre, mais aussi très désagréable. D'un côté, il était terriblement agacé par l'attitude énigmatique de son interlocuteur. Mills avait bien compris qu'il n'était pas le seul à tourner au tour du pot au sujet des questions qui fusaient dans tous les sens. D'un autre, il ressentait ce besoin intarissable de se confier et de dire absolument tout ce qui traversait sa pensée. Ce vieil homme (si on pouvait parler de vieil homme en comparant l'âge des deux protagonistes) inspirait une confiance malsaine à Ethan. Malsaine dans le sens où il est inquiétant d'avoir autant confiance en quelqu'un dont on ignore tout.
Ainsi donc, ce vieil homme était donc chez lui. Ethan ne pouvait s'empêcher de penser que cet que la personne qui lui faisait face devait être bien égocentrique pour habiter une maison, ou plutôt un manoir aussi grand pour lui tout seul. Du moins, c'est ce qu'il pensait, son état ne le permettant de distinguer que cet homme en fauteuil roulant. Le sourire du vieil homme avait quelque chose d'inquiétant, mais aussi de terriblement rassurant. Bien que la capacité de déduction de Ethan était mise à rude épreuve, il ne pouvait s'empêcher que d'un côté il était en train de subir une considérable perte de temps. Il jeta un rapide coup d’œil par une fenêtre du manoir. La pluie continuait de tomber durement, et l'obscurité noir empêchait Ethan de pouvoir distinguer ce qu'il se passait dans la cour du manoir. En tout cas, c'est ce qu'il pensait voir, bien que la réalité devait avoir une toute autre figure. Il avait beau essayé d'utiliser ses pouvoirs pour partir d'ici, rien ne fonctionnait. Mais bon sang… Que se passait-il ?
Ethan finit par aborder le sujet des humains et des non humains. Il avait l'étroite impression que ce vieil homme n'était pas aussi normal, aussi humain qu'il pouvait le prétendre. Il disait qu'il ne voyait pas pourquoi il devait se cacher. Et pourtant… Sans pour autant se cacher lui-même, Mills avait dû cacher son pouvoir à sa famille, à ses amis, à ses proches… L'anomalie étant constamment pointé du doigt, chaque imperfections devaient être corrigées, voir supprimées. Ethan, lui, ne voulait pas être supprimé. Donc, il cachait son pouvoir. C'était aussi simple que cela.
''Pourquoi vous cacher des humains ?'' Il se mit lui-même à sourire et fit appel à toute la réflexion dont il disposait pour dénouer le vrai du faux. ''Eh bien, faisons le point. En arrivant ici, j'ai eu l'impression d'entrer dans un orphelinat dans un premier temps. A vrai dire, cet endroit m'inspire beaucoup d'innocence. J'ai cru en entrant entendre par moment des rires d'enfants. Cependant, ça doit être la fatigue. Puis je vous ai vu, vous. Juste vous. Dans cette maison beaucoup trop grande pour vous. Je ne sais pas ce qui se passe, mais je suis sûr que vous me cachez quelque chose. Enfin, je suis convaincu que vous n'êtes pas un simple humain. Voilà maintenant plusieurs minutes que je ne peux plus bouger. Que je ne peux pas partir. Je ne sais pas comment vous faîtes, mais je suis convaincu que vous êtes la cause de l'entrave qui me retient ici.'' Il n'attendait pas vraiment de réponse sur le coup, mais il avait la forte impression de toucher quelque chose. ''Maintenant, je peux vous rassurer tout de suite : Je n'ai pas l'intention de partir. Vous avez soulevez en moi beaucoup trop de questions pour que je m'en aille sans y trouver des réponses.'' Il laissa un léger silence avant d'ajouter : ''Nous pouvons peut être commencé par le commencement… Comment vous appelez-vous ?'' Il avait une légère idée de la véritable identité du vieil homme. En arrivant, la plaque de l'institut Charles Xavier ne lui avait pas échappé.
Charles ne pouvait pas s’empêcher d’être énigmatique avec Ethan Mills, il en allait de sa protection et de celle de ses élèves. Il avait beau jouer celui qui ne comprenait pas, effectivement il n’avait pas vraiment le choix de se cacher des humains. Ce n’était pas pour rien que son école était connue pour être un refuge pour enfants surdoués et non pour être celui des jeunes mutants en pleine apprentissage de leurs pouvoirs. Ils devaient se cacher parce qu’il était difficile pour les humains de comprendre leur différence, même si Charles avait l’espoir que ça arrive un jour. Mais Erik et ses actions n’aidaient vraiment pas ces derniers à les accepter. Enfin, c’était une autre histoire, le vieil homme était surtout occupé à observer Ethan et à attendre qu’il exprime ses réflexions. Visiblement, il réfléchissait énormément à la question, puis qu’il prit la parole pour exposer longuement ce qu’il pensait de la situation. Le fait que Charles se trouvait dans une maison bien trop grande pour lui. Effectivement, le mutant s’ennuierait fermement dans le manoir s’il n’y avait pas toutes les personnes qui y vivaient. Mais en même temps, cet endroit était bien sa maison à la base. Celle de sa famille, qu’il aurait pu agrandir s’il avait eu d’autre préoccupation dans son existence. Ethan était une personne très réfléchie en tout cas, puisqu’il avait deviné qu’il n’était pas vraiment humain.
« De quelle entrave parlez-vous ? » Demanda-t-il en modifiant son emprise sur l’esprit de l’homme pour lui permettre de mouvoir son corps. Oui, Charles se jouait un peu de l’homme qu’il avait sous les yeux, mais c’était pour la bonne cause. « Suivez-moi. »
Dit-il avant de faire demi-tour avec son fauteuil pour se diriger vers le grand salon de l’institut. Autant qu’ils se mettent à l’aise si jamais ils étaient amenés à discuter un long moment. Et visiblement, les deux hommes allaient discuter un moment, puisqu’Ethan était curieux et qu’il n’avait pas envie de partir sans avoir les réponses à ses questions.
« Je me nomme Charles Xavier. » Dit-il en invitant l’homme à s’installer dans un des fauteuils du salon. Autant commencer par le commencement en effet. Il avait volontairement fait aucune remarque sur les paroles de l’homme, celle qui prétendait qu’il n’était pas seul dans cette maison et qu’il n’était pas humain. Cela viendrait sans doute après, mais pour le moment non. Il n’était pas question pour Charles qu’Ethan découvre encore l’existence de ces nombreux jeunes mutants dans l’institut et ce n’était pas pour rien qu’il contrôlait toujours ainsi son esprit. « Puisque vous n’hésitez pas à me poser de nombreuses questions, je vais le faire également. » Après tout, Ethan se montrait curieux, mais Charles pouvait l’être aussi. « Aviez-vous vraiment l’intention de tuer cet homme et de priver sa famille de sa présence ? »
Ethan était profondément intrigué. C'était difficile à croire, mais il n'avait plus du tout en tête l'idée d'assassiner cet agent du SHIELD. Là, maintenant, il s'en moquait complètement. Ce vieil homme avait vraiment soulevé des questions chez Ethan. Et ce dernier n'avait désormais plus l'intention de quitter cet endroit sans avoir obtenu toutes ses réponses. Mais profondément troublé comme il l'était, il avait fini par demander deux fois au vieil homme comment il s’appelait. Ce dernier avait une la gentillesse cependant de ne pas noter cet égarement. Ethan en aurait eut conscience, il l'aurait probablement remercié pour ça.
Quand vint le sujet de l'entrave qu'Ethan subissait, il put sentir un changement dans son corps non pas désagréable. Enfin, il se sentait libre de ses mouvements. Il massa légèrement ses poignets et bougeait à nouveau peu à peu ses pieds. Pour lui, c'était comme si ces membres n'avaient plus servi depuis des années. Mais une fois de plus, il avait la désagréable impression que le vieil, ce Charles Xavier (comme il s'était nommé deux fois pour le coup), était en train de se jouer de lui par moments. L'espace d'un instant, son instinct de survit prit aussitôt le dessus. Et avec sa rapidité hors norme, il songeait fortement à quitter ces lieux à pleine vitesse, sans jamais songer à y revenir. Néanmoins, comme il l'avait dit précédemment, il avait désormais des questions. Pire encore, il avait désormais un ennemi potentiel qui pouvait désormais le stopper dans ses nobles entreprises. Il devait maintenant identifier ce nouvel handicap afin de savoir si il y avait un moyen de le contrer, où pas. Malheureusement, c'était dans la nature d'Ethan Mills de faire preuve d'une prudence qu'on pouvait considérer de maladive.
Alors, il décida de faire en partie confiance au vieil homme et commença à le suivre dans les couloirs de l'institut. Ce dernier le conduisit dans un salon où il l'invita à s'asseoir. Ethan accepta l'invitation, mais resta une fois de plus sur ses gardes. Il était toujours préparé à toutes les éventualités (sauf à celles qui incluaient ce Charles Xavier, pour le moment). Un cyclope tirant des lasers pas son unique œil, une sorcière aux cheveux blancs pouvait faire pleuvoir rien qu'en déprimant, un gros matou avec des lames de rasoirs pouvant trancher n'importe quoi… Enfin, Ethan pensait à des cas comme ceux là par pur hasard.
Charles Xavier finit par posé la question à un million de dollars. Une question qui rappela à Ethan qu'il avait un travail à terminer après cet entretien, à condition que le vieil homme accepte de le laisser sortir. Mais Mills ne semblait pas vouloir se prêter au jeu de son interlocuteur. Pour lui, ses questions avaient bien plus d'importances que les siennes. ''Comment faîtes-vous cela ? Comment est-ce que vous savez tout ça ?'' Puis, s'enfonçant un peu plus dans le fauteuil dans lequel il était assit, il repensa à ses réelles motivations. Il repensa à ceux qui lui avaient tout prit. A ce qui l'avait poussé à devenir The Grey. L'assassin se concentrant uniquement sur les agents du SHIELD ou d'Hydra. Enfin, finalement, il ajouta : ''J'ai mes raisons. Et j'ai le regret de vous dire qu'elles ne regardent que moi.''
Charles Xavier se doutait bien que l’homme qui se trouvait sous ses yeux n’allait pas forcément répondre à sa question directement. Le professeur prenait des risques après tout, en lu posant directement la question comme ça. Parce qu’il faisait bien comprendre à l’homme qu’il savait lire dans les pensées, du moins qu’il en savait plus que ce qu’il devrait. Bon, en même temps, il avait fait venu l’homme déjà à la base dans son institut, c’était un risque en soit. Donc, il continuait dans sa lancé et écouta Ethan lui demander comment il savait tout cela, comment il faisait ça. Mais puisque l’homme n’avait pas encore l’intention de répondre à sa question, le mutant n’allait pas le faire non plus. Il se contenta de regarder intensément l’homme sous ses yeux, ce dernier affirmant qu’il avait ses propres raisons pour ses actes. Charles savait bien qu’il avait ses raisons, mais ce n’était évidemment pas ce qu’il demandait. Il ne répondait toujours pas à sa question. Charles continua d’observer Ethan pendant quelque secondes, sans rien dire du tout. Il attendait, sans vraiment avoir besoin d’attendre. C’était juste pour laisser un temps de pause, avant de reprendre la parole.
« Ce n’est pas vraiment la question que je vous ai posé. » Reprit-il d’un ton toujours doux, qu’il utilisait constamment. « Je sais bien que vous avez des raisons et je sais parfaitement que vous pensez qu’elles sont bonnes et qu’elles ne concernent personne d’autre. » Charles marqua une courte pause. « Même si je considère, de mon côté, qu’elles concernent quand même les personnes à qui vous volez la vie. »
Charles savait bien qu’il avait des raisons oui, mais aucune raison à ses yeux ne valait d’excuse pour prendre la vie d’une personne. Surtout pas en présence de sa famille, gâchant donc la vie de plusieurs personnes. Le vieil homme ne pouvait pas garantir que l’homme qu’Ethan avait eu l’intention de tuer était un homme bien et qu’il ne méritait pas d’être puni pour ses actes, sauf que Charles était trop pacifiste pour considérer que cet homme agissait bien.
« Vous aviez vraiment l’intention de tuer cet homme devant sa femme et ses enfants ? » Répéta-t-il alors, parce qu’il avait envie d’avoir vraiment une réponse à cette question. Malheureusement, Charles se doutait bien de la réponse de ce dernier. S’il ne l’avait pas arrêté, l’homme aurait tiré sur cet homme alors qu’il passait une soirée en compagnie de sa famille. Non, ce n’était pas une bonne chose qu’il ait désiré de le faire. Pas pour l’homme qu’il avait l’intention de tuer (même si Charles n’aimait pas cette méthode), mais surtout pour sa famille.
Ethan baissa la tête, finalement. Comme si il donnait l'impression d'être vaincu. Il venait de comprendre qui était réellement la personne qui se trouvait en face de lui. Quel était son pouvoir, du moins. Il se trouvait bête de ne pas avoir compris plus tôt. Son interlocuteur était un télépathe. Il pouvait lire à travers les gens comme dans un livre ouvert. Cependant, ça ne lui expliquait toujours pas comment il avait fait pour l'amener jusqu'ici. Du contrôle mental ? Pourquoi pas. En tout cas, Ethan n'y avait pas encore pensé.
Mills avait compris le véritable pouvoir de son interlocuteur à force de l'entendre dire et répéter des choses que Ethan seul savait. Et à force, ce dernier ne voyait pas où l'autre voulait en venir. ''Si vous connaissez les réponses, pourquoi me poser ces questions ?'' A quoi bon insister à ce point si il savait à l'avance ce qui allait sortir de la bouche d'Ethan ? C'était très bizarre. Peut être un abus de pouvoir, qui sait ? Le mutant, d'un seul, utilisa son pouvoir puis se déplaça à grande vitesse juste devant la cheminée. Il s'appuya contre elle puis fixa intensément l'homme en fauteuil roulant. Voilà qu'il commençait à lui faire la morale. Soit… Mais ça allait être à ses risques et périls.
Déjà, le professeur Xavier remettait en question les raisons qui poussaient Ethan à tuer tous ces gens. Des motivations qui remontaient probablement à l'époque ou ce crâne chauve n'était encore qu'un gamin, et encore… ''Franchement, si vous arrivez à lire là-dedans'' dit-il en tapotant le haut de sa tête, ''je ne vois pas pourquoi je gaspillerais ma salive.'' Il se retourna en direction de la cheminée et approcha ses mains tout en les frottant les unes contre les autres. ''Mais allez-y, servez-vous donc. De toute façon, je n'ai aucun moyen de vous en empêcher…''
En fin de compte, la dernière question du professeur plongea Ethan dans une émotion qui semblait resurgir du passé. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pleuré. En tout cas, pas depuis la mort des êtes qui comptaient les plus à ses yeux. Il répondit un simple ''Oui''. Il marqua une pause, cherchant ses mots, avant de poursuivre. ''Nous sommes toutes des victimes des dommages collatéraux.'' Il repensait à sa famille qui avait été la victime d'un feu croisé entre des agents du gouvernement et un groupe terroriste. Il se souvenait de ces gens ''bons'' qui avaient privilégié la capture de ces Hommes ''mauvais'' en omettant complètement la sécurité de sa famille. Il se souvenait de ces terroristes qui l'avaient attaqué juste pour le disséquer. Ces deux partis qui auraient pu être comparés au SHIELD et à l'Hydra de nos jours. Désormais, il avait une vengeance à assouvir. Tel un cavalier noir, il devait purger cette Terre de ceux qui pensaient pouvoir décider de la vie des autres au nom d'un plus grand organisme. Et peu importe que ces hommes et ces femmes appartiennent au camp du bien, ou du mal. Finalement, Ethan se retourna de nouveau pour faire face au professeur. Toutes ces questions n'avaient plus d'importances. Il n'avait plus qu'une envie maintenant. ''Laissez-moi partir.'' Il installa un nouveau silence avant de poursuivre. ''Laissez-moi partir, où tuez-moi. Peu importe ce que vous me direz. Une fois sorti d'ici, je continuerai de tuer ces gens. Ma mission n'est pas terminée. Et vous ne pourrez pas m'en empêcher à chaque fois… Sauf si vous me tuez maintenant. Et je pense que vous en avez les moyens. Et si ça doit arriver…'' Il marqua une nouvelle pause avant de s'asseoir dans le fauteuil. ''Je suis tellement fatigué… Je veux seulement dormir…'' Ses yeux brillaient et reflétaient à merveille le feu qui brûlait dans la cheminée. ''Et vous rejoindre, mes chéries…''
Charles pouvait très bien lire dans l’esprit d’Ethan effectivement, mais il ne pouvait pas s’empêcher de pousser les gens à la discussion quand même. Parce que ça ne servait à rien de juste entrer dans l’esprit des gens, ça n’avait aucun sens. Charles pouvait tout savoir, mais ce n’était évidemment pas utile par moment. Parce qu’il pouvait savoir des choses, il était possible de faire comprendre à ses interlocuteurs quelque chose par le dialogue. Et pour cela, il suffisait de faire revenir des souvenirs à l’esprit de ses interlocuteurs, de se faire poser les bonnes questions. Charles savait parfaitement qu’il était prêt à tuer cet homme devant sa famille, devant sa femme et ses enfants. Il le savait parce que s’il ne l’avait pas arrêté, il l’aurait fait. Sauf que ce jeune homme devait réfléchir lui-même à la situation. Ce qui fut le cas visiblement, même si encore une fois Charles savait parfaitement qu’il ne parvenait pas vraiment à son but. L’homme se retourna après s’être installé près de la cheminée, demandant au professeur X de le laisser partir. Il voulait qu’il le laisse partir, ou qu’il le tut, parce qu’il n’avait pas l’intention d’arrêter ses actes. Charles savait bien qu’il était sérieux, qu’il ne souhaitait pas arrêter sa vengeance.
« Je peux vous tuer si je le souhaite effectivement, vous avez raison. » Même si Charles ne pouvait pas bouger comme le commun des mortels, il avait des pouvoirs suffisamment puissants pour tuer un homme sur le coup. Sauf qu’il n’allait évidemment pas le faire. « Mais je ne le ferais pas. Je n’aime pas prendre de vie. » Contrairement à celui qui se trouvait sous ses yeux donc, puisqu’Ethan était un assassin. « Je ne vais pas pouvoir vous empêcher de tuer à chaque fois, effectivement, mais ce que je souhaite c’est que vous compreniez que vous pouvez prendre une nouvelle voie. » Charles s’approcha doucement de l’homme, plongeant son regard dans le sien une fois qu’il fut proche de lui. « Je suis certain qu’elles souhaitent une autre vie pour vous, qu’elles ne veulent pas que vous continuez sur cette voie. Vos pouvoirs peuvent servir à protéger des vies, à sauver des gens. A faire bien mieux que de simplement vous plonger dans cette vengeance qui ne fera qu’engendrer le mal. »
Parce que si un jour cet enfant qui était à deux doigts de perdre son père sous ses yeux décidait de se venger de l’assassin de son père, le mal se serait propagé. Et ce n’était pas quelque chose que Charles voulait, quand bien même il n’avait pas grand-chose à voir avec cette histoire.
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