James était un petit gars de Brooklyn. Oh oui vous avez dû l'entendre cette histoire, cela vous dit bien quelques choses. Votre esprit pense aussitôt à la bannière étoilée et à l'homme qui la portait il y a bien des années de cela. Vous auriez alors sans doute raison de penser à Captain America car ces histoires sont liées mais cependant vous allez bien vite découvrir que cela ne sont pas les mêmes. James est donc un petit gars de Brooklyn, né à l'approche des années vingt, non loin de la famille Rogers. James ne resta pas bien longtemps enfant unique car sa sœur Rebecca ne tarda pas à rejoindre le trio devenu quatuor. Cependant ce charmant tableau familiale commença par la perte de l'âme maternel dans la petite enfance de James avant que son père, vétéran de la Grande Guerre, ne suive le même destin dans un  accident lors d'un banal entrainement. Devenu pupille de l'état le frère et la sœur furent séparés et c'est à cette période que l'amitié de James et Steve se souda, chacun traversant l'épreuve des pertes leur alliance se forgea pour ne plus faiblir par la suite.

Les années passant, la nature décida de différencier les deux amis, dotant James d'un corps des plus athlétique alors que Steve ne semblait guère vouloir quitter le stade de l'adolescent rachitique qui emmagasinait les problèmes de santé. Mais malgré cette évidente faiblesse, Steve n'avait jamais froid aux yeux et suivaient en permanence ses convictions qui pouvaient régulièrement l’entraîner au beau milieu d'ennuis un peu trop costaud pour sa carrure et c'est ainsi que James fut quelques fois amenés à le sortir de ces divers pétrins. C'est d'ailleurs ce qu'il fit le jour même de son affectation au 107ème régiment. C'est avec regret que le tout jeune officier s'éloigna ainsi de son ami laissé sur le banc de touche mais que pouvaient-ils faire contre la nature ? Et lui-même n'aurait pu supporté de rester au pays lorsque l'on se battait pour la liberté sur le vieux continent. Bucky parti donc pour l’Angleterre dans un premier temps, laissant Steve au pays là où normalement rien de bien grave ne devrait lui arriver, du moins s'il arrêtait de chercher plus costaud que lui.

La France, puis l'Allemagne. La 107ème n'était pas n'importe quel régiment et héritait bien souvent de missions délicates qui demandaient beaucoup à chacun de ses hommes. James avait bien vite trouvé sa spécialité en entrant dans l'armée, devenant un tireur d'élite des plus efficace, couvrant ainsi ses compagnons avec une efficacité implacable. Mais leurs succès ne les empêchèrent pas d'un jour de tomber dans un piège sournois. Le régiment perdit un bon nombre d'hommes ce jour là, certains moururent tandis que d'autres furent emprisonnés dans des geôles bien étranges appartenant à une fraction secrète de l'armée allemande: Hydra. Les prisonniers découvrirent bien vite qu'ils n'étaient pas qu'une prise de guerre pour ces allemands, non, ils étaient aussi des sujets d'expérimentations plus que douteuses car les camarades qui partaient ne revenaient jamais. Et un beau jour ce fut le tour de Bucky d'être emporté, attaché à cette table, il se retrouva à la merci d'un scientifique qui n'eut cependant que quelques instants pour se livrer à ses expérimentations. Plongé dans un état second, James croyait être en proie à des hallucinations lorsque la silhouette considérablement renforcée de Steve apparut à ses côtés.

C'est ainsi que Bucky découvrit Captain America, l'homme qui le sorti lui et tous ses compagnons de ces geôles où ils croupissaient depuis quelques temps. James eu quelques difficultés à comprendre comme son ami avait réussi cette fantastique transformation mais il ne pouvait qu'approuver le choix qui avait été fait car il était bien évident que Steve était le meilleur choix pour une telle réalisation. Le nouveau combattant qu'était Captain America décida par la suite de fonder une équipe bien particulière: le Commando Hurlant et pour l'entourer le capitaine choisi principalement des hommes de la 107ème, James figurant bien évidemment dans cette liste avec aussi entre autre Dum Dum Dugan, Jim Morita ou encore Gabriel Jones. Ils étaient sept en tout et ces sept hommes mirent un déroute pour nombre de soldat allemand même si leur principale tâche était de débusquer et de détruire toutes les cellules d'Hydra qui pullulaient dans l'Europe occupée. Et leur efficacité ne fut bientôt plus à prouver, d'autant plus que leur équipe ne perdit jamais d'homme ... Ou presque. C'est lors d'une mission qui les conduisait toujours sur les traces d'Hydra que le Comando Hurlant déplora la seule et unique victime de son histoire: au terme d'un combat Bucky lui-même sombra du haut d'une falaise et fut ainsi déclaré mort au combat.

La suite ? Eh bien comme vous pouvez vous en douter James Barnes n'est pas mort à combat. Il a survécu à cette terrible chute et cela grâce aux expérimentations dont il avait l'objet lors de sa captivité mais aussi grâce au froid qui l'emprisonna. Il chuta dans l'eau glacée où ses propres ennemis le retrouvèrent, le soldat américain retomba dans les griffes d'Hydra pour cette fois ne plus jamais en ressortir. De son accident, il perdit tout de même son bras gauche, que le groupuscule scientifique s'empressa de remplacer par une installation mécanique des plus sophistiquée qu'ils prirent toujours soin de mettre à jour. James subit alors un traitement spécial, visant à l'endoctriner et à accroître ses facultés pour pouvoir ainsi surpasser les capacités du premier super-soldat: Captain America qui venait d'être porté disparut dans les eaux glacées de l'océan. Le choc de l'accident et ceux à répétitions des "traitements" (qui étaient bien souvent une successions de chocs électriques) eurent bientôt raison de la résistance du soldat qui devint bientôt une puissante marionnette dans les mains de l'organisation. Cependant son esprit avait subi de tels dommages qu'il fallut bien vite trouver une solution pour garder sous contrôle cette arme bien utile. Cette solution fut la cryostase dans laquelle James traversa les décennies.

Il fut réveillé un bon nombre de fois durant ces années pour accomplir les missions spéciales de l'organisation qui était bien souvent d'assassiner des personnalités difficiles d'accès ou bien d'autres choses dans ce genre. L'esprit de Bucky lutte plus ou moins pour tenter de refaire surface dans ces phases d'éveil mais il s'est enfoncé bien trop loin dans la noirceur pour réussir à véritablement reprendre pied dans le laps de temps que ses maîtres lui accordent. La vie de Bucky, devenu donc le Soldat de l'Hiver, ne lui appartient donc plus, même son passé lui a été retiré pour qu'il n'est plus qu'une seule chose en tête lorsqu'il est éveillé: accomplir la mission qu'on lui confit.

Les premières heures, voir les premiers jours qui suivent la sortie de sa stase ne vous attendez pas à rencontrer un humain. James n'aura qu'un seul but: accomplir la mission qu'on lui a attribué, sans absolument aucune considération pour ce qui l'entoure. La manière et les dommages collatéraux ne l'importeront guère tant qu'il atteint l'objectif. Tenter de le raisonner ne servira absolument à rien car vous n'avez pas affaire à un humain et c'est bien là toute la force de l'arme qu'il représente.
Néanmoins cette arme a des failles au bout d'une utilisation trop prolongée. L'esprit totalement détruit de James devient instable au bout d'un certain temps. Il commence à saisir le monde qui l'entoure et ses propres souffrances le déstabilisent. Oh il reste encore une arme redoutable dans ces conditions, simplement il se fait moins contrôlable et totalement impulsif. Les questions arrivent, James s’apercevant qu'il ne sait plus qui il est, cette réalisation le bouleverse et c'est en général à ce stade que ses responsables se débrouillent pour le replonger en stase ou pour effacer à nouveau son semblant de mémoire.
Ces décennies d'expérimentation sur son cerveau et d’endoctrinement l'ont durablement endommagé, néanmoins on peut se permettre de parier qu'avec une bonne dose de patience et de temps la personnalité de James saurait refaire légèrement surface. Car James Barnes ne ressemblait guère à ce qu'il est à présent. Il a certes toujours était entêté et méthodique mais jamais au point de servir des ordres sans même y réfléchir ou sans calculer les pertes. L'humain et l'ami d'autrefois est donc bien loin aujourd'hui mais il se pourrait qu'il ne demande qu'à sortir à nouveau.