Pepper encore une fois venait de rentrer tard de son travail. La nuit était déjà bien entamée quand elle avait enfin pu quitter la tour Stark. Elle avait l'habitude de ses journées à rallonge, elle avait qu'une seule hâte rentrer chez elle. Par chance, l'appartement que Tony avait acheté pour elle ne se trouvait vraiment pas trop loin de son lieu de travail. En même temps, c'était le but. Ainsi elle pouvait arriver rapidement à la tour Stark et rentrer chez elle tout aussi rapidement. Elle était bien heureuse de ne pas avoir besoin de quitter New-York à chaque fois qu'elle terminait une journée de travail. Ce soir-là donc, elle rentra chez elle directement. Elle se sentait vraiment très fatiguée et espérait pouvoir juste aller se coucher dans son lit et dormir. La journée du lendemain risquait d'être aussi fatigante que celle d'aujourd'hui, comme chaque jour de travail en réalité. La femme arriva donc chez elle, retira ses talons et fonça directement dans sa chambre. Elle se changea avant de se glisser dans son lit, appréciant le confort de ce dernier. Et rapidement, elle s'endormit. Heureusement qu'elle n'avait pas de souci de sommeil, sinon cela serait encore plus difficile pour elle. Elle s'endormait rapidement à chaque fois, partie pour une longue nuit de sommeil.
Mais aujourd'hui, sa nuit fut légèrement différente. Elle ne savait pas trop quelle heure il était quand elle ouvrit les yeux, dérangeait par un bruit venant de l'extérieur. Des bruits à New-York, il y en avait plein, mais cette nuit c'était différent. D'ordinaire, Pepper n'était pas dérangée, mais là elle fut réveillée. Au début, elle décida d'ignorer les choses, de ne pas prêter attention au grabuge extérieur et de reprendre sa nuit de sommeil. Cependant, les minutes passèrent et elle ne se rendormit pas. Pepper essaya encore quelques minutes avant de finalement décider de se lever. Elle avait l'intention de faire quelque chose, de bouger un peu, boire un verre d'eau, rien de spécial. Juste de quoi bouger un peu son corps en espérant pouvoir retrouver le sommeil. Mais le bruit recommença à l'extérieur et elle se montra de plus en plus curieuse. La femme ne savait pas ce qui la poussa à se rhabiller rapidement pour sortir dans la nuit. Parfois, elle faisait des choses un peu étranges. Il faisait noir dans la cours de son immeuble, il n'y avait aucune lumière électrique et la lune n'était pas bien grande. Elle n'y voyait donc rien, elle ne savait même pas s'il y avait quelqu'un finalement. Après tout, ce bruit, c'était peut-être juste un chat qui fouillait les poubelles.
« Il y a quelqu'un ? » Demanda-t-elle en essayant de ne pas faire trop trembler sa voix. Elle ne savait même pas quelle idée tortue avait pu la pousser à aller dehors ainsi, alors qu'elle avait clairement peur. Bon, heureusement, elle n'était pas une trouillarde non plus. Mais elle n'était pas rassurée comme cela dehors, et il faisait assez frais en plus.
Trois heures du matin. Fraîcheur des nuits de l'approche de l'hiver. Pas un chat dehors, rues relativement calme. La lune doucement, au même titre que les lampadaires et quelques bruits d'automobiles se font entendre dans ce quartier. Après tout, Manhattan ne s'endormait jamais totalement. Tout juste l'activité était réduite, mais à ne pas s'y tromper, beaucoup étaient encore debout. Même si, il fallait le reconnaître, les quartiers d'habitations étaient pour la plupart quand à eux assoupis grâce aux braves gens qui travaillaient de jour et dormaient le soir. Des personnes parmi d'autres.
Un creux au ventre l'avait une nouvelle fois forcé à sortir de son trou. Un creux et encore et toujours cette même question de lieu pour se reposer. Ces derniers temps avaient été particulièrement durs à vivre pour les nerfs de notre lézard. Entre humains étranges l'ayant pistés, vacarmes de ces étranges animaux de métal avançant sur les routes ou encore lumières qui n'étaient pas celles des étoiles, la crainte de Zacael s'était quelque peu renforcée. Mais, paradoxalement, sa curiosité aussi, avait grandie. A chaque fois, il se promettait de ne pas sortir des égouts. Et puis, la faim et le froid finissait par le faire changer d'avis. Aujourd'hui, la pêche avait été plutôt bonne. Pour peu que l'on puisse appeler des ordures encore à peu près comestibles comme étant une bonne chose. Passant de section d'égout en section d'égout, pénétrant dans les canalisations, se glissant dans les conduits, Zacael avait depuis peu organisé son tour de fouille dans ces zones résidentielles de Manhattan.
Gratter, gratter, gratter la fange et les détritus. Soulever, renifler, goûter. Bonne pioche ! Difficile d'imaginer que le gaspillage des uns puisse faire le bonheur des autres. Même le reste de carcasse de poulet que l'on balançait immédiatement à la poubelle avait suffit à le satisfaire. Malheureusement, son estomac avait la malchance d'être trop gros pour quelqu'un en situation de survie. Comprenez par là que Zacael avait encore faim même après ses premières trouvailles, ce qui l'incita à poursuivre ses recherches. D'abord la nourriture, ensuite l'abri. C'était ainsi qu'il fonctionnait. Et de toute manières, les poubelles ou les bennes à ordures faisaient souvent de bons abris de fortune. Il suffisait de partir relativement tôt, à l'aube, afin de ne pas se faire prendre.
Ainsi, il poursuivit sa quête de l'appel du ventre en rejoignant les environs d'un autre appartement. Celui là s'annonçait parfait pour la fouille ! Pas de lumières en vue ! Que demander de plus ? Aussi ce lézard géant avait finit par commencer à gratter les poubelles. Oh... Allez... Même pas l'ombre d'un reste de conserve ? Il peinait à y croire, si bien qu'il s'attarda plus de temps que prévu sur la zone et alla même jusqu'à être moins délicats dans ses recherches, trop absorbé pas la pensée de se gaver un peu plus.
« Il y a quelqu'un ? » fit quelqu'un.
Le sang de Zacael se glaça et il se figea instantanément. Catastrophe ! Dans sa zèle de quête de nourriture, il avait finit par être trop bruyant et avait alerté les humains ! Son cœur commença à battre à toute allure et, de réflexe, il se jeta dans la poubelle qu'il fouillait plutôt et plaça le couvercle par dessus, provoquant à l'occasion un second vacarme métallique qui devait se suivre par un long silence. Une chance qu'il était assez flexible pour se tordre là dedans ! Cette poubelle était étroite et Zacael était tout écrasé et compressé a l'intérieur, posture vite désagréable. Pourvu que personne ne l'ai repéré et qu'il puisse vite sortir.
Il retint son souffle en fermant les yeux et tendant les tympans afin d'ouïr les pas du gardien qui l'avait repéré. Qu'allait-il lui faire si il le prenait ?! Le tuer ? Le manger ? L'écraser ? Un élan de panique envahit Zacael qui eut de moins en moins de facilité à rester immobile, si bien que quelques grattements se firent entendre sur la poubelle.
« Rik ! Rik ! Rik ! Rik ! »
Mais quel empoté ! Cette fois c'était sûr, on allait le trouver et le manger ! Zacael en était persuadé ! Il se mit à trembler de toute part, ferma les yeux et se mit les mains sur la tête en attendant que le moment passe...
Pepper aurait sans doute dû rester à l’intérieur, se contenter d’oublier les bruits de l’extérieur et de se rendormir. Mais la curiosité avait pris le dessus, elle avait décidé de sortir et de chercher d’où venait ce bruit étrange. Il faisait frais et nuit, elle ne voyait donc rien et elle avait froid, mais elle resta dans cette cours en cherchant d’où venait le bruit. Elle appela même, demandant s’il y avait quelqu’un. Pepper sursauta quand un énorme bruit se fit entendre un peu plus loin, comme si quelqu’un avait envoyé valdinguer une poubelle. Son cœur se mit à battre plus rapidement, elle avait clairement peur. Le mieux était sans doute qu’elle rentrer chez elle, qu’elle ne cherche pas plus à savoir d’où pouvait venir ce bruit. Après tout, il faisait nuit et elle pouvait tomber sur n’importe qui. La femme n’avait rien pour se défendre en plus, elle se retrouvait donc dans un gros problème si elle tombait sur quelqu’un de mauvais. Mais comme bien souvent, elle n’écoutait pas la raison et suivait simplement son instinct. Ce fut le cœur battant encore plus rapidement qu’elle fit quelques pas, brisant le silence qui s’était installé après le gros vacarme métallique. Ses pas raisonnèrent dans la cours silencieuse et noire, alors qu’elle s’approcher de l’origine du bruit. Cela venait d’une poubelle, il n’y avait pas d’autre solution. Mais laquelle, il y en avait plusieurs. Qu’est-ce qu’elle cherchait vraiment ? Elle n’en savait vraiment rien. Elle se contentait simplement d’avancer et d’observer.
Elle s’arrêta un instant, laissant le silence reprendre sa place dans la cours. Et puis en tendant un peu l’oreille, la femme commença à entendre comme des grattements. Cela venait sans aucun doute d’une poubelle, elle s’approcha donc discrètement tentant de faire le moins de bruit possible. Elle tentait de garder une respiration calme afin de ne pas faire trop de bruit. Son cœur semblait battre dans ses tympans, alors qu’elle avançait vers les poubelles. Elle tendit l’oreille pour savoir d’où était venu le bruit, se positionnant en face d’une des poubelles. Cela venait de celle-là, elle en était sûre. Elle tendit un peu l’oreille, afin d’écouter les bruits de la poubelle, avant de se décider de ce qu’elle allait faire. Au pire, elle allait juste tomber sur un chat affamé qui fouillait les poubelles, c’était tout à fait possible. Et si c’était le cas, le pauvre félin méritait quand même d’avoir un meilleur repas. Elle inspira donc grandement avant de soulever le couvercle de la poubelle, espérant voir suffisamment pour trouver le petit animal (elle avait réussi à se convaincre que cela ne pouvait être qu’un chat).
Ce fut un animal qu’elle vit effectivement, du moins ce qu’elle crut, mais ce n’était pas un chat. Rapidement elle poussa un cri, avant de reculer en lâchant le couvercle par la même occasion. Elle trébucha en reculant, tombant sur le sol alors que le couvercle se refermait de nouveau dans un fracas métallique. Elle avait vu… un monstre !
Oh zut. Ce n'était pas bon ça. Qu'est ce qui venait de le déloger au juste ? En tout cas, ça n'avait pas cherché à creuser plus loin sa cachette. Peut-être qu'il était parti ? De toute façon, il était hors de question de rester plus longtemps ici. En tapant un peu dans sa poubelle, il parvint ainsi à la reverser... Mais guère à se la retirer. La situation était cocasse. Légèrement coincé dans son cylindre de métal, il commença à se déplacer de manière assez aléatoire tout en tirant vers le haut pour ôter cette satané poubelle. Chose qui ne put s’effectuer que lorsqu'il finit par percuter le mur, le libérant au passage de sa prison. Enfin a l'air libre, Zacael tira une très longue langue et inspecta les alentours tout en profitant d'un peu d'air frais, sa peur momentanément évaporée. Puis, il bascula un instant son retard sur celle qui l'avait dérangé et l'inspecta non sans une certaine curiosité. Oooooh ! Alors c'était un humain ? Encore un ? Comme celui qui l'avait trouvé dans ses cartons l'autre nuit ? Qu'est ce qu'il fabriquait ici et que voulait-il ? La timidité naturelle de Zacael l'empêcha de trop s'approcher. Un peu inquiet, il se contenta de rester sur place à regarder avec des yeux ronds cette humaine qui l'intriguait quelque peu. Qu'est ce que c'était que cela ? Qui était t-elle ?
Bien entendu, nous disons elle car nous avons connaissance du contexte. Pour Zacael, les choses sont toutes autres puisqu'il n'a pas conscience du concept de genre et donc de féminin ou masculin.
Non, tout ce que voyait notre lézard, c'était encore un de ces humains si présents dans les environs ! Ce n'était donc pas le genre de monstres à laquelle il s'attendait. Pas par exemple l'un de ces chiens métalliques infernaux qui n'avaient pas de pattes mais qui couraient sur les routes et faisaient tant de bruit la journée ! Il était clair que sa peur des humains s'était très largement dissipée. Depuis sa dernière rencontre avec cet étrange individu l'autre soir, il était bien plus serein et plus curieux du monde qui l'entourait. Même si il avait toujours horreur de ce que les hommes appelaient voitures. Revenons-en à cette humaine qui attirait donc clairement le regard de Zacael, la langue tirée et les yeux fixe. Quand il constata qu'elle n'avait pas de mouvements agressifs, il se détendit quelque peu et commença lentement mais sûrement à bouger. Se déplaçant de manière latérale en se collant au sol, cherchant à comprendre et surtout à évaluer si il risquait quelque chose ou pas. La sacoche qu'il transportait traînait au sol. Il émit quelques vibrations et tenta d'approcher.
D'approcher doucement, tout rampant... Et de bondir un peu en arrière au moindre sourcillement !
Ce n'était pas gagné ! Il se décida d'éviter pour l'heure de se frotter encore de trop près aux humains. Il ne les connaissait finalement pas assez, son instinct lui dictait de rester un peu à l'écart. Instinct car ses quelques lueurs d'intelligence se traduisaient pas sa curiosité. Il décida d'en retourner doucement aux poubelles pour les fouiller, gardant un œil tout de même sur l'humaine qui était non loin de lui. Zacael ne trouva rien de particulier à se mettre sous la dent. Tout juste essaya t-il quelques détritus qu'il cracha bien vite. Il renifla l'air et poursuivit ses recherches. Décidément, il n'y avait rien de bien intéressant parmi les poubelles de cet endroit.
Son ventre gargouilla un instant et il s'assit sur le sol en grimaçant. Il fouilla un instant son sac et en tira la photo du professeur Franz Vartovsky, la seule chose qui le consolait vraiment quand il peinait à s'en sortir dehors et se mit à la contempler en fermant les yeux.
Pepper tomba lourdement au sol en arrière après avoir ouvert la poubelle, surprise par ce qu’elle avait vu. Clairement, le mot monstre était venu à son esprit même si elle ne parvenait pas à décrire ce qu’elle avait vu. Elle savait qu’il avait des écailles, elle avait vu des yeux, mais impossible de dire ce que c’était. Et ce n’était pas réellement la poubelle qui remuait de plus belle qui allait la rassurer. Elle vit la poubelle se renverse avant de s’ouvrir. Le monstre sortit à ce moment-là et elle put l’observer bien plus. Ses fesses n’avaient toujours pas quittés le sol, elle ne bougeait pas se contentant de pointer son regard vers le lézard. A première vu c’était ce qu’il était, un lézard géant. Pepper se demandait bien comment cela était possible, si elle n’était pas juste en train de dormir et donc de rêver. Mais elle était bien réveillée, sinon elle ne sentirait pas la fraicheur de l’air sur sa peau. Elle ne rêvait pas donc et elle se trouvait bien en présence de cette chose. Elle ne dit rien et se contenta d’observer, quand il s’approcha doucement des poubelles pour fouiller afin de trouver de la nourriture. Le peu de mouvement qu’elle faisait entraînait des sursauts chez le « monstre », alors elle préférait ne pas bouger. Au bout d’un moment, la bête s’assit sur le sol (sans avoir pu trouver à manger) et attrapa quelque chose dans son sac qu’il câlina fort contre elle. Pepper était impressionnée de voir à quel point ce lézard pouvait ressembler à un humain, à un enfant même au vu de sa position actuelle. La femme avait bien compris qu’il avait faim, elle avait entendu le grondement de son estomac et cela lui fit de la peine. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait réellement de la peine pour cette chose. Il ressemblait vraiment à un enfant, il semblait triste et clairement affamé.
Pepper hésita quelques minutes avant de finalement se relever, tout doucement pour ne pas faire peur au lézard. Le mieux pour elle serait sans doute de fuir tout simplement et de se rendre dans son appartement, sans chercher à plus comprendre ce qui se passait avec cette bête. Mais elle ne pouvait pas partir, quelque chose le retenait. Une partie de curiosité également sans doute, cette chose l’intriguait complètement. Une fois debout, Pepper ne bougea pas pendant quelques secondes de nouveau, elle hésitait encore. Elle ne savait pas si elle devait aller vers la droite afin de rejoindre son immeuble et donc son appartement, ou avancer vers la créature. Finalement, elle fit quelques pas vers le lézard. Elle resta quand même à distance, ne voulant toujours pas faire peur à cette chose. Elle ne savait pas comment se comporter, elle devait donc être prudente afin de ne pas l’effrayer.
« Tu as faim ? » Elle ne savait même pas si cette chose pouvait la comprendre, si elle pouvait lui répondre. Mais elle tentait le coup, elle avait besoin de le faire. La femme savait parfaitement qu’elle allait regretter si jamais elle ne le faisait pas. « J’habite dans un des appartements de cette immeuble. » Dit-elle en joignant le geste à la parole, indiquant l’entrée de son immeuble. « Tu veux monter manger quelque chose ? Ca sera mieux que des détritus… »
Mais qu’est-ce qu’elle était en train de faire ? Elle n’en savait clairement rien !
Le simple mot « manger » sembla procurer un effet conséquent et relativement soudain dans l'esprit du lézard. En effet, c'était un des mots favoris de son lexique. Et plus simplement, celui lui faisait toujours remonter de bons souvenirs. Toujours assis, il lâcha sa photo et pivota dans la direction de l'humaine.
Après quoi, il posa ses mains en arrière, se pencha légèrement, leva les jambes de manière à les décoller avec le sol et commença tout bêtement à applaudir de manière insistante avec ses pattes arrières en ouvrant grand la bouche, un air un peu bêta sur la figure. Visiblement, il prenait plutôt bien la nouvelle, si bien qu'il s'agita quelque peu et se leva et commença à se déplacer autour de l'humaine de manière assez vive.
On lui avait toujours dit d'être poli. Dans sa hate, sa sacoche s'ouvrit légèrement et plusieurs de ses affaires tombèrent. Notamment une sorte de lettre un peu froissée écrite main qui tomba au sol. Vu la signature et l'écriture, nul doute n'était permit, cette lettre avait été écrite par le professeur Franz lui même.
Félicitation parce que cela signifie que vous êtes en présence d'un sujet d'expérience inédit et unique en son genre, fruit de mes études et grande fierté pour moi. Aussi, je vous en supplie, que vous soyez un agriculteur, un scientifique, un policier ou un dealer, soyez indulgent avec lui et ne lui faites pas de mal. Mieux que cela, je vous en conjure, prenez soin de lui et cachez le des yeux du monde. De son vrai nom « Zacael », ce sujet est né d'un travail sur les gamètes de reptiles et des croisements génétiques. J'aurais dû depuis longtemps reporter son existence à tous, le révéler au jour. Néanmoins, je me suis attaché à lui et j'ai finir par craindre pour son bien être. Ce n'est pas en simple sujet d'expérience que j'envisage le futur pour lui, mais comme une veritable personne comme vous et moi. J'ai élevé Zack, le nom qu'il connaît, comme un père. Au départ, je l'aimais parce qu'il allait m'apporter de la gloire et de la reconnaissance, puis, je l'ai aimé parce que lui même m'a aimé.
A l'heure où j'écris cette lettre, Zack est en très bonne santé. Il est fascinant. Il grandit également très vite. Aussi bien physiquement et mentalement, il sait compter de manière élémentaire, comprend la plupart des phrases et articule même quelques mots. Vu les progrès fulgurants qu'il a effectué, je pense qu'il parviendra à parler rapidement si quelqu'un lui permet cet apprentissage. Je sais que sous ses aspects candides et enfantins, il est très intelligent. Immature, certes, mais intelligent. Je n'ai encore jamais observé un être se développer aussi rapidement.
J'ai encore beaucoup de choses à apprendre de lui et lui de moi. Il adore les sucreries et boire du jus d'orange. Zack a parfois un peu peur du noir et il est très curieux. Néanmoins, il est déjà propre et semble comprendre des règles de base. Il ne causera pas de soucis. Du moins, je pense.
Car si vous lisez cette lettre, ça veut aussi dire que j'ai échoué et que je n'ai pas réussi à le conserver à mes cotés. Dans ce cas, je répète ce que j'ai énoncé plus haut : prenez soin de lui, inconnu. Il grandira selon vous même. Je compte sur vous pour l'éduquer de belle manière !
Pepper ne savait pas vraiment pas pourquoi elle proposait à cette chose de manger chez elle, mais elle ne se voyait pas la laisser continuer de fouiller dans les poubelles. Le lézard ne semblait pas méchant en plus, c’était dommage qu’il reste dehors dans le froid à devoir fouiller les poubelles pour se nourrir. La femme lui proposa donc de monter dans son appartement, mais elle ne s’était pas attendue à une réponse si vive de la créature. Cette dernière se applaudit bruyamment avant de se lever et de tourner autour d’elle en lui parlant. Parlant étant cependant un grand mot, il se contentait de répéter « s’il te plait ». Pepper comprenait donc qu’il avait bien envie de la suivre dans son appartement pour manger. La femme afficha un grand sourire, elle ne pouvait pas nier être touchée par la réaction de de la créature. Cependant, dans sa précipitation, le sac du lézard tomba au sol et rependit son contenue. Rapidement, la femme se baissa pour ramasser les affaires afin que rien ne s’envole ou ne s’abime. Ce fut donc comme cela qu’elle se retrouva avec la lettre écrite à la main, dans les mains. Son regard se porta dessus et la curiosité prit le dessus, elle commença à lire.
Pepper ne s’attendait vraiment pas à lire ce qu’elle voyait sur le courrier. De ce qu’elle comprenait donc, Zack (qui était le prénom de la créature) était une expérience scientifique. La lettre était longue et contenait énormément d’information, mais la femme ne mit pas longtemps avant de terminer de la lire. Heureusement qu’elle lisait vite, ainsi elle avait eu rapidement les informations sur la créature. Et par conséquence, elle se prenait encore plus d’affection pour lui. Zack, elle était heureuse de connaitre son prénom maintenant, était comme un enfant qui découvrait la vie et qui avait perdu son « père » trop tôt.
« Zack ? » Dit-elle doucement en relevant son regard de la lettre afin de le porter sur le lézard. Pepper ne savait vraiment comment réagir à ce qu’elle venait de lire, ce qu’elle devait concrètement faire. Elle savait ce qu’elle allait faire dans l’immédiat, mais elle ne savait pas ce que cela allait devenir. Si Zack était une créature de laboratoire, il avait tellement de chose à apprendre encore. Mais surtout, il y avait des choses qu’on pouvait apprendre sur lui. Sauf qu’avant d’être une expérience, il semblait surtout être « humain ».Pepper replia la lettre avant de la tendre à Zack pour qu’il puisse la ranger dans son sac. « Tu veux venir boire du jus d’orange et manger quelque chose chez moi alors ? » La femme attendit la réponse de la créature avant de faire quelques pas vers la porte menant aux escaliers pour aller chez elle. « Soit juste discret pour ne pas réveiller les voisins. »
Dit-elle en chuchotant, espérant que Zack allait comprendre. D’après la lettre, il comprenait assez bien ce qu’on lui disait. Sans ajouter le moindre mot, elle monta donc jusqu’à la porte de chez elle, qu’elle ouvrit pour faire entrer la créature.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Zack ne traîna pas. Si tôt ils eut ouït ce qu'on lui disait, il détala vers les escaliers comme un lapin vers son terrier à une vitesse fulgurante. Il gravit sans difficulté les marches qui le séparait de l'appartement et passa la porte pour finalement se retrouver à l'intérieur du logis de Pepper. La première chose qu'il fit, outre observer un peu autour de lui dans quel genre d'endroit il se trouvait, c'est inspecter ce qui lui paraissait inconnu. Ce n'était pas des choses bien spéciales pourtant, mais plutôt des choses qui venaient du manque de mobilier du studio de Franz.
De fait, en l'état actuel, Zack n'était guère vraiment en mesure d'avoir de la conversation, de se poser des questions complexes ou bien même de réfléchir un minimum sur le sens des actions ou des choses. Cela viendrait par la suite, quand il grandirait, sans doute. Heureusement pour lui, celle qui l'avait accueillie ne semblait guère farouche ou malveillante. Peut-être se développera t-il ainsi dans une bonne voie sur le plan mental, son physique évoluant également de manière rapide. Nul doute qu'il allait prendre en poids et en taille et même subir quelques changements.
« Merci madame ! » articula t-il.
Il aimait bien cette femme. Instinctivement, il l'appréciait. Offrir ainsi une opportunité pour lui de quitter la rue aidait beaucoup, bien évidemment. Mais dans un cas pareil, Zack sentait également souvent l'envie de se montrer tout aussi appréciable. Dans un cas contraire, il aurait déjà foncé sur le canapé pour s'y allonger de tout son long ou aurait probablement renversé certaines choses en cherchant à savoir ce dont il s'agissait. Ici, non, seulement tenta t-il de rester calme et de calmer sa propre curiosité.
Il hoqueta et éternua. Un rhume ? Bah... Ce n'était sans doute rien...
Il se gratta un peu le dos en percevant un léger tiraillement qui s'évapora cependant quelques instants plus tard. Bizarre mais disparu. Peut-être qu'il s'était fait un peu de mal à traîner dans la rue et qu'il avait prit froid. Cela devait être ça, pas d'autres explications possibles.
Nombreuses personnes auraient pu annoncer à Pepper qu’elle était folle d’accueillit une créature de ce genre dans son appartement, mais la jeune femme avait parfaitement conscience de ce qu’elle faisait. Zack n’était pas méchant, juste un peu empoté au pire mais c’était normal. La femme n’avait donc aucune crainte en sa compagnie, elle avait même de la peine pour lui. De ce qu’elle pouvait comprendre avec la lettre qu’elle avait lu, le lézard avait perdu son « père ». C’était une situation plus que précaire pour lui, il avait besoin qu’on lui tende la main. Et c’était le genre de chose que Pepper pouvait bien faire. Ils montèrent donc dans son appartement, en tentant de ne pas faire trop de bruit. Cela serait problématique qu’un de ses voisins décide de passer sa tête par la porte de chez lui et découvre Zack dans le couloir. Ce fut sans encombre qu’ils arrivèrent dans son appartement. Pepper afficha un sourire quand la créature observa attentivement les lieux, curieux de ce qu’il y trouvait. Il la remercia même, pourtant elle ne faisait pas grand-chose. Du moins à ses yeux, ce n’était pas grand-chose. Mais il était clair que dans ce monde, dans cette ville, les hommes et femmes n’étaient pas toujours agréables à côtoyer. De nombreuses personnes se seraient contentées de le laisser dans ses poubelles sans lui venir en aide.
« De rien Zack ! »
Répondit-elle en se dirigeant vers la cuisine pour préparer quelques petites choses à manger. Le lézard devait avoir faim, sinon elle ne l’aurait pas trouvé en train de fouiller les poubelles. Elle fouilla dans ses placards, pour la plupart vide, et en sortit un paquet de biscuit aux pépites de chocolats, espérant que ça allait faire l’affaire. Elle ouvrit la porte de frigo pour attraper une grande bouteille de jus d’orange, elle adorait cela aussi et donc elle en avait toujours dans son appartement (une chance). Elle attrapa donc deux verres qu’elle remplit, avant de faire signe à Zack de venir se servir. La jeune femme espérait qu’il soit quand même capable de boire dans un verre, au pire, ils se débrouilleraient.
« Je m’appelle Virginia. » Lui répondit-elle dans un sourire quand la créature lui demanda qui elle était. « Mais tu peux m’appeler Pepper. » Au final, la jeune femme s’était parfaitement faite à ce surnom. Tony avait décidé de l’appeler comme cela et maintenant, tout le monde l’appelait de cette manière même dans son entourage (entourage qui n’était pas non plus énorme il fallait le dire). « Tu veux savoir autre chose sur moi ? »
La femme ne savait pas trop ce qu’elle pouvait dire d’intéressant à Zack à son sujet. Elle avait bien compris qu’il était capable de comprendre quand on lui parlait, mais il n’allait peut-être pas comprendre si elle entrait dans les détails de son métier par exemple.
Non seulement il vida son verre d'une traite de manière particulièrement rapide, mais en plus, il engloutit sans même mâcher l'intégralité de ce qu'on lui présenta. De toute manière, c'était dans sa nature. Autant dire que ce n'était pas un estomac mais un puit sans fond qu'il possédait. Après ce petit encas, il émit un rot bruyant et s'essuya la bouche d'un revers de la main. Pour être franc' beaucoup de questions lui venaient à l'esprit. Elles étaient toutes plus ou moins en rapport avec ce fabuleux monde qu'était celui des hommes. Dans un premier temps, il s'interrogea sur eux. Eux en eux même.
« Ouuiii ! Etre humain, vous , n'est ce pas ? Qui sont ils ? Bizarres bizarres. Pourquoi se tenir sur deux pattes ? Plus pratique pour ramper et de cacher d'être à quatre ! Et puis, je, moi, vu hommes étranges. Tous différents ! Même un avec du rouge et du bleu ! C'est normal ? » demanda t-il
Parce qu'après tout, cette espèce qui était la plus présente était aussi celle qui présentait le plus de mystères pour lui. Pour autant qu'il en savait, il ne les trouvait pas très bien fichu. Pas en équilibre sur deux pieds, ils avaient en plus des poils sur la tête. Mais inutile puisqu'ils ne tenaient pas chaud !
« Pas ma maison ici. La tienne ! Mais où sommes nous, ici, dans le monde ? Que sont grands trucs gris qui montent et touchent les nuages ? Pourquoi vivre avec des vaches de fer qui hurlent et qui chargent tout le temps en faisant lumière ? »
Cette fois, il parlait plus simplement de la ville. Encore que le concept de ville lui échappait. En plus de la ville, il mentionnait les voitures ou les immeubles. Pour quelqu'un qui avait toujours vécu entre quatre murs, il était bien sûr troublant de voir ceci. C'était effrayant et à la fois captivant par son mystère. Si bien que malgré sa peur des étranges phénomènes qui se déroulaient dans ce monde, l'envie de percer ses secrets l'enivrait. Par sa propre curiosité.
« Et puis... Je suis pas humain ! Alors quoi ? Papa dire Za...Za...Zack ? Ouais ! Zack ! C'est quoi ? Dire que unique mais jamais expliqué pourquoi ! Préférait me faire compter des billes ! Euh, comme ca ! Un...deux...trois...quatre...cinq...» commença t-il en comptant sur ses doigts. Il atteint le compte de trente huit. « J'ai pas connaitre au dessus. Mais alors ? humain ? » piailla t-il.
Après tout, il ne connaissait même pas son espèce ou qui il était. Peut être que elle le saurait ! Zacael éternua de nouveau et l'espèce de poche qu'il transportait dans le dos grossit de quelques centimètres. Bah, sans doute un rhume.
Pepper observa le lézard vider son verre et manger tous ce qu’elle venait de mettre sur la table. Cela ne la dérangeait pas qu’il mange beaucoup et rapidement. Au moins, cela semblait lui plaire et c’était le principal. La femme n’était pas vraiment avare, elle n’allait pas s’offusquer parce qu’il allait vider ses placards. Elle sortit d’ailleurs de nouvelles choses, au cas où il aurait encore faim. Elle ne connaissait que peu de chose sur cette créature et encore, elle avait eu de la chance de voir la lettre de son créateur. Elle avait énormément de question le concernant, mais elle doutait qu’il puisse vraiment lui répondre. Zacael était semble-t-il simplement un enfant. Cela ne servait donc à rien de le couvrir de questions, Pepper tenterait d’avoir ses réponses elle-même. En attendant, elle pouvait très bien tenter de répondre à ses questions. Mais quand il lui avait demandé s’il avait d’autre question la concernant, elle ne s’attendait pas à ce flot d’information. La femme dut se concentrer pour comprendre tous ce que Zack cherchait à lui faire comprendre, il n’était pas réellement très clair dans ses propos. Ce qui était normal, quand on savait qu’il ne connaissait rien du monde en dehors du laboratoire qu’il avait partagé avec son « père ».
« On marche comme cela, ce n’est pas nous qui avait décidé. L’évolution a fait que nous sommes comme cela. » C’était compliqué à expliquer tous cela et finalement, Pepper se demandait si Tony ne serait pas plus adéquat dans ce genre de discussion. Enfin, elle tentait de faire du mieux possible. « Je suppose que tu as du croiser des humains habillés étrangement, c’est tout à fait normal. »
Elle ne faisait pas le rapprochement entre la description de Zacael et les super-héros. Elle pensait simplement qu’il avait dû croiser quelqu’un d’étrange, les humains étaient tous différents en plus. Cela ne devait pas être simple pour le lézard de s’y retrouver. Il parla ensuite de la ville, de ce que la femme comprit en tout cas. Elle avait pour le moment assez de réponse à lui apporter.
« Ce sont des immeubles, nous vivons dedans. Tu vois ici c’est chez moi, à côté il y a d’autres humains qui vivent. Ce sont nos maisons. » Elle marqua une courte pause avant de reprendre. « Et les vaches de fer… » Pepper espérait ne pas se tromper en pensant que la créature parlait des voitures. « Ce sont nos voitures, nous nous déplaçons de cette manière pour aller plus vite. »
C’était déjà assez compliqué comme conversation, mais la créature ne manqua pas de compliquer encore tout. Zack lui demanda ce qu’il était, puisqu’il n’était pas humain. Ce que son père ne lui avait jamais expliqué. Pepper avait compris que celui qu’elle avait sous les yeux étaient une expérience scientifique, mais elle n’en savait pas beaucoup plus. Elle ne pouvait pas dire ce qu’il était concrètement et ce que son père avait eu envie de faire avec lui. Malheureusement, l’homme n’était plus et ne pouvait pas répondre à toutes les interrogations de sa création.
« Tu n’es pas humain non. » Commença-t-elle pesant ses mots. Elle ne savait vraiment pas que dire à Zack. « Je ne sais pas ce que tu es, seul ton père le savait. Il t’a fait, il t’a donné la vie. Tu n’es pas humain, mais tu es un être vivant comme nous. »
Cela ne l’aidait sans doute pas énormément. Si elle ne craignait pas de voir Zack finir en sujet d’expérience, elle aurait peut-être contacté Tony. Mais pour le moment, elle n’avait aucune envie de le faire. Parce qu’elle commençait sincèrement à s’attacher à la créature et qu’elle ne voulait pas que du mal lui soit fait.
Zacael si inspecta un instant aux dires de la femme. Effectivement, les différences entre lui et elles étaient légions. Elle était dans le vrai à coup sur. Il composait donc quelque chose d'un peu à part. « Pas humain. Compris. Peut être pour ça que professeur pas vouloir que moi aille dehors. Dire que c'est dangereux. Bien fait rester dans égouts. Probablement éviter les ennuis. » expliqua t-il. Et une première base intégrée et assimilée. Une base cruciale et nécessaire pour la suite. Compléter avec ce qu'avait annoncé la femme plus tôt, Zacael commençait un peu à comprendre son environnement. Très bien, il évoluait donc dans une ville. Une sorte de monde d'humains dans lesquelles les étranges édifices constituent des immeubles et des maisons, lieu de vie. Ainsi, les habitations représentaient de potentielles issues de secours en cas de problème épineux. Potentiellement car si Zacael complétait ces informations avec celles que lui a donné le professeur, certains humains pouvaient être dangereux. Pas tous visiblement. Mais certains. L'immaturité du lézard l'avait sans s'en rendre compte poussé à prendre des risques, mais des risques qui s'avéraient payants.
Dorénavant, il allait devoir être plus prudent. « Je comprends. Je devoir être plus prudent, maintenant. Plus approcher aussi facilement des maisons. Si pas humain, humains peut être avoir aussi peur de moi. Je vais apprendre encore. Et devenir plus apte à m'en sortir. » déclara t-il tout fier. Pour commencer, il allait devoir se calquer sur le langage, pour se faire comprendre plus efficacement. Si globalement il parvenait à s'en sortir facilement pour exprimer certaines choses, c'était sur la forme que cela s'avérait incorrect. « Eeeh... Dernier humain que j'ai vu a été gentil avec moi. Mais je crois que j'ai fais une bêtise. Voi...voiture voila. Dévié une voiture par accident. Pas fais exprès, j'ai paniqué et je suis allé sur la trajectoire de voiture. Tourner dans le mur. » expliqua t-il. Autant lui raconter cet épisode, elle saurait sans doute plus que lui que savoir en faire. « Et puis... Truc bizarre être arrivé. Normalement, je suis seul. Bah plus après. Je sais pas pourquoi, je contrôle pas, mais d'autres sont sortis. Sortis de mon dos. Ils étaient complètement idiots ! L'humain m'a dit que je devais arrêter. J'aurais aimé, mais je sais même pas comment j'ai fais la première fois. Donc pour arrêter...» tenta t-il d'expliquer.
Ca, ça allait être d'autant plus compliqué à expliquer. Surtout si l'humaine n'avait pas de notions dans le jargon de la mutation ou des pouvoirs. Le génome du lézard aimait bien se répliquer. Parfois avec un peu trop d'ardeur, si bien qu'il avait parfois des crises de suractivité qui provoquait les phases de réplication de Zacael.
Pepper ne comprenait pas plus à la situation que Zacael apparemment, ils se retrouvaient là dans sa cuisine, dans le flou total. Le peu que la femme savait sur le lézard géant, c’était ce qu’elle avait lu dans la lettre de son « père ». En gros, elle ne savait donc vraiment rien. Cela ne l’empêchait pas cependant de l’aider le mieux possible en répondant à ses questions. Sur le fait qu’il n’était pas humain par exemple, et ce qu’était les voitures et les grands immeubles avec les habitations des humains. Pepper n’osait même pas imaginer dans quelle situation Zacael se trouvait, dans quel état d’esprit il était. Cela ne devait vraiment pas être facile d’arriver dans un monde inconnu, cela devait être plus qu’effrayant même. Au moins Zack comprenait maintenant qu’il devait se montrer prudent, il le disait lui-même. Il avait énormément de chose à apprendre sur le monde des humains, puisqu’il avait été tenu à l’écart de ce dernier pendant ses quelques années de vie. Ce n’était sans doute pas pour rien que le « père » de la créature l’avait tenu à l’écart, c’était pour le protéger, mais du coup il ne connaissait rien au monde. Et maintenant, il se retrouvait seul, ou presque. Parce que Pepper n’avait pas l’intention de le laisser tomber, tant qu’il avait besoin de son aide. Elle commençait à sincèrement s’attacher à Zacael.
Zacael expliquait un peu ce qu’il avait vécu jusqu’alors, mais Pepper avait un peu de mal à suivre. Elle avait bien compris qu’il avait croisé un humain qui s’était montré gentil avec lui, mais qu’il avait aussi fait quelque chose à une voiture. En même temps, si ce dernier avait croisé une voiture sans savoir ce que c’était, il était normal que ça n’ait pas très bien tourné. Zacael avait un air doux et gentil, mais il avait quand même une très grande force physique. Il pouvait faire des ravages en un seul coup. Zacael mentionna alors un autre accident qu’il eut, mais dans le même ton la femme ne comprenait pas tout. Elle pensa comprendre qu’un clone de lui était sorti de son dos, mais elle n’était pas certaine d’avoir tout saisi. Il était clair que Zack avait besoin d’aide, mais Pepper avait quand même des limites en science. Elle était loin d’être une tête pensante, elle avait assez à faire avec son travail administratif pour Tony.
« Il faut que tu sois prudent oui en effet. » Lui confirma-t-elle, ne pouvant pas s’empêcher de tourner son regard un instant sur le dos de la créature, espérant ne pas en voir sortir un deuxième Zack. « Est-ce que tu sais ce que tu vas faire ? »
Zack ne devait pas savoir sans doute, mais Pepper préférait lui demander quand même. Il avait peut-être une petite idée quand même, un endroit où se rendre.
Ce qu'il allait faire ? Voilà qui était une forte bonne question. Eh bien, maintenant qu'il avait l'occasion de prendre un peu de recul et de décider par lui même ce qu'il allait devoir faire, Zacael ne se fit pas prier pour énoncer ses pensées. Même si il se sentait soudainement bien petit face à ce tout nouveau monde qui s'ouvrait à lui.
« Oui oui ! Moi savoir quoi faire ensuite ! Vouloir retrouver trace professeur! Peut-être que lui aller bien. J'espère ! »
Bien entendu, c'était là son objectif principal. Nul ne pouvait dire si l'aimable professeur était encore de ce monde, mais si c'était le cas, nul doute que le lézard allait fouiller terre et ciel pour lui mettre le grappin dessus. De toute évidence, il allait devoir être patient.
« Ensuite... Devoir grandir et devenir plus fort ! Mais devoir apprendre aussi ! Mal connaître le monde, alors difficile. Pas connaissance, pas devenir plus fort ! » continua t-il.
Deuxième point. Zacael était encore à un stade relativement juvénile et avait encore pas mal de choses à développer. En d'autres termes, il devait grandir. Et grandir passait aussi par sa maturation. Bien que les premiers pas furent franchis grâce à l'intervention des deux individus qu'il eut croisé précédemment, il lui restait beaucoup de chose à apprendre et à assimiler.
« Puis tout simplement, vouloir trouver une situation stable. Pas certain de vouloir manger dans les poubelles toute la vie... Mais honnêtement, sais pas vraiment par où commencer... Ni qui voir... »
Troisième point essentiel : la survie en elle même. Pour autant qu'on pouvait en dire, Zacael n'allait pas passer son existence à se préoccuper de sa survie. Sans quoi, il ne pourrait jamais progresser sur les autres domaines. Il était donc nécessaire qu'il parvienne à atteindre un état de suffisance et « d'autarcie » si l'on pouvait dire. Le programme s'annonçait donc compliqué à remplir et Zacael ne savait pas vraiment par où commencer. Cependant, il était évident qu'il allait devoir dans un premier temps s'installer comme il faut. Au moins, il partait avec un bon avantage : de potentiels alliés.
« Ça va prendre du temps. Beaucoup de temps. Vais devoir aussi évoluer. »
Pepper se demandait bien ce que Zacael allait pouvoir faire dans le futur, s’il savait quel chemin il allait devoir prendre. Cela n’allait pas être simple pour lui, puisqu’il ne savait rien du monde dans lequel il se trouvait si soudainement projeté. La femme se doutait bien que cela n’allait pas être facile pour lui et elle n’avait aucune envie de l’abandonner comme ça d’ailleurs. Il ne tarda pas à lui dire qu’il avait une idée de ce qu’il devait faire effectivement, qu’il devait trouver le professeur qui lui avait donné la vie. Cependant, Pepper ne savait pas si ce professeur était encore en vie. Malheureusement, la femme avait même tendance à penser que ce dernier ne devait pas être en vie, sinon Zack ne serait pas dehors. Mais avec un peu de chance, il était simplement retenu quelque part. Pepper l’espérait vraiment, parce que le lézard géant allait avoir besoin de lui. Cela se voyait bien qu’il était trop jeune pour s’en sortir facilement et sans aide. Il avait encore énormément de chose à apprendre, ce qu’il disait lui-même d’ailleurs. Il devait grandir, devenir plus fort et pour y parvenir, il devait apprendre. Pepper ne pouvait pas s’empêcher de trouver sa situation triste, il n’était pas préparé à se retrouver ainsi seul dans le monde des humains. Heureusement qu’il avait quand même la tête bien sur les épaules.
« Ce n’est pas facile tout ça… » Commenta Pepper, sans lâcher Zacael du regard. Elle le savait au fond d’elle qu’elle ne pouvait pas le laisser dans une telle situation, qu’elle devait lui venir en aide. Elle ne pouvait pas faire grand-chose avec ses petits moyens, parce qu’elle n’était pas grand monde, mais elle pouvait quand même l’aider dans la mesure du possible. Evidemment, Tony pourrait sans doute retrouver plus facilement la trace du professeur, mais Pepper n’était pas certain qu’il soit judicieux de lui informer de l’existence de Zacael. « Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas à me le demander. Je ne peux pas faire grand-chose pour t’aider, mais je peux déjà te fournir à manger. Ca t’évitera de fouiller dans les poubelles. »
Avec l’argent que gagnait Pepper à Stark Industrie, elle pouvait très bien se permettre ce genre de dépense. Ce n’était pas comme si elle devait se restreindre de son côté. L’appartement où ils se trouvaient en ce moment même était payé par Tony, afin qu’elle puisse vivre plus près de la tour Stark. Elle n’avait pas de loyer, très peu de charge, et très peu de dépense. Cela n’allait donc pas être un souci pour elle de faire en sorte que Zacael mange à sa faim. Elle n’avait aucune envie de le voir encore trainer dans des ruelles sombres pour chercher à manger dans les poubelles.
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Mar 25 Nov - 15:29
