eaucoup de ses amis avaient appréhendé ce jours, s'étaient plaints, à corps et à cris de le voir arriver, et avaient trouvé mille manière de manifester leur mécontentement vis à vis de cette fatalité, ce n'était pas le cas de Gwen. Elle avait eu hâte, en fait, de voir les cours reprendre. Ses dernières semaines de vacances avaient été d'un ennui mortel. Certes, elle avait tenté de s'occuper autant qu'elle le pouvait, mais ça n'avait guère été suffisant pour rendre ce quotidien moins morose. Pas de shootings, rien de bien stimulant à faire... Elle s'était sentie pour le moins... inutile, et surtout, avait eu le sentiment d'être profondément inutile, ce qui l'agaçait au plus haut point. Pour palier à l'ennui, certes, elle aurait pu aller voir quelques amis, mais la plupart de ces derniers étaient encore en voyage. Quant à Harry... Elle n'avait plus aucune nouvelle de lui depuis cette semaine qu'il avait passé chez elle. Elle avait bien cherché à le contacter, mais sans succès. Et à dire vrai, elle s'inquiétait un peu, elle ne savait pas trop si c'était elle qui, au cours de cette semaine-là, avait fait quelque chose de mal, ou en tous cas quelque chose qui lui avait déplu, ou si, tout simplement, son retour chez lui avait été délicat. Après avoir rencontré M. Osborn, elle pensait être en droit de s'inquiéter à ce sujet. Quoi qu'il en soit, pour elle, la rentrée était salvatrice. Enfin, elle pourrait très sainement occuper ses journées, et ces heures de cours qui décourageaient et agaçaient la plupart seraient pour elle le prétexte à enfin éprouver un peu de cette stimulation intellectuelle qui lui avait diablement manqué au cours de ces derniers mois. Elle était heureuse de retrouver cette routine agréable, et alors qu'elle arpentait les couloirs de son lycée, elle éprouva un plein sentiment de satisfaction... Enfin, presque plein, pas totalement encore. Il lui manquait encore un petit quelque chose, mais elle pensa pouvoir y palier quand elle l'aperçut un peu plus loin dans le couloir.
-Harry !
Elle pressa le pas pour arriver à son niveau, et tira sur sa manche pour se signaler autrement que verbalement. Elle le serra dans ses bras, sa façon de lui apprendre qu'elle était heureuse de le revoir, et qu'il lui avait manqué au cours de ces quelques semaines de silence radio. Se détachant de cette brève étreinte, elle recala un peu mieux son sac sur ses épaules, et adressa au jeune homme un radieux sourire. Vraiment, ça avait été long de ne pas le voir aussi longtemps, surtout après avoir passé une semaine entière en sa compagnie.
-Comment vas-tu ? Tu ne donnais pas de nouvelles, je m'inquiétais...
Et elle s'inquiétait d'autant plus que, depuis qu'elle avait rencontré Norman Osborn, qu'elle avait pris la pleine conscience de ce dont il pouvait être capable et de ce qu'il était susceptible d'infliger à son fils... Elle avait bien songé à passer voir le jeune homme directement, faute d'avoir eu des nouvelle, mais elle avait craint de s'attirer plus d'ennuis encore.
Les vacances avaient été longues, tellement longues. Harry s’était ennuyé pendant ces dernières semaines de vacances, ne sortant que très peu de la demeure familiale. Il avait passé la plupart de son temps dans sa chambre à éviter son géniteur. Il n’avait pas spécialement eu envie de le voir, ce qui était normal quand on connaissait l’engin. Il avait passé beaucoup de temps à travailler donc, se disant que cela plairait à Norman. C’était ce qu’il voulait après tout, qu’il consacre son temps à son travail. Le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de chercher de nouveau à être digne aux yeux de son paternel. Peut-être que de cette manière, l’homme allait lui donner de l’affection et serait plus souple ? Oui, il continuait de croire au père noël apparemment. La rentrée avait fini par arriver cependant, dans l’angoisse d’Harry. Il ne savait pas réellement ce qu’il devait penser de cette rentrée. En un sens, il l’attendait et dans un autre il n’avait pas envie de se rendre au lycée. Il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir voir son amie, mais en même temps il savait bien qu’il ne pouvait pas réellement le faire. Norman Osborn ne pouvait pas l’empêcher de croiser sa camarade de classe, mais en même temps Harry craignait le fait qu’elle lui pose des questions concernant son silence radio. Après tout, depuis cette semaine qu’ils avaient passée ensemble, le jeune homme n’avait pas du tout donné signe de vie à son amie.
Harry se rendit donc au lycée comme tous les autres élèves, de la même manière qu’il le faisait d’habitude, accompagné de son chauffeur. L’homme le déposa devant l’établissement comme d’habitude et il descendit de la voiture. Il ne prêta pas une seule seconde attention aux regards qui pouvaient se tourner vers lui, il se contenta de rentrer dans l’établissement et d’aller chercher ses affaires (son nouvel emploi du temps, ses livres et tout le reste). Il marchait ensuite dans les couloirs, observant cet emploi du temps qu’il avait dans les mains, sans faire attention à ce qu’il y avait autour de lui. Il se retourna cependant quand quelqu’un attrapa son bras. Harry sentit son cœur manquer un battement quand il vit Gwen et quand cette dernière le prit rapidement dans ses bras. Ce n’était qu’un contact rapide, mais c’était tellement pour le jeune homme déjà. Cela faisait si longtemps qu’il ne l’avait pas vu, elle lui avait terriblement manqué. Malheureusement, la situation était toujours la même.
« Je suis désolé. » Dit-il dans un sourire triste, avant de pousser un soupir. Il ne voyait pas bien ce qu’il pouvait dire de plus de toute manière. Est-ce qu’il fallait qu’il explique ce qui s’était passé avec son père ? Sans doute, il valait mieux qu’il se montre honnête et courageux pour une fois. Parce que clairement, c’était par lâcheté qu’il avait décidé de fuir Gwen, de ne pas lui donner de nouvelle. « J’ai… plus le droit de te voir. »
C’était tellement ridicule, mais c’était clairement la vérité. Norman avait quand même une influence sur lui, il était son père. Harry afficha un faible sourire à son amie avant de faire quelques pas afin de s’approcher de son casier qui se trouvait juste là. Il l’ouvrit pour y mettre les livres qui commençaient à peser dans son sac. Sans tourner son regard vers son amie, il reprit.
« Mon père ne veut plus que je te vois, apparemment tu m’empêche de me concentrer sur mon objectif. »
wen se doutait qu'il avait dû se passer quelque chose. Non pas que Harry soit un grand communicant, et qu'il passe vraiment beaucoup de temps à lui écrire ou à lui téléphoner quand ils ne se voyaient pas, mais ce n'était jamais un total silence radio ou, au moins, quand elle lui envoyait un SMS, il lui répondait dans la foulée. Là, il n'en avait rien été, ils avaient passé toute une semaine ensemble, il était rentré chez lui, et c'est tout. Forcément, la demoiselle ne pouvait mettre cela que sur son propre compte ou celui du père Osborn, qu'elle pensait à présent capable de tout... Harry, quand il daigna finalement lui adresser la parole, ne tut malheureusement pas ses doutes ni n'apaisa ses craintes, ce fut en fait, tout le contraire. Son "je suis désolé", déjà, n'annonçait rien de bon, et ce fut encore pire quand il lui donna ses raisons. Plus le droit de le voir ? "Plus le droit ?"... de toute évidence, l'ordre ne pouvait venir que d'une seule personne, et elle en eut confirmation quand elle apprit que son père ne voulait plus qu'il la voit. Gwen regarda Harry, interdite, l'on voyait poindre une lueur de colère dans son regard, et ce n'était pas uniquement au père Osborn qu'elle en voulait, mais également au fils. D'accord, elle savait bien à présent que Norman Osborn n'était pas le genre de personne à qui l'on pouvait dire "non" facilement, à qui l'on pouvait tenir tête... mais quand bien même, elle aurait voulu que leur amitié soit suffisamment forte pour résister à ce genre d'intempéries. Bon ok, ok, elle l'avait peut-être cherché en suggérant à Harry de quitter la résidence des Osborn sans prévenir... Mais elle ne comptait pas prendre le blâme pour elle pour autant, on arrivait à rien dans la vie en se laissant marcher sur les pieds. Elle aurait pu être le prétexte à ce qu'il se dresse enfin contre l'autorité paternelle... Mais non. C'était assez décevant, au final.
-Attends, c'est une blague ? Question purement rhétorique, bien sûr. Harry n'avait jamais eu beaucoup d'humour, mais encore moins un humour à ce point merdique. D'un geste un peu brusque, elle referma la porte du casier pour l'obliger à la regarder dans les yeux. Et toi, bien sûr, tu obéis. Elle évita d'ajouter le "comme un brave toutou" qui avait très envie de franchir le seuil de ses lèvres, ceci dit. Surtout, ne pas prononcer de mots qu'elle regretterait ensuite. À l'instant, il lui faisait du mal, mais elle n'oubliait pas qu'il était autant victime de cette histoire qu'elle-même. L'influence du père sur le fils était décidément nocive, la priorité, c'était de le défaire, pas de le supplier ou de chouiner sur son sort. Et je peux savoir ce que c'est, ton objectif ?
Gwen était curieuse, vraiment, de savoir ce que Norman Osborn avait bien pu foutre dans le crâne de son fils pour faire d'elle le frein à ses soi-disant objectifs. C'était manifeste, Le père voulait que le fils reprenne l'entreprise familiale, soit. Est-ce qu'elle l'en empêchait, non. Alors quoi ?
Harry avait réellement craint ce moment où il reverrait Gwen et où elle demanderait des explications. Il était logique qu’elle le fasse, ils étaient amis après tout et le jeune homme avait arrêté de lui donner de nouvelle d’un coup. Elle avait plusieurs fois tenté de l’appeler, elle lui avait envoyé des SMS, mais il les avait ignorés. Ce n’était pas faute d’avoir voulu répondre quand il voyait son nom s’afficher sur l’écran de son téléphone et il effaçait ses SMS dès qu’il les recevait pour ne pas être tenté de répondre ensuite. Il était donc normal qu’elle demande des comptes, sauf qu’Harry ne se sentait clairement pas prêt à « l’affronter ». Il n’osait même pas la regarder dans les yeux, alors qu’il commençait à lui expliquer qu’il n’avait plus le droit de la voir. Il la connaissait assez pour savoir qu’elle n’allait pas apprécier ce qu’il était en train de lui dire. D’ailleurs, elle referma brusquement son cassier pour le forcer à tourner son regard vers elle. Harry grimaça en l’entendant lui dire que bien sûr, il obéissait à son père. Il se doutait bien de ce qu’elle était en train de penser, il était un lâche incapable de s’opposer un peu à son père. Mais elle ne savait rien, elle ne comprenait rien. Elle ne pouvait pas comprendre après tout, elle n’avait pas tous les détails de l’histoire.
« Sans doute devenir le parfait héritier qu’il voudrait que je sois… » Dit-il à demi voix alors que Gwen lui demandait ce que cela pouvait être son objectif. Cet objectif était simple au final et au fond Gwen ne l’empêchait à rien. Cependant, Harry pouvait effectivement se retrouver perturbé dans son « objectif » puisqu’il avait des sentiments pour la jeune femme. Sauf que bien sûr, il n’avait aucune envie de mentionner ce détail à la jolie blonde. S’il pouvait éviter de perdre le peu de crédibilité qu’il avait encore. « J’ai pas eu le choix Gwen… »
En réalité, Harry aurait pu trouver un autre moyen. Mais ce n’était clairement pas évident pour lui d’envisager des cas aussi extrêmes. Oui, il était lâche et Gwen avait sans doute bien raison de le croire. Mais tant pis, il n’y pouvait rien de toute manière. C’était son père quand même, il ne pouvait pas complètement s’opposer à lui. Il soupira longuement avant de reprendre, ne faisant pas attention aux autres élèves qui se trouvaient à côté d’eux.
« Si je n’avais pas accepté d’arrêter de te voir... » Cela lui brisait le cœur de prononcer clairement ces mots, le fait que son père avait décidé qu’il ne devait plus voir sa meilleure amie. « Mon père m’aurait envoyé finir mes études en Europe. » Cela semblait tellement ridicule au final que Norman Osborn prenne de telle disposition pour séparer son fils d’une amie, mais quand on connaissait certains détails c’était plus logique. Et encore. Il prenait quand même de grande disposition pour peu de chose au final. « Il ne plaisantait vraiment pas, il l’aurait fait. Et il a largement les moyens de le faire. »
tre le digne héritier de son père, devenir une parfaite copie conforme de Norman Osborn, que ce soit là l'ultime objectif de Harry n'avait pas grand chose de surprenant, mais Gwen commençait à penser très sérieusement que si Harry voulait aspirer à ne serait-ce qu'un tant soit peu de bonheur, il fallait juste qu'il se distingue tout simplement des ambitions de son père. Gwen ne tolèrerait vraiment pas que son meilleur ami devienne un Norman Osborn en miniature. Depuis qu'elle avait rencontré le PDG d'Oscorp, elle avait bien deviné combien dangereux il pouvait être, et quelle influence il avait malheureusement sur son fils. Et décidément, ce type était tordu ! Aller menacer Harry de le scolariser en Europe ! Juste pour qu'il ne la voit plus ! C'était insensé que de prendre de telles dispositions pour si peu ! Elle voulait bien croire qu'il n'avait pas forcément été bien malin de sa part que d'entraîner son meilleur ami vers la sortie quand ils s'étaient retrouvé au domicile des Osborn, mais de là à considérer qu'elle puisse être de mauvaise influence ! Et pour qui que ce soit ! Elle était une élève brillante, la meilleure de sa classe, même, et d'ordinaire, elle était quelqu'un de particulièrement irréprochable, pas le genre de personnes susceptibles de vous détourner de vos études, d'autant qu'elle avait à coeur de réussir les siennes... Mais ce cinglé avait visiblement réussi son coup. Il avait parlé, Harry avait plié. ce n'était pas vraiment agréable à entendre, mais elle ne pouvait pas lui en vouloir. Il était sous influence, clairement, et ce n'était pas en l'en blâmant qu'elle parviendrait à quoi que ce soit, si ce n'est à le braquer plus encore.
-Ouais, je me doute qu'il plaisantait pas... dit-elle plus pour elle-même que pour Harry, en fait. Je vais lui parler. dit-elle d'un ton déterminé. Pour autant, il ne faut pas croire qu'elle ne s'imaginait pas une fois de plus intimidée sitôt qu'elle se retrouverait en face de cet homme. Seulement, pour tirer l'affaire au clair, elle n'imaginait pas d'autres manières de procéder. Il fallait en passer par lui, c'était clair. Enfin, c'est complètement absurde. En quoi est-ce que je serais un frein à tes ambitions ? Et puis, est-ce que c'était seulement ses ambitions ? Il était conditionné dans ce qu'il faisait, dans ce qu'il voulait... dans ce qu'il était. À ce stade - et elle manquait clairement de scrupules à émettre cette hypothèse - Harry n'aurait la paix que dès lors que son géniteur aurait passé l'arme à gauche. Je trouverais bien un moyen de le lui faire comprendre. Mieux valait présumer de ses capacités, à ce stade, de toute manière. En attendant... Elle examina un moment Harry sous tous les angles, plus pour illustrer son propos suivant que pour de véritables raisons. S'il a pas planqué de caméra ou de micro sur tes vêtements ou dans tes affaires, on peut se parler, non ? Elle lui adressa un fin sourire. Ils avaient quand même passé un mois de vacances sans se voir, ils avaient des choses à rattraper. Ils n'allaient tout de même pas recevoir un blâme pour avoir échangé deux mots avant le début des cours !
Harry savait bien qu’il devait paraitre bien ridicule aux yeux de Gwen, ce qu’il n’appréciait clairement pas à vrai dire, mais il n’y pouvait rien. Le jeune homme était tout simplement incapable de s’opposer à son père, même s’il avait bien tenté de le faire un peu. Mais il ne fallait souvent pas longtemps à Norman Osborn pour avoir le dessus. Le père avait clairement de l’influence sur son fils, surtout quand il parvenait à toucher les sujets sensibles. Clairement, Gwen ne devrait normalement pas être un obstacle pour les objectifs de son ami, si seulement ce dernier ne ressentait pas plus que de l’amitié pour elle. Norman avait bien cerné les sentiments du jeune homme pour son amie (amie qui continuait d’ignorer le tout pour le meilleur), il savait donc qu’elle pouvait avoir énormément d’influence sur son fils. Même si bien sûr, Gwen n’avait aucune raison de détourner Harry de ses études, bien au contraire. Elle risquait même d’être une motivation en or, sauf concernant le fait qu’il doive devenir un mini Norman. Harry n’en avait pas plus envie non plus, il ne savait même pas s’il voulait un jour reprendre l’entreprise familiale. Bien sûr, il devait bien avouer qu’il appréciait la chance qu’il avait de jouir d’une fortune colossal, mais quand même. Le jeune homme expliqua tout à son amie, la raison pour laquelle il n’avait pas eu le « choix ».
« Non, ne vas pas le voir ! » Dit-il un peu trop brusquement qu’il ne l’aurait voulu, quand elle avait affirmé vouloir aller parler à son père. Comme cela allait changer quelque chose au final ? Norman risquait juste de mal le prendre et de se montrer bien plus sévère avec son fils, comprenant donc qu’ils s’étaient vus. Et pire même, son géniteur était assez fou pour mentionner quelques détails de la vie de son fils que ce dernier n’avait aucune envie de voir parvenir aux oreilles de sa meilleure amie. « Ca va empirer la situation si tu vas le voir ! »
Harry appréciait réellement l’attention de son amie, le fait qu’elle ait envie de prendre sa défense devant son père. Mais il connaissait suffisamment l’homme pour savoir qu’il s’en sortirait toujours et que Gwen n’allait rien obtenir de lui. Même si la jeune femme semblait sûre d’elle, c’était toujours bien différent quand on se retrouvait face à Norman Osborn. Harry aussi avait envie de croire qu’il était capable de s’opposer à son géniteur quand il discutait avec sa meilleure amie comme cela, mais la réalité était bien différente. Harry se détendit cependant quand Gwen reprit la parole, souriant même à sa plaisanterie. C’était dingue, elle avait vraiment le don de le rendre plus serein, plus heureux. Ce mois passé sans nouvelle d’elle n’avait fait que le plonger de plus en plus dans une dépression qui n’attendait que de l’accueillir.
« Je pense que c’est bon en effet, à moins qu’il ait été assez tordu pour pirater la surveillance du lycée. » Bon, il ne plaisantait pas réellement puisqu’il pensait réellement que son père était capable de faire une telle chose. « Ca va toi ? »
wen savait bien qu'aller parler au père de Harry était une tentative qui pouvait bien s'avérer dangereuse, et avoir l'effet inverse de ce qu'elle aurait voulu. Norman Osborn n'était pas qu'un homme imposant et déstabilisant, il semblait avoir un don particulier pour vous retourner le cerveau en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Elle n'était pas franchement certaine d'être de taille si, d'aventure, elle venait le voir. Mais devait-elle ne rien tenter pour autant ? Cette situation, s'ils ne faisaient rien, n'irait qu'en s'enlisant. Bien sûr, ils pouvaient toujours choisir cette solution de facilité qui consistait à se voir en cachette, mais à quoi cela rimerait-il, franchement ? Elle n'avait pas envie de rentrer dans le jeu du père Osborn. C'était complètement absurde ! D'autant plus absurde que ça n'avait aucun sens. S'il voulait que les résultats de Harry atteignent l'excellence, Gwen était même prête à l'aider à réviser (quoi qu'elle le considérait comme quelqu'un de naturellement intelligent, elle ne pensait pas lui être dans une grande aide). Mais bon... Elle promettrait au moins de réfléchir avant que de se rendre chez les Osborn et d'aller voir son père. Elle ne pouvait de toute façon pas y aller sans réfléchir très sérieusement à quoi lui dire. Son but n'était véritablement pas de mettre son meilleur ami dans plus d'embarras que celui dans lequel il se trouvait déjà... Elle espérait juste que cette situation n'allait pas se prolonger bien longtemps, parce que très franchement, elle n'avait pas l'intention de le supporter ad vitam... Dans l'idéal, elle le savait bien, il faudrait tout simplement que Harry s'émancipe de son père. Mais elle ne voulait pas se lancer dans ce débat là, ça n'en finirait jamais sinon. C'est clair... À la place, elle préférait esquisser un sourire quand Harry rebondit sur sa plaisanterie, même si l'un et l'autre savaient que le pire, dans tout cela, c'est que leurs hypothèses pourraient bien finir par s'avérer fonder. Enfin, Gwen, pour l'heure, préférait imaginer le contraire et privilégia le temps de conversation "normale" qui leur était accordée, puisque visiblement, ils n'auraient plus l'occason de se voir beaucoup...
-Avant y'a quelques minutes, ça allait bien... Véridique, elle avait été heureuse de reprendre les cours, était enthousiaste à l'idée de rencontrer ses nouveaux professeurs, et de retrouver ses amis... Maintenant, elle devait bien avouer que son enthousiasme s'était quelque peu émoussé. T'as déjà récupéré ton emploi du temps ?
Elle n'avait pas encore eu l'occasion de regarder la liste des élèves qui se trouvaient dans sa classe, elle ne savait donc pas si Harry et elle seraient de nouveau dans la même classe ou non, ou s'ils auraient des cours en commun, mais si tel était le cas, Gwen apprécierait le pied de nez fait au géniteur Osborn. Les basses vengeances étaient visiblement tout ce que la jeune femme pouvait se permettre vis à vis du père de Harry... c'était peu, mais elle s'en contenterait le temps qu'il faudrait. Mais elle ne se contenterait pas de cela bien longtemps. Elle n'appartenait pas à cette catégorie de personnes qui voyaient les choses se faire sans jamais agir.
Clairement, ce n’était pas une bonne idée de la part de Gwen qu’elle veuille aller parler à Norman. Harry savait parfaitement que cela allait juste envenimer les choses. Son géniteur n’était pas le genre d’homme à apprécier qu’on s’oppose à lui, qu’on vienne contester son autorité. Quand le jeune homme essayait de le faire, cela arrivait peu mais arrivait quand même, il finissait toujours par perdre. Harry n’avait aucune envie d’être envoyé en Europe simplement parce que Gwen serait venue montrer à Norman qu’elle n’appréciait pas sa décision. Il savait parfaitement que son père était capable de le faire, qu’il était capable de tout pour montrer que c’était lui le chef. On ne pouvait pas dire que Gwen et Harry puissent réellement faire le poids contre lui, même si cela ennuyait l’héritier Osborn. Il ne voyait pas d’autre moyen que de simplement se rabaisser afin de ne pas se retrouver dans la pire des situations. Harry était bien content que son amie ne continue pas dans cette idée, même s’il se doutait bien qu’elle ne l’oubliait pas. Malheureusement, il connaissait assez bien la jeune femme pour savoir qu’elle était loin de changer d’avis facilement et qu’elle était particulièrement têtue. Mais le jeune homme n’avait vraiment pas l’intention de la laisser faire.
Cependant, ils avaient autre chose à penser pour le moment. Cela faisait un mois entier qu’ils ne s’étaient pas vus, Harry ne voulait pas se prendre la tête à cause de son père. Il ne répondit aux paroles de son amie concernant son état, le fait qu’elle allait mieux avant. Il savait bien que ce qu’il venait de lui apprendre ne lui plaisait vraiment pas. Harry aurait aimé pouvoir ne rien dire, mais il n’avait pas eu le choix. Enfin, il n’avait pas envie de revenir dessus et se contenta de se concentrer sur son emploi du temps.
« Oui je l’ai. » Dit-il avant de prendre le papier qui se trouvait dans la poche arrière de son jean, avant de le tendre à Gwen. « J’ai pas encore regardé qui était dans ma classe encore. On a peut-être des cours ensemble. »
Harry espérait réellement que c’était le cas, afin qu’ils puissent passer du temps ensemble pendant les heures au lycée. C’était les seules moments où ils pouvaient se voir, alors il espérait bien qu’ils avaient énormément de cours ensemble. C’était une toute nouvelle année qui était en train de commencer. Peut-être une manière de prendre un nouveau départ ? Clairement, Harry n’y croyait pas réellement. Malheureusement, on ne pouvait pas vraiment dire qu’elle démarrait bien cette nouvelle année. Et le jeune homme ne savait pas encore à quel point les choses allaient empirer bientôt.
« En fait, tu as vu que Spiderman a disparu ? »
Cela venait de nulle part, mais le jeune homme venait d’y penser. En temps normal, il aurait parlé de cela rapidement avec Gwen quand ils se seraient vu, mais puisqu’ils n’avaient pas eu l’occasion de se voir, il n’en avait pas eu la possibilité.
wen examina attentivement l'emploi du temps qu'Harry venait de lui tendre. De mémoire, il lui semblait bien qu'ils avaient quelques cours en commun et cette perspective esquissa un léger sourire sur son visage. Le père Osborn était peut-être un psychopathe froid et autoritaire voulant régir la vie de son fils pour la calquer sur le modèle de la sienne, il avait beau posséder un certain pouvoir, il ne pouvait pas tout contrôler, et l'étudiante appréciait de savoir qu'ils se trouvaient dans cet espace de liberté sur lequel il n'avait aucune autorité et aucune emprise. Il serait sans doute moins simple pour eux de se voir en dehors des cours comme ils le faisaient régulièrement avant, mais ils pourraient toujours s'arranger. Norman Osborn n'était jamais chez lui, de toute manière, Harry arriverait bien à fuir son regard... s'il fallait, tout du moins, en arriver à de tels extrêmes. Ce qui agaçait assez prodigieusement Gwen, qui ne supportait pas que l'on décide de quoi que ce soit à sa place. Enfin, il serait toujours temps de réfléchir plus avant à cela ensuite. Gwen préférait profiter du laps de temps qu'ils arrivaient à grapiller pour le moment, sachant que leur prochain cours n'était visiblement pas commun, en plus. Elle était encore à l'observation attentive de ce morceau de papier quand Harry la ramena à une réalité plus concrète, évoquant avec elle la disparition de Spider Man. Gwen détourna son regard de l'emploi du temps, qu'elle tendit par la même à son meilleur ami, pour le poser sur ce dernier.
-Oui, j'ai lu ça... Elle avait vu cela dans la presse il n'y a pas si longtemps et elle devait reconnaître que ça ne l'avait pas rassurer, pas plus que toutes les autres informations qu'elle avait lu dans le journal. ces derniers temps, les nouvelles n'étaient jamais bonnes, et la disparition de Spider Man en particulier était plutôt alarmantes. Mais il ne fallait pas faire de plans sur la comète. Peut-être qu'il a seulement arrêté ? On ne pouvait pas dire que la condition de super héros était une situation d'avenir. Peut-être avait-il seulement eu la prudence de ranger le masque avant que la situation n'empire. Ou peut-être était-ce plus grave... La nouvelle ne l'avait pas rassurée, mais pas inquiétée pour autant. Cela l'aurait peut-être concerné davantage si elle avait su ce qu'était la véritable identité de l'homme-araignée. Ce qui se passe, en ce moment... elle marqua une pause... on peut pas vraiment dire que ce soit particulièrement rassurant.
Et pourtant, elle n'était pas forcément quelqu'un d'excessivement pessimiste, seulement, elle savait voir la réalité en face, et la réalité n'était pas exceptionnellement engageante. Et comme toujours, la question se posait, la recrudescence des super heros, ne serait-ce que dan leur petite ville était-elle à l'origine de tout cela, ou avait-elle empiré les choses ? La presse déformait les faits à sa guise, et il était difficile de se faire sa propre opinion.
Harry appréciait de voir un léger sourire apparaitre sur le visage de son amie alors qu’elle observait son emploi du temps. Le jeune homme espérait qu’ils allaient avoir plusieurs cours en commun dans la journée. Même s’ils pourraient toujours se parler pendant les interclasses et l’heure du déjeuner, cela ne serait pas assez à son goût. Il était clair que maintenant, quand ils ne se trouvaient pas au lycée, les deux amis allaient avoir du mal à se voir. Cela peinait Harry, mais il ne se voyait pas réellement braver l’autorité de son père. Même si pour les beaux yeux de Gwen, il était sans doute prêt à tout (ou presque). Sans doute que si elle lui demandait de la rejoindre quelque part, il s’arrangerait pour le faire sans que Norman ne soit au courant. En même temps, son géniteur était rarement chez eux ou alors trop occupé sur ses travaux. C’était à se demander si des fois, il n’oubliait pas tout simplement qu’il avait un fils. En réalité, il s’en souvenait sans doute simplement pour lui pourrir la vie. Enfin, ce n’était pas le moment de continuer de se prendre la tête avec Monsieur Osborn. Il se trouvait loin, ils étaient au lycée, alors autant profiter de simplement être ensemble. Harry enchaîna donc sur un autre sujet, qu’il avait lu dans la presse, la disparition de Spider-Man. Gwen l’avait vu également et elle émit l’hypothèse qu’il avait sans doute tout simplement arrêtée. Cela serait logique en même temps, la vie de super héros ne devait pas être simple. Et la situation n’était guère rassurante en effet.
« Peut-être qu’ils devraient tous faire comme Spider-Man, s’arrêter. » Harry n’avait jamais réellement compris quel intérêt ces personnes trouvaient au fait d’être des super-héros. Il y en avait bien trop après tout. « Ils devraient laisser faire la police. Il en pense quoi d’ailleurs ton père d’eux ? »
Eux, les super-héros, les mutants et les méchants vilains. Harry ne s’y intéressait que rapidement, lisant de temps à autre les articles dans la presse. Il ne s’imaginait évidemment pas une seule seconde connaitre la véritable identité de certaines personnes. Comme Peter Parker ou même son propre géniteur. Il ne se doutait pas un seul instant que bientôt, il allait rejoindre leur rang d’ailleurs. Pour l’instant, il se disait simplement que c’était ridicule, en plus les super-héros ne ressemblaient à rien dans leurs costumes. Evidemment, il pouvait parfois se montrer envieux de leur vie incroyable, mais ça ne durait que quelque secondes.
« Je pense qu’ils apportent que des problèmes moi. C’est vrai, on n’aurait pas de super vilain s’il n’y avait pas de super-héros ! »
Clairement, pour le coup, le jeune homme se positionnait vers le gouvernement. Il considérait que la vie de tout le monde serait mieux une fois qu’il n’y aurait pas de super-héros. Il avait une vision clair de ce sujet, mais qui allait sans aucun doute changer dans le futur. Malheureusement, il n’avait aucune idée de ce qui lui attendait.
e sujet des super-héros était un sujet assez délicat, suffisamment pour que Gwen l'aborde avec une certaine prudence, et sans émettre de jugement trop immédiat ou hâtif... En même temps, c'était pour le moins dans sa nature que de vouloir avoir tous les éléments et arguments possibles à sa disposition pour se faire une opinion véritable de quelque chose. C'était son tempérament typiquement scientifique qui l'invitait à réfléchir de cette façon, rien n'était jamais dit sans avoir un tant soit peu réfléchi. Cela étant, quand elle s'était faite une opinion de quelque chose, elle y demeurait très fermement campé, et pouvait bien se battre bec et ongles pour les défendre. Dans le cas de super héros, son avis n'était pas complètement tranché. Elle comprenait parfaitement la position de Harry, les super vilains, cela n'avait jamais existé avant qu'il n'y ait de super héros à qui ils décident de s'en prendre, et ils donnaient un peu trop l'impression que le mieux était de se faire justice soit même, rien de mieux que de telles mentalités pour semer le chaos et l'anarchie. Il serait agréable de se dire que tout restait sous contrôle, en attendant, les gros titres de la presse n'avaient pas l'air de dire la même chose... Cela étant, ces individus hors-normes, ces justiciers aux super pouvoirs pour certains agissaient pour le bien, et avaient sauvé la vie de nombreuses personnes, leur cause était juste, quelque part, on ne pouvait tout de même pas lui ôter cela.
-Il parle rarement de ça. répondit Gwen au sujet de son père et de son opinion sur tout cela. Il faut dire que quand George Stacy retrouvait sa famille, il était plus que difficile de lui arracher ne serait-ce que deux mots concernant son travail. Gwen s'y était habituée. À force, elle s'était habituée. De ce qu'elle savait, cependant, son père était loin d'être fan de tous ces justiciers... et Spiderman en tête, la disparition du super-héros n'avait pas dû l'affecter outre mesure. Je crois qu'il voit les choses comme toi. En tant que policier, c'était normal, après tout. Que tant d'individus cherche à faire justice eux-même laissait, quelque part, l'impression que le travail de la police était à remettre en cause... Hors elle ne laisserait jamais qui que ce soit remettre en cause le travail de son père, d'autant qu'il s'y investissait corps et âmes. Au point d'être un peu trop absent, par moments, d'ailleurs. Je trouve qu'il y a quelque chose de fascinant, d'encourageant, dans cette façon de voir les gens prendre leur destin en main, vouloir agir pour le bien. Quelque part, ça donne foi en l'humanité... reconnut-elle.
Ça ne l'empêchait pas de penser que cette profusion de super-héros posait évidemment des problèmes, et effaçait la limite entre ce qu'il est morale et légitime de faire parce que bien, et ce qui est répréhensible malgré la bonté des intentions. L'enfer en était pavé, après tout. Mais confronter des opinions différentes pour y apporter la nuance nécessaire, c'était ce qui faisait progresser une conversation, alors elle ne nuança pas son propos outre mesure.
Cela n’étonnant pas Harry d’entendre Gwen dire qu’elle croyait que son père voyait les choses comme lui. Cela semblait logique venant d’un policier. Les super-héros semblaient voler la vedette aux forces de l’ordre, comme s’ils ne servaient à rien. Ou simplement, comme s’ils ne servaient qu’à ramasser les miettes une fois le gros du travail terminer. Le jeune homme n’était donc pas surpris d’apprendre cela. Il ne connaissait pas énormément George Stacy, mais il avait eu l’occasion de le croiser quelques fois quand il s’était rendu chez Gwen pour aller la chercher par exemple. Il semblait être un père bien, contrairement au sien. Et alors qu’il espérait éloigner définitivement Norman de son esprit avec cette conversation différente, l’homme s’imposait encore une nouvelle fois en lui. Même lors des paroles de son amie. Quand elle parlait ainsi, le jeune homme se rendait bien compte qu’ils n’avaient pas la même vision des choses. Alors qu’elle trouvait cela fascinant que quelqu’un prenne son destin en main de cette manière, Harry trouvait cela idiot. Sans doute parce qu’il était incapable de le faire lui-même. Oui, en réalité, Harry Osborn était jaloux de ces super-héros. Ils semblaient forts, indestructibles, capables de soulever des montages s’ils le désiraient. Pendant que lui, pauvre petit humain, il n’était même pas capable de tenir tête à son géniteur. Et voilà qu’encore une fois, Norman s’imposait dans son esprit. Harry aurait aimé avoir leur force, pouvoir être fascinant aux yeux de la jeune femme avec qui il discutait. Elle ne risquait pas de le trouver fascinant, bien au contraire. Elle lui avait reproché plus tôt d’accepter comme un petit toutou les décisions de son père.
« Ça fait longtemps que je n’ai plus foi en l’humanité. »
Se contenta-t-il de répondre, d’un ton sombre. Encore une fois, il avait tendance à trop voir les choses en noire. Il n’était pas le plus à plaindre (pas encore), mais il ne pouvait pas s’empêcher de se montrer dramatique. Il était envahi de sentiment de plus en plus négatif, même quand il se trouvait en compagnie de Gwen. Alors qu’ils pourraient se contenter d’avoir une discussion normal d’adolescent, de profiter de la présence l’un de l’autre, ils se retrouvaient à débattre au sujet des super-héros. Harry ne pouvait rejeter la faute qu’à lui-même, c’était lui qui avait commencé dans ce sens.
« Le bien engendre toujours le mal. »
Pour l’instant, le jeune homme se contentait d’avoir une opinion d’humain concernant ces « super », il ne doutait pas encore qu’une machine était en marche pour qu’il finisse par se retrouver concerné directement par ces histoires. La seule chose qu’il voyait pour le moment, c’était des idiots en collants se la jouant en combattant des « monstres », qui ne seraient même pas là sans eux au final. Enfin, cela ne servait sans doute à rien pour lui de continuer dans cette lancée. Il n’y pouvait rien, il ne supportait pas de voir Gwen ainsi fasciné par des choses qu’il ne supportait pas au final. Chose qu’il ne supportait pas parce qu’elle en était fasciné, quel mauvais cercle vicieux.
était à se demander, parfois, et même souvent, comment Harry et Gwen faisaient pour si bien s'entendre, compte-tenu de leurs opinions, qui s'avéraient souvent divergente. C'était par exemple le cas maintenant, alors que leur conversation d'abord anodine (quoi qu'elle n'avait pas commencé de façon tout à fait normale, c'est le moins que l'on puisse dire) s'était presque transformée en débat sur les super-héros. Certes, Gwen n'avait pas d'avis définitif et clair sur le sujet, mais l'opinion clairement tranchée de Harry l'invitait forcément à se ranger du côté de ses détracteurs, non pas pour s'opposer à lui, mais pour nuancer son propos, plutôt. C'était souvent comme ça, avec Harry, il avait tendance à se montrer assez manichéen, pour lui, tout était souvent tout noir, ou alors tout blanc, il ne voyait pas forcément les alternatives, les nombreuses nuances de gris... Et bien sûr, il préférait voir la part la plus obscure des choses que d'en tolérer la lumière. Cela faisait partie de son caractère, et Gwen avait bien appris à faire avec. Il était comme cela depuis qu'elle le connaissait et quelque part, cela faisait aussi partie de son charme. Dans des moments comme celui-ci, elle aurait bien aimé qu'il positive un peu plus tout de même, parce que l'entendre dire qu'il n'avait plus la moindre foi en l'humanité l'attristait... Cela signifiait-il qu'aucun être humain en ce monde ne pouvait trouver grâce à ses yeux... pas même elle ? Avec un père comme le sien, rien d'étonnant à ce qu'il ait réussi de lui-même à se mettre de telles idées dans la tête. À Gwen, à présent, d'essayer de lui permettre de relativiser. Elle se contenta d'un léger soupir accompagné d'un sourire en coin à sa réflexion, avant de répondre.
-Essaye de leur laisser le bénéfice du doute, à ces pauvres humains, avant de te montrer si radical. Elle marqua une pause. Peut-être que la bonne volonté de ces personnes ont attisé les mauvaises intentions d'autres, mais ces super-héros n'auraient pas cherché à faire justice s'il n'y avait pas d'injustice en premier lieu. Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir, Harry...
Donc le mal engendrait le bien qui engendrait le mal... et ainsi de suite ? Tout dépendait toujours de ce que l'on admettait être bien, de ce que l'on reconnaissait être mal. S'ils s'aventuraient un peu trop longtemps sur un terrain tel que celui-ci, ils n'allaient pas s'en sortir. Harry était borné, pas le genre de personne à qui l'on fait changer d'avis si facilement, et la jeune femme n'était pas sans le savoir.
-Tiens, je suis sûr que même ton père n'est pas quelqu'un de complètement mauvais, si on cherche bien. avait-elle ajouté sur le ton de la plaisanterie.
Certes elle le pensait réellement, mais si elle devait faire le portrait d'un homme qu'elle pouvait juger véritablement mauvais, ce serait certainement sous les traits de Norman Osborn qu'il apparaîtrait... Et voilà qu'elle évoquait de nouveau le sujet avec Harry... Ce n'était jamais qu'une plaisanterie, mais elle se demandait si elle n'aurait pas mieux fait de garder sa réflexions pour elle. Plaisanterie ou pas, c'était clairement un sujet délicat.
Harry savait bien qu’il pouvait sembler borné, mais il n’y pouvait rien. C’était dans son caractère, c’était comme cela. C’était bien souvent pour cette raison qu’il se retrouvait dans ce genre de situation avec Gwen, à ne pas être d’accord avec la jeune femme. Les deux amis se retrouvaient dans un débat sur les super-héros, alors que rien ne présagé qu’ils se retrouvaient à se parler de la sorte. Harry ne réalisait même pas que certaines de ses remarques pouvaient être blessantes pour la jeune femme, comme le fait qu’il n’avait plus foi en l’humanité. Et pourtant, elle n’avait aucune raison de le prendre personnellement. S’il y avait bien une personne en qui le jeune homme avait foi, c’était elle. Enfin, Harry ne se rendit compte de rien. Il se contenta d’entendre sa meilleure amie lui dire qu’il devrait laisser le bénéfice du doute à ces humains. Le jeune homme en faisait peut-être trop, comme d’habitude, mais on ne pouvait pas dire qu’il avait réellement eu l’occasion d’avoir de bons exemples d’humanités dans sa vie. Harry aurait sans doute continué de se contenter d’être borné si ce n’était pas Gwen qui lui disait d’essayer de voir les choses un peu autrement. Il était clairement influençable au final, soit par son père parce qu’il avait peur de lui, soit par Gwen parce qu’il voyait en elle la perfection incarnée. Quand elle lui parlait, il avait bien envie de revoir son jugement. Elle avait forcément raison au fond, s’il y avait des super-héros c’était qu’il y avait une raison. Mais le jeune homme continuait de penser que ce n’était pas pour autant une bonne chose. Il ne pouvait pas s’empêcher de croire que les super-vilains, qui accompagnaient les super-héros, allaient gâcher la vie de nombreuses personnes. Et il ne savait pas encore qu’il était complètement concerné.
Il s’apprêtait à aller donc en partie dans le sens de la jeune femme, mais cette dernière mentionna soudainement son père. C’était un peu comme si Norman Osborn ne pouvait pas être loin d’une de leur conversation. Il était toujours présent au fond, son ombre était toujours là. Et clairement pour le coup, Harry n’appréciait pas réellement d’entendre son amie dire cela. Elle avait eu l’occasion de voir son géniteur, elle savait ce qu’il lui avait demandé la concernant et elle affirmait qu’il n’était pas complètement mauvais. Harry n’était effectivement pas assez objectif pour cela, mais il ne pouvait pas concevoir que son père avait une bonne part en lui.
« Tu es sérieuse quand tu dis ça ? » Dit-il un peu plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu. Quand le sujet touchait son père, c’était généralement bien plus tendu. Il n’y pouvait rien, clairement Harry ne voyait rien de positif chez son géniteur. Et dans le futur, les choses n’allaient pas changer, cela risquait même d’empirer. Mais il ne le savait pas encore, il allait bientôt le découvrir cependant. « Je crois que tu n’as pas vu mon père réellement. »
Encore une fois, il allait peut-être un peu trop loin quand il parlait ainsi, mais il ne s’en rendait pas vraiment compte.
n mentionnant Norman Osborn, plus pour plaisanter qu'autre chose, d'ailleurs, Gwen ne s'était pas attendue à ce que Harry ait une telle réaction. Oh, bien sûr, elle avait parfaitement compris l'aversion qu'il pouvait y avoir entre le père et le fils, il ne lui avait jamais parlé de son géniteur en des termes très élogieux, et le souvenir que lui avait laissé leur conversation à tous les trois n'était pas là pour lui permettre de contredire le jeune homme... Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'une réflexion qui lui paraissait au fond bénine prenne de telles proportions. Elle se sentait quelque peu vexée, une nouvelle fois. Elle savait bien que ce genre d'attitude faisait partie des habitudes de l'héritier d'Oscorp, et c'était en partie ce qu'elle trouvait attachant chez lui, mais quand bien même ! Arrivait un moment où tout cela s'avérait franchement lassant. S'ils ne devaient désormais plus avoir que peu d'occasions de se parler, elle ne voulait pas gâcher ces occasions en question en se perdant en dispute idiotes. Qui partait d'un sujet qu'ils auraient très bien pu ne pas aborder, d'ailleurs. Gwen poussa un léger soupir. Se lancer dans un débat stérile au sujet de Norman Osborn, elle n'en avait pas l'intention, d'autant qu'elle n'avait pas franchement envie de défendre le chef d'entreprise et se faire l'avocate du diable. C'était trop bête de commencer à se prendre la tête à cause de ça. Déjà que c'était à cause de lui que la situation en était à ce stade.
-J'en ai vu assez... dit-elle doucement, espérant que ce sujet malheureusement abordé n'allait pas envenimer la situation. À quoi bon tenter de dédiaboliser le diable auprès de Harry ? Quoi qu'elle dise ou fasse, Gwen était certaine qu'elle ne pourrait pas lui faire changer d'avis, de toute façon.... Et même la jeune femme ne savait pas s'il pourrait bien lui être possible de trouver véritablement des circonstances atténuantes à cet homme. Elle ne pensait pas qu'un père, aussi horrible soit-il, puisse véritablement n'avoir que de la haine et de mauvaises intentions envers sa progéniture. Pour elle, l'amour filial était naturel, instinctif... Mais elle se trompait peut-être. Écoute, désolée c'était juste une... plaisanterie. Et qu'elle trouvait d'un coup d'un tel mauvais goût que la caractériser en ces termes lui paraissait absurde. Elle passa une main dans ses cheveux, poussa un nouveau soupir. Pourquoi il faut toujours que tu sois à ce point négatif...
Au fond, c'était une chose qu'elle appréciait chez lui, non pas qu'il soit négatif, mais ce caractère un peu ronchon qu'elle trouvait attendrissant, ceci dit il advenait un moment où ça la pesait... Elle était quelqu'un d'optimiste, elle aimait se donner pour défi de présenter au jeune homme la vie sous ses meilleurs aspects, mais quand ce dernier faisait l'autruche au point de ne rien vouloir voir ni entendre, ça devenait véritablement épuisant. Si elle pouvait le voir, rien qu'un peu, s'enthousiasmer de quelque chose, accepter de voir quelque chose sous le bon angle ! Mais manifestement, ce n'était pas pour tout de suite.
Harry savait bien qu’il devait faire des efforts lors qu’il avait une conversation avec quelqu’un d’autre, mais certain sujet était quand même plus que délicat pour lui. Norman Osborn en était un de ces sujets, il n’aimait pas parler de son père (et sa vie semblait tourner autour de lui d’ailleurs), encore moins entendre ce genre de remarque idiote venant de Gwen. Elle n’avait dit cela que pour plaisanter, mais le jeune homme l’avait pris au premier degré. Il ne fallait pas lui demander d’être raisonnable quand cela concernait son géniteur. Cependant, le jeune homme se détendit légèrement quand son amie reprit la parole, s’excusant en précisant qu’elle s’était contenté de plaisanté. Harry se sentit honteux, il n’aurait pas dû s’emporter de la sorte, surtout pas avec la jeune femme. S’il y avait bien quelqu’un que l’héritier Oscorp ne voulait pas froisser, c’était Gwen. Quand il l’entendit lui demander pourquoi il était à ce point négatif, il s’en voulait encore plus. Le jeune homme fit une petite moue, observant son amie passer la main dans ses cheveux. Il adorait quand elle faisait ça, il l’adorait tout court en fait.
« Pardon… »
Dit-il faiblement, baissant son regard comme un petit enfant pris en flagrant délit de bêtise. Il n’avait pas envie que la jeune femme ait une mauvaise opinion de lui, mais il ne pouvait pas nier qu’elle avait raison. Harry n’était pas connu pour sa positivité, il avait tendance à voir le noir avant le blanc. Et la situation présente n’aidait pas son caractère à être plus enthousiaste. Le jeune homme ne supportait pas le fait que son père avait décidé de lui imposer ses relations. Norman ne voulait pas qu’il voit Gwen, cela le mettait particulièrement sur les nerfs et il peinait à être plus calme et souple même en présence de la jeune femme.
« Je vais faire des efforts. »
Il était sincère quand il disait cela, il voulait réellement en faire. Et c’était que pour Gwen bien sûr, mais il n’allait pas l’exprimer à haute voix, elle n’avait pas besoin de le savoir. Elle ne devait jamais se douter de ce qu’il pouvait bien ressentir pour elle. Son père avait réussi à percer sa carapace, c’était bien trop. Pourtant, cela ferait sans doute un bien fou au jeune homme d’enfin se dévoiler, mais il était hors de question qu’il y songe une seule seconde.
« Il y avait peut-être du bon en mon père avant. » Et là, Harry ne plaisantait pas et cela lui coutait énormément de dire une chose pareille. « Mais c’était quand ma mère était encore là. »
Et il ne pouvait pas changer du tout au tout en quelques secondes non plus. Sincèrement, le jeune homme se disait que la vie serait bien différente si Madame Osborn avait été encore vivante. Harry ne s’en souvenait pas, mais elle devait sans doute avoir une influence positive sur l’homme. Il n’imaginait pas une femme capable de tomber sincèrement amoureuse de son père maintenant.
n voyant Harry s'excuser ainsi, tout penaud, Gwen regretta quelque peu son propos d'il y a un instant. Elle ne voulait pas qu'il culpabilise, ou même qu'il croit lui devoir des excuses, elle n'aimait pas, tout simplement, le sentir mal à l'aise, mais ça avait été plus fort qu'elle. Elle pouvait tolérer le comportement négatif de son meilleur ami, parce qu'elle voyait au-delà de cette surface désagréable, fermée et difficile à atteindre. Elle appréciait Harry parce qu'elle savait qu'il y avait quelque chose sous cette carapace. L'ennui, c'est que quand il ne lui présentait plus qu'elle, cette carapace en question, et oubliait de se montrer un tant soit pas amène, même avec elle, elle le supportait mal. La situation était compliquée, ils n'allaient plus avoir beaucoup d'occasions de se voir et de se parler à cause des restrictions stupides imposées par son père. Elle n'avait aucune envie que les moments qu'ils pouvaient s'accorder tous les deux se déroulent à chaque fois ainsi... Elle ne supportait pas l'idée de ne serait-ce que se prendre la tête avec Harry. Elle l'adorait, il était son ami le plus précieux, il était hors de question qu'elle se brouille avec lui. Il promit de faire des efforts, elle lui sourit en retour. Dans l'idéal, et pour agir bien comme il faut, l faudrait qu'elle le prenne comme il était, qu'elle n'essaye pas de le changer, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que Harry, de façon générale, se sentirait mieux dans sa peau, et aborderait la vie avec plus d'assurance s'il lui était donné d'oublier au moins un temps son caractère négatif pour se concentrer sur ce que l'avenir pouvait lui réserver de beau et de joyeux. Au fond, ce serait pour son bien à lui... et, d'accord, pour son bien à elle aussi. Elle préférait voir Harry sourire que tirer une tête de six pieds de long, même si avec lui, les sourires étaient choses très rares qu'il fallait savoir apprécier à leur juste valeur.
Gwen espérait que cette petite brouille allait être occultée, et qu'ils allaient pouvoir profitablement passer à autre chose. Mais c'était sans compter leur sujet de conversation... à nouveau le même. Oublier Norman Osborn le temps de bavarder un peu paraissait impossible. Logique, en même temps, il régissait la vie de Harry tant et si bien qu'il était impensable d'omettre son existence trop longtemps. La jeune femme fut surprise de l'entendre admettre que son père avait pu être une bonne personne autrefois, elle imaginait bien quels efforts il avait dû fournir pour accepter d'en venir à ce constat. Il avait sûrement raison, Norman Osborn étati certainement un homme que la mort de sa femme avait rendu... différent, qui s'était coupé de tous sentiments positifs après avoir terriblement souffert d'avoir trop aimé. Et Harry, le fruit de cet amour pur, payait injustement les pots cassés.
-Sans doute... Elle marqua une légère pause. Elle craignait, à présent, que Harry prenne la mouche à chaque propos qu 'elle pourrait potentiellement prononcer de travers. Tu sais, je suis convaincue qu'il t'aime... Il l'exprime extrêmement mal et tu as toutes les raisons de lui en vouloir, je ne le porte pas dans mon cœur non plus, mais j'en reste convaincue... Elle marqua une légère pause. Autrement, il se ficherait bien de qui tu fréquentes.
Harry savait bien qu’il avait un caractère difficile et qu’il n’était pas simple de le supporter au quotidien. Il s’en rendait bien compte, mais il ne pouvait pas s’empêcher d’être amer. En temps normal, il faisait l’effort de se montrer agréable avec sa meilleure amie, mais parfois il perdait un peu le contrôle de son caractère. En même temps, on ne pouvait pas dire que la situation l’aidait. Le fait que son père avait décidé qu’il ne pouvait pas fréquenter son amie le rendait encore plus amer qu’avant. Mais justement, les moments où ils pourraient être ensemble allaient être de plus en plus rares. Ce n’était donc pas la peine de les gâcher avec une attitude négative. Harry promit donc à son amie de faire des efforts, il n’avait pas envie de gâcher leur relation avec des bêtises. Harry savait qu’il ne pourrait jamais avoir plus que l’amitié de la jeune femme, même s’il espérait plus, alors il ne voulait pas prendre le risque de gâcher celle-ci. Il ne supporterait pas de la perdre, surtout si c’était à cause de son père. Harry s’en voulait sincèrement de l’ennuyer, il culpabilisait rapidement dès qu’il s’agissait de Gwen de toute façon. Ce n’était sans doute pas le bon moment pour reparler de son père, mais on ne pouvait pas dire qu’Harry arrivait pleinement à occulter son géniteur. Ce dernier régissait sa vie, malheureusement, il avait la main mise sur son existence. Et encore, le jeune homme ne se doutait pas encore à quel point c’était le cas. Harry relança donc le sujet de son père, mentionnant au passage sa mère. C’était quelque chose qu’il ne faisait pas souvent, il n’aimait pas parler de sa mère. Même si cela faisait des années qu’elle était décédée et qu’il n’avait plus aucun souvenir d’elle, c’était encore un sujet douloureux. Le jeune homme sentit son corps se tendre légèrement quand il entendit Gwen dire que son père l’aimait. Il aurait très bien pu rétorquer d’une manière agressive qu’elle racontait n’importe quoi, mais il se retint. Parce qu’il venait de promettre de faire des efforts et qu’il n’avait pas envie que la conversation se tende de nouveau. Et puis au fond, il faisait bien de la laisser finir de parler. Il était heureux de l’entendre dire qu’elle ne portait pas Norman dans son cœur (il manquerait plus que ça), mais qu’elle était simplement convaincue qu’il l’aimait. Gwen avait toujours été plus douée que lui pour les questions humaines, elle cernait peut-être mieux son géniteur. Et puis, elle dit la phrase qui prouvait son raisonnement.
« Hum… sans doute oui. » C’était difficile pour lui d’accepter l’idée que son père puisse l’aimer, il ne savait même plus si lui l’aimait ou pas. Autrefois, il cherchait constamment l’amour et l’affection de son géniteur (bon il le faisait encore). Il n’était pas sûr de continuer d’aimer Norman, parce que plus le temps passait, plus il voyait le fossé se creuser. « Ça semble logique, rien ne l’oblige de me laisser sa société en plus. »
Harry ne pouvait pas nier que Gwen avait raison pour le coup, Norman se contreficherait de ses relations si jamais il n’avait pas d’intérêt pour son fils. Et rien ne l’obligeait de faire de lui son héritier s’il jugeait qu’il n’en était pas digne.
wen ne savait pas s'il admettait qu'elle avait vu juste, concernant les sentiments de Norman Osborn à l'égard de son fils unique, et qu'il exprimait très mal (de la pire des manière possibles, pourrait-on même dire), ou si, tout simplement, il voulait couper court à la discussion qui concernait son père, et par la même, ne plus la vexer elle, faisant donc ces efforts qu'il avait promis de faire plus tôt. Dans tous les cas, la jeune femme ne pouvait pas nier apprécier le voir se rallier à son opinion, non pas pour la simple satisfaction d'avoir raison (quoi que cela jouais peut-être, elle n'aurait su vraiment le dire), mais parce qu'elle préférait le voir tirer un rien de positif des situations les plus sombres. Si elle ne pouvait clairement pas convaincre Harry que son père était un homme bien (et par ailleurs, elle ne pensait pas un seul instant qu'il le soit), elle voulait au moins qu'il comprenne que la situation ne se résumait pas seulement à un père détestant son fils, mais était plus complexe que cela. Visiblement, elle y était parvenue. Ou au moins, elle était arrivée à entrouvrir légèrement ses paupières sur une réalité qu'il n'avait peut-être pas voulu admettre... C'était déjà ça. Elle aimait mettre quelques nuances de gris dans son univers noir, sans avoir bien sûr la prétention de tout changer en blanc étincelant, jamais elle ne se serait hasardée à de telles présomptions... Au moins, ils auraient su se mettre d'accord sur une chose, et en effet, Gwen pensait également que si le PDG d'Oscorp avait l'intention de confier les clés de son empire à son fils, ce n'était pas pour rien. Rien ne l'empêchait, après tout, de se choisir un autre successeur. Mais non, il avait voulu que ce soit la chair de sa chair. C'était une preuve supplémentaire, quelque part, et Gwen y réagit avec un léger sourire. Inutile de s'appesantir encore sur le sujet. Déjà, ils étaient parvenus à se mettre d'accord. Pour Gwen, c'était beaucoup. Elle détestait se disputer avec Harry.
-Bon. Qu'est-ce que tu dirais de changer complètement de sujet ? Ils avaient beau s'être mis d'accord, l'étudiante n'avait pas le sentiment pour autant que le sujet était plus agréable à aborder. Ils avaient beau tenter d'occulter le sujet, Norman Osborn hantait invariablement leurs conversations. Un comble quand on savait que c'était lui qui voulait à tous prix empêcher qu'ils se parlent. Quel sujet de conversation, donc ? Gwen hésitait un peu, elle avait l'impression que n'importe quel sujet pourrait virer au drame... Ils étaient tendus, tous les deux... Ça n'aidait pas franchement à alléger l'atmosphère. Et par ailleurs, le temps leur manquait. Ce n'étaient pas ds conditions idéales, vraiment pas... À ce sujet, d'ailleurs, elle jeta un oeil à sa montre, l'on allait pas tarder à sonner le début des cours. Ça va être l'heure... Attends moi à la fin des cours, tu veux bien ?
Elle grapillerait le temps qu'elle pourrait bien passer avec son meilleur ami, n'en déplaise au père Osborn.
Si ces paroles étaient venues d’une autre personne, sans doute qu’il ne l’aurait pas aussi bien pris. Mais comme cela venait de Gwen et qu’effectivement il avait promis de se montrer moins dur, il avait tendance à reconsidérer les questions. Si n’importe qui avait annoncé que Norman Osborn n’était pas juste un enfoiré, il se serait contenté de se braquer. Sauf que pour elle, Harry était capable de réfléchir à la question. Au lieu de simplement s’énerver, il gardait son calme et se demandait si elle n’avait pas raison. Il était difficile pour lui de concevoir que son père puisse avoir de l’affection pour lui, au vu de l’enfer qu’il lui faisait vivre. Evidemment, le jeune homme ne pouvait pas vraiment se plaindre non plus, en dehors du fait qu’il n’avait pas l’affection de son géniteur, il avait une vie agréable quand même. Il n’avait pas un père alcoolique qui avait pris l’habitude de le battre. Il n’avait pas besoin de travailler pour obtenir ce qu’il désirait, il pouvait se rendre dans n’importe quelle université sans se soucier des frais. Non, Harry n’avait vraiment pas à se plaindre en réalité. Son père manquait cruellement de manière de montrer son amour (s’il en avait réellement), mais il n’avait pas encore grand-chose à se reprocher. Pas encore effectivement, cela allait venir. Ce que son géniteur lui avait fait de pire, c’était de lui demander de s’éloigner de Gwen, ce qu’il avait clairement du mal à digérer.
Enfin, il était clairement temps que les deux amis arrêtent de parler de Norman Osborn. Cela ne servait à rien de tourner en rond sur le sujet de l’homme. Harry devait essayer de ne plus penser à son géniteur quand il avait l’occasion de passer du temps en compagnie de son amie (surtout que ces moments allaient être rares), sauf qu’il était difficile finalement pour le jeune homme de ne pas tourner son esprit vers son père. Sa vie tournait finalement autour de lui et cela depuis toujours. Mais il était temps qu’il essaie de prendre son envol, de ne plus complètement se reposer sur ce dernier. Il cherchait donc autre chose à dire à son amie, tenter de relancer une conversation moins houleuse, sauf que le temps manquait clairement. Les cours allaient commencer et cela n’était pas une bonne chose de sécher dès le premier jour.
« D’accord. » Dit-il sans pour autant cacher sa déception. Il n’avait pas spécialement envie de partir en cours sans elle, mais ils n’avaient pas le choix. En temps normal, Harry se dirait qu’il la retrouverait rapidement, mais maintenant avec son père. « On s’installe ensemble si on a un cours ensemble ? »
Norman ne pouvait pas entièrement contrôler les faits et gestes de son fils quand ils se retrouvaient à l’école. Quand la sonnette retentit, ce fut le signal qu’il était temps pour eux de prendre le chemin des classes. Ce qu’ils firent donc, ils n’avaient pas d’autres choix.
i Gwen n'était pas l'élève studieuse qu'elle était bel et bien, ce qui l'empêchait de ne serait-ce qu'envisager de faire l'école buissonnière, surtout un premier jour de classe, elle aurait proposé à Harry de sécher leurs premiers cours afin de mieux supporter la situation désagréable dans laquelle ils se retrouvaient désormais sans avoir rien demandé à personne, et sans avoir rien fait de mal, en plus. Enfin bon, ils n'avaient pas le choix, la sonnerie retentissait une nouvelle fois, pressant les retardataires à rejoindre leur salle de cours. Il n'était plus temps de planifier des escapades désapprouvées par le règlement de l'école, il était temps d'aller en cours, de découvrir leurs nouveaux professeurs, et de faire bonne figure en attendant la prochaine occasion de se revoir. Que Harry ne s'inquiète pas, la jeune femme n'avait pas le moins du monde l'intention de laisser passer trop de temps avant de pouvoir rediscuter avec lui. D'autant que cette conversation lui donnait une impression désagréable, pas seulement parce qu'elle s'achevait trop vite, mais aussi parce qu'elle n'aimait pas quand ils se prenaient la tête. Gwen ne manquait pas d'amis, mais Harry était quoi qu'il en soit son ami le plus précieux, le meilleur, même. Elle ne comptait pas renoncer à cette belle amitié sous le prétexte que le père de Harry faisait des siennes et leur faisait un caprice qui, aux yeux de la blonde, ne relevait pas par ailleurs de la plus grande des maturités. Ils allaient trouver des occasions, et plus d'une. Mais celle-ci s'achevait maintenant. Gwen approuva d'un signe de la tête à la proposition de Harry. Bien sûr qu'elle acceptait de s'installer à côté de lui s'ils avaient la chance d'avoir quelques cours en commun, elle ne laisserait pas passer une occasion certaine d'être avec lui, même si en cours, elle faisait partie de cette catégorie d'élèves qui, en fait, écoutait, et ne bavardait pas... quoi que ça pouvait bien lui arriver occasionnellement, elle était humaine, après tout. Elle devrait sans doute octroyer simultanément le titre de voisin de table à d'autres de ses amis,
-Promis, affirma-t-elle dans un sourire avant de déposer une bise rapide, à ses yeux parfaitement innocente (il se pouvait qu'elle soit quelque peu aveugle, mais elle n'imaginait pas un seul instant que Harry puisse avoir des sentiments à son égard, sans quoi elle modèrerait très certainement son attitude vis à vis de lui), sur la joue, avant d'ajouter ces derniers mots. À plus tard.
Elle tourna ensuite les talons et se dirigea à pas rapide vers les escaliers. Elle avait cours au deuxième étage, et même si elle ne serait pas exactement en retard, elle serait peut-être la dernière à rejoindre sa salle de cours. Rien de grave, mais bon, elle n'aimait pas ça. Comme elle n'aimait pas ne pas pouvoir choisir sa place. Quoique les places à l'avant n'étaient pas forcément les plus convoitées par la plupart des élèves, mais étaient loin de déranger Gwen, c'était déjà ça.