Pietro le sentait bien, il allait de plus en plus mal. Il ne se contentait pas simplement de perdre ses pouvoirs, il en avait bien conscience. Ça faisait déjà plusieurs jours qu’il ne se sentait pas bien du tout, à bout de force tout simplement. Un peu comme si on l’avait vidé de toute son énergie. Mais il gardait ça pour lui, tant qu’il pouvait se contenter de le garder pour lui, tant qu’il pouvait ne pas le montrer. Même s’il avait conscience que ça risquait quand même de ne pas durer bien longtemps. Forcément, Pietro ne pouvait pas s’empêcher de penser au fait qu’il faudrait qu’il aille se faire soigner, il n’arrivait définitivement pas à se faire à l’idée d’aller se faire soigner de cette manière. Tant qu’il pouvait tenir debout, Pietro avait l’espoir de pouvoir réussir à s’en sortir, sans avoir besoin de passer par un tel moyen.
Mais en même temps, le jeune homme avait conscience qu’il ne pouvait pas non plus cacher éternellement le fait qu’il se sentait de plus en plus mal. Une solution devait être trouvé rapidement… très rapidement. Mais en attendant, le jeune homme n’avait pas l’intention de se concentrer sur son propre sort, il préférait se concentrer sur un autre sort. Sur celui de Peter Quill. Ils se voyaient quand ils le pouvaient, mais son ami partait parfois pendant de long moment en dehors de la Terre, autant dire que Pietro n’avait pas vraiment moyen de lui parler souvent. Cela dit quand son ami se trouvait sur Terre, il prenait la peine de le prévenir la plupart du temps pour qu’il puisse se voir, donc ils se voyaient.
Et c’était ce qui était prévu pour aujourd’hui, ils allaient se voir donc. Pietro n’était pas au meilleur de sa forme, mais il n’avait clairement pas l’intention de reculer sur le fait devoir Peter. En grande partie parce qu’il ne savait pas si… Bon, le jeune homme n’avait pas spécialement envie d’être pessimiste non plus – ce n’était pas réellement dans sa nature –, mais en même temps il n’était plus si sûr que cela d’être en vie encore pendant longtemps. Alors rien ne pouvait lui assurer le fait qu’il soit encore en vie la prochaine fois que Peter viendrait poser son vaisseau avec sa joyeuse bande (qui n’était pas spécialement joyeuse en ce moment, mais ce n’était pas quelque chose que le jeune homme savait). Il n’avait aucune envie de se dire qu’il allait mourir et il espérait vraiment qu’une solution allait être trouvé avant qu’il ne meurt comme c’était le cas pour un bon petit paquet de mutant maintenant, mais il ne pouvait pas en être sûr et certain non plus.
Ils s’étaient donné rendez-vous dans un café en ville, un truc un peu calme où Pietro pouvait techniquement se rendre sans craindre trop d’ennuis, vu qu’il pouvait difficilement cacher le fait qu’il était un mutant maintenant. Il avait déjà commandé un café, histoire d’avoir un peu plus d’énergie et maintenant il attendait son ami.
près son enlèvement par les Ravageurs, Peter avait cru, à tort bien sûr, qu'il ne remettrait plus jamais les pieds sur terre. Et pendant très longtemps, le cours des événements lui avait donné raison. Les circonstances l'avaient mené d'un recoin à l'autre de la Galaxie, mais il avait finalement fallu attendre longtemps pour que le Milano se pose sur la planète qui l'avait vu naître et grandir. Depuis, ses visites sur Terre avaient été beaucoup plus régulières, comme un besoin constant d'y revenir. Parfois sous de bons prétextes, mais pas toujours. En l'occurrence, il avait de plus en plus conscience de ce qui le ramenait toujours au bercail, au-delà des amitiés qu'il avait construites au fil de ses voyages. Il était attiré, naturellement, par cette planète parce qu'elle lui soufflait des questions sans lui donner pour autant les réponses. Il serait sans doute temps qu'il s'y penche.
Mais pas tout de suite. Pour l'heure, dans tous les cas, le temps n'était à rien... si ce n'est à la grisaille, au deuil et à la morosité. Peter avait mal, et Peter ne réussissait pas à aller mieux. Il ressentait la présence de Gamora partout tout en la sachant nulle part, il était hanté par leurs derniers instants passés ensemble, par tout ce qu'ils auraient dû se dire, par tout ce qu'ils auraient pu faire, leurs projets tués dans l'oeuf et le flot d'incertitudes qu'il éprouvait à présent, alors qu'il n'avait tout bonnement plus la moindre idée de ce qui allait éventuellement suivre...
Dès son retour sur Terre, il avait contacté Pietro. Si la compagnie des autres gardiens de la Galaxie, de sa famille recomposée, lui faisait du bien, il ressentait le besoin de parler à quelqu'un d'extérieur à leur groupe, au-delà du fait qu'il serait allé retrouver Pietro dans tous les cas, même si tout était allé bien dans le meilleur des mondes. Leur amitié s'était construite tout naturellement, presque instinctivement, au-delà de la reconnaissance qu'il lui témoignait du fait d'avoir sauvé Groot des griffes des Confréristes. Ils s'étaient fixés rendez-vous dans un café, et quand Star-Lord arriva au lieu dit, Pietro était déjà là, reconnaissable entre mille.
-Salut, dit-il dans un sourire avant de venir s'installer sur la chaise vacante en face de la sienne. Ca va ? Tu as une petite mine.
Il avait bien l'impression, à regarder Pietro, qu'il n'était pas le seul à avoir une petite mine. Peut-être qu'il se faisait une fausse idée des choses, mais Pietro l'avait habitué à être plus souriant, plus rayonnant. Là, il lui semblait tout bonnement soucieux... Ce qui l'inquiétait d'autant plus que dans les circonstances présentes, il aurait préféré qu'au moins loin d'entre eux soit capable de cet optimisme béat qu'ils avaient, généralement, en commun.
Quand Peter arriva finalement à l’endroit où ils s’étaient donnés rendez-vous, Pietro afficha un sourire. Il était heureux de voir son ami. Leur amitié était un peu étrange en un sens, elle était naît d’une manière qu’ils ne s’étaient pas forcément attendu, ils avaient construit une relation amicale comme ça. En fait ça c’était fait assez naturellement, sans qu’ils ne le prévoient et mine de rien, ça faisait du bien. Pietro avait beau être quelqu’un de sociable, de joyeux en temps normal, d’ouvert aux autres, ce n’était pas forcément évident de se faire des amis dans sa position. Bon, il avait une position plus acceptable maintenant, parce qu’il n’était plus recherché par la confrérie pour mourir dans la seconde où il serait trouvé, mais à l’époque ça n’avait pas forcément été évident. Et en même temps ça l’avait été avec Peter, tout avait été naturel.
Il était content de le voir, parce qu’il ne savait vraiment pas s’il allait pouvoir le revoir après. Pietro n’avait aucune envie de se laisser aller au défaitisme, ce n’était pas son genre, mais sa condition physique ne l’aidait pas forcément à garder espoir. Il n’avait pas envie de le montrer qu’il était en train de perdre espoir, il ne voulait surtout pas en parler à Liv qu’il aimerait bien voir prendre le traitement du gouvernement, ou encore à Wanda qu’il ne voulait pas inquiéter, mais c’était de plus en plus difficile. Et visiblement, il peinait à le cacher parce que Peter lui demanda comment il allait, précisant qu’il avait une petite mine.
« Ça va, je suis juste très fatigué. » Ce qui ne lui ressemblait pas donc. Il pourrait se montrer plus explicite, il pourrait se confier réellement sur ce qu’il ressentait, mais il n’était pas sûr d’avoir envie d’en parler. Se rendre à un rendez-vous avec son ami où il se disait qu’il allait pouvoir se confier c’était une chose, se retrouver devant le jeune homme et le faire vraiment c’était définitivement une autre chose. « Et toi ? Comment tu vas ? Ça se passe bien dans l’espace ? » Demanda-t-il en affichant un sourire.
Il était à mille lieues de se douter de ce que Peter était en train de traverser. Pietro ne dirait pas que Peter affichait une mine rayonnante, mais il ne voyait rien de spécial en tout cas de son côté. Déjà, il n’y avait pas de plaques bleues sur le corps de Peter, mais en même temps ce n’était pas comme si Star Lord était un mutant, donc il était épargné par tout cela. Malheureusement, le monde et le malheur ne tournait pas que autour de la maladie des mutants qui touchaient actuellement le pays et une grande majorité de ces « non-humains ». En un sens ça aurait été préférable, parce qu’ainsi il n’y aurait qu’une partie du monde qui souffrirait, malheureusement ce n’était pas le cas. Et Pietro était très loin de se douter d’à quel point son ami était aussi mal.
ietro lui assura qu'il allait bien, et qu'il était simplement fatigué, et Peter choisissait de le croire sur parole. Ce n'était pas étonnant, après tout, que le jeune homme le soit, sachant que son quotidien ne ressemblait à aucun autre et pouvait largement justifier le fait qu'il n'ait pas beaucoup d'occasions de véritablement lever le pied. Il avait quitté la Terre trop longtemps pour avoir eu vent du drame qui touchait la communauté mutante dernièrement. Pietro était la première personne qu'il était venu retrouver dès l'instant où le Milano s'était posé sur sa bonne vieille planète natale, et il n'avait pris la peine de lire la Une d'aucun journal ni d'observer aucun journal télévisé. Dans le cas contraire, il aurait peut-être compris, ou en tout cas il se serait posé davantage de questions au sujet de l'état dans lequel pouvait potentiellement se trouver son ami, ainsi que sa soeur qui elle aussi était mutante. Donc non, il laissa couler (et le regretterait sans doute plus tard s'il devait comprendre ce par quoi passait le jeune homme) et laissa son ami lui retourner la question, même si c'était tout sauf simple.
Peter hésitait à mentir. Le sourire de Pietro lui donnait envie de ne surtout pas l'effacer de son visage, et ce serait si simple, si agréable de prétendre que tout allait bien dans le meilleur des mondes, que les gardiens de la Galaxie avaient vécu de folles aventures desquels, une fois n'est pas coutume, ils seraient ressortis indemnes, mais il ne savait se résigner à un mensonge aussi banal, aussi flagrant... Surtout qu'il ne saurait feindre le bonheur bien longtemps. Avec Pietro, ils avaient l'habitude de rire, de plaisanter de tout et de rien, et il avait sans doute besoin de ça, de joie et de bonne humeur. Mais malgré tout... Mentir lui semblait injuste en cet instant. Et ce n'était dans tous les cas pas une vérité qu'il pourrait dissimuler bien longtemps. Pietro connaissait les autres gardiens de la galaxie, et il n'allait pas enterrer la vérité sous le sol dans l'espoir qu'elle change. Rien ne pouvait faire revenir Gamora, c'était comme ça. Pietro avait eu la chance inouïe de revenir à la vie, tout le monde ne pouvait pas espérer une opportunité similaire.
-Pas si bien que ça, non, répondit Peter d'un ton hésitant. il baissa le regard. En ces circonstances, il était bien incapable de soutenir le regard de Pietro en lui apprenant toute la vérité. Notre dernière mission a été un fiasco. Gamora... Il marqua une légère pause. Sa voix s'étrangla. Prononcer ces mots à voix haute, c'était donner à une vérité ô combien cruelle une réalité vive et brûlante. Impossible de revenir sur ces mots-là. Gamora était morte, et elle ne reviendrait pas. Elle n'a pas... Elle n'est plus...
Il ne réussissait même plus à prononcer les bons mots dans le bon ordre. Cela faisait beaucoup trop mal.
Pietro aimerait bien pouvoir dire la vérité à Peter, mais il n’avait pas spécialement envie de devoir expliquer sa situation, expliquer le fait qu’il allait pouvoir s’en sortir en n’étant pas sûr lui-même de pouvoir réellement s’en sortir. Il n’avait aucune envie de penser à tout cela donc, il n’avait aucune envie de se pencher sur ça. Il préférait largement penser à autre chose, ne pas se préoccuper de tout ça. Il préférait largement pouvoir profiter de la présence de son ami, en ne gâchant pas le moment avec de mauvaise nouvelle.
Mais bien sûr, il ne se doutait pas une seule seconde du fait que son interlocuteur avait une très mauvaise nouvelle à lui apprendre. Quand il lui demanda comment il allait, il ne s’était clairement pas attendu à l’entendre affirmer qu’il n’allait pas si bien que cela. Pietro était étonné, vraiment, et il commençait forcément à s’inquiéter pour son ami. Il pensait lui demander plus de détail, mais l’homme reprit dans tous les cas, sans que Pietro ne se doute d’à quel point la situation était dramatique. Leur dernière mission ne s’était pas bien passée et Gamora ? Quoi Gamora ?
Pietro commença doucement à comprendre ce que son ami était en train de lui expliquer. Il prononça quelques mots, sans réellement terminer sa phrase pour autant. Mais Pietro comprenait bel et bien ce qu’il en était. Peter n’avait pas forcément besoin de se montrer plus précis pour qu’il comprenne ce qu’il en était. Gamora n’avait pas survécu à leur dernière mission et clairement, Pietro en tombait clairement sur les fesses, incapable de savoir comment réagir. Ce n’était pas rien quand même d’apprendre comme ça la disparition de quelqu’un…
« Oh merde… » Il prononça ces mots, sur le coup de la surprise, de l’annonce de son ami. « Putain je… Merde Peter je suis vraiment désolé. »
Il ne savait pas du tout comment réagir, quoi dire de plus dans cette situation. Il était vraiment nul pour ce genre de moment, il ne savait pas vraiment être un soutien, il ne savait pas ce qu’il fallait dire ou faire dans une situation de ce genre. Il se retrouvait devant son ami qui lui apprenait que sa copine était morte, qu’est-ce qu’il devait dire ? Il devait le prendre dans ses bras ? Le soutenir d’accord, mais comment ?
« Je… je peux faire quoi ? » Demanda-t-il alors, ne sachant définitivement pas comment il devait réagir.
Il y avait peut-être quelque chose de basique à faire, quelque chose que tout le monde savait faire dans une telle situation. Mais, Pietro n’en avait pas la moindre idée, il ne savait pas du tout quoi faire. Mais clairement, le jeune homme était prêt à tout faire pour Peter, pour l’aider à surmonter cette épreuve. À côté, ses propres soucis semblaient vraiment n’être rien du tout, particulièrement accessoire. Et, il avait la confirmation qu’il ne devait en aucun cas parler de ses « petits » soucis à Peter, il n’avait pas besoin de ça.
eter vit instantanément l'expression de son ami changer. Il avait compris. Et tout comme Pietro semblait ne pas savoir comment réagir, Peter ne savait pas vraiment quelle réaction il attendait de la part du jeune homme. De la compassion ? Peut-être, mais il n'attendait après la pitié de personne, encore moins de ses proches, et il était déjà bien entouré, grâce au reste de sa famille, qui compatissait à sa peine et était à même de comprendre ce qu'il ressentait. Non, en fait, ce qu'il attendait de Pietro, c'était seulement de l'amitié, cette amitié qui l'aiderait à tenir le coup, et à aller de l'avant. Peter esquissa un fin sourire quand son interlocuteur lui demanda ce qu'il pouvait bien faire pour lui. Si seulement il y avait quelque chose à faire...
Mais non. Peter ne se leurrait pas. Rien ne compenserait l'absence, rien n'apaiserait la douleur. A part le temps, peut-être ? Pour le moment, ça le tuait que de même l'envisager. Il n'avait pas envie d'admettre qu'il puisse oublier Gamora, que son souvenir puisse doucement s'effacer... Même s'il savait que le deuil fonctionnait ainsi. Il l'avait déjà expérimenté. Certes, Peter n'avait jamais oublié sa mère, mais le souvenir qu'il avait d'elle s'était estompé, la peine était devenue moins forte. Il en serait sans doute de même avec Gamora, même si cette idée lui était encore insupportable pour le moment.
-A moins de pouvoir inverser le temps avec ta super-vitesse comme Super-Man..., fit mine de plaisanter Peter sans vraiment être d'humeur à cela. Il n'y a rien à faire, ajouta-t-il, défaitiste.
C'était comme ça, beaucoup d'hommes et de femmes étaient capables de beaucoup de choses en ce monde, mais remonter le temps, lui donner une chance d'inverser le cours des événements... c'était tout bonnement impossible. En tout cas il le pensait, il le croyait. Il n'y avait rien à faire, donc. Il ne retrouverait jamais Gamora, même s'il savait que tous les prochains matins où il se réveillerait, il aurait le réflexe de chercher sa présence à côté de lui... et ça lui ferait mal de réaliser, continuellement, qu'elle ne serait plus jamais à ses côtés.
-On va rester sur Terre un petit moment, ajouta-t-il avec un fin sourire aux lèvres. Mieux valait se pencher sur un sujet plus heureux... Même si Peter n'était pas sûr et certain que le sujet le soit vraiment. Au moins, ils allaient avoir le loisir de se voir plus souvent, mais pour le reste... Tout restait relativement incertain, et le resterait sans doute. J'aurais sans doute besoin d'une ou deux adresses de temps à autre. Si tu veux m'aider, ça me dépannera. Et pour le reste... J'ai juste besoin de me changer les idées. Dis-moi que tu as de bonnes nouvelles à me donner.
Pietro savait bien qu’il n’y avait pas de parfaite réaction dans un tel moment, il n’avait aucune idée de ce qu’il devait dire ou même faire. Il aimerait bien avoir une solution toute trouvée, quelque chose capable de remonter le moral de son ami qui venait de perdre la femme qu’il aimait mais… en même temps, il savait que c’était impossible. Comme, il n’y avait rien à faire pour la ramener. Quand Peter décida de plaisanter en lui affirmant qu’à moins qu’il ait le pouvoir de la ramener en inversant le temps avec sa super vitesse, il n’y avait rien à faire… Pietro se senti coupable. Pas de pas pouvoir faire quelque chose pour Gamora, mais que de son côté Wanda ait été capable de le ramener. Pietro était mort une fois et sa sœur l’avait ramené, il avait eu une seconde chance. Mais tout le monde n’avait pas la possibilité d’en avoir une. Il aurait aimé que ça soit le cas de Gamora, pour éviter à Peter de vivre ce qu’il était en train de vivre.
Enfin pour le moment, il n’y avait de toute façon rien à faire. Pietro fut tout de même heureux d’entendre son ami affirmer qu’ils allaient rester sur Terre un petit moment. Il avait conscience qu’il n’allait pas pouvoir faire grand-chose pour soulager son ami de la mort de Gamora, mais au moins il allait pouvoir être présent pour lui. Enfin, le temps qu’il pourra être présent bien évidemment, il ne savait pas vraiment combien de temps ça allait être le cas.
« Tu peux compter sur moi. J’ai pas mal de bon plan en réserve, à force d’avoir dû me débrouiller avec les moyens du bord ». Répondit-il, quand Peter lui affirma qu’il allait peut-être avoir besoin d’un peu d’aide, de quelques adresses de temps en temps. Pietro avait l’intention de tout faire pour aider son ami. Et pour le reste… l’homme avait simplement besoin de se changer les idées et donc de bonnes nouvelles. Ça… c’était malheureusement un peu difficile. Pietro ne put s’empêcher de se sentir un peu coupable de ne pas être capable de donner de bonnes nouvelles à Peter et surtout… de se retrouver dans cet état. « Et sinon j’ai… je n’ai peut-être pas de très bonnes nouvelles malheureusement. » Pietro n’avait aucune envie d’en rajouter une couche et au fond il considérait que son sort était moins comparé à ce qui était arrivé à Peter. Il osait croire encore qu’il avait la chance de pouvoir s’en sortir, même si c’était de pire en pire. Il n’avait pas envie d’accabler son ami, mais ce dernier lui en voudrait surement qu’il ne lui dise pas la vérité. Il décida donc de relever sa manche, pour dévoiler les nombreuses plaques bleues. « Il se passe un truc pas très cool pour les personnes comme moi, une sorte de maladie. Je l’ai contracté. Je ne sais pas encore comment je vais en guérir, mais je vais m’en sortir ça ne fait aucun doute. »
On allait peut-être lui reprocher encore de trop avoir confiance, mais il n’allait pas changer.
eter adressa à Pietro un sourire de reconnaissance quand ce dernier lui garantit qu'il pourrait en effet lui fournir quelques adresses et contacts qui lui permettraient de faciliter son séjour sur Terre. Il ne savait pas vraiment comment les choses se passeraient, ni même s'il avait raison de se plonger dans une recherche éventuellement désespérée qui avait de bonnes chances de réveiller quelques anciens traumas passés dont il aurait tout intérêt à ne pas prendre en considération. Il devait juste... faire quelque chose, donner un sens à toute cette situation, et c'était la seule chose qu'il se voyait faire. C'était le seul objectif qu'il s'imaginait poursuivre avec le sentiment que tout ceci avait un but, une raison d'être. Bien sûr, ce n'était pas grand-chose, on pouvait même arguer que ce n'était rien du tout, mais c'était ce qu'il avait de mieux en réserve, en fin de compte, et il ne se voyait pas faire autrement que de se raccrocher à ces branches-là. C'était une chose qu'il considérait devoir aussi bien au reste des gardiens de la galaxie qu'à Gamora elle-même, qui aurait certainement préféré le voir poursuivre ce genre d'initiatives plutôt que de simplement se morfondre. Ce qui restait plus facile à dire qu'à faire, il n'était tout de même pas rare qu'il cède à cette tentation pour le moins séduisante.
Il espérait que la vie de Pietro était moins mouvementée que la sienne, ou bien qu'elle l'était, mais dans le bon sens du terme (car oui, il y avait un bon sens du terme, vraiment), mais il devait vite comprendre se leurrer à ce sujet en fin de compte, car la réponse de Pietro n'avait rien de rassurante ou d'engageante. Non, elle lui confirmait très clairement que la situation était particulièrement alarmante pour lui aussi, et à mesure que le mutant déroulait son récit, Peter se sentait de plus en plus inquiet pour lui.
-Ne me baratine pas, d'accord, la dernière chose que je veuille en ce moment, c'est qu'on me fasse des promesses qu'on n'est pas sûr de tenir. Gamora aussi pensait qu'elle allait s'en sortir, elle me l'avait promis. Le ton de Peter était peut-être sévère, mais il était à bout de nerfs, et alors qu'il venait de perdre la femme qu'il aimait, il ne voulait accepter de perdre un de ses meilleurs amis. C'est grave à quel point, cette maladie ?
Il comprenait que ses objectif étaient finalement futiles. Retrouver la trace de son père ? ça pouvait attendre. Ce qui ne pouvait pas attendre, en revanche, c'était la traque d'une solution, d'un remède, au mal qu'il découvrait à présent avoir pris possession de son ami. Forcément, c'était ce qui allait importer à ses yeux.
Après ce que Peter venait de lui annoncer, Pietro n’avait aucune envie de remettre de l’huile sur le feu. Il n’avait pas l’intention d’inquiéter outre mesure son interlocuteur, même si la situation s’avérait quand même être inquiétante. Même si en un sens, le mutant continuait quand même de croire au fait qu’il allait réellement s’en sortir, ne sachant peut-être pas encore comment, mais il allait s’en sortir. On dira de lui qu’il était beaucoup trop optimiste, mais ce n’était pas en passant son temps à s’inquiéter pour rien qu’il allait réussir à avancer non plus. Mais évidemment, Peter n’était pas complètement dupe, il avait conscience que ce n’était pas si anodin que cela. Et le pire, dans tout cela, c’était qu’il venait de vivre une épreuve horrible, et en essayant de minimiser les choses, Pietro ne faisait que raviver la douleur. Gamora aussi lui avait promis qu’elle allait s’en sortir… Pietro avait bien envie de répondre que c’était sans doute bien différent, qu’il ne faudrait pas comparer leurs situations… mais il n’allait peut-être pas raviver à ce point la douleur non plus.
« C’est… grave, grave. » Répondit-il, en se montrant plutôt sérieux pour une fois. Il n’avait pas non plus envie de trop inquiéter son interlocuteur et il n’allait clairement pas se montrer trop défaitiste, mais en même temps il fallait qu’il dise les choses comme elles étaient. Cette maladie était grave, très grave même, sans que cela signifie qu’il n’y aurait aucun moyen de s’en sortir non plus. « Ça commence par nous affaiblir, puis on perd nos pouvoirs et à la fin… on perd tout. » Pietro marqua une très courte pause avant de reprendre, avec plus d’intensité dans la voix. « Mais le processus est assez long, ce qui va laisser le temps de trouver une cure. »
Pietro se doutait que ça n’allait pas suffire à son ami, mais en même temps il ne pouvait pas réellement faire mieux. Il n’avait aucune solution en main, pour l’heure la seule chose qu’il pouvait se permettre de faire c’était attendre de voir comment les choses allaient se passer, si une solution miracle allait tomber du ciel. Avec tous les mutants touchés, les recherches allaient bons trains, quelqu’un trouverait un antidote, ou… bien le gouvernement trouvera une solution radicale.
« Mais t’en fais pas pour moi Peter… vraiment. C’est pas comme ça que je vais mourir, alors, je vais m’en sortir assurément. »
Comment il n’en savait rien, mais il se rattachait à cette idée. Les visions de Liv n’étaient pas irréfutables, quand bien même Pietro était tout de même bel et bien mort de sa main à la base, mais ramené à la vie. Il n’avait pas l’intention de se laisser avoir par une saleté de maladie, après tout ce qu’il avait enduré dans sa vie. Il avait beaucoup trop d’autres choses à vivre.
l était rare de voir Pietro Maximoff à ce point sérieux et ça en disait clairement très long sur la nature de la situation, sur combien elle était dangereuse... désespérée ? Peter avait envie de dire qu'aucune situation n'était désespérée, mais il avait bien du mal à y croire encore alors qu'il avait perdu Gamora. Il était obligé d'admettre à présent que rien n'était gravé dans le marbre et que Peter ne pouvait que souffrir cette situation qui, tout naturellement, lui faisait le plus grand mal... Il s'inquiétait vraiment pour son ami, et ce n'était certainement pas ce qu'il ajoutait qui ôtait quoi que ce soit à ses pensées les plus inquiétantes et les plus alarmantes.
D'abord ils perdaient leurs pouvoirs, ensuite, ils perdaient tout, en bref, la vie... et il n'y avait, semble-t-il, pas de remède, et ça... ça, Peter ne se sentait pas capable de l'accepter. Non, il ne voulait pas perdre Pietro, cette pensée lui était beaucoup trop inacceptable. Il n'était pas parvenu à sauver la femme qu'il aimait, il ferait ce qu'il faudrait pour sauver tous ses proches. Le temps passant, il s'était clairement rapproché de Pietro, et il tenait à lui, il voulait faire tout ce qui était en son pouvoir pour l'aider et le soutenir autant qu'il le pourrait. Et qu'il ajoute que le processus étant long, cela laissait le temps de trouver une cure ne laissait pas forcément Peter plus rassuré.
D'accord, c'était rassurant de se dire qu'ils avaient un peu de temps devant eux pour trouver une solution, mais en attendant, peut-être que tout le temps du monde n'y suffirait pas, et dans ce cas, qu'est-ce qu'il faudrait faire, hein ? Peter dénicherait ce remède lui-même s'il le fallait, mais il ne laisserait pas la situation ainsi : il ne le supporterait pas, et s'il était sans doute préférable que Pietro parvienne à prendre de la distance vis-à-vis de ça, il ne voulait pas être autre chose qu'alarmé en cet instant, car il était véritablement inquiet de ce qui pourrait bien arriver à Pietro.
-Ne commence pas à me sortir ce genre de conneries, c'est pas une promesse que tu peux me tenir en me regardant droit dans les yeux.
Peut-être qu'il était convaincu que ce n'était pas comme ça qu'il mourrait, mais Peter, de son côté, refusait catégoriquement de se contenter de cela. Non, clairement, il n'allait pas falloir compter sur lui pour cela.
-Est-ce que tu sais qui mène les recherches pour trouver un remède ? Est-ce que tu sais où ils en sont ? demanda-t-il en rejetant d'emblée toutes les paroles que Pietro pourrait prononcer pour le rassurer.
Il fallait que Pietro survive, un point c'est tout, et c'était la seule chose sur laquelle il acceptait de se concentrer pour l'heure.