Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent.
E
nfin, elle était retournée à la vie civile ! Elle le savait, elle avait de la chance. Elle ne savait pas combien de pots-de-vin avaient dû être versés précisément pour la faire sortir du trou, elle avait envie de penser que David avait dû faire des pieds et des mains pour la sortir de tôle... C'était peut-être complètement faux, mais elle s'en fichait. C'était devenu une habitude pour Cassandre que d'arranger la vérité à sa sauce. Peu importe ce qui l'avait menée jusqu'ici, en réalité, ce qui importait, bien plus que tout le reste, c'était qu'elle était libre. Et après avoir connu l'enfer de la prison, c'était pour elle un soulagement total.
D'autant plus qu'elle n'était pas seulement libre physiquement, elle était aussi libérée d'un fardeau certain. A présent, sa mère était morte, plus besoin de se soucier d'elle ou de faire semblant. Elle savait que certains, Williams en tête, guetteraient le moindre de ses faux pas dans l'espoir de la faire tomber, mais ça lui était bien égal, elle avait vraiment l'impression de pouvoir tout faire, d'être entièrement libre de ses actes et de ses mouvements... et pourtant, elle était sous emprise. Elle avait une restriction, une seule, mais qui n'était pas des moindres. Elle ne ferait jamais que ce que David lui demanderait de faire, et refusait tout net, évidemment, de le mettre une fois de plus dans l'embarras.
Pour le moment, elle se tenait relativement sage. Elle était attablée au comptoir du Night's Demon, un verre d'alcool à la main. Ce n'était pas le premier qu'elle se servait, et elle se sentait d'ores et déjà un peu... pompette, mais ça lui convenait très bien. Avant la mort de son père, Cassandre ne buvait jamais, et un seul verre lui faisait tourner la tête. Depuis, elle s'était bien rattrapée. Là, elle attendait simplement d'atteindre l'état d'ébriété qui lui donnerait le sentiment de planer un peu avant de se lancer sur la piste de danse. Elle se retourna pour jeter un oeil à la clientèle autour d'elle, un peu trop vite sans doute car elle percuta quelqu'un au passage, et renversa sur l'individu le contenu de son verre.
-Oups.
Elle ne s'excusa pas. Ce n'était pas bien grave, après tout. Elle buvait à l'oeil, ici, de toute manière. Et pour ce qui était d'avoir éventuellement taché la tenue de l'inconnu... peu importe.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Maintenant que Vanessa sait que je suis en vie, les choses sont plus… pas vraiment simples parce que je ne suis définitivement pas quelqu’un de simple, mais c’est mieux. Je suis heureux de pouvoir la voir, lui parler… c’est définitivement mieux que de l’observer de loin. Enfin bon, je continue de l’observer, faut pas croire. Qu’elle soit d’accord ou non, qu’elle m’adore ou me déteste, ça ne changerait strictement rien. Je continuerai de veiller sur cette fille, parce qu’il n’y avait aucun moyen qu’il lui arrive quelque chose. Je ne supporterai pas qu’il lui arrive quoi que ce soit, c’est tout.
Et du coup, maintenant que je suis plus obligé de rester loin, il m’arrive d’aller au bar où elle travaille. Ce bar est cool, parce qu’il est aussi glauque que moi, mais c’est pas pour autant que j’apprécie le fait que Vanessa bosse ici. Mais je suis pas vraiment dans le droit de lui dire de faire quoique ce soit, je viens de revenir d’entre les morts, alors je fais plutôt profil bas. Histoire qu’elle m’en veuille le moins possible, du moins… si possible. Là encore, je peux rien garantir. Je suis Deadpool, pas Phénix, bien que je pense que je serai tout aussi sexy qu’elle dans son costume, si ce n’est plus. Enfin bref on s’en fout, tout ce la pour dire que je ne peux pas lire dans les pensées.
Mais bon, on s’en fout de tout ça. Le fait est que je suis dans le bar actuellement. En civil, donc avec ma gueule dégueulasse mais j’ai mon sweat à capuche, ça limite un peu la casse. J’ai pas envie qu’on m’abime mon magnifique costume que je suis sans cesse en train de rafistoler à cause des balles, du sang, des démembrements, décapitations... Enfin vous avez compris l’idée quoi. Mais bon, là je ne bosse pas, et l’alcool est un des pires truc à enlever, et j’ai pas non plus envie qu’on me vomisse dessus. Je veux juste pouvoir garder un œil sur Vanessa, sans qu’elle me voit forcément, je veux pas la déranger dans son boulot, juste m’assurer que ça va.
-Oups.
Et voilà. C’est ce que je disais. Nunuche qui me renverse son verre, et puis elle en s’excuse même pas, et non, ce serait trop demandé. Je sais pas qui est cette fille, mais en tout cas, elle a l’air bizarre. Genre, complètement shootée. Oh elle est peut-être défoncée, j’en sais rien, ou alors elle est juste bizarre, c’est possible aussi. En tout cas, je l’ai déjà vu aux alentours de la boîte quand je surveillais Vanessa.
« T’as de la chance que c’est des fringues dont je me fous chérie, parce que sinon j’aurai pu me mettre en colère. »
Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent.
A
pparemment, l'inconnu n'était pas jouasse qu'elle lui ait renversé son verre dessus. Cassandra s'en fichait comme de l'an quarante. Et de toute manière, elle était bien incapable de se concentrer réellement sur ce que le type était en train de lui dire puisque son attention était juste fixée sur son visage. Mon dieu, il avait la face ravagée, c'était vraiment, mais alors vraiment pas possible, il s'était pris un parpaing sur la gueule ou quoi ? D'accord, ça se faisait pas de dévisager, mais pour le coup, elle n'y pouvait rien, c'était plus fort qu'elle. Alors pour le coup, la tenue de monsieur l'inconnu, qui de toute façon avait pas dû lui coûter bien cher, rien ne l'intéressait d'autre sinon sa tête ravagée. Fallait pas lui en vouloir, n'importe qui ferait preuve de la même curiosité malsaine en le voyant, non ?
-Déjà, je suis pas ta chérie, ensuite je suis morte de trouille, parvint-elle à répondre, s'étonnant elle-même d'avoir tout de même réussi à entendre un peu ce qu'il venait de lui dire en dépit de tout ce qu'elle avait focalisé d'attention sur le jeune homme, ou plus exactement sur sa tronche, on l'aura compris. Qu'est-ce qui t'es arrivé ? demanda-t-elle alors sans aucun tact, après avoir ce qu'il restait de son verre d'un trait (ce qui n'était pas un exploit du tout, pour le coup, il restait vraiment trois gouttes - mais pour le coup, c'était vraiment trois fois rien, mais l'alcool, ça ne se gâchait pas, c'était sacré). On dirait que tu t'es mangé un bus en pleine tronche, tu es vraiment dégueulasse.
Le tact et elle, ça faisait deux, mais en même temps, elle avait l'impression de se trouver face au genre de mec qui, de toute manière, ne faisait pas dans la dentelle non plus. Ici, elle se sentait toute-puissante, ici, elle se sentait sur son territoire, elle n'avait peur de rien. Alors peut-être, c'est vrai, que pour la peine, elle en faisait trop, mais au pire, hein... Elle n'avait pas l'intention de faire les précieuses ou les mijorées sous le prétexte qu'elle se trouvait face à un mec qu'elle ne connaissait pas, et qui par conséquent pourrait être dangereux. Elle pensait pouvoir se défendre. Et dans le pire des cas, David n'était jamais bien loin.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Je ne sais pas encore ce que va donner ma rencontre avec Nunuche. Oui, pour le moment je trouve que cela lui va bien, mais cela peut toujours changer, au fil de la conversation. Enfin, quoi qu’il en soit, je ne sais pas trop ce que ça va donner, mais ça ne commence pas très bien. Effectivement, je sais être un sale emmerdeur parfois, mais moi ça ne rend pas pareil. Oui ce que je dis peut paraître con, mais ça l’est souvent, dans tous les cas, vous avez dû vous en rendre compte et si ce n’est pas le cas… Bah vous comprendrez au fil de vos lectures. En tout cas, j’ai pas envie de passer ma soirée avec elle, je suis là pour Vanessa mais elle a l’air de vouloir me tenir la jambe, alors allons-y pour le moment. Heureusement que je sais être bon prince quand j’en ai envie.
Je hausse un sourcil à sa remarque. Même si elle est justifiée, elle ne me plaît pas. En fait, ce ne sera pas Nunuche, mais Pouffiasse. Et si elle se prend pour Miss Monde bah son miroir déconne sévère. Ce n’est même pas de la mauvaise fois, je ne la trouve pas belle. Ce n’est pas une femme, c’est une gamine. Une espèce de princesse peste pourrie gâtée par son père, tout ce que je trouve repoussant. Franchement, comparé 30 secondes Vanessa et Pouffiasse, y’a pas photo ! Bref, je ne compte pas me démonter pour autant, elle ne sait pas à qui elle a affaire. Et si je peux la mettre ko, je n’hésiterai pas à le faire.
« Ça nous fait un point commun comme ça, peut-être le début d’une grande amitié, qui sait. Ce qui m’est arrivé ? Ce n’est pas le genre d’histoire qu’on raconte aux petites filles dans ton genre. »
Oui bon, je le reconnais, ma réponse n’est pas très mature, mais je me mets à son niveau. Je suis sympa dans le fond, reconnaissez-le. Ou ne le reconnaissez pas d’ailleurs, en soi c’est pas grave. Je m’en fous un peu de ce que vous pensez, de ce que tout le monde pense. Je suis complètement taré et je l’assume mais alors totalement. Aucun souci là-dessus. Si on commence à se soucier du regard des autres, on ne vit plus. Oui, je sais aussi être philosophique, je suis comme un couteau suisse.
Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent.
C
assandre afficha un sourire amusé quand son interlocuteur lui retourna le compliment (soit, elle aussi on dirait qu'elle s'était mangé un bus en pleine face). Elle n'allait certainement pas en prendre ombrage. Ce n'est pas comme si elle allait prendre des cours d'esthétique auprès du grand brûlé en question, et par ailleurs, si la Cassandre d'autrefois n'avait besoin que d'une petite remarque anodine pour se prostrer sur elle-même et se trouver horrible, celle d'aujourd'hui n'attendait définitivement plus après l'avis d'autrui pour avoir d'elle-même une estime déplacée, qui ne souffrait clairement pas du moindre complexe. Elle ne mourrait clairement pas de ne pas plaire à cet homme.
Il n'y avait qu'un seul homme à qui elle avait envie de plaire, de toute manière. Ceci dit, et même si l'homme était ironique, elle ne considérait pas qu'ils doivent finir par devenir ennemis sur le principe. Ouais, il avait une gueule à faire peur, on ne va pas se mentir. Mais au moins, il avait du répondant, et elle aimait bien ça. Certes, son humour était sacrément puéril. Mais le sien aussi. Donc au final, ils n'étaient peut-être pas si différents (sauf qu'elle se considérait quand même sacrément plus canon que lui, ne lui en déplaise, mais ce n'était évidemment pas le débat).
-Essaie toujours, répliqua tout de même Cassandre, qui ne pouvait pas se contenter de cette réponse et laisser couler. Non, elle n'allait pas revenir sur le fait qu'il l'avait traitée de gamine, ça elle s'en fichait royalement (et c'est vrai qu'elle se comportait comme une gamine... d'un autre côté, être une adulte, c'était chiant, c'était blasant... alors autant garder pour soi la fraîcheur de la jeunesse). J'ai le coeur bien accroché, tu verras.
C'était vrai. En même temps, elle avait connu la torture, le meurtre, la prison, la manipulation physique et psychologique. Elle voulait bien croire que ce que son interlocuteur avait vécu était horrible (comme sa tronche), mais elle ne pensait pas mal le vivre. Au contraire, elle était juste curieuse. Cette sorte de curiosité malsaine qui la poussait à vouloir en connaître plus. Elle ne disait jamais non à une bonne vieille histoire d'horreur. Alors, si son interlocuteur pouvait lui donner satisfaction, elle ne demandait qu'à voir... Quand bien même l'homme ne serait sans doute pas si enclin à lui répondre pour autant.
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Franchement, je ne sais pas pourquoi je perds mon temps avec cette fille. Surtout qu’elle a tendance à m’énerver. Juste sa tête m’énerve. J’ai envie de lui en foutre une. Peut-être bien que je vais le faire, plus tard. Oui quoi, c’est une femme et alors ? C’est complètement con ce truc de « je tape pas les femmes », elles quand elles fracassent des mecs, personne ne dit rien, et moi je suis pour l’équité entre les hommes et les femmes. Si elles ont le droit de nous frapper, je vois pas pourquoi je devrai m’en abstenir. Enfin bref, c’est pas du tout la question, quoiqu’il en soit, et même si je ne l’apprécie pas du tout, je sais pas pourquoi je reste à parler avec elle. Bon ok, peut-être que ça m’amuse un peu.
Surtout qu’elle fait vraiment gamine pour le coup. Je ne suis même pas sûr qu’elle ait l’âge légal pour rentrer ici, mais bon, qu’est-ce que je m’en fiche au final. Ce que je sais, c’est qu’elle bosse pas ici, elle a pas ce que les prostituées ont. Me demandez pas d’expliquer, c’est un petit truc en plus que ces filles ont. Et puis, on dit pas à un client qu’il a une sale gueule, même si c’est la vérité, c’est un principe de base. Elles sont là pour aguicher, donner leur corps et empocher l’argent, pas faire des débats sur l’esthétique, ce que je suis en train de faire, et ce n’est toujours pas le sujet, mais faut toujours que je parte n’importe où, mon cerveau est sans cesse en ébullition.
-Essaie toujours. J'ai le coeur bien accroché, tu verras.
Elle peut l’avoir, c’est pas le problème. J’ai pas envie de lui raconter ma vie c’est tout. Je sais déjà par pourquoi je continue à lui parler. Moi je voulais voir Vanessa, pas Polly Pocket. En réalité, je m’en fiche un peu de la choquer ou pas, c’est pas comme si j’avais quelque chose à lui prouver et elle non plus, ne devrait rien avoir à me prouver. Mais de toute évidence elle avait envie de me prouver qu’elle était une grande fille, donc un comportement totalement gamin, on s’entend là-dessus. Oui, je reconnais également que je peux être un grand gamin, mais j’aime ma peluche licorne et je vous emmerde. Elle au moins, elle me dit pas que je suis moche. Elle m’aime comme je suis.
« On m’a foutu dans une cuve sans oxygène pour me faire muter, j’y ai foutu le feu. Boom. Je suis immortel. Pour faire court. Dis je cherche une fille, tu pourrais peut-être me renseigner, histoire que tu serves à quelque chose, au lieu de faire la pimbêche. »
Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent.
C
assandre ne s'attendait pas forcément à ce que son interlocuteur lui fasse véritablement le récit de ce pourquoi il se retrouvait dans cet état-là, mais dans le doute, elle demandait quand même, elle était beaucoup trop curieuse, en plus d'être sans-gêne. alors, forcément, elle ne pouvait que tenter d'en apprendre plus, et quand son interlocuteur accepta de lui répondre, elle ne sut pas trop si elle devait le croire ou non. Le coup de la cuve sans oxygène pour le faire muter qui l'aurait rendu invincible, c'était vendeur, c'est sûr, mais ça pouvait aussi être un sacré baratin.
La jeune femme avait envie d'y croire, mais elle n'était pas certaine de le pouvoir. Dans le doute, elle gardait cette information dans un coin de son esprit. Un type immortel à la langue bien pendue, ça pourrait intéresser David et, par extension, les Death Demons, ce n'était pas à négliger... Même si David lui en voudrait sans doute de lui faire perdre son temps si, par hasard, il devait s'avérer que tout ceci n'était qu'un immense tissu de connerie. Et c'était tout de même très probable... Ceci dit, il fallait s'attendre à tout dans ce monde de dingue, peuplé de mutants et d'extra-terrestres en tout genre.
-Qu'est-ce que tu me donnes en échange ? demanda-t-elle en croisant les bras quand son interlocuteur demanda à la renseigner.
D'accord, elle n'aimait pas être traitée de pimbêche, et l'envie de rembarrer définitivement son interlocuteur était puissante, mais elle avait bien compris qu'elle avait peut-être à gagner dans l'affaire, alors il valait mieux qu''elle prenne sur elle et ne le rembarre pas d'office. De toute manière, elle savait ce qu'elle valait. S'il choisissait de la considérer comme une pimbêche, c'était son problème à lui. Elle s'en fichait, au contraire, elle se disait qu'il se contentait de la sous-estimer, comme beaucoup d'autres, lui qu'elle avait perturbé dans son ego fragile après lui avoir fait remarquer qu'il avait une tronche ignoble (ce n'était pas de sa faute si c'était vrai, après tout).
Il cherchait une fille, si c'était une des "filles" qui bossaient pour David, elle pouvait lui arranger le coup rapidement... Et elle se disait que c'était très probablement le cas. Un gars comme lui ne devait pas avoir masse de choix pour satisfaire à ses pulsions. Logique qu'il se rabatte sur des filles qui se faisaient payer pour ça.
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Cette petite est curieuse, mais ce n’est pas si étonnant. Ça va avec sa tête. Elle a une tête de curieuse. Et d’emmerdeuse. Et de peste. Mais pourtant, dans le fond, je la trouve marrante. Je ne sais pas si je pourrai la supporter très longtemps cela dit, parce que les gosses et moi, ça fait vraiment beaucoup, et que même si elle est adulte, elle me fait penser à une petite fille. Presque à la gamine là… vous savez, dans Charlie et la Chocolaterie, qui ne fait que d’exiger des trucs à son père. C’était un peu le même délire. Ou alors c’est moi qui pars trop loin ? Ce serait pas étonnant, mais on s’en cogne après tout.
Bon, même si j’arrive à m’amuser de sa compagnie, ce n’est pas pour elle que je suis là, et je ne perds pas de vue mon objectif. Vanessa. Oui mes objectifs ne sont pas très variés, en même temps je suis un mercenaire, je ne cherche pas à changer le monde ou créer un nouvel écosystème. Ne faites pas comme si vous étiez déçus, vous savez très bien que moi Président, ce serait le chaos. Même si ce serait sacrément drôle, je vous le fais pas dire, mais les Présidents américains en ce moment n’ont pas le vent en poupe. C’est le cas de le dire.
-Qu'est-ce que tu me donnes en échange ?
Elle pense vraiment que je vais passer un deal avec elle ? Quelle mignonne petite fille. Je suis totalement capable de trouver Vanessa tout seul, je voulais simplement tenter de lui donner un peu d’importance, pour qu’elle ait l’impression que sa vie n’est pas totalement dénuée de sens. Oui, là c’est moi qui m’en donne beaucoup trop, de l’importance. Mais vous savez bien que si je ne raconte pas dix conneries à la seconde, je ne me sens pas bien. Et personne ne veut d’un Deadpool dépressif pas vrai ? Surtout que je ne peux pas me foutre en l’air, alors ce ne serait pas très convaincant. Et j’ai pas tellement envie de mourir en plus.
Enfin bon, j’ai rien à donner à Mademoiselle moi. Elle m’a pris pour le camion de glaces ou quoi ? Et j’ai pas l’intention de lui donner quoique ce soit, on rêve là. Enfin, surtout elle du coup.
« Je ne sais pas, une barre chocolatée et une barquette de jus de fruit pour le goûter ? »
Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent.
C
assandre leva les yeux au ciel en entendant la réponse de son interlocuteur. Mais c'était qu'elle était vraiment tombée sur un petit comique. En même temps, c'est bien connu que quand on est moche, on a plus que l'humour pour soi, alors quelque part, elle ne devrait pas être spécialement surprise. La jeune femme trouvait son interlocuteur tout sauf amusant, mais il est vrai qu'il est plus difficile d'apprécier une blague quand on en est directement la cible. Il n'empêche, il semblait vouloir à tout prix insister sur le fait qu'elle n'était qu'une gamine à ses yeux. Mais outre le fait qu'il ne faisait guère preuve de plus de maturité qu'elle, il n'était sans doute pas beaucoup plus âgé qu'elle... quoique c'était difficile à déterminer, en l'occurrence.
Le bougre avait la gueule si ravagée qu'il pourrait bien avoir dix-huit ou quatre-vingt balais, difficile à dire. Ce qui était certain, en revanche, c'est que sa tête ne lui revenait pas, et tant mieux, sans doute, puisque c'était réciproque. Mais pas au point qu'elle veuille se débarrasser au plus vite de cette situation. D'autant moins qu'elle ne lui déplaisait pas du tout. Le jeune homme voulait une information, et elle la possédait très probablement, ce qui signifiait qu'elle se trouvait dans une position plutôt avantageuse, normalement.
-Comme tu voudras, répondit-elle dans un haussement d'épaules. Tu dois pas tant tenir que ça à cette fille, tout compte fait. C'est qui d'ailleurs ? Jenny ? Vanessa ? Amber ?
Elle avait lâché au hasard le nom de filles habituées du coin, et qui vendrait leur service au sein du club dirigé par David. C'étaient les trois filles qui attiraient le plus, même s'il y en avait d'autres, pas parce qu'elles étaient les plus faciles mais parce qu'en plus d'être très belles, elles avaient de la personnalité. Peut-être qu'elle tapait à côté et qu'aucun de ces noms ne parlerait convenablement à son interlocuteur... mais si ça devait être le cas, tant pis. Si ces nombreux mois passés au service de David lui avaient appris quelque chose, c'était que la jouer au bluff pouvait quelques fois donner des résultats particulièrement intéressants.. C'était quitte ou double. Mais dans tous les cas, Cassandre avait toujours été joueuse.
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Je me montre peut-être un peu trop dur avec la jeune femme en face de moi (notez que j’ai dit femme et non pas fille, je fais donc un gros effort là), mais il faut dire qu’elle a une attitude de merde. Rien que sa posture, son expression, sa voix… non elle a tout de la petite à qui tu meures d’envie de tirer les couettes à la récré. En plus elle tente de passer un marché avec moi, non mais sérieusement, elle sait pas à qui elle a à faire. Avec ou sans elle, je retrouve Vanessa quand je veux, c’est comme ça. Si elle pense avoir un certain avantage sur moi, elle est bien naïve celle-là. Surtout que si ça se trouve, elle ne sait rien du tout. Elle a surtout l’air de s’être perdue ici, elle fait un peu tâche dans cet endroit, ça se voit tout de suite qu’elle est pas du milieu.
Et moi je suis dedans depuis que je suis né. Les connards et les prostitués ont rythmé ma vie depuis toujours. Elle, eh bien elle a tout l’air d’avoir découvert un nouveau terrain de jeu, et de s’amuser à faire la grande. Elle a pas de chance, parce que je dis pas, ça marche peut-être très bien avec les autres, mais moi je suis pas du genre à me laisser avoir. Encore moins par des petites pimbêches dans son genre.
-Comme tu voudras. Tu dois pas tant tenir que ça à cette fille, tout compte fait. C'est qui d'ailleurs ? Jenny ? Vanessa ? Amber ?
Je ne sais pas trop si elle a dit Vanessa en connaissant vraiment MA Vanessa, mais elle a pu dire les prénoms qui lui passaient par la tête. En tout cas, je reconnais que son petit numéro est bien tenté, mais elle a pas de moyen de pression sur moi, c’est dommage pour elle. Quand bien même Vanessa pourrait avoir des emmerdes, je sais qu’elle est capable de se défendre jusqu’à ce que je vienne régler la situation. Donc je me fais pas trop de souci. En revanche, ma curiosité se demande tout de même ce que cette fille voulait vraiment. J’avoue que ça reste un mystère pour moi, et j’aime pas trop les mystères. Pas du tout même.
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C
assandre ne savait pas trop si elle avait titillé la curiosité de son interlocuteur ou juste entamé sa patience, mais dans les deux cas, ça lui convenait. Après tout, elle, elle n'avait rien à perdre dans cette affaire, alors que lui semblait être venu dans un objectif précis, et peu importe le respect qu'il daignait lui prêter ou l'image qu'il avait d'elle, il n'empêche que s'il voulait connaître quoi que ce soit de la vie du club ou des activités des Death Demons, elle était la mieux renseignée après David. Qu'il ne la prenne pas au sérieux lui convenait assez, au sens où de cette manière, il n'avait pas la moindre idée de ce dont elle pouvait réellement être capable, mais en attendant, un minimum de bonne volonté de sa part n'aurait pas été de luxe.
Elle voulait bien reconnaître qu'avoir critiqué sa sale tronche avait pu semblé vexant à Wade, mais en même temps... il s'était regardé dans une glace récemment ? S'il fallait lui dire qu'il était un pure beau gosse pour entrer dans ses bonnes grâces, il ne devait pas obtenir gain de cause bien souvent. Enfin, quoi qu'il en soit, elle avait le sentiment que quelque chose dans son discours avait fait mouche. peut-être l'une des filles qu'elle venait de citer ? Ou bien autre chose.
-Tu n'es quand même pas en train de t'étonner qu'on te réclame quelque chose quand tu demandes un service, pas vrai ? T'as passé l'âge de croire que tout était gratuit dans la vie, n'est-ce pas ? Et après, c'était elle qu'il traitait de gamine. Jenny et Amber travaillent ce soir, t'auras une chance de les trouver. Vanessa est pas là ce soir, d'ailleurs c'est pas dit qu'elle fasse encore long feu chez nous, mais je peux te dire où la trouver...
En échange de quoi ? ça restait à déterminer. Des excuses peut-être ? Ou un minimum de respect ? Quoi qu'au final, il lui donnait plus envie de l'humilier qu'autre chose au vu de la manière dont il la traitait. Ceci dit, elle ne savait pas exactement ce que ce type pouvait avoir d'autre à lui offrir, si ce n'est un pass VIP pour les meilleures soirées déguisées d'Halloween de la ville. De toute évidence, il ne roulait pas sur l'or... et en réalité, elle-même n'avait besoin de l'or de personne. En revanche, c'est vrai, elle prenait plaisir à avoir un ascendant, quel qu'il soit, sur les autres.
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Bon, je veux bien reconnaître que je ne suis pas spécialement sympa avec cette fille, mais elle se comporte vraiment comme une petite conne, alors pas étonnant que je lui rentre dedans. Déjà que je me retiens de lui en coller une… non, j’exagère pas. Je suis le genre de mec hyper sympa, qui aime bien la déconnade, mais j’ai aussi le sang chaud, et quand on me cherche, on me trouve toujours. Donc si elle continue de me prendre de haut, j’en ferai autant. Le pire, c’est que c’est elle qui a commencé à me parler, probablement intrigué par mon apparence, mais moi j’y suis pour rien si j’ai une gueule à vomir, j’aimerais qu’il en soit autrement, mais j’ai pas encore trouvé le moyen d’arranger ça. Et je perds pas espoir non plus.
Enfin, quoiqu’il en soit, je vais tenter de me tempérer un peu. Elle a un ton agaçant et une tête à claque, mais elle ne m’a rien fait à proprement parler, alors je ne vais pas m’énerver pour si peu. Je ne suis pas venu ici pour ça. Puis je ne crains absolument rien, je suis immortel, donc je n’ai pas de raison de prendre la mouche. Ou plutôt si, j’ai toutes les raisons de le faire vu que je m’en sortirai, mais peu importe, on s’en tape carrément de tout ce bordel là.
-Tu n'es quand même pas en train de t'étonner qu'on te réclame quelque chose quand tu demandes un service, pas vrai ? T'as passé l'âge de croire que tout était gratuit dans la vie, n'est-ce pas ? Jenny et Amber travaillent ce soir, t'auras une chance de les trouver. Vanessa est pas là ce soir, d'ailleurs c'est pas dit qu'elle fasse encore long feu chez nous, mais je peux te dire où la trouver...
Je ne prends même pas la peine de réagir à ce qu’elle me dit du fait que rien n’était gratuit dans la vie, ça je le sais merci. C’est pas pour rien que j’ai cette gueule. Mais là, je m’en fous. Ce que je retiens, c’est ce qu’elle dit sur Vanessa. Pourquoi elle en parle comme ça ? Est-ce qu’elle insinue qu’elle va se faire virer, que Vanessa ne veut plus travailler ici, ou alors qu’elle compte lui faire du mal ? Je ne sais pas trop, à dire vrai, et par précaution, je ne veux pas montrer que c’est à elle que je m’intéresse, surtout que je sais exactement où la trouver. Je n’ai pas besoin de cette fille, elle n’est pas là, au moins c’est clair.
« Jenny, Amber, Vanessa… vous les rebaptisez quand elles viennent bosser ici sans déconner ? Je sais bien que rien n’est jamais gratuit, mais tu vois, tu ne m’inspires pas du tout la générosité. Mais bon, je te le redemande, qu’est-ce que tu veux au juste ? »
Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent.
C
assandre afficha un sourire amusé à la remarque de son interlocuteur, il avait pas tort. Jenny, Vanessa, Amber, c'était clairement des noms qu'on donnait à ses enfants dans l'espoir secret qu'ils deviennent au mieux strip-teaseurs un jour. Est-ce que c'était véritablement le nom de ces filles ? Cassandre n'en savait rien. Honnêtement, cette partie là du petit business de David était celle qui l'intéressait le moins, et elle s'épargnait bien, tant qu'à faire, dans connaître les détails, sordides ou non. Mais en tout cas, oui, on avait fait plus recherché et distingué, mais on demandait pas à ces filles de porter des noms de prix Nobel de littérature, en même temps.
Il reconnut qu'il savait que rien n'était gratuit. Et après, qu'elle lui inspire pas la générosité, ça lui était relativement égal, pour tout dire. Elle en avait un peu rien à faire qu'on lui donne pas le bon Dieu sans confession, même si ça pouvait être un bon plan. Le rôle de la fille bien sous tout rapport à qui l'on consent tout, elle l'avait tenu un temps, et elle en était revenue. C'était sans façon qu'elle reviendrait à un rôle similaire. C'est bon, elle avait donné, ça suffisait comme ça. Donc elle n'avait pas à inspirer la générosité selon elle. Elle avait une info que Wade, de son côté, voulait, donc fallait y mettre le prix. Mais à lui répéter qu'il voulait savoir ce qu'elle voulait, ben elle se disait qu'il devait pas avoir grand-chose à offrir en fin de compte.
-Tout ce que tu peux bien avoir à offrir. Mais je commence à comprendre que c'est visiblement pas grand-chose, dit-elle alors. J'ai envie de te répondre que ça dépend à quel point t'as envie que je te renseigne, au final, et le fait que tu sois toujours là alors que tu peux manifestement pas m'encadrer me laisse supposer que t'as quand même sacrément envie d'avoir plus d'infos.
Elle poussa un soupir et croisa les bras.
-Bon, laisse tomber, quitte à me servir à rien, autant que je te serve à quelque chose. Vu que t'as pas tiqué quand j'ai dit que les deux autres étaient dispo, j'en déduis que c'est Vanessa que tu cherches, et je peux te dire tout ce qu'il y a à savoir sur elle. En échange, je prendrais juste tes excuses. A genoux de préférence.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Je ne sais pas vraiment si je peux encore attendre quoique ce soit de cette fille. Le fait que je la trouve particulièrement casse-couilles est avéré, et j’ai plus trop d’espoirs que ça change. En même temps, je lui ai rien demandé. Elle s’est contentée de me renverser son verre sur mon sweat et après elle m’a accusé d’être moche. Je lui ai pas demandé l’heure à cette gamine, et elle me tient la jambe depuis tout à l’heure. Je ne sais pas ce qu’elle fait ici, quel est son rôle, mais je suis sûr que ce n’est pas elle qui gère cet endroit. Elle n’est pas de taille.
C’est pas un jugement de valeur, c’est juste une évidence. Vu son comportement depuis le début, elle n’est pas capable de gérer un endroit, ou alors ce dernier ne durerait pas longtemps. Mais bon, on s’en moque un peu. Je ne sais pas si elle sait vraiment quoique ce soit sur Vanessa. J’aime pas trop le fait qu’elle dise qu’elle ne durera pas longtemps ici. En soi, ça me fait pas particulièrement plaisir que Vanessa se prostitue, mais elle est libre de faire ce qu’elle veut pour gagner sa vie. Par contre, je ne laisserai jamais personne la menacer. Quelle que soit la menace. S’en prendre à elle c’est s’en prendre à moi. Et s’en prendre à moi est la pire idée qui soit. Je suis immortel, je gagne tout le temps. Faut s’y faire c’est comme ça.
-Tout ce que tu peux bien avoir à offrir. Mais je commence à comprendre que c'est visiblement pas grand-chose. J'ai envie de te répondre que ça dépend à quel point t'as envie que je te renseigne, au final, et le fait que tu sois toujours là alors que tu peux manifestement pas m'encadrer me laisse supposer que t'as quand même sacrément envie d'avoir plus d'infos. Bon, laisse tomber, quitte à me servir à rien, autant que je te serve à quelque chose. Vu que t'as pas tiqué quand j'ai dit que les deux autres étaient dispo, j'en déduis que c'est Vanessa que tu cherches, et je peux te dire tout ce qu'il y a à savoir sur elle. En échange, je prendrais juste tes excuses. A genoux de préférence.
Je fronce les sourcils. Elle croit vraiment que je vais le faire ? Non mais pour qui elle se prend celle-là ? Ok, c’est tout à fait le genre de choses que je serai capable de demander, mais moi c’est pas pareil. Quand c’est moi qui aie un comportement de petit con, c’est pas moi qui suis emmerdé. En tout cas, elle peut se brosser. Je vais pas m’excuser, encore moins me mettre à genoux. Elle m’a pris pour la mauvaise personne, et elle commence vraiment à me mettre les nerfs la donzelle.
« Bien sûr. Mais tu m’as pas dit pourquoi je devais m’excuser. »
Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent.
C
assandre ne s'attendait pas à ce que son interlocuteur se mette à genoux sous le prétexte qu'elle le demandait, elle avait bien compris qu'il était aussi fier qu'elle et que ce n'était clairement pas son genre, mais ce n'était pas parce qu'elle ne s'attendait pas à ce que soit si simple qu'elle n'avait pas envie d'insister. Justement, c'était bien parce qu'elle savait que son interlocuteur le ferait forcément à contrecoeur qu'elle tenait à le voir se mettre à genoux devant elle. Elle aimerait bien avoir le pouvoir d'imposer sa volonté aux autres par la simple force de son esprit, mais puisque ce n'était pas le cas, eh bien elle s'arrangerait autrement, mais dans tous les cas, elle était bien déterminée à obtenir ce qu'elle désirait. Forcément, ce n'était pas parce que son interlocuteur répondait "oui" qu'il allait vraiment s'exécuter.
-Te fais pas plus bête que tu ne l'es, tu me manques de respect depuis tout à l'heure, j'en ai fait tuer pour moins que ça, alors excuse-toi pour ça, déjà, et on sera quittes.
Bon, si on voulait être plus correct et jouer à "c'est toi qui a commencé", c'était effectivement elle qui avait commencé, même si elle n'avait pas estimé être irrespectueuse, juste sincère, si son interlocuteur n'avait pas d'autodérision avec la gueule qu'il avait, c'était tout de même pas de sa faute, pas vrai ? Oui oui, elle était de mauvaise foi, mais puisqu'elle pouvait se le permettre, elle n'avait pas l'intention de s'arrêter. Quand on partait du principe qu'on pouvait absolument tout se permettre, pourquoi s'en empêcherait-on, après tout ?
-Tu ne voudrais pas que ton refus ait des répercussions sur la belle Vanessa, pas vrai ?
Bon, là, elle devrait peut-être se taire. Il était même sûr et certain qu'elle devrait se taire, mais il ne fallait pas tant en attendre de sa part. Elle était inconsidérée, et surtout, elle ne comprenait pas vraiment à qui elle avait affaire. Elle avait la fâcheuse tendance à se croire invincible alors que c'était, bien sûr, on ne peut plus faux. En vérité, d'ailleurs, elle n'avait pas beaucoup de pouvoir sur le sort de Vanessa, mais elle en avait un minimum sur David, qui en avait sur elle. Alors...
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Non vraiment si elle attend de moi que je m’excuse, elle va pouvoir attendre longtemps. Vraiment très longtemps. Environ entre jamais et le trente-six du mois. Je ne lui dois rien à cette nana, et en plus de ça, elle m’exaspère carrément. Il ne devrait pas en exister, des comme ça. Elle m’emmerde et en plus elle veut que je m’excuse pour je ne sais pas quoi ? Elle était sérieusement atteinte. Ce n’est même pas une question de fierté, c’est juste que j’estime que je n’ai pas à lui présenter d’excuses. Je n’ai peut-être pas été le plus sympa du monde avec elle, mais elle non plus. C’est d’ailleurs elle qui a commencé les hostilités, alors c’est à elle de s’excuser. Et je me fiche de si cette phrase sonne de façon puérile, j’ai jamais été un exemple de maturité, tout le monde s’accordera à le dire.
-Te fais pas plus bête que tu ne l'es, tu me manques de respect depuis tout à l'heure, j'en ai fait tuer pour moins que ça, alors excuse-toi pour ça, déjà, et on sera quittes.
Mais qu’est-ce qu’elle pouvait sortir comme conneries la demoiselle… Et puis tiens, qu’elle me fasse tuer, on rigolera bien quand elle comprendra que ce n’est pas possible. Je sais pas quel genre de « pouvoir » elle a, qui bosse pour elle mais je m’en cogne en fait. Je me fiche totalement de sa petite vie, ce n’était pas comme si je garderai une image d’elle autre que celle d’une profonde emmerdeuse pourrie gâtée. Et à titre d’information, moi aussi, je suis capable de tuer pour moins que ça.
-Tu ne voudrais pas que ton refus ait des répercussions sur la belle Vanessa, pas vrai ?
Alors là, ça ne va vraiment pas le faire. Personne, absolument personne n’a le droit de menacer Vanessa. Cela équivaut à un arrêt de mort. Mais je peux pas buter cette fille là comme ça, déjà parce qu’on ne tue pas les personnages des autres, mais aussi parce qu’il y a pas mal de monde autour, je suis à visage découvert, et j’ai pas envie de provoquer d’émeutes, mais je compte cependant bien lui faire comprendre qu’elle vient de faire une très grosse erreur. Je me rapproche légèrement d’elle, plantant mon regard dans le sien, je ne plaisante plus du tout. Et je décide de m’adresser à elle dans le plus grand des calmes.
« Alors tu vas bien m’écouter. Touche ne serait-ce qu’à une seul de ses cheveux et je t’ouvre en deux pour te faire bouffer tes boyaux juste avant que tu ne crèves et je mets le feu à cet endroit avec tout le monde encore à l’intérieur. Et tu pourras bien essayer de me faire tuer par qui tu veux avant ça, spoiler alert, ça ne marchera pas, je suis immortel. Est-ce que t’as bien compris ? Et t’en fais pas, j’aurai aucun mal à te faire ta fête, au contraire, j’y prendrai un immense plaisir, étant donné que je suis tueur à gage. »
Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent.
C
assandre resta stoïque face aux menaces de son interlocuteur. Ce n'est pas qu'elles ne lui faisaient ni chaud ni froid, mais elle ne voyait pas l'intérêt de paniquer pour rien non plus. Les mots n'étaient que des mots, et elle était bien placée pour savoir que la plupart des gens n'en faisaient pas grand-chose dans tous les cas. Elle, ce qu'elle savait dans tous les cas, c'était qu'elle avait bel et bien entre ses mains l'identité de la fille qui intéressait tant son interlocuteur, et donc qu'elle avait un moyen de pression sur lui. Bon, infime, le moyen de pression, si on tenait compte du fait qu'il était sans doute bel et bien capable de la trancher en deux... sans oublier que s'il était effectivement immortel, son beau et grand David avait beau avoir toutes les qualités du monde, ça allait être compliqué.
-Tu sais, tous les tueurs à gage ne tuent pas pour le plaisir, se contenta de répondre Cassandre comme si cette conversation était tout ce qu'il y a de plus anodine, comme s'ils parlaient de la pluie et du beau temps. Mais je comprendrais que tu prennes plaisir à me tuer. Tu peux vraiment pas m'encadrer, hein, joli coeur ?
Si elle commençait à jouer les flippettes de service, eh bien ça ne servirait à rien. Si ce n'est à avoir l'air conne. Ce qui ne changerait sans doute pas grand-chose, puisqu'il la prenait sans doute pour une conne dans tous les cas, mais que voulez-vous, ils avaient ceci en commun, que cela lui plaise ou pas, ils avaient leur putain de fierté. Elle poussa un soupir.
-Bon, je vais pas jouer au plus con, je tiens trop à la vie pour ça, dit-elle avec légèreté. Vanessa travaille pas ce soir, mais je peux te filer son numéro si tu veux. Ou bien ses horaires de travail. Elle laissa passer un temps de silence. C'est beau l'amour, quand même. Je m'en voudrais de pas pouvoir assister à votre petit remake de Pretty Woman. Enfin... si Richard Gere s'était pris un parpaing en pleine gueule, quoi.
Oh, allez, c'était bon enfant, il n'allait pas l'éventrer pour si peu. Il lui semblait qu'il avait de l'humour. Un peu.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Peut-être bien que je prends la mouche trop rapidement. Peut-être que cette petite garce cherche juste à m’emmerder, et à m’énerver. Mais c’est comme ça. Personne ne menace Vanessa, et encore moins devant moi. Et le premier qui touche à un seul de ses cheveux, je ferai en sorte qu’il ne touche plus jamais rien. Mes menaces ne sont pas en l’air, si elle s’amuse à faire courir n’importe quelle répercussion sur Vanessa, je lui ferai tout ce que je lui aie fait, et même pire encore. Et elle pourrait bien envoyer tous les couillons du monde pour voler à son secours, ils subiront le même sort. C’était aussi simple que ça. Qu’elle me prenne au sérieux ou pas, ce n’était pas mon problème. Qu’elle essaye donc d’emmerder Vanessa, et elle se rendra vite compte à quel je suis sérieux.
-Tu sais, tous les tueurs à gage ne tuent pas pour le plaisir. Mais je comprendrais que tu prennes plaisir à me tuer. Tu peux vraiment pas m'encadrer, hein, joli coeur ?
Je prends plaisir à tuer, parce que je bute des salopards. Ces gars-là ne méritent tout simplement pas de vivre, ils ne sont que des raclures qui ne manqueront à personne. Et elle, elle en faisait clairement partie. Je n’ai peut-être pas été le plus sympa du monde, mais franchement, avouez que cette fille-là est complètement insupportable. Et ce n’est pas l’envie qui me manque d’en coller une dans sa jolie petite face de poupée. Ouh, que ce serait bon.
-Bon, je vais pas jouer au plus con, je tiens trop à la vie pour ça. Vanessa travaille pas ce soir, mais je peux te filer son numéro si tu veux. Ou bien ses horaires de travail. C'est beau l'amour, quand même. Je m'en voudrais de pas pouvoir assister à votre petit remake de Pretty Woman. Enfin... si Richard Gere s'était pris un parpaing en pleine gueule, quoi.
Bon, au moins, elle a une once d’intelligence. Je commençais à désespérer. Elle doit me prendre au sérieux donc, et elle fait bien. J’ai pas envie qu’elle me donne quoique ce soit concernant Vanessa. Mais bon, peut-être que si elle pense que je suis satisfais, elle me foutra la paix. Non parce que je vous ferai remarquer que c’est elle qui me tient la jambe depuis le début, alors que je lui ai rien demandé. Cette fille a vraiment un sérieux problème. Je sais pas trop qui elle est, et je m’en cogne, mais je compte pas l’oublier de sitôt.
« J’ai pas besoin de son numéro de téléphone, file moi juste ses horaires ça ira. Et puis tu sais, si tu tiens tant que ça à la vie, tu devrais arrêter de te comporter comme une petite conne qui ne craint rien ni personne, parce que peu importe le nombre de crétins prêts à donner leur vie pour te protéger, y’en a plein que ça effraie pas une seule seconde. Et laisse moi te dire que venant de ma part ça craint, étant donné que la plupart des gens ne peuvent pas m’encadrer. »
Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent.
-M
Mmmm, tu disais quoi ? répondit Cassandre en faisant mine d'être distraite quand son interlocuteur lui envoya un nième pique en pleine figure comme si cela allait changer quoi que ce soit à son comportement et à sa manière de faire. Désolée, c'est difficile de rester concentré quand tu parles, avec une gueule pareille.
C'était gratuit, mais elle n'en avait rien à faire, elle n'avait pas le sentiment que les réflexions de son interlocuteur à son sujet le soient moins, après tout. Il pensait s'être fait une idée de qui elle était, mais dans le fond, il n'en savait rien. Et c'était réciproque, certes... mais qu'importe, cette situation n'avait pas spécialement de bonnes raisons d'évoluer. Certes, cet homme réussissait à intriguer Cassandre par certains aspects, mais certainement pas au point qu'elle cherche à creuser plus en profondeur, tout comme il ne le ferait pas non plus avec elle.
Alors, bien sûr, elle n'écouterait aucun de ses "précieux" conseils, surtout si ces conseils revenaient à lui demander de changer pour sa propre survie alors que c'était justement en devenant qui elle était à présent qu'elle avait survécu, qu'elle était encore là, en face de lui. Elle n'avait pas besoin d'être appréciée de tout le monde, elle s'en fichait même assez, elle avait juste besoin d'être appréciée des bonnes personnes, et c'était le cas. Elle n'avait aucune envie ni aucun besoin de faire machine arrière. Pas pour redevenir cette petite Cassandre qui avait peur de son ombre et que son propre avait été prêt à laisser crever dans une cellule et froide et humide parce que dépenser la moindre thune pour sauver la vie de sa fille lui aurait arraché la gueule.
-Tous les soirs sauf le jeudi à partir de vingt-deux heures, le week-end elle accepte les extras jusqu'à quatre heures du mat, ajouta-t-elle, consentant donc à filer à son interlocuteur les horaires de Vanessa... pour ce que ça pouvait lui faire. Elle haussa les épaules et lui adressa un radieux sourire. C'était vraiment un plaisir de parler avec toi.
Non, ça ne l'était pas du tout, mais à présent, ils allaient tous les deux tracer leurs chemins, et ça, en revanche, ce n'était pas pour lui déplaire, loin s'en faut. C'était même tout l'inverse. Elle avait le sentiment qu'ils avaient tous les deux largement perdu leur temps.
-Allez, à plus le défiguré, bonne chance avec ta jolie brune.