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ernièrement, tout semblait aller dans le sens de Norman Osborn. Son entreprise se portait au mieux, sa collaboration avec l'Hydre avait porté des fruits à la hauteur de ses espérances (dont certains qui demeuraient encore à venir, et il s'en impatientait), et plus le temps passait, plus sa cohabitation avec le bouffon vert était simple et évidente. La seule ombre à ce tableau portait un nom, celui de Peter Parker, mais puisque l'homme avait conscience de la véritable identité de l'homme-araignée, puisqu'il avait décidé de fonder les Sinister Six, il avait bon espoir de parvenir à ses fins et de réussir à réduire définitivement au silence son ennemi qui trop de fois lui avait filé entre les pattes. Tout n'était pas fait encore, donc, mais dans l'ensemble, Norman se considérait satisfait de sa situation. Tout semblait relativement sous contrôle, et c'était une chose dont le chef d'entreprise avait impérieusement besoin : de contrôle. Même s'il lui arrivait de le perdre à l'occasion, quand il prenait le trait du super-vilain qui terrorisait New York... cet aspect restait malgré tout relativement... contrôlé, une fois de plus.

La seule chose qu'il ne maîtrisait pas complètement... eh bien, c'était Harry. S'il pensait avoir gagné du terrain le concernant, puisque le jeune homme avait rejoint de son plein gré les Sinister Six, s'il constatait un peu plus chaque jour à quel point son fils parvenait à apprivoiser le Hobgoblin et à embrasser sa nouvelle condition, il n'en demeurait pas moins qu'il estimait encore son fils... instable, instable donc imprévisible, et il était important à ses yeux que le jeune homme demeure fidèle à ses intentions et à ses objectifs. C'était même impératif, à la vérité. Et en cette période charnière, il était encore plus nécessaire qu'ils en discutent très sérieusement.

Harry avait achevé ses études, il était donc plus que temps de décider de la suite. Et à ce titre, il était par conséquent essentiel également que le père et le fils aient une réelle discussion, ce qui serait également une occasion de faire le point. Qu'il s'agisse de Harry ou du Hobgoblin, dans tous les cas, des questionnements s'imposaient  et une mise au point était forcément nécessaire... Bien que cela dépendrait très évidemment de la bonne volonté de l'adolescent... qui entrait doucement mais sûrement dans le monde des adultes.

Harry était chez eux. Norman aussi, pour une fois. Il venait de rentrer du travail, un peu plus tôt qu'à ses habitudes, et avait décidé d'aller immédiatement trouver son fils afin de pouvoir discuter un peu avec lui. L'homme d'affaires frappa donc à la porte de sa chambre et attendit qu'on l'invite à ouvrir pour faire face à son fils.

-Bonsoir Harry. Je peux te parler quelques instants ?

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C'

était dans une situation telle que celle-ci que Norman ne pouvait que constater à quel point la relation entre son fils et lui avait évolué ces derniers temps. Auparavant, Norman n'aurait sans doute pas pu escompter de la part de Harry une telle réaction. Le jeune homme se serait sans doute contenté de l'envoyer balader comme il se doit et sans demander son reste. Ceci dit, il était très possible aussi que Norman n'aurait pas pris soin d'avoir une telle conversation avec son fils en d'autres circonstances. Il n'aurait pas débattu avec Harry de son avenir. Il lui aurait imposé sa vision. Est-ce que cela voulait dire qu'il n'avait plus l'intention de lui imposer sa vision à ce jour ?

Non, pas le moins du monde. L'homme d'affaires avait toujours la ferme intention de voir son fils évoluer directement dans la réaction qu'il avait décidé pour lui... Mais à ce jour, il avait le sentiment qu'il n'aurait rien besoin de forcer pour que Harry suive des traces qui conviendraient également à son géniteur. A ce jour, leurs intérêts et motivations se rejoignaient, et c'était certainement pour cette raison qu'ils s'entendaient si bien tous les deux. Et Norman escomptait bien que ça dure. Ils verraient bien. Mais au moins, Norman était ouvert à une vraie conversation avec son fils. Et rien que ça en disait déjà très loin sur leur situation à l'heure actuelle.

-Je voudrais que nous parlions ensemble de ton avenir.

Il ne prenait pas la peine de se montrer plus explicite. Le sujet pouvait se référer à de nombreuses choses, mais le jeune homme saurait faire avec ce qui l'intéresserait le plus. Une fois encore, il n'avançait rien, il ne suggérait rien, il n'imposait pas, ou pas encore, il voulait seulement s'assurer que leurs intérêts restaient communs. Norman n'avait jamais été aussi certain du potentiel de son fils concernant la direction de Oscorp, et il espérait bien que les choix et décisions du jeune homme abonderaient dans ce sens. Mais une fois encore, il osait se montrer relativement confiant. Normalement, il avait tout intérêt à s'engager sur la bonne voie, puisque c'était celle qui lui permettrait au mieux d'assouvir sa soif de vengeance et ses projets de manière générale. Oh, normal le savait, à l'heure actuelle, le Hobgoblin avait l'ascendant, et réduire l'homme-araignée au silence était par conséquent la priorité absolue, mais l'homme estimait que ce n'était pas une mauvaise chose et que la situation n'allait que d'autant plus dans son sens en réalité. Car toute proposition que saurait lui faire l'homme d'affaires resterait conforme à l'idéal que pouvait éventuellement poursuivre la facette la plus sombre de son fils. Qui était définitivement sa favorite.

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l n'y a pas si longtemps, la même conversation ne se serait absolument pas déroulée de la même façon, sans aucun doute possible. Ils se seraient pris la tête pour une raison ou une autre, et ils n'auraient pas réellement "discuté" de leur avenir. Il aurait imposé ses idées à Harry et Harry, par la force des choses, se serait sans doute rebellé et aurait emprunté un chemin totalement inverse... peut-être dans l'unique but de le contrarier au passage. Alors, cela aurait fini par être un débat stérile et sans intérêt. Pas cette fois. Plus maintenant. Parce que, à présent, le père et le fils parlait.

A présent, ils étaient tous les deux sur la même longueur d'onde, ils voyaient l'avenir de la même manière, ils caressaient les mêmes ambitions. Ce qui faisait dire à Norman qu'il avait pris la meilleure décision du monde en injectant le sérum à Harry contre son gré. Certes, il n'avait jamais douté de sa décision, ni ne l'avait regrettée. Mais il ne pensait pas qu'elle aboutirait à de tels changements, à un tel résultat. Harry n'était plus le même, il avait cessé dese rebeller, de lutter contre sa propre nature. Il était enfin le fils que Norman avait toujours voulu avoir, et rien ne pouvait le combler davantage que la réponse qu'il lui donna, et qui était très précisément celle qu'il avait voulu entendre. Pas besoin de forcing, aucun besoin d'en rajouter, tout était dit en peu de mots, et c'était parfait ainsi. Un sourire ravi, comme il en affichait très peu, décora les lèvres du chef d'entreprise en entendant la réponse de son fils.

-C'est ce que je voulais t'entendre dire. Oscorp t'appartient autant qu'à moi. Bien sûr, pour le moment, Norman n'avait pas l'intention d'en céder les rennes à Harry, qui avait encore de nombreuses choses à apprendre du métier et de l'entreprise quoi qu'il en soit.

Evidemment, Norman ne laisserait pas Harry commencer au bas de l'échelle, mais il était tout de même d'une grande importance qu'il se familiarise avec tous les aspects de leur société s'il voulait espérer la mener d'une main de maître le moment venu.

-Dès demain, je trouverai une place à ta hauteur, suggéra-t-il alors simplement. Il n'avait aucune intention de dénigrer les talents de Harry, il comptait bien, au contraire, les voir s'épanouir autant que faire se pouvait.

Forcément, la situation exigerait certainement que le jeune homme fasse des études, mais Norman, qui s'était fait tout seul de son côté, considérait que l'on apprenait jamais plus efficacement qu'à l'école de la vie, à force d'expérience. Ils avaient d'autres priorités bien sûr, mais régler celle-ci serait déjà un excellent point.

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I

Norman était satisfait de voir luire autant de motivation dans le regard de son fils. Il en avait fallu, du temps, mais Harry avait finalement compris : ce qu’il devait faire et quels étaient ses intérêts. Jamais leur relation père-fils n’avait été à ce point harmonieuse… parce que les choses allaient dans son sens, peut-être bien, mais il n’allait tout de même pas s’excuser d’avoir su mieux que sa progéniture ce qui devait lui convenir et lui garantir l’avenir le plus brillant possible. Encore fallait-il, maintenant, qu’il se montre à la hauteur de ses attentes.

S’il est une certitude, c’est que dans les prochains temps, Norman n’allait pas laisser le moindre répit à son fils. Il ne laisserait passer aucune erreur, aucune bavure, et il l’aurait souvent dans son dos. Norman se doutait que cette perspective allait profondément déplaire au jeune homme, mais s’il le poussait bien souvent à bout, ce n’était jamais que pour obtenir le meilleur de lui-même, parce qu’il savait combien exceptionnel Harry pouvait être quand il ne se laissait pas brider par d’absurdes et insatisfaisantes considérations. Norman était convaincu du fait que le jeune homme pouvait atteindre l’excellence, mais son tempérament était… disons… différent du sien et exigeait parfois qu’on le pousse davantage à bout. En tout cas, le jeune homme semblait sincèrement motivé, décidé à donner le meilleur de lui-même, à partir de là, ils partaient déjà sur les meilleures bases possibles, le reste ne dépendrait bien évidemment que de lui. Attribuer à Harry le poste d’importance qui lui conviendrait en vue d’assurer sa succession, cela tenait certes du népotisme, mais Norman n’irait pas s’excuserait pas de vouloir accorder le meilleur des avenirs à son fils. D’autres auraient tout intérêt à en prendre de la graine, c’est en tout cas ce qu’il estimait.

-J’y compte bien, répondit Norman dans un hochement de tête approbateur.

Le ton qu’il employait, intransigeant, ne laissait que peu de place au doute et aux circonvolutions et renvoyait à une évidence : Harry avait tout intérêt, oui, à ne pas ménager son temps et ses efforts, parce que Norman ne tolèrerait pas qu’il en soit autrement, qu’il agisse d’une autre manière. De cela, il ne saurait être question.

-Il y a peut-être des questions que tu souhaiterais me poser, ajouta-t-il, pragmatique.

Harry s’était appliqué à ne pas vouloir se mêler des affaires de son père un long moment, hors il était à présent de la plus grande importance que le jeune homme n’ignore rien de ce qui, à l’heure actuelle, agitait les bureaux d’Oscorp. Puisque cette entreprise deviendrait la sienne, il devrait avoir dans l’idéal accès aux différents départements classés top secrets ainsi qu’aux archives plus ou moins glorieuses de l’entreprise. Rien ne devait être laissé au hasard, tout devait être précis et calculé, et en ce sens, compter sur la curiosité intellectuelle de Harry ne serait pas un moindre luxe, c’était l’évidence même. Norman pourrait bien faire le choix de faire un topo global à son fils mais il estimait plus intéressant de le laisser s’exprimer et de l’entendre lui apprendre ce qui était pour lui des priorités, et peut-être également où résidaient ses failles éventuelles, qu’ils ne pouvaient mettre de côté.

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orman appréhendait le fait que, par orgueil, son fils choisisse de ne pas lui poser la moindre question. Or il était important que Harry l'interroge autant que possible, car s'il devait reprendre l'entreprise familial - et il fallait qu'il le fasse, le plus tôt serait le mieux (certes, Norman comptait bien rester à la tête d'Oscorp un petit moment encore, mais le moment venue, il voulait s'assurer que son héritage serait entre les meilleures mains possibles, des mains parfaitement compétentes) -, il fallait que rien ne lui échappe, qu'il reste à l'affût de toute information afin de pouvoir au mieux s'en servir par la suite.

Et le chef d'entreprise n'avait pas l'intention de cacher quoi que ce soit à sa progéniture. Autrefois, il aurait pu émettre bien plus de doute, se montrer beaucoup plus sceptique à l'idée de partager avec lui ses projets, mais ce n'était plus le cas maintenant. Pour la première fois depuis bien longtemps, pour la première fois depuis toujours, peut-être, en fait, ils étaient sur la même longueur d'onde, ils partageaient des ambitions communes. Et il savait qu'il pouvait lui faire confiance. En fait, il lui faisait déjà confiance, et cette conversation et ce qui allait en découler, c'était justement une manière de lui témoigner cette même confiance.

Harry ne le déçut pas, donc, et ne prétendit pas ne rien avoir à demander du tout. Il lui posa une question à laquelle le PDG d'Oscorp s'était effectivement attendu. Il n'avait jamais rien caché des activités officielles de son entreprise, et quiconque se renseignait un minimum au sujet d'Oscorp pouvait facilement se faire une idée des projets les plus exposés, des ambitions les plus manifestes... Mais évidemment, il y avait autre chose. Tout un réseau d'expériences souterraines maintenues top secrètes. Un fin sourire décora les lèvres de Norman en entendant la question de son fils. Et oui, il avait l'intention d'y répondre honnêtement. Avant, cela aurait été trop tôt, mais ici et maintenant, il estimait qu'il était temps, il estimait que Harry était tout à fait prêt. Et donc, ce qu'il restait encore de secret et de mystère entre eux devait être relevé.

-Nous couvrons plus d'un projet en même temps, répondit Norman sans perdre son esquisse de sourire. Mais il serait difficile de t'en parler seulement. Il serait sûrement plus parlant de te le montrer... Il planta son regard dans celui de Harry. Que dirais-tu d'une petite virée à Oscorp.

Leurs virées père-fils n'avaient pas été monnaie courante chez eux, mais après tout, c'était un nouveau coup à prendre, et qui ne lui déplaisait pas le moins du monde. Il avait simplement fallu attendre que Harry trouve le bon et droit chemin, du moins selon les critères de Norman Osborn. C'était maintenant chose fait.

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ans doute Norman avait-il bien mal choisi ses mots quand il avait suggéré d'aller faire une virée à Oscorp. Son intention avait été qu'ils s'y rendent tous deux "en civil" afin que son fils puisse découvrir les laboratoires gardés secrets par l'entreprise afin de s'en faire une meilleure idée, mais visiblement, il s'était particulièrement mal exprimé. Quand Harry se dirigea vers leurs équipements, Norman le suivit sans comprendre tout de suite où il voulait en venir. Mais ni une ni deux, Harry avait enfilé tout l'appareillage du Hobgoblin quand Norman lui-même restait en tenue... de Norman, sans ciller. Il aurait pu retenir son fils ou bien lui suggérer de se changer afin qu'ils se rendent dans son entreprise - leur entreprise - d'une manière plus traditionnelle, mais pour une fois, il n'avait pas envie de brider l'enthousiasme de son fils. Ce serait certainement stupide, alors que, clairement, c'était cet enthousiasme-là, cet intérêt en faveur de ses causes et de ses actions, qu'il avait cherché à obtenir de la part de Harry quand il lui avait injecté le sérum... et bien avant cela d'ailleurs.

Malgré tout, il n'avait pas l'intention de faire la course avec son fils. Le voir en tenue lui donnait certes envie d'enfiler la sienne, mais il comptait malgré tout rester à son postulat de départ. Déjà qu'il devrait espérer que l'arrivée de son fils à Oscorp se ferait suffisamment discrètement pour ne pas attiser les soupçons, il préférait mettre le bouffon vert de côté pour empêcher justement ce cas de figure. Certes, les planeurs permettraient d'arriver plus rapidement, mais Harry apprendrait ainsi la patience... Et peu importe s'il avait la satisfaction de gagner un pari que Norman n'avait pas engagé avec lui - il pourrait par la même qualifier son comportement de puéril, mais on ne pouvait pas forcément dire que lui-même ne l'était pas, surtout quand il se retrouvait attifé des attributs du bouffon vert.

Norman décida donc, pour sa part, d'employer la méthode la plus classique, quitte à ce que son fils doive l'attendre un peu longtemps, il quitta la pièce et appela son chauffeur qui s'empressa de lui ouvrir les portes d'une de ses luxueuses voitures de fonction. Tandis que le véhicule progressait laborieusement à travers le trafic new-yorkais, il levait de temps à autre les yeux à travers la fenêtre, sans aucun signe du Hobgoblin dans le ciel. Logique, il devait déjà être très loin.

Ce fut après une vingtaine de minutes que Norman arriva sur les lieux, et d'un pas détendu et assuré, il rejoignit son bureau sans savoir si c'était là que Harry aurait décidé de le rejoindre, mais du moins convaincu que c'était le lieu le plus propices, même s'ils ne tarderaient pas à explorer d'autres lieux plus intéressants en détails plus tard.

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L'

attitude insolente et décontractée de Harry, qui se trouvait donc bel et bien dans son bureau, laissait planer un doute dans l'esprit de Norman. Il estimait que l'aplomb que son fils avait gagné depuis qu'il avait ingéré le sérum était définitivement une chance et qu'il en fallait pour prendre les rênes d'Oscorp, mais dans le même temps, une telle attitude pourrait bien condamner son entreprise, et le travaille de toute une vie à la faillite. L'instant d'avant, il avait cru que Harry était prêt, maintenant, il n'en était plus si certain. Et son attitude plus que provocante ne le convainquait pas du contraire. Il était bien trop fier du sentiment de domination qu'il venait d'acquérir et qui ne reposait pourtant sur rien.

Norman n'avait pas encore remis les clés de son empire à Harry, et si ce dernier devait poursuivre ainsi qu'il le faisait, alors ces clés ne seraient finalement jamais siennes. S'il pensait que tout était déjà joué, il se trompait. Il avait raison de penser effleurer une opportunité - qui existait bel et bien. Il avait tort en revanche de s'imaginer que l'effleurer suffisait à s'en emparer. Il lui restait encore quelques leçons à intégrer et à retenir. Mais au moins, à présent, Norman en avait bien conscience, il allait donc pouvoir corriger ce point avant qu'il ne soit trop tard.

-Très bien, dans ce cas, ton intérêt perdu déplorera moins de passer à côté de l'unique opportunité que tu auras jamais d'obtenir les clés de ton empire, répondit sévèrement Norman. Il marqua une légère pause. Je suis prêt à partager avec toi tous les secrets d'Oscorp. Ou du moins j'y étais prêt car je t'en pensais digne. Mais si pour toi, tout ceci n'est qu'un jeu, si tu n'es pas capable de mesurer la conséquence de tes actes, alors ça n'en vaut pas la peine.

Même si leurs rapports s'étaient nettement améliorés, Norman restait Norman. Il en attendrait toujours davantage de la part de son fils, quoi que ce dernier fasse ou décide de faire. Et plus encore dans les circonstances où il n'en aurait fait qu'à sa tête.

-Il est primordial que nous conservions notre anonymat, tu le comprends bien n'est-ce pas ? Le moindre faux pas pourrait nous coûter le travail de toute une vie. Il marqua une pause. Je veux croire que tu prends tout ceci au sérieux, mais des actes aussi inconséquents que celui-ci - débarquer à Oscorp sur son planeur en prenant le risque d'être repéré et reconnu, donc - me font douter.

Norman n'allait pas mentir, sa part la plus démente avait tendance à vouloir prendre le dessus chez lui aussi. Mais il apprenait à vivre en bonne entente avec elle autant que possible. Harry se laissait dominer par elle (lui aussi, en fait, mais il ne s'en rendait plus compte). Et c'était dangereux.

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haque instant que Norman passait avec son fils relevait quelque part de la mise à l'épreuve. Le patron d'Oscorp ne s'en cachait pas le moins du monde. Il avait longtemps douté, mais il était de plus en plus certain, à mesure que l'influence du Hobgoblin s'exerçait sur Harry, que ce dernier pourrait être le digne héritier de son empire. Malgré tout, il devait encore combiner avec la flamboyance et l'effronterie de son fils. Certes, Harry était jeune, beaucoup de ses faits et gestes pouvaient être mis sur le compte de sa trop grande jeunesse. Il n'empêche que le patron d'Oscorp préférait faire preuve de vigilance. Il était sincère dans ses propos, ce n'était pas qu'une manière de remettre en question le comportement de son fils ou le pousser dans ses retranchements. Il avait vraiment besoin que Harry lui prouve qu'il était prêt.

Norman estimait avoir encore de beaux jours devant lui, il n'était pas encore près à céder les clés de son entreprise, de l'oeuvre de toute sa vie, à sa progéniture, mais tout de même, il tenait à ce que ce dernier, le moment venu, ait toutes les armes en mains pour agir précisément dans l'intérêt d'Oscorp, et pour cela, il devait montrer autre chose que de la flagornerie forcenée. Il était important qu'il lui prouve qu'il en voulait... et qu'il lui prouve aussi qu'il était capable de courber l'échine quand nécessaire, même si cela devait ne pas lui plaire. Cela faisait partie du jeu : ils ne pouvaient pas passer à côté. Il était même important qu'ils en aient pleinement conscience. Harry devait faire preuve de confiance en lui-même et d'autorité, mais pas au prix d'une trop grande imprudence qui pourrait éventuellement leur coûter le travail de toute une vie.

-Il va falloir que tu t'appliques davantage à me le prouver, répondit posément Norman quand son fils lui assura qu'il ne prenait pas tout ceci à la légère, que ce n'était pas un jeu pour lui. Le chef d'entreprise ne demandait qu'à le croire, mais il avait encore besoin d'être convaincu à ce sujet, et pour le moment, c'était loin, bien loin d'être le cas.

Il lui promettait de se montrer plus prudent et de ne pas agir de façon inconsidérée, mais pour l'heure, Norman n'avait que la parole de son fils, ça ne pouvait pas forcément suffire. Ce serait progressivement, au gré des preuves qu'il lui fournirait, que le PDG deviendrait plus enclin - ou pas - à le croire.

-Allez, suis-moi.

Norman entraîna son fils hors de son bureau et lui fit traverser une série de couloirs qui n'étaient accessibles que grâce à un badge très spécifique, enfin ils empruntèrent un ascenseur qui les entraîna dans les sous-sols du bâtiments.

-C'est ici que nous menons nos expériences les plus secrètes. Il tourna son regard vers Harry. Avant d'aller plus loin, j'ai besoin de ta parole. Rien de ce que tu verras et entendras ici ne devras jamais être répété à quiconque.

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a réponse de Harry ne devrait sans doute pas réjouir Norman, c'était pourtant le cas. Bien sûr, n'importe quel père un tant soit peu intentionné et soucieux de son enfant devrait s'inquiéter de voir ce dernier se retrouver isolé socialement, mais Norman n'est pas de cet avis, et surtout, il ne l'entendait pas de cette oreille. Norman avait voulu que Harry se retrouve isolé de tous ses proches, ainsi, alors qu'il se retrouvait seul et livré à lui-même, l'influence que Norman pouvait avoir sur lui était totale. Il n'y avait personne pour le détourner de ce qui devait être son objectif le plus absolu. Certes, une prochaine étape de la part de Harry serait d'arrêter de s'en plaindre à mi-mots comme il était en train de le faire.

-Il n'est jamais bon de s'appuyer sur les autres, Harry, c'est une excellente chose de ne compter que sur soi-même, au moins s'assure-t-on de ne jamais être déçu : et si on doit l'être, on ne peut l'être que de soi-même. Tous ceux qui t'entouraient ne faisaient que te freiner et réduire à néant ton plus haut potentiel. Crois-moi, les choses sont mieux ainsi. Et assurons-nous qu'elles le restent, n'est-ce pas ? ajouta-t-il d'un ton qui pourrait presque sembler bienveillant, mais qui en réalité en disait long sur la duplicité du PDG d'Oscorp.

Finalement, Harry lui donna sa parole qu'il ne parlerait à personne, et s'il avait plus d'une fois remis la parole de son fils en question, il décidait, cette fois, de ne rien en faire, de l'écouter et de tenir pour vrai ce qu'il lui affirmait. Dans ces circonstances, et alors que, justement, le fils n'avait plus que son père, il devait forcément savoir que Harry n'avait pas intérêt à revenir sur cette promesse.

-Je le prends pour un engagement, fit-il avec sincérité, et ce genre d'engagements ne se brisent pas, précisa-t-il avec dans le regard une lueur qui pouvait sembler moins qu'engageante, cependant, il pensait bel et bien ce qu'il disait.

Alors il lui donna accès aux laboratoires, à tous ces endroits secrets où nul n'était tenu en temps normal de mettre les pieds, il ne faisait qu'une présentation succincte des lieux et de ses employés, il laissait à Harry le temps d'observer le tout avec attention, et de décider de ce qui serait susceptible de l'intéresser ou non. En fonction des questions qu'il poserait ou non, il poiurrait mesurer son degré d'intérêt et de motivation, et bien sûr, ça faisait totalement partie du packaging, sans l'ombre du moindre doute.

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