Une longue journée se terminait pour Carol Danvers. Ces journées étaient rares, car de plus en plus, il semblait que Ms Marvel avait besoin de faire une apparition dans le monde pour le sauver. C'était une chose à laquelle elle ne se faisait pas aussi bien qu'elle l'aurait imaginé. Cela impliquait de fréquemment se changer, disparaître, revenir à des moments imprévus. Son éditrice en second, Tracy Burke, trouvait qu'elle passait trop de temps dehors et qu'elle était trop dissipée. Mais comment expliquer? Qui aurait pu expliquer ce genre de choses? Elle voyait la manière dont Tony Stark gérait son identité et trouvait ça admirable. Mais reconstruire son logement tous les trois mois, c'était un truc de riches. Mettre en péril son entourage, c'était un truc de super-héros qui avait un entourage pouvant se défendre. Le père de Carol avait beau être un homme fort et solide, elle ne le voyait pas affronter un être tel que Modok ou même Deathbird. Elle ne pouvait pas attirer ça sur sa famille et était déterminée à ne pas le faire. Elle soupira et ajusta son trenchcoat sur ses épaules, levant son parapluie pour se couvrir de l'eau qui ne cessait de tomber depuis le début de l'après-midi. Marcher dans le New York pluvieux la déprimait. Plus que d'habitude, les gens semblaient refermés sur eux-mêmes et oublier qu'un monde les entourait. Et elle ne voyait pas les étoiles... Ce mystère qui la travaillait tant.
Son alter-ego avait des souvenirs surprenants de l'espace Kree. Elle se souvenait d'une formation à l'académie et elle se souvenait de méthodes et d'informations dont elle n'aurait pas dû avoir connaissance. C'était comme si elle ne connaissait pas les choses d'instinct, mais que quelqu'un les lui avait bel et bien apprises. Pourtant, s'il y avait bien une chose dont Carol était certaine, c'était qu'elle avait passé la totalité de sa vie sur terre et qu'elle avait fait sa première incursion dans l'espace lorsqu'elle était seule, découvrant ainsi ce qui était devenu une de ses manières de réfléchir: Monter au-delà de l'atmosphère, jusqu'à ne plus avoir d'air, puis se laisser tomber direction la terre, espérant se réveiller assez rapidement pour sauver sa propre vie. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, c'était pluie et grisaille, et de l'eau qui commençait à pénétrer ses bottines. Avec un soupir agacé, elle décida que rentrer à la maison attendrait et que faire les magasins pouvait lui changer les idées. Elle s'engouffra dans le premier qu'elle trouva, qui était un magasin d'électroniques. Ce n'était pas plus mal. Ce soir, elle pourrait se poser devant un bon film avec un bol géant de pop-corn et espérer que son espèce de sens suraigu ne la ferait pas trouver des problèmes quelque part dans le monde.
Elle parcourait les rayons lorsqu'elle le vit. L'homme était très grand, ne portait pas des habits qui se mêlaient très bien à ceux de la mode actuelle et semblait aussi perdu qu'un gros bébé. À en juger par sa tenue, il ne devait pas exactement être parmi les personnes les plus communes qu'on puisse croiser. Intriguée, Carol s'approcha de lui, curieuse de voir à quel point il semblait perdu dans tout ce monde. Il était vrai que le magasin n'avait rien de rassurant si on ne savait pas ce qu'on y cherchait. Des étalages sans fin de CD, de DVD et d'appareils en tout genre, il y avait de quoi décontenancer le plus brillant des humains, s'il n'y était pas habitué. Elle s'approcha avec un sourire. Ses cheveux blonds cascadaient sur ses épaules et elle portait simplement son trench-coat fermé sur une chemise et un jean qui était rentré dans une paire de bottines. Elle avait un sac à main à son épaule, bref, une femme tout à fait normale qui se baladait dans les rues de New York. Elle sourit à l'inconnu. "Je ne suis pas une vendeuse, je préviens tout de suite... Mais vous avez l'air tellement perdu que je me permets quand même. Besoin d'un coup de main?"
epuis qu’il avait mis les pieds à New York, Peter se sentait plus comme un touriste venu de l’espace que comme le gardien de la galaxie qu’il était bel et bien, pourtant. La mission qu’ils s’étaient fixés (enfin, que Gamora s’était fixée, plutôt, il s’était contenté de suivre avant de l’avoir laissé se dépatouiller toute seule sans l’ombre d’un scrupule) était certes noble et de leur trempe, mais puisque leurs recherches ne menaient résolument à rien et que le Lux était toujours aux demeurés absents, on ne pouvait pas vraiment dire que Star-Lord se sentait entièrement digne de ce statut de légendaire hors-la-loi auquel il tenait pourtant comme à la prunelle de ses yeux… Gamora était partie trouver un moyen de passer inaperçue parmi les Terriens (la peau verte, c’est un tantinet handicapant, il faut bien dire ce qui est – quoi qu’elle était tout de même moins handicapée de ce point de vue-là que le raton laveur qui parle), et pour sa part, eh bien… il piétinait ferme… Faute d’avoir l’ombre d’une piste, il avait finalement décidé, ce jour là, de jouer les touristes pour de bon, et il eut donc l’idée saugrenue de se rendre dans ce magasin d’électronique… plus particulièrement au rayon « musique », ce qui devait entraîner chez lui le plus grand des désarrois.
Faut-il vraiment le préciser, Peter Quill était un grand amateur de musique, il se qualifierait bien lui-même de mélomane, d’ailleurs, quand bien même bien des puristes désapprouveraient ce terme. Dans sa prime enfance, le petit garçon qu’il était ne faisait rien sans le fond musical approprié, écoutant compilation musicale sur compilation musicale. Il aurait fait des ravages dans ces vieux karaokés qui ne passaient que de la musique désuète des années 80. Sauf que la Terre avait continué de tourner sans lui, tandis qu’il sillonnait l’espace, et il n’avait plus eu pour références musicales que ses awesome mix volume 1 et 2. Ce qui était, ma foi, très limité (demandez aux autres gardiens ce qu’ils en pensent, vous comprendrez combien cette musique leur sortait dorénavant par les trous de nez), mais qui lui convenait très bien. Il s’en satisfaisait très bien. D’autant que c’était là les seuls souvenirs qu’il lui restait encore de sa mère.
Découvrir cet étalage de disques divers et variés, ces noms de présumés artistes qui ne lui parlaient absolument pas, c’était constater plus que jamais combien longtemps il s’était absenté de sa planète natale. Il n’y comprenait plus rien. Depuis quand le CD s’était à ce point popularisé. Plus une seule cassette pour être compatible avec son vieux baladeur qui était la dernière tendance quand il avait quitté la Terre. Le CD en était encore à ses premiers balbutiements quand, pour sa part, il avait été embarqué par les ravageurs. Tandis qu’il fouillait parmi ces étalages suspects et inconnus, il reconnut un nom familier. Mais que le nom. CD hommage. Comment ça, hommage ? Il était mort ? Et question plus importante encore… Ah bah tiens, il allait pouvoir la poser à voix haute, puisqu’une jeune femme – très séduisante au demeurant – n’était visiblement pas passée à côté de ses airs parfaitement désorientés.
-Je sais pas trop. Répliqua-t-il tout en désignant la pochette de l’album qu’il tenait à la main. Quand est-ce que Michael Jackson est devenu blanc ?
Et mort. Il était passé où, le gamin des Jackson Five ?
Il fut un temps où la vie était facile pour Carol Danvers. Du moins, moins sujette à des questionnements. Elle n'était qu'une petite fille blonde d'une famille des plus traditionnelles et classiques. La vie était simplement rythmée par l'emploi de son père et les activités que sa mère leur faisait faire pour occuper la journée. Les gens qui étaient croisés tous les jours étaient pour la plupart des humains et des gens qui ne possédaient pas une intention plus ou moins secrète de détruire toute la planète ou du moins une partie. Les autres avaient commencé à apparaître dans son adolescence et étaient devenu son quotidien lorsqu'elle était à la CIA et puis par la suite, ce fut pire à la NASA. Tous les jours, elle avait affaire avec des aliens ou des experts en aliens, ou des surhumains, ou allez savoir quoi d'autre. Et à chaque fois qu'elle croyait avoir trouvé le plus surprenant, quelque chose surgissait pour la faire comprendre qu'il y aurait toujours quelque chose pour la surprendre. Comme son amitié avec Capitaine Marvel... Si on lui avait dit, dans son enfance, qu'elle serait si bonne amie avec un alien, sans doute aurait-il ri, tout en en rêvant. La réalité était qu'une amitié alien comportait juste un peu plus de risques que les amitiés normales... Juste un peu.
Et maintenant elle-même faisait partie des gens dangereux. La vie prenait de drôles de tours, comme le lui apprenait l'homme face à elle. Elle rit doucement de sa question et prit un instant pour l'observer. Il était humain, du moins, c'était ce que son instinct lui disait et aussi ses observations, bien qu'il portât des vêtements qui n'étaient pas terriens. Il était bel homme, du genre très attirant qui devait avoir l'habitude de faire craquer toutes les femmes et elle comprenait très bien pourquoi. Elle secoua la tête en lui prenant le CD des mains. "Ne pensez même pas à prendre celui-ci." Elle le reposa sur le présentoir en regardant les autres albums de Michael Jackson. "Où pouviez-vous donc bien être pendant les..." Elle s'arrête pour réfléchir. "Trente dernières années pour ignorer que Michael Jackson est devenu blanc... Et pédophile... Et mégalomane...Puis père de famille... Puis innocenté de la pédophilie...Et mort." Elle réfléchissait brièvement entre chacune des informations qu'elle lâchait, rajoutant quelque chose à chaque fois qu'il semblait sur le point de parler. C'était peut-être malsain que de se réjouir autant de la surprise qui se lisait sur ses traits à mesure qu'elle parlait. Mais dans tous les cas, cela la confortait dans son idée qu'il avait vécu dans une grotte, ou dans l'espace. "Quoi, vous captiez pas la radio terrestre dans l'espace?" Ou dans le passé, mais plutôt dans l'espace. Elle sortit le CD de Thriller, qu'elle lui tendit. "Dans ce cas, vous devriez recommencer par la base de la base. Vous allez découvrir quelque chose avec ça..."
Carol Danvers n'était pas le genre de femmes à tourner autour du pot longuement. Elle avait acquis assez d'expérience à la CIA et à la NASA comme pour détecter rapidement les gens qui venaient d'ailleurs et lui, il venait clairement d'ailleurs. C'était quelque chose dans ses vêtements, dans sa démarche et dans sa manière d'observer les CD qu'il tenait dans la main. Elle n'avait pas besoin d'un superpouvoir pour détecter ces choses là, un simple esprit de déduction suffisait. Elle aimerait lui poser plus de questions sur d'où il venait et ce qu'il faisait exactement sur terre et, s'il n'avait pas eu cette tête de gros nounours ou de "boy next door", sans doute l'aurait-elle fait. Déformation professionnelle du journalisme ou paranoïa d'ancienne espionne, dans tous les cas, il l'intriguait beaucoup et elle était déterminée à en apprendre le plus sur lui, d'une manière ou d'une autre.[/color]
ù avait-il disparu tout ce temps, pour ne pas être au fait d'informations à ce point élémentaires ? Voilà qui était une bien vaste question, à laquelle Peter ne savait trop s'il devait répondre sincèrement ou non. En soi, il ne voyait pas vraiment d'intérêt à conserver l'anonymat, rien ne l'y engageait, et il trouvait ça un peu frustrant, d'autant que l'existence de vies extraterrestres étaient dorénavant relativement établie sur Terre et admise. Quoi, il serait tout de même dommage que les habitants de la planète-même qui l'avait vu naître ignorent l'existence de Star-Lord, le légendaire hors-la-loi, membre émérite des gardiens de la Galaxie (pour ne pas dire qu'il en était le leader - bon, d'accord, ce point était encore en phase de discussion, mais uniquement pour ne pas heurter la sensibilité du raton-laveur) ! C'était un grand manque à la culture de l'humanité ! (L'humilité, c'est pour les tapettes). Bon, en attendant, on pouvait parler des manques à sa culture à lui et, comme son interlocutrice se plut à le lui faire remarquer, il avait des lacunes pour le moins sérieuses. Y'avait-il corrélation entre son départ et la dépigmentation du roi de la pop, va savoir. En tous cas, il avait eu le temps de bien changé, le gamin mignonnet des Jackson Five. Peter ne put s'empêcher d'afficher son étonnement (ce qui n'échappa apparemment pas à son interlocutrice), ouvrant des yeux chaque fois plus grands à la moindre information qu'elle lui adressait. Ouais, ok,il avait quelques trains de retard. Pédophile ? Sérieusement ? Eh ben merde...
-Merci. dit-il, un peu indécis, en récupérant la pochette de l'album que la jeune femme lui conseillait (encore faudrait-il qu'il trouve un appareil adéquat pour le lire, au passage), en examinant la pochette, un peu atterré.
Il n'avait pas immédiatement réagi à la remarque de la jeune femme, non pas qu'il ne l'ait pas entendue, bien au contraire, mais il ne savait trop quelle était l'attitude la plus adéquate à adopter vis à vis d'une telle remarque (bon, en même temps, adopter l'attitude adéquate, c'était d'un ennui !). Est-ce qu'elle avait sans le savoir tapé juste en lui parlant de l'espace ? Ou bien est-ce qu'elle avait réussi à comprendre cela de lui en même pas deux secondes de conversation ? Dans ce cas, clairement, son esprit d'analyse transcendait au possible le sien.
-J'aime pas la radio, trop de pub. répliqua-t-il en guise de réponse. Une réponse à son goût. Il ne démentait pas son hypothèse ni ne l'approuvait, de la sorte. Quoique, en effet, il aurait peut-être pu tenter de capter la radio terrestre durant ses quelques errances spatiales à bord de son bon vieux Milano, mais non, il préférait enchaînait les même "tubes" ancestraux, encore et encore. Au fait, je m'appelle Peter. Au terme de toutes ces révélations, il semblait qu'elle avait bien mérité un prénom de sa part. Tout comme il comptait bien mettre enfin un nom sur ce visage, au demeurant plus que charmant. À qui ai-je l'honneur ?
Trop compliqué, tellement compliqué… Si on lui demandait d'expliquer sa vie de ces derniers mois, la belle blonde serait bien en peine de le faire. Comment le pourrait-elle? Depuis quelque temps, elle était passée du rang de cheffe de la sécurité de la NASA à auteur à succès en détruisant justement cette réputation, à éditrice-en-chef d'un magazine féminin parce qu'il fallait bien payer les factures sans dépenser tout ce que le livre lui avait donné. D'un personnage évoluant dans des milieux où la discrétion est de mise afin de mener à bien ses missions, elle était devenue une personnalité publique avec son livre choc et son magazine qui surprenait toujours par son penchant féministe et surtout informé. Elle savait que son patron souhaitait à la base faire un magazine un peu retardé sur le rôle des femmes dans la société, mais elle y avait vu là l'occasion de faire un magazine qui informait tout en offrant des bons conseils aux femmes qui le lisaient… Et son patron n'aimait pas vraiment que les conseils ne tournent pas exclusivement autour de la cuisine ou de comment faire plaisir à un homme, mais elle passerait au-delà de ça. Ces derniers mois étaient passés rapidement pour Carol Danvers. Si on ajoute à cela les apparitions de Miss Marvel qui la faisaient disparaître, cela doublait la vitesse du temps. Il n'y avait pas à dire, ces derniers mois avaient été terriblement difficiles.
Mais à la fin, elle avait appris à accepter que cet être surhumain et elle-même ne faisaient qu'une seule et même personne et elle se servait de ces dons pour faire ce qu'elle faisait le mieux: sauver le monde. Avec son entraînement et son adresse, ainsi que sa boussole morale solide, elle avait pris conscience de tout le bien qu'elle pouvait faire au monde autour d'elle. Où avait-elle été? Partout à la fois et c'était agréable. Elle sourit à l'homme face à elle, visiblement surpris par l'évolution de feu Michael Jackson. Même la vue de l'album ne sembla pas le réjouir, alors elle se permit d'ajouter. "Oh, ne le regardez pas comme ça. Je peux vous assurer que niveau musique, cet album déchire. Je crois que ça fait très longtemps qu'il n'y a plus grand-chose à la hauteur de ça, malheureusement." Elle lâcha une grimace, parce que ça au moins c'était vrai. La musique de nos jours était d'un ennui atterrant. Elle sourit à l'homme face à elle et hocha la tête en signe d'approbation lorsqu'il se contenta d'une remarque neutre n'engageant pas grand-chose. "J'avoue que c'est pas idéal, mais ça permet de se tenir au courant de l'actualité musicale au moins cinq minutes par heure." Elle se permit une plaisanterie. Après tout, il y avait quoi, une chanson perdue parmi soixante pubs? Elle approuvait totalement son affirmation et sourit lorsqu'il se présenta. "Enchantée Peter, moi c'est Carol… Je fuyais juste la pluie, mais on dirait que j'ai bien fait, sans quoi, vous auriez eu des surprises. Vous avez encore besoin d'aide en matière de musique? Je pourrais vous présenter le XXIe siècle, mais honnêtement, rien de qualité n'a été produit." Elle fait une grimace en le regardant. "Je ne sais pas dans quelle grotte vous vous êtes caché pendant ces années, mais si vous vouliez de la bonne musique, vous feriez mieux d'y retourner… Quoi qu'au moins, le cinéma rattrape un peu le néant musical…" Elle laisse une pause et le regarde, l'air vraiment sérieuse et sceptique. "Non, mais sérieusement, si vous avez réussi à échapper aux nouvelles sur Michael Jackson, vous avez dû échapper à quoi… Trente ans de l'histoire terrestre?" Elle siffle, admirative. "Il va vous falloir dépenser une sacrée énergie pour rattraper tout ça.
Elle n'avait plus rien dit sur l'espace. Mais elle trouvait étrange de ne même pas savoir ça. Le pire était que l'homme devait avoir environ son âge, donc il n'avait pas pu y échapper. Elle faisait l'innocente, mais elle espérait qu'à un moment ou à un autre, elle lui donnerait un indice ou quelque chose sur lequel elle pourrait travailler. Il l'intriguait trop pour qu'elle reste sans rien faire et c'était pour ça qu'elle avait déversé sur lui ce flot de paroles. Elle tenait à passer pour la parfaie "american girl next door", toute gentille et adorable. Elle n'en avait décidément plus l'habitude, mais elle pouvait le faire.
était bien la peine de tenter de se brancher sur ce qui se faisait en terme de musique actuellement sur Terre pour aboutir à de telles conclusions - Michael Jackson était blanc, noir et pédophile, et rien de convenable n'avait été composé en trente ans. Comme quoi, il n'avait rien loupé, finalement. Au fond, ça n'avait que peu d'importance, Peter était de retour dans sa terre natale de façon temporaire (même si leur mission était en train de sérieusement traîner en longueur), il en repartirait bien vite, explorerait d'autres horizons, d'autre planète, et alors, ses awesome mix. volume un et deux suffiraient à ravir son ouïe délicate (et à agacer celle des autres gardiens de la galaxie, mais ça, pour lui, c'était un bonus), peu importe si sa culture musicale ne devait pas être étoffée. Mais tout de même, il devait bien admettre qu'il était décevant que les Terriens, qui avaient ce talent-ci faute d'être en avance dans bien d'autres domaines, n'aient pas fait beaucoup de progrès depuis. Quoi qu'il ne fallait peut-être pas se fier à l'avis d'une seule Terrienne. Après tout, il ne l'avait même pas écouté, cet album, si ça se trouve, et toute charmante qu'elle était, ses goûts n'étaient pas forcément ce qu'il y a de plus fiables.
-Je ne suis pas sûr de vouloir dépenser autant d'énergie pour ça. constata-t-il en souriant. Non pas qu'écouter un peu autre chose puisse lui faire du mal, mais au départ, il devait rechercher une relique planquée quelque part sur la grande bleue, pas se refaire l'intégrale de la production musicale post années 80, quoi que Carol avait tout de même fait naître en lui une curiosité qu'il était difficile pour lui de ne pas vouloir assouvir. Et je ne vais peut-être pas passer assez de temps sur cette planète pour rattraper presque 30 ans d'absence.
Bon, ça avait été plus fort que lui. Certes, il avait prononcé cette phrase d'un ton léger, tel qu'il pouvait tout simplement passer pour une farce, en réponse à la remarque de tout à l'heure de son interlocutrice, ou interprété autrement. Il aimait bien entretenir le mystère, et il sentait bien que son interlocutrice était intriguée par le manque à sa culture de quasiment trois décennies. Elle insistait bien assez sur les éventuelles hypothèses qui justifieraient qu'il semble si désorienté au milieu de ce qui n'était après tout qu'un simple magasin de disques. Il ne devait peut-être pas divulguer sous tous les toits d'où il venait (même si, techniquement, il venait bel et bien de la planète qu'il foulait actuellement au pied), mais rien ne lui interdisait pour autant de communiquer cette information. Et quand Peter se trouvait non seulement en charmante compagnie, mais également en compagnie curieuse, difficile pour lui de ne pas songer à se la raconter, ne serait-ce qu'un peu.
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Sam 22 Aoû - 17:16
