Toutes mes années d’expérience m’ont prouvées que la danse et le combat sont le revers d’une même pièce. Les deux utilisent le corps en tant que moteur principal, c’est le mouvement qui prime et l’un comme l’autre peut se montrer brutal ou bien gracieux. Tout est une question de contrôle, de précision et d’espace. La seule chose qui change, c’est le but : faire mal ou faire joli.
C’est sans doute pour cette raison que j’ai toujours été attirée par les deux et que les deux sont enseignés en parallèle. Mon statut de première ballerine au Bolchoï n’est pas une simple couverture pour la Chambre Rouge, c’était aussi une façon de continuer mon entraînement. Et peu importe mes traumatismes, peu importe tout ce que j’ai vécu que les terres de ce que j’appelais autrefois ma patrie, pour laquelle j’ai saigné et versé le sang, s’il y a bien une chose dont je ne suis pas dégoutée c’est le ballet. Et le froid aussi, mais ça, c’est plus une question d’habitude que de préférence.
Il est encore tôt au QG des Avengers ou bien tard diraient certains. Mais ces heures jeunes de la journée, entre quatre et six heures du matin, sont mes favorites. La majorité du monde est endormie et si l’on se trouve au bon endroit, on peut entendre des oiseaux chanter, comme si tout allait bien, comme si le monde n’était pas en train de se casser la gueule, guerre après guerre, massacre après massacre, crise après crise. Une violence après l’autre, un crime après l’autre.
Une fois ma douche prise après un entraînement intense d’arts martiaux, je me trouve un coin de terrasse tranquille, suffisamment loin des quartiers où les autres Avengers dorment, du moins, ceux qui sont présents, afin d’être tranquille en cette heure matinale. Bouteille d’eau et serviette posée près de l’entrée, je lance l’un de mes morceaux favoris de Prokofiev, le début de La Fleur de pierre. Immédiatement, mes muscles se souviennent des pas, mon corps s’arc et je m’élance sur la terrasse alors que le soleil n’est pas encore levé, que le seul éclairage présent consiste en quelques lampes automatiques près de l’entrée.
Clint est l’une des rares personnes à m’avoir vraiment vu danser ailleurs qu’en mission. J’ai deux types de danses en général : le rock pur et dur afin de se vider l’esprit brutalement de la même manière que je frappe un sac à la salle, simple façon efficace de vider toute la frustration et d’éviter de me fracasser la main contre un mur ou bien de refaire le portrait de quelqu’un. Le deuxième type, c’est le ballet, le calme tranquille si semblable à la méditation où le reste semble disparaître, une façon de se recentrer et de reprendre le contrôle de son esprit, certains diraient même de sa spiritualité.
Et ce genre d’équilibre est primordial pour quelqu’un qui distribue occasionnellement la mort. Sans équilibre mental, pas d’équilibre corporel et je suis parfaitement au courant des dégâts que je peux causer si je pète un câble un jour. Clint, Fury et Coulson ont d’ailleurs mis en place un plan de contingence si cela arrive un jour. Mais en attendant, je continue mes mouvements, pas après pas au rythme de l’un de mes morceaux classiques favoris.
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We'll do it all everything on our own We don't need anything or anyone If I lay here If I just lay here Would you lie with me and just forget the world I don't quite know how to say how I feel If I lay here If I just lay here Would you lie with me and just forget the world Forget what we're told Before we get too old Show me a garden that's bursting into life All that I am All that I ever was Is here in your perfect eyes They're all that I can see I don't know where Confused about how as well Just know that these things will never change for us at all
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Il fallait bien dire ce qui était. Il était très fréquent que Steve s’ennuie depuis que l’on fallait sorti de la glace. Bien sûr, il ne regrettait pas qu’on l’ait fait, certainement pas. Mais il n’arrivait pas vraiment à s’occuper autre qu’en s’entraînant. Sauf quand il était en mission, mais ce n’était pas tous les jours non plus. Il tournait donc facilement en rond, ce qui pour lui était un véritable agacement.
Le sérum lui avait donné une énergie décuplée, et l’avait rendu presque hyperactif, et donc, l’inactivité n’était pas faite pour lui, mais il n’avait parfois pas le choix. Il ne pouvait pas toujours être occupé, et il devait prendre sur lui. Il n’avait pas d’autres solutions. Il pourrait se trouver un emploi, mais il n’était pas encore assez habitué à son nouveau mode de vie, et surtout à cette nouvelle époque pour cela. Et puis, il n’était pas sûr que cela change quelque chose. Steve était un soldat après tout, pas un employé. Non pas qu’il dénigre les employés, en aucun cas, mais son truc c’était l’action, pas rester dans un bureau.
En tout cas, il y avait les Avengers, et heureusement. Il se sentait utile au moins, même s’il ne servait plus dans l’armée. Il aurait pu se réengager, mais le pays n’était plus en guerre et il ne voyait donc pas l’intérêt d’aller faire la guerre à d’autres sans raison où il se retrouvait. Mais les combats qu’il menait auprès des Avengers lui convenaient, et c’était les valeurs qu’il voulait diffuser et représenter.
Pour pallier au temps, Steve décida de s’entraîner. Faire de l’exercice était toujours une bonne solution pour lui. Il pouvait dépenser de l’énergie tout en s’entretenant, même si en réalité, il n’en avait pas vraiment besoin. Le sérum le maintenait en forme mais bon, c’était pour la forme. Cela ne pouvait pas lui faire de mal en tout cas. Et au moins, il n’avait pas l’impression d’être totalement inutile, ce qui était une bonne chose. Steve avait choisi de faire ça en dehors que QG, parce qu’il avait envie d’être un peu tout seul. Un footing ferait l’affaire, surtout qu’à cette heure si, il n’y avait vraiment pas foule dehors, il était encore très tôt, et les rues étaient peu éclairées, mais il ne craignait pas grand-chose.
Cela lui permettait de se vider l’esprit, de se calmer et apaiser sa frustration. Il avait toujours apprécié courir. C’était une activité calme et dynamique à la fois. Steve appréciait vraiment. Il prit donc quelques heures pour courir avant de finalement rentrer au QG. Il était encore tôt, donc il ne croiserait probablement personne, ce qui encore une fois, ne le dérangeait pas. Il n’avait pas spécialement envie de ne voir personne, mais cela ne le gênerait pas de croiser du monde non plus.
Il se dirigea vers la cuisine afin de prendre une bouteille d’eau, et il fut cependant surpris d’entendre de la musique venir de la terrasse. Un peu curieux, il décida de s’y diriger afin de voir ce qu’il s’y passait. Et il fut d’ailleurs d’autant plus surpris de voir Natasha en train de danser. Il ne savait pas qu’elle avait fait de la danse, et il n’y connaissait rien non plus, mais il trouvait qu’elle se débrouillait vraiment bien. Il resta donc dans son coin, ne voulant pas l’interrompre.
Je sais que Steve m’observe dès qu’il entre dans la cuisine, bien avant qu’il n’entre dans mon champ de vision, que sa silhouette ne se fraie un chemin dans le coin de mon regard alors que j’enchaîne les mouvements de danse, les levers de bras, les pirouettes légères en ce début de ballet. La musique continue de se déverser, m’entourant de ses notes fabuleuses. Bien que je sache que Steve est là, m’observant silencieusement, je ne m’arrête pas, continuant ma routine d’échauffements de plus en plus intenses jusqu’à vraiment commencer la danse, pointes solides et mouvements gracieux.
Cela faisait un moment que je n’avais pas mis mes chaussures de ballet aux pieds. Bien entendu, ce n’est pas ma première paire, d’une part parce que j’étais enfant quand j’ai commencé le ballet et d’autres part parce qu’elle fut perdue en Russie. Et les chaussures d’époque ne sont pas de la même qualité que celles d’aujourd’hui, du moins, si l’on sait chercher. Tout était différent à l’époque.
Alors que je tourne sur moi-même dans une pirouette légère, le soleil caressant ma peau et inondant de ses rayons ma silhouette tourbillonnante, je me souviens de certaines choses. De la première fois que j’ai enfilé mes chaussures de ballet, de ma première leçon, de ma première chute, de ma première blessure, de mon premier spectacle, de la première fois que l’on m’a donné le titre de Prima Ballerina. Tous ces souvenirs qui remontent au siècle dernier, car contrairement à ce que le monde entier pense, je suis presque aussi vieille que Rogers lui-même. À dix ans près. Mais ça, personne ne peut l’apprendre. Ou bien, peut-être que je le révèlerais à des gens de confiance en temps et en heure. Je peux déjà imaginer la tête de Steve s’il l’apprenait.
Je continue ma danse durant toute la durée de la musique, laissant les douces notes de la Fleur de Pierre m’emmener loin de tout ceci, permettant à mon esprit de s’évader, de ne penser à rien d’autre que la danse durant quelques minutes, avec comme seule responsabilité le fait de rendre honneur à cet art.
La musique s’arrête alors et je repose mon pied gracieusement sur le sol, maintenant durant quelques secondes la position finale, mes muscles parfaitement réveillés et mon esprit plus calme dorénavant. Je quitte ensuite la position, mes pieds retombant à plat sur le sol et me tourne vers Steve, même si je sais qu’il est là depuis presque le début de mon petit spectacle matinal. « La vue te plaît ? » je lui demande en souriant, me dirigeant vers ma serviette et ma bouteille d’eau.
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We'll do it all everything on our own We don't need anything or anyone If I lay here If I just lay here Would you lie with me and just forget the world I don't quite know how to say how I feel If I lay here If I just lay here Would you lie with me and just forget the world Forget what we're told Before we get too old Show me a garden that's bursting into life All that I am All that I ever was Is here in your perfect eyes They're all that I can see I don't know where Confused about how as well Just know that these things will never change for us at all
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Steve ne s’attendait clairement pas à tomber sur quelque chose de la sorte. En fait, il ne savait même pas que Natasha savait danser ce type de danse là. Ce qui en soit, avait une certaine logique. Elle avait maintes et maintes fois démontré de sa souplesse et son agilité durant les combats, alors ce genre de mouvements ne devaient pas lui poser beaucoup de problèmes. Steve ne savait quasiment rien de la vie antérieure de Natasha, ce qui n’était pas vraiment une surprise pour une espionne. Dévoiler des informations personnelles serait une erreur, et elle était assez douée et expérimentée pour en pas commettre ces erreurs de débutant.
Mais quoiqu’il en soit, ce « spectacle » n’était pas désagréable à regarder. Natasha se mouvait avec beaucoup de grâce. Steve n’avait jamais assisté à des ballets, de son temps et surtout durant la guerre, les danses communes étaient des danses de salon, entre les soldats et les infirmières, comme souvent. Mais il n’avait jamais été très bon danseur dans tous les cas, et son esprit était resté concentré sur la fin de la guerre qu’il voulait atteindre.
Enfin bref, tout cela pour dire qu’en terme de danse, Steve ne s’y connaissait pas vraiment, mais il appréciait voir Natasha danser, passé la surprise. Il ne savait pas vraiment ce qu’il était censé faire. S’il devait rester là, à la regarder, s’il devait la laisser ou s’il devait signaler sa présence. Il avait presque l’impression de faire du voyeurisme, alors qu’il n’y avait rien d’indécent, mais Steve avait des mœurs très prudes, alors il ne lui en fallait pas beaucoup. Mais il n’empêche qu’il ne savait pas du tout ce qu’il devait faire, et par conséquent, il restait sur place, sans bouger, il n’osait presque pas respirer, alors qu’il ne faisait rien de mal, du moins, il ne pensait pas.
Mais il n’eut pas vraiment le loisir d’y réfléchir plus longtemps, Natasha semblait être sur la fin de son petit spectacle privé, même si ce n’était pas le but premier. Mais quoiqu’il en soit, les notes de musique semblaient être sur la cadence de fin. Et cela se confirma quand il n’y eut plus rien, et que Natasha s’arrêta de danser. Steve resta à sa place, ne sachant toujours pas ce qu’il devait faire. Lorsque la jeune femme se retourna vers lui, elle ne semblait pas du tout surprise de sa présence, ce qui ne l’étonnait pas vraiment à dire vrai.
« La vue te plaît ? »
Pour une raison inconnue, Steve sentit ses joues chauffer un peu, comme s’il avait été pris en faute alors qu’il ne pensait pas avoir fait quoique ce soit de mal. En tout cas, Natasha n’avait pas du tout le ton de la réprimande, au contraire, elle avait même un petit sourire aux lèvres. Il se passa une main dans les cheveux, un peu gêné et réfléchissant à ce qu’il devait dire. Car en soit, oui, la vue était tout à fait plaisante.
« Eh bien… oui. Tu étais très belle à regarder. Je ne savais pas que tu dansais aussi bien. »
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Lun 18 Mar - 18:15
Toutes mes années d’expérience m’ont prouvées que la danse et le combat sont le revers d’une même pièce. Les deux utilisent le corps en tant que moteur principal, c’est le mouvement qui prime et l’un comme l’autre peut se montrer brutal ou bien gracieux. Tout est une question de contrôle, de précision et d’espace. La seule chose qui change, c’est le but : faire mal ou faire joli.
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